Master complémentaire en médecine générale Travail de fin d’études Année académique 2015-2016 Développement d’un outil de support décisionnel diagnostique utilisable au moment des soins pour diminuer le risque d’erreur diagnostique en médecine générale Dr Isabelle Kohnen Tuteur : Dr Silviu Braga Responsable DUMG : Pr Christian Montrieux Remerciements Je tiens sincèrement à remercier : - le Professeur Christian MONTRIEUX, promoteur de ce travail ainsi que le Dr Christiane DUCHESNES pour leurs conseils de qualité pendant de ce travail. - mon maître de stage et tuteur, le Dr Silviu BRAGA pour son accompagnement tout au long de mon travail, ses remarques constructives, ses connaissances remarquables dans le domaine de l’informatique, son écoute, sa pédagogie positive et sa disponibilité. Je le remercie particulièrement pour son aide dans la construction graphique de l’exemple d’outil pour la toux. Mes collègues de la maison médicale « PROGESUND-PROSANTE » : - le Professeur Jean-Jacques VAN LOCHEM pour ses remarques et sa relecture attentive de ce travail. - les Dr. Verena BREUER et Dr. Marie Christine ARENS pour leurs conseils lors de la relecture de ce travail et surtout pour leurs encouragements. - la Maison Médicale pour m’avoir financé les abonnements aux différents outils de support décisionnel diagnostique. Mes copines Carla PINTO et Muriel LEDUR pour leur soutien et leurs conseils lors de la relecture de ce travail. Mes parents et mes frères pour leur soutien. Résumé L’erreur de diagnostic se trouve au premier plan de la problématique des erreurs médicales. En médecine générale, elle a été évaluée à 5% et ce chiffre pourrait être inférieur à la réalité. La plupart des erreurs de diagnostic surviennent dans la phase initiale du processus diagnostique et impliquent des facteurs cognitifs. Les outils de support décisionnel au moment des soins (« OSDMS ») ont montré un effet bénéfique en réduisant le nombre des erreurs de diagnostic par le renforcement de la capacité analytique diagnostique. Ce sont des systèmes qui utilisent un contenu médical basé sur des preuves « evidence based medicine ». A partir d’une liste de « OSDMS », six ont été sélectionnés avec un raisonnement structuré de type « du symptôme au diagnostic » orienté pour la médecine générale. Pour choisir l‘ « OSDMS » le plus adapté à la médecine générale, un ensemble de tests se basant sur plusieurs critères (couverture des symptômes, couverture des diagnostics, utilisabilité,…) a dû être réalisé. « BMJ Best Practice » est sorti comme premier choix pour une utilisation facile et rapide en médecine générale. « BMJ Best Practice » a servi comme référence pour le développement d’un nouveau modèle d’outil de support décisionnel intégré au niveau du dossier médical informatisé. Ce nouveau modèle permet d’améliorer la structuration de la démarche clinique et la précision diagnostique afin de réduire le risque d’erreur de diagnostic en médecine générale. Mots clés : erreur de diagnostic - médecine générale - outil de support décisionnel au moment des soins Abstract The diagnostic error is at the forefront of the issue of medical errors. The diagnostic error in primary care was estimated at 5% and this could be an underestimation. Most diagnostic errors occur in the initial stage of the diagnostic process and involve cognitive factors. The «point of care decision making tools» have shown a beneficial effect in reducing the number of diagnostic errors by enhancing the diagnostic analytical capacity. These are systems that use a medical content based on « evidence based medicine ». From a list of all the « point of care decision making tools », six were selected with a structured type of reasoning « from symptom to diagnosis » and oriented primary care. To select the most suitable « point of care decision making tool » for general medicine, a set of tests had to be made based on several criteria (coverage of symptoms, coverage of diagnosis, usability ...). « BMJ Best Practice » was released as the first choice for easy and quick use in general practice. « BMJ Best Practice » was used as reference for the development of a new model of a decision-support tool integrated into the electronic medical record. This new model will improve the structure of the clinical approach and the diagnostic accuracy to reduce the risk of diagnostic error in primary care. Keywords : diagnostic error - primary care - « point of care decison making tool » Table de matières 1. Introduction ......................................................................................................................... 