avait presque achevé son œuvre symphonique. BEETHOVEN pour sa part abordera tout juste
cette forme musicale.
Lorsqu'en 1789 ou 1800 il crée sa 1ere Symphonie, l'influence du HAYDN tardif est
manifeste, comme elle sera d'ailleurs pour la 2e Symphonie. Pourtant une idée nouvelle circule,
qui sera largement exploitée : la tonalité - et parfois des tonalités rares - doit être choisie en
fonction de la couleur à donner à chaque œuvre. Ainsi, do majeur traduit l'éclat, la majesté, la
pompe, la luminosité. Fa mineur exprime la langueur ou exhale la plainte. Ré mineur convient
au calme ou à la douleur (Requiem). Sol majeur offre une fraîcheur toute pastorale, comme
fa majeur d'ailleurs, etc. Nous avons déjà évoqué l'attirance de l'auteur pour la tonalité d'ut
mineur.
Morceau choisi
Symphonie n°1 en ut majeur op. 21
Évidemment les détracteurs de BEETHOVEN y entendront une « musique militaire (!) »,
qui « déchire bruyamment l'oreille sans jamais parler au cœur » Peut-être auraient-ils
plus avisés d'écouter les innovations. Après les deux premiers mouvements, assez
traditionnels, il est vrai, le compositeur place un menuetto (sic ; l'appellation exacte est
minuetto) à jouer dans un tempo qui l'apparente déjà au scherzo appelé à se substituer
définitivement au menuet suranné
Fragment
4e mouvement : Final Adagio Allegro molto
Après une gamme en train de se construire en forme de faux départs (2, puis 3, puis 4
notes la joie un peu espiègle se libère dans un allegro classique à deux thèmes respirant
la parfaite allégresse
Un virage ?
Un virage serait-il en cours ?
BEETHOVEN a été introduit dans la famille du comte Anton von Brunswick pour
donner des leçons de piano à ses filles Thérèse et Joséphine, ainsi qu'à sa nièce Giulietta
Guicciardi. Au terme d'une idylle sans espoir, il dédie à cette dernière sa Sonate n° 14 en ut #
mineur op 27 n°2 sous-titrée l'auteur Sonata « quasi una fantasia » et que l'on désigne plus
volontiers sous son appellation apocryphe de « Clair de lune ».
L’œuvre librement construite comme une improvisation est dépourvue de l'allegro initial
et commence par un adagio méditatif, de toute évidence confidence douloureuse dont la cause
reste inconnue (la Sonate a été écrite avant la rupture avec Giulietta). Ce serait en tout cas un
contresens que d'y percevoir un quelconque clair de lune qui n'existait à l'époque que dans
l'imagination fertile du poète Ludwig RELLSTAB. Le commentateur situait même la scène
sur les bords du lac des Quatre-Cantons ! D'autre préféraient y voir le compositeur se
recueillant sur la dépouille d'un ami déposée, on ne sait pourquoi, sous une tonnelle.