TH´
EORIE D’IWASAWA 3
est non-ramifi´e sur Qp, l’application Exp∗
V∗(1) se d´ecrit en termes de d´eriv´ees logarithmiques
des s´eries de Coleman [4]. On obtient donc, sans aucune hypoth`ese sur la repr´esentation V, une
g´en´eralisation de l’isomorphisme de Coleman qui est nettement plus simple que celle obtenue
par Perrin-Riou dans [13] dans le cas o`u Vest cristalline et ´etendue au cas de Rham dans [5].
La loi de r´eciprocit´e utilise le fait qu’une repr´esentation de GKest plus sympathique qu’une
repr´esentation g´en´erale de HK: elle est surconvergente [2, 3]. Cette surconvergence est l’ingr´edient
permettant de faire le lien entre D(V) et les invariants de Vconstruits `a partir des anneaux
Bcris,BdR,etc. . .Si on compare la loi de r´eciprocit´e obtenue dans cet article, avec celle obtenue
dans [5], on obtient une relation entre Exp∗
V∗(1) et les applications Log(h)
Vconstruites dans [5],
applications qui, dans le cas o`u Vest cristalline et Knon ramifi´e sur Qp, sont des inverses (`a nor-
malisation pr`es) de l’exponentielle de Perrin-Riou [13]. En gros, on passe de Log(h)
V`a Exp∗
V∗(1)
en d´erivant. Reconstruire Log(h)
V`a partir de Exp∗
V∗(1) est plus d´elicat (il est plus facile de d´eriver
que de calculer une int´egrale) et le probl`eme n’est pas vraiment abord´e dans cet article.
Finalement, signalons que cette double construction de Exp∗
V∗(1) est utilis´ee dans [6] pour
montrer que, si Kest non ramifi´e sur Qp, une repr´esentation cristalline de GKest, du point de
vue des (ϕ, Γ)-modules, le plus sympathique possible : elle est de hauteur finie.
I. Rappels sur les (ϕ, Γ)-modules et les repr´esentations p-adiques
Nous renvoyons `a [8] pour les d´emonstrations des faits rappel´es dans ce chapitre. Nous avons
pris la libert´e de changer les notations pour les rendre un peu plus homog`enes. Par exemple,
les anneaux que nous notons e
E,e
Aet Acorrespondent respectivement aux anneaux Frac(R),
W(Frac(R)) et Od
Enr de [8].
1. Le corps e
E et certains de ses sous-anneaux. — Soit Cple compl´et´e de Qppour
la topologie p-adique. Soit e
El’ensemble des suites x= (x(0), . . . , x(n), . . . ) d’´el´ements de Cp
v´erifiant (x(n+1))p=x(n). On munit e
Edes lois + et ·d´efinies par x+y=so`u s(n)=
lim
m→+∞(x(n+m)+y(n+m))pmet x·y=t, avec t(n)=x(n)y(n), ce qui fait de e
Eun corps de ca-
ract´eristique palg´ebriquement clos et complet pour la valuation vEd´efinie par vE(x) = vp(x(0)).
On note e
E+l’anneau des entiers de e
E. Si aest un id´eal de OCpcontenant pet distinct de l’id´eal
maximal de OCp, alors e
E+s’identifie aussi `a la limite projective des An, o`u, si n∈N, on a pos´e
An=OCp/aet l’application de transition de An+1 dans Anest donn´ee par x→xp.
Soit ε= (1, ε(1), . . . , ε(n). . . ) un ´el´ement de e
Etel que ε(1) 6= 1, ce qui implique que ε(n)est une
racine primitive pn-i`eme de l’unit´e si n≥1. On a vE(ε−1) = p
p−1et on note EQple sous-corps
Fp((ε−1)) de e
E. On note Ela clˆoture s´eparable de EQpdans e
Eet E+(resp. mE) l’anneau de
ses entiers (resp. l’id´eal maximal de E+).
La th´eorie de la ramification sup´erieure permet de d´emontrer que si Kest une extension finie
de Qp, alors quel que soit η > 0, il existe nη∈Ntel que si n≥nη, si x∈OKn+1 et si σ∈ΓKn,
alors vp(σ(x)−x)≥1
p−1−η. On en d´eduit en particulier le fait que si aest l’id´eal de OCp
d´efini par a={x∈OCp|vp(x)≥1
p}, alors NKn+1/Kn(x)−xp∈asi nest assez grand et
x∈OKn+1 . Ceci permet de construire une application ιKde la limite projective lim
←−
OKndes