1 2. Description de la méthodologie .......................................................................................... 4 3. Analyse des données de la littérature .................................................................................. 5 3.1 Recherche de la littérature ........................................................................................... 5 3.2 La problématique de l’erreur de diagnostic en médecine ............................................ 6 3.3 La problématique de l’erreur de diagnostic en médecine générale ............................. 7 3.3.1 L’incidence de l’erreur de diagnostic en médecine générale ............................... 7 3.3.2 L’impact des erreurs de diagnostic en médecine générale ................................... 8 3.3.3 La typologie et l’origine des erreurs de diagnostic en médecine générale ........... 9 3.4 Analyse cognitive du raisonnement clinique ............................................................. 10 3.5 Stratégies pour diminuer le risque des erreurs de diagnostic .................................... 11 3.5.1 La formation au raisonnement clinique .............................................................. 11 3.5.2 L’utilité des checklists ........................................................................................ 12 3.5.3 Les systèmes informatiques de support décisionnel .......................................... 13 4. Identification des outils onlines conçus pour le support décisionnel au moment des soins « OSDMS » .............................................................................................................................. 16 5. Sélection des outils incluant un contenu orienté médecine générale de type mise au point diagnostique à partir d’un symptôme ....................................................................................... 19 6. Comparaison des outils de support décisionnel au moment des soins.............................. 20 6.1 Test du degré de couverture des symptômes fréquents en médecine générale ......... 21 6.2 Test du degré de couverture des diagnostics différentiels pour trois symptômes donnés ................................................................................................................................... 24 6.3 Test des critères d’utilisabilité ................................................................................... 25 7. Modèle d’outil de support décisionnel diagnostique intégré au dossier médical informatisé ................................................................................................................................ 30 8. Discussion ......................................................................................................................... 42 9. Conclusion ........................................................................................................................ 49 10. Bibliographie .................................................................................................................... 51 11. Annexes ............................................................................................................................ 55 1. Introduction Au début de mon assistanat, j’ai été très rapidement confrontée au problème du raisonnement clinique partant d’un symptôme pour arriver à un diagnostic opérationnel. J’ai été interpellée par la difficulté de la démarche diagnostique (établir une liste de diagnostics différentiels à partir d’un symptôme ou d’un signe clinique, quels examens complémentaires demander). Après un rapide questionnement des autres médecins de l’équipe de la maison médicale où je travaille et des assistants rencontrés lors des séminaires 1/15, je me suis aperçue qu’un grand nombre partageait mes difficultés dans le processus de diagnostic et mon incertitude diagnostique. Le cas suivant m’a interpellé et déterminé à chercher une solution structurelle pour gérer l’incertitude diagnostique et améliorer la sécurité des patients dans la pratique journalière. C’est le cas d’une patiente de 30 ans qui s’est présentée à ma consultation avec une toux sèche qui évoluait depuis environ 3 semaines. A l’examen clinique, j’entendais quelques crépitants. Nous étions en pleine épidémie de grippe et j’avais retenu le diagnostic d’une toux post virale. Quelques jours plus tard, elle s’est représentée avec la même symptomatologie, et finalement elle avait fait une embolie pulmonaire. Je n’avais pas retenu ce diagnostic parmi mes hypothèses de diagnostic différentiel. A l’anamnèse, je n’avais pas recueilli certaines informations importantes comme la présence d’une légère dyspnée, la prise d’une pilule contraceptive,… et à l’examen clinique, j’avais oublié de prendre le pouls. Tous ces éléments ont entrainé un retard de diagnostic. Dans leur pratique, les médecins généralistes sont souvent confrontés à la contrainte de voir leurs patients à un stade précoce de leur affection avec une symptomatologie en pleine évolution et par conséquent un large éventail de diagnostics est plausible. Dans ma jeune pratique, j’ai également pu constater qu’il est difficile de trouver rapidement et efficacement l’information qu’on recherche. De nombreux obstacles pour répondre aux questions des cliniciens ont été identifiés. Une étude réalisée en Espagne montre que la plupart des questions pratiques que les médecins généralistes se posent concernent le diagnostic différentiel à partir d’un symptôme et qu’ils arrivent à rechercher une réponse pour seulement une question sur cinq. En plus, un grand nombre de médecins ne cherchent pas de 1 réponses à leurs questions en raison des difficultés pour utiliser les ressources disponibles. Le besoin d’outils d’une accessibilité facile et d’une bonne ergonomie est donc manifeste. (1, 2) En parcourant la littérature, j’ai pu constater à partir d’une synthèse de trois études cliniques américaines, que le taux d’erreur de diagnostic en médecine ambulatoire a été évalué à 5% et ceci semble être une estimation prudente. (3) Pourtant, on peut observer que parmi les erreurs médicales, cette erreur de diagnostic est celle dont on parle le moins malgré le fait que ce type d’erreur peut avoir des effets irréversibles voire fatals pour le patient dans 2/3 des cas. (3, 4, 5, 6) Elle a une importante connotation péjorative tant pour les patients que pour les médecins qui sont parfois qualifiés de secondes victimes. En plus du risque d’erreur de diagnostic, la complexité croissante des soins de santé fait qu’il est très difficile pour un médecin généraliste de maîtriser l’ensemble du savoir médical afin de reconnaitre les maladies ou de déterminer la meilleure prise en charge pour le patient sans faire appel régulièrement à des sources d’information médicale (livres, revues, online). Il est également impossible aux médecins de pratiquer une médecine de haute qualité sans mettre régulièrement à jour leurs connaissances. A partir de toute cette problématique, je me suis alors posée la question s’il existait des outils de support au diagnostic qui pourraient être utilisés facilement au cours d’une consultation de médecine générale et soutenir la prise de décision diagnostique en identifiant par exemple les diagnostics différentiels à partir d’un symptôme. Parmi les ressources d’information médicale (livres, revues, online), le format online est le seul qui est suffisamment rapide et aisé à consulter pour le rendre utilisable pendant la consultation. Les « point of care decision making tools » sont des systèmes de support décisionnel de type « evidence based medicine, EBM » (« fondées sur des données probantes ») qui contiennent des synthèses d’informations actuelles pour le diagnostic, le choix des examens complémentaires et les traitements. Ce genre d’outil peut être intégré dans le travail quotidien des médecins généralistes et semble dès lors permettre d’améliorer la qualité et la sécurité des soins. Les dernières années, ces outils ont connu un développement important. 2 A travers les checklists diagnostiques du Professeur Ely de l’université de Iowa (7) et les abonnements à « BMJ Best Practice », « UpToDate »,… disponibles dans le centre médical où j’effectue mon assistanat, je me suis rendue compte de l’utilité et des limites de ces outils dans ma pratique quotidienne. L’objectif principal de ce travail serait donc de développer un modèle d’un outil de support décisionnel diagnostique utilisable pendant la consultation, destiné à réduire le risque des erreurs de diagnostic en médecine générale. Par ailleurs, un objectif intermédiaire a été fixé qui vise à analyser les outils onlines de support décisionnel diagnostique existants. Cette analyse des outils existants est incontournable pour réaliser un nouveau modèle à partir de la ressource la plus adaptée. 