Un regard sur les capacités de MFSMD
Mois2012
Série commentaires et analyses de MFSMD
Mai 2015
UNE ANALYSE
ÉCLAIRÉE –
DE MEILLEURES
IDÉESMS
LE PHÉNOMÈNE DE LA FAIBLE
VOLATILITÉ EST TRIBUTAIRE
DES ACTIONS TRÈS VOLATILES
EN RÉSUMÉ
• Les stratégies de placement à faible volatilité sont devenues de populaires
solutions défensives de placement en actions en raison de l’apparente
«anomalie de la faible volatilité».
• Cette anomalie– qui fait que les actions très volatiles enregistrent de moins
bons rendements à long terme– s’explique notamment par des tendances
comportementales et les évolutions structurelles des marchés.
• Nos recherches donnent à penser que l’anomalie de la faible volatilité
est fortement tributaire des caractéristiques de placement des actions
les plus volatiles.
Ces dernières années, les stratégies de placement à faible volatilité sont devenues
de populaires solutions défensives de placement en actions. S’appuyant sur la preuve
empirique d’une «anomalie de la volatilité», qui fait que les actions très volatiles
enregistrent de moins bons rendements à long terme, ces portefeuilles sous-pondèrent
les actions très volatiles et surpondèrent les actions peu volatiles1.
Conçues en vue de placements à long terme, ces stratégies peuvent sacrier une partie
du rendement relatif en période de hausse des marchés an de procurer des
rendements sensiblement supérieurs en période de baisse des marchés.
Diverses explications de l’anomalie de la faible volatilité ont été avancées, qui se fondent
sur des recherches et les commentaires de l’industrie, notamment des tendances
comportementales et les évolutions structurelles des marchés. Les causes de nature
structurelle comprennent la technologie et les nouveaux instruments de placement qui
causent parfois la volatilité.
Nos recherches nous ont menés à adopter un autre point de vue à l’égard de cette
anomalie. Nous présentons des analyses qui portent à croire qu’elle est tributaire des
caractéristiques de placement des actions les plus volatiles, c’est-à-dire que l’inefcience
des actions les plus volatiles donne lieu à des rendements inférieurs. Nous sommes
d’avis que l’anomalie découle en fait de paramètres fondamentaux. Éviter les placements
dans les actions très volatiles permet d’obtenir des dividendes à faible volatilité.
Auteurs
James C. Fallon
Gestionnaire de portefeuille
R. Dino Davis, CFA
Gestionnaire de portefeuille
institutionnel
Sam Haidar, Ph. D.
Analyste de recherche quantitative
— 2 —
MAI 2015 / LE PHÉNOMÈNE DE LA FAIBLE VOLATILITÉ EST TRIBUTAIRE DES ACTIONS TRÈS VOLATILES
Le tableau ci-dessous résume les facteurs comportementaux
et structurels qui expliquaient jusqu’ici l’anomalie de la faible
volatilité, ainsi que les facteurs liés aux paramètres
fondamentaux que nous décrivons dans le présent article.
À quels facteurs l’anomalie de la faible volatilité
est-elle attribuable?
Comportementaux Structurels Paramètres
fondamentaux
• Effet loterie • FCB • Valorisation
• Représentativité • Produits dérivés • Qualité
• Conance exagérée • Technologie
de négociation • Instabilité
des bénéces
• Optimisme exagéré • Liés à l’indice
de référence • Habitudes
de négociation
Risque et rendements
La gure1 permet d’observer le phénomène de la faible
volatilité; elle montre que la tranche de 40% des actions
mondiales les plus volatiles a enregistré des rendements
inférieurs à ceux de la tranche de 60% des actions les moins
volatiles entre décembre 1989 et décembre 2014.
Figure1– Rendements et risque des actions mondiales
par décile de volatilité
8 12 16 20 24 28 32
4 %
6 %
8 %
10 %
12 %
Rendement absolu annualisé
Volatilité annualisée (écart-type des rendements mensuels)
D1 D2
D3
D4 D5
D6
D7 D8
D9
D10
Rendement absolu annualisé
Volatilité annualisée (écart-type des rendements mensuels)
Sources: Compustat, WorldScope et FactSet. Reportez-vous à la page6 pour
obtenir de plus amples renseignements sur la méthodologie utilisée.
Les rendements inférieurs à long terme des actions les plus
volatiles soulèvent des questions quant aux paramètres
fondamentaux qu’elles ont en commun: les actions très volatiles
partagent-elles certaines caractéristiques de placement qui les
distinguent des actions peu volatiles? Par exemple, le groupe
des actions très volatiles est-il composé de sociétés offrant les
caractéristiques suivantes: qualité inférieure, bénéce incertain,
valorisation élevée ou faible capitalisation boursière?
Dans le présent article, nous nous penchons sur ces questions
en comparant les actions très volatiles aux actions peu volatiles
à l’aide de mesures courantes, comme la valorisation, la qualité
des bénéces, l’optimisme des investisseurs et la liquidité. Notre
analyse porte sur l’univers des actions américaines et celui des
actions mondiales autres qu’américaines, an de repérer les
différences éventuelles entre ces deux régions (reportez-vous à
la section «Méthodologie» à la page6 pour obtenir de plus
amples renseignements sur la composition de ces univers).
Qualité
Les recherches de MFS montrent que les sociétés de qualité
supérieure afchent habituellement de meilleurs rendements
au l du temps2. Repérer les sociétés de qualité qui présentent
un bilan solide, ainsi que des antécédents de performance
opérationnelle continue et de faible volatilité des bénéces au l
des cycles économiques, est un élément essentiel de la méthode
de placement fondamentale. Pour évaluer la différence éventuelle
dans la qualité des actions peu volatiles et très volatiles, nous
privilégions deux mesures permettant habituellement de déterminer
la qualité: le rendement des capitaux propres (RCP) et les marges
d’exploitation.
Rendement des capitaux propres (RCP)
Le RCP calculé pour les deux groupes montre qu’à long terme,
celui des actions peu volatiles est supérieur d’environ 4 % à celui
des actions très volatiles; leur RCP absolu moyen s’établit
à 14% et à 10%, respectivement3. La gure2 illustre la
différence entre les RCP des deux groupes. La différence devient
plus prononcée près des points d’inexion des marchés et frôle
les deux chiffres en période de crise, alors que le RCP accuse
une baisse plus marquée dans le cas des actions les plus
volatiles. Par ailleurs, comme ou peut s’y attendre, les actions
très volatiles afchent un écart-type plus élevé que les actions
moins volatiles: 4,9% contre 1,4% aux États-Unis, et 4,7%
contre 2,5% pour l’univers des actions autres qu’américaines.
Ces chiffres donnent à penser que les actions très
volatiles sont, en moyenne, moins rentables et offrent
un RCP moins durable que les actions moins volatiles.