Le premier séjour de 1786 à Vienne
Il est évident que devait venir le jour où ses professeurs, n'auraient plus rien à apprendre
à BEETHOVEN, même Christian NEEFE. Il lui faut à présent, s'il veut encore progresser,
recevoir les conseils d'un « maître », grand compositeur ou pédagogue émérite. Seule la ville
de Vienne, alors capitale artistique de l'Europe possède des musiciens d'une telle pointure. Le
comte de WALDSTEIN décide donc d'emmener BEETHOVEN à Vienne où il lui ménage
même une audience auprès MOZART.
L'entrevue n'atteint pas le but escompté. MOZART, il est vrai, vient de perdre son père,
de sorte que l'atmosphère est assez peu propice à ce genre de rencontre. Les improvisations
auxquelles se livre BEETHOVEN laissent de marbre son illustre confrère qui déclarera
tout de même en a parte : « Ce jeune homme fera parler de lui » Oui . Mais en attendant ? Pas
une observation, pas un conseil, aucune proposition de prise en charge, de leçons régulières
ou épisodiques. Malgré cet échec, BEETHOVEN reste sous le charme : il a rencontré
MOZART !
BEETHOVEN ne s'attardera guère à Vienne. Le décès de sa mère, atteinte de
tuberculose, l'oblige à un retour précipité à Bonn, d'autant qu'il a désormais à sa charge son
père alcoolique et dépendant, ainsi que ses deux jeunes frères, des enfants de 13 et 9 ans.
Le retour à Bonn
Pendant six ans, BEETHOVEN reprend ses activités à Bonn où il jouit d'une certaine
réputation, principalement comme pianiste.
C'est à Bonn qu'il apprend le décès de l'archiduc d'Autriche Joseph II, despote éclairé
qui ne s'était pas fait que des amis en appliquant des réformes pourtant nécessaires. Son
penchant pour le théâtre et la musique lui avait toutefois valu dans le monde artistique une
considération contrastant avec son impopularité. Un mois après son décès survenu le 20
février 1790, une association de Bonn entend organiser une cérémonie commémorative à sa
mémoire. Pour la circonstance, BEETHOVEN compose une Cantate sur la mort de Joseph
II. Cette œuvre considérée comme le premier chef-d’œuvre de l'auteur ne sera pourtant pas
exécutée de son vivant. On en ignore les raisons. Peut-être à cause des nouveautés de style,
jugées comme souvent « injouables ». C'est en tout cas la partition de cette cantate que
BEETHOVEN produira toutes les fois qu'il voudra montrer ce qu'il est capable d'écrire. De
plus, certaines pages seront réutilisées dans l'opéra Fidelio
Morceaux choisis
CANTATE SUR LA MORT DE JOSEPH II
Cette cantate est tout à fait représentative des idées et du style de l'auteur. Après une déploration
sur la disparition du défunt, il est rappelé sa lutte obstinée contre le fanatisme. Grâce à lui, les
hommes purent monter vers « la lumière et la liberté » Et de rappeler que sa préoccupation
première fut de rechercher en premier lieu « le bonheur de l'humanité » Elle est écrite pour deux