3 2. Description de la méthodologie Le schéma suivant énumère les étapes du travail : Analyse des données de la littérature Identification des outils onlines conçus pour le support décisionnel au moment des soins « OSDMS » (« Point-of-care decision-making tools ») Sélections des « OSDMS » incluant un contenu orienté médecine générale de type mise au point diagnostique à partir d'un symptôme Comparaison des « OSDMS » selon différents critères Modèle d'un outil de support décisionnel diagnostique intégré au dossier médical informatisé 4 Ce type de travail devrait donc permettre : - une recherche théorique basée sur une analyse des données de la littérature - une partie plus pratique d’identification, d’analyse et d’évaluation des outils de support décisionnel diagnostique existants - la sélection de l’outil le plus adapté pour la médecine générale - sur base de la ressource sélectionnée, l’élaboration d’un nouveau modèle de support décisionnel diagnostique intégré au dossier médical informatisé 3. Analyse des données de la littérature 3.1 Recherche de la littérature J’ai réalisé une recherche bibliographique dans la littérature internationale sur base de moteurs de recherche PUBMED et CEBAM, via le thésaurus du MESH. J’ai utilisé les mots clés suivants : « medical errors », « diagnostic error », « primary care », « general practice », « clinical decision system », « differential diagnosis », « point of care system ». D’autres mots clés, sans correspondant de terme MESH, ont également été utilisés : « diagnostic support », « diagnosis checklist », « decision making tools », « point of care tool », « medical knowledge base ». Pour la littérature de spécialité francophone, j’ai fait une recherche au niveau de la base de données « CiSMeF » du CHU Rouen, la revue médicale de la « Société Scientifique de Médecine Général » (SSMG) et du site de la « Haute Autorité de Santé » de la France en utilisant les mots clés suivants : « erreur de diagnostic », « médecine générale », « support décisionnel », « algorithme diagnostique », « diagnostic différentiel ». A partir de la liste des articles obtenus par ces recherches, j’ai retenu les articles qui étaient pertinents pour le sujet de ce travail de fin d’études (voir bibliographie). 5 3.2 La problématique de l’erreur de diagnostic en médecine Les données de la littérature font ressortir qu’il existe une préoccupation constante pour diminuer le risque d’erreur en médecine. - Déjà en 1999, l’Académie de Médecine des Etats-Unis (Institut de Médecine) a publié un rapport (« To err is Human : Building of a safer Health system ») qui a hissé l’erreur médicale au rang de problème de santé publique. Ce rapport a alerté le monde médical en dénonçant les 44 000 à 98 000 décès annuels à la suite d’erreurs médicales (erreur de diagnostic, erreur de traitement, erreur de prévention, erreur dans la communication, défaillance des équipements,…). (8, 9) - Selon les calculs de deux experts qui ont été publiés récemment dans la revue « British Medical Journal », les erreurs médicales sont la troisième cause de décès aux Etats-Unis après les maladies cardiovasculaires et le cancer. (10) - Une étude au Royaume Uni qui visait à développer une classification des erreurs médicales et une méthode pour les détecter en médecine générale, montre qu’une erreur médicale se produit dans 7.5% de tous les contacts. (11) - DOVEY et al., ont développé une taxonomie causale des erreurs médicales en médecine générale pour améliorer la compréhension et la prévention. (12) - En se basant sur la classification de DOVEY (12), une étude internationale en soins primaires a démontré que les types d’erreurs et leurs conséquences sont similaires dans plusieurs pays (Canada, Australie, Angleterre, Pays Bas, Nouvelle Zélande, Etats-Unis) même si les systèmes de soins sont différents. (8) L’erreur de diagnostic se trouve au premier plan de la problématique des erreurs médicales - En 2015, l’Académie de Médecine des Etats Unis a relancé l’alerte (rapport « Improving diagnosing Health Care »), cette fois-ci spécifiquement pour les erreurs de diagnostic comme problème prioritaire (13). Ceci est confirmé par les études de ELY et SINGH qui ont montré