http://www.lafinancepourtous.com/Outils/Mediatheque/Videotheque/Les-interviews-de-l-IEFP/Impot-sur-le-revenu-Une-proposition-de-reforme
€ et de 12 % pour 4000 € de revenu. Avec un barème de ce type le nouvel impôt rapporterait autant que la
CSG et l’impôt sur le revenu actuels dont les tranches de taux marginaux, censées monter jusqu’à 41%,
s’appliquent en réalité sur des assiettes très étroites.
A revenu égal impôt égal
Selon Thomas Piketty un tel système serait à la fois simple très lisible par les contribuables et
techniquement facile à mettre en œuvre. Il repose explique-t-il sur une philosophie très simple : A revenu
égal impôt égal. « On prend tous les revenus actuellement soumis à la CSG : salaires, revenus non
salariés, dividendes, loyers, intérêts, et on leur applique le même barème. » Tous les revenus sont traités
de la même manière. En fait les pays de l’OCDE ayant expérimenté des systèmes d’imposition différents
selon les sources de revenus évoluent dans le sens d’une uniformisation. Plusieurs raisons selon lui le
justifient. Dans la pratique la distinction entre revenu du capital et revenu du travail n’est toujours évidente,
par exemple s’agissant des entrepreneurs. Si les taux d’imposition entre catégories de revenus sont
différents, cela engendre des comportements d’optimisation fiscale qui certes donne du travail aux
conseillers fiscaux mais qui sont des sources de distorsion et d’inefficacité économique.
Il s’agirait donc de construire un système d’imposition qui soit neutre par rapport aux types de revenu, y
compris par rapport au choix de placements financiers. Selon lui, utiliser la fiscalité pour favoriser certains
placements ou certains investissements aboutit en fait à un empilement de régimes dérogatoires qui finit
par ne pas avoir de sens ni de cohérence. « Le meilleur service que puisse rendre la fiscalité à l’efficacité
économie, dit-il, c’est la simplicité et la transparence ».
Les controverses (1)
L’individualisation de l’impôt ne menace-t-il pas les couples ?
Le quotient conjugal, consiste à être imposé au niveau du couple. On ajoute les revenus des deux
personnes qui vivent mariés ou pacsés. On divise ce revenu par deux avant d’appliquer le barème de
l’impôt sur le revenu puis de multiplier par deux le montant obtenu. Ce système n’apporte pas davantage si
les conjoints ont des revenus comparables. Mais cela permet d’être imposé à des tranches d’imposition
plus basses lorsque les revenus des conjoints sont très inégaux. Plus la situation de revenus du couple est
inégalitaire, plus cela fait économiser des impôts nous dit-il. Cela incite les couples inégalitaires à le rester.
Selon Thomas Piketty, ce système qui n’est plus adapté à la société ni aux objectifs d’égalité professionnel
hommes-femmes que l’on cherche par ailleurs à promouvoir. L’individualisation de l’impôt vise à davantage
de neutralité et d’être moins intrusive par rapport aux choix de vie privée qui ne regardent pas
l’administration fiscale. Il ne s’agit pas, dit-il, de surtaxer les couples « inégalitaires » par rapport aux
couples « égalitaires » mais de les taxer autant. La question quotient conjugal devant être dissociée des
politiques familiales. La moitié des enfants naissent de couples non mariés ou pacsés, souligne –t-il. On
devrait donc, selon lui,. mieux s’intéresser aux enfants plutôt qu’au lien juridique qui lie les parents.
La suppression du quotient familial ne menace-t-elle pas les familles ?
Il ne s’agit pas explique Thomas Piketty d’enlever un Euro à la politique familiale qui marche plutôt bien en
France mais de viser un renforcement, une simplification et une pérennisation.
Le montant global de ce qui est accordé via le quotient familial serait maintenu. Mais avec dans le système
actuel, l’allocation correspondant à la baisse d’impôt liée au mécanisme actuel du quotient familial est
fortement progressive avec le revenu. Il s’agirait de la remplacer par une diminution d’impôt forfaitaire par
enfant indépendante su revenu des parents, avec une majoration qui pourrait être maintenue à partir du