que les erreurs de diagnostic sont plus susceptibles de nuire aux patients. (3, 4, 5) - Une étude de PHILIPPS et al. de 2004 sur des plaintes pour faute professionnelle montre qu’environ un tiers des plaintes sont liées aux erreurs de diagnostic par rapport aux erreurs de traitement (34% contre 8%). (14) 6 - L’erreur de diagnostic affecte toutes les spécialités médicales et ceci d’autant plus que les données à synthétiser sont nombreuses : de moins de 5% pour les spécialités « visuelles » (la radiologie, l’anapathologie et la dermatologie), à 5% en médecine générale et à 10 à 15% pour les spécialités de médecine interne. (15) Des nombreux travaux ont analysé et classifié les types d’erreurs de diagnostic : GRABER et son équipe ont défini l’erreur de diagnostic comme un diagnostic erroné, un diagnostic manqué ou un diagnostic retardé. (16) - Diagnostic erroné : un diagnostic différent a été posé avant le diagnostic correct - Diagnostic manqué : le diagnostic correct n’a jamais été posé - Diagnostic retardé : un diagnostic involontairement retardé, pour lequel les informations suffisantes pour poser le diagnostic correct étaient déjà disponibles. Par la suite, l’erreur de diagnostic a été divisée en 3 catégories (16, 17) : 1. L’erreur sans faute : ce type d’erreur provient de facteurs sans contrôle du médecin ou du système de soins de santé, comprenant la présentation atypique d’une pathologie ou des informations trompeuses données par le patient lors de l’anamnèse. 2. L’erreur liée au système : ce type d’erreur provient des problèmes au niveau de la communication et de la coordination, des problèmes d’équipement ou techniques. 3. L’erreur cognitive : ce type d’erreur peut être la conséquence de connaissances insuffisantes, d’un manque de compétence, d’une absence de pensée critique, d’une mauvaise collecte de données ou d’un défaut dans la synthèse des informations reçues. 3.3 La problématique de l’erreur de diagnostic en médecine générale 3.3.1 L’incidence de l’erreur de diagnostic en médecine générale La détection des erreurs de diagnostic est essentielle dans leur compréhension et pour leur prévention. (3, 5, 6, 18) - L’étude de Hardeep SINGH, basée sur l’analyse des admissions à l’hôpital ou des visites médicales répétées dans les suites d’une consultation en médecine générale, a permis une évaluation du taux d’erreur de diagnostic en médecine ambulatoire de 4%. (5) 7 - L’analyse de BERNER en 2008 fait état d’un risque de 5%. (15) - Une méta-analyse en 2014 a conclu que le taux d’erreur de diagnostic en médecine ambulatoire est de 5%. (3) Nous voyons donc qu’en médecine générale, le taux d’erreur de diagnostic oscille entre 4-5%. 3.3.2 L’impact des erreurs de diagnostic en médecine générale L’erreur de diagnostic a un impact humain et économique important par ses conséquences sur la santé du patient et la pratique du médecin. Dans une grande étude aux Etats-Unis, 59% des erreurs de diagnostic étaient associées à des lésions considérables et 30% ont provoqué la mort des patients. (19) Les erreurs de diagnostic engagent un risque vital souvent plus important que tout autre type d’erreur médicale. C’est la raison pour laquelle les erreurs de diagnostic amènent plus fréquemment à des réclamations pour faute professionnelle et ont souvent des répercussions juridiques. (14, 19, 20) Dans une grande étude en médecine ambulatoire par SINGH et ses collègues, l’évaluation de la sévérité des erreurs de diagnostic a été classée en plusieurs catégories avec une nette prépondérance des erreurs diagnostiques de gravité modérée à sévère (86 % des cas). (6) Tableau 1 : Sévérité potentielle des conséquences liées aux erreurs de diagnostic Source : Singh H, Giardina TD, Meyer AN, Forjuoh SN, Reis MD, Thomas EJ « Types and origines of diagnostic errors in primary care settings » (6) Sévérité des erreurs de diagnostic Pas de dommage Inconvénient Très faible dommage/petit ou pas de dédommagement Faible dommage/dédommagement ou traitement Dommage considérable/dédommagement ou traitement Dommage très sérieux/danger ou dommage permanent Dommage permanent important Mort directe ou mort inévitable 8 % 1,6 0 1,0 10,0 37,9 15,8 19,0 14,2 - Pour arriver au bon diagnostic, les médecins doivent souvent faire des examens complémentaires. Ne pas demander les examens complémentaires corrects est potentiellement aussi dangereux que la réalisation d’examens inutiles qui peuvent occasionner des effets iatrogènes ou entrainer des « sur-diagnostics ». De même, un diagnostic erroné peut impliquer un traitement inapproprié ou même un traitement nécessaire qui reste absent. (20, 21) 3.3.3 La typologie et l’origine des erreurs de diagnostic en médecine générale Pour pouvoir générer des stratégies de prévention des erreurs de diagnostic, il faut d’abord comprendre les circonstances dans lesquelles ces erreurs surviennent. Des typologies et origines variées ont été illustrées dans différentes études. La première cause des erreurs de diagnostic est liée à la phase initiale du processus diagnostique d’un symptôme. - Dans une étude sur les erreurs de diagnostic dans deux grands centres de soins primaires aux Etats-Unis, les diagnostics manqués les plus représentés étaient : la pneumonie (6,7%), la décompensation cardiaque congestive (5,7%), l’insuffisance rénale aigue (5,3%), le cancer aux premiers stades de développement (5,3%), l’infection urinaire/pyélonéphrite (4,8%). Les symptômes impliqués étaient la toux (12,1%), la douleur abdominale (8.9%) et la dyspnée (6,3%). Dans plus de la moitié des cas (51,6%), les erreurs de diagnostic étaient découvertes après disparition du symptôme d’origine. (6) - D’autres études considèrent le cancer comme l’erreur de diagnostic la plus courante en soins primaires car ils sont rares et/ou se présentent de façon atypique et/ou peuvent se présenter par de symptômes qui sont aussi couramment rencontrés au niveau de pathologies bénignes (par exemple une dyspepsie chez un patient avec un cancer de l’estomac). (22) - Les caractéristiques cliniques qui peuvent expliquer une difficulté diagnostique surviennent dans la phase initiale du processus diagnostique : présentations atypiques, présentations non spécifiques, prévalence très basse, comorbidités chez le patient. (22) - Lors de l’étude de Hardeep SINGH et son équipe, la plupart des erreurs de diagnostic survenaient pendant la phase de rencontre clinique (78,9%), en raison d'un examen inadapté, 9 mais aussi d'une mauvaise prise en considération des antécédents médicaux, du manque de tests diagnostiques ou d'une impossibilité de consulter les documents médicaux. Les patients eux-mêmes (16,3%) ont leur part de responsabilité, en donnant des informations incorrectes sur leurs antécédents médicaux ou en décidant trop tardivement d'être pris en charge. (6) - L’étude « ESPRIT » de 2013 réalisée en France étudiant les événements indésirables en soins primaires, conclut que pour les erreurs de diagnostic évitables qu’approximativement 30% arrivent pendant l’anamnèse, 22% pendant l’examen clinique, et 36% dans la prescription et interprétation des examens complémentaires. (23) La synthèse des études sur les causes et mécanismes des erreurs diagnostiques montre que la principale cause d’erreurs de diagnostic implique notamment des facteurs cognitifs dans la phase initiale du processus diagnostique d’un symptôme. (22, 24) - Les erreurs cognitives reflètent une collecte ou une interprétation défectueuse des données, un mauvais raisonnement ou une connaissance incomplète. Ces erreurs incluent également l’excès de confiance des cliniciens et la décision de considérer en premier lieu les hypothèses initiales de diagnostic et l’arrêt souvent prématuré de la recherche d’autres possibilités de diagnostics. (17) 3.4 Analyse cognitive du raisonnement clinique Raisonnement clinique et diagnostique : Comment les cliniciens posent-ils les diagnostics ? Aujourd’hui, l’approche prédominante d’analyse des prises de décisions est la théorie du double processus. (24) Théorie du double processus : La théorie du double processus, étudiée entre autres par CROSKERRY et ses collègues, offre un cadre pour la compréhension des activités cognitives qui se produisent chez les médecins pendant la collecte des informations, l’intégration et l’interprétation des informations et la détermination d’un diagnostic. Cette théorie intègre un modèle analytique et non analytique. La compréhension actuelle du raisonnement clinique est basée sur cette théorie. (24, 25) 10 Le processus analytique est un processus conscient et délibéré, guidé par la pensée critique. Il implique un raisonnement hypothétique pour générer une liste de diagnostics différentiels et implique la mémoire de travail. Le processus non analytique est un processus inconscient, automatique et requiert peu de capacité cognitive. Il se caractérise par une approche intuitive. Ce processus est fortement lié au contexte et peut par exemple être influencé par un grand nombre de facteurs comme les caractéristiques des patients (l’apparence, le comportement,…) et les caractéristiques de la maladie (la gravité,…) Au contraire du système non analytique, le système analytique est appliqué si les symptômes et signes cliniques ne sont pas reconnus comme appartenant à une catégorie de maladie spécifique. (20, 24, 25) Tableau 2 : Comparaison des deux processus du raisonnement clinique Source: Phua D, Tan CK «Cognitive Aspect of Diagnostic Errors» (24) Processus analytique Processus non analytique Méthode analytique Hypothétique-déductive Genèse de listes de diagnostic différentiel Collecte des informations pour les valider Davantage de charge cognitive Plus lent Diagnostic en 1 à 7 minutes Repose sur la mémoire de travail Heuristique Intuitive Développé à partir de l’expérience clinique Moins de charge cognitive Plus rapide Diagnostic correct en environ 10 secondes Efficace 3.5 Stratégies pour diminuer le risque des erreurs de diagnostic 3.5.1 La formation au raisonnement clinique L’erreur de diagnostic est un problème complexe et multiforme. L’élimination totale des erreurs diagnostiques n’est pas un objectif réaliste mais il y a des pistes de progrès possibles. Vu que la plupart des erreurs de diagnostic sont liées à la phase initiale du processus clinique, l’amélioration du raisonnement clinique a été la méthode prioritaire pour augmenter la précision diagnostique. (17, 26) 11 Tout en soulignant qu’il n’existe pas de méthode miracle qui permet d’éliminer complètement les biais qui peuvent se produire dans une décision diagnostique, plusieurs auteurs ont proposé des stratégies afin d’éviter les facteurs cognitifs et les influences affectives. (24, 27) Tableau 3: Méthodes proposées pour réduire les biais diagnostiques chez les cliniciens Source: Phua D, Tan CK «Cognitive Aspect of Diagnostic Errors» (24) Niveau d‘intervention Niveau du système Niveau individuel Interventions - Simplifier les tâches - Diminuer la confiance liée à la mémoire - Diminuer le stress lié au temps - Diminuer la fatigue - Utilisation de guidelines - Utilisation d’algorithmes - Publier les statistiques sur les pathologies - Système de support informatique Majoration des connaissances - connaissances médicales - « Evidence-based medicine » - facteurs cognitifs au niveau des erreurs de diagnostic Stratégies afin de vérifier les diagnostics - délai d’attente de diagnostic - second avis - contrôler les diagnostics provisoires Feedback et revérification Conscience technique: attentive, réflective et méta-cognitive 3.5.2 L’utilité des checklists Compte tenu du succès des listes de contrôle dans d’autres contextes (par exemple utilisation de checklists pour des processus critiques en salle d’opération ou aux soins intensifs), les checklists diagnostiques ont été développées comme une aide pratique au diagnostic pendant la consultation pour réduire le taux d’erreur de diagnostic. Ces listes sont construites à partir d’un modèle qui propose deux modes de pensées qui ont déjà été expliqués auparavant: 1) la pensée non analytique qui est rapide, réflexive et intuitive 2) la pensée analytique, qui est lente et délibérée Les checklists de diagnostics différentiels peuvent diminuer les erreurs cognitives en donnant une liste complète des diagnostics différentiels possibles à partir d’un symptôme. Elles peuvent donc être particulièrement intéressantes dans la vérification des décisions 12 diagnostiques. Elles peuvent aussi être utiles dans les situations faciles dans lesquelles les médecins sont trop confiants. (4, 7, 28) Le professeur ELY de la chaire de médecine générale de l’université de Iowa a développé des checklists de diagnostics différentiels pour des symptômes fréquemment rencontrés en médecine générale dans le but d’aider à résister à une des causes fréquentes de mauvais diagnostic c'est-à-dire de ne pas reprendre le diagnostic correct dans la liste des diagnostics différentiels (7, 29). Ces checklists ne sont pas exhaustives, mais donnent les étiologies de diagnostic les plus courantes possibles par ordre de prévalence rencontrée en médecine générale en mettant en avant les diagnostics à ne pas manquer (= red flags) et les diagnostics qui sont souvent ratés. Ces checklists ont été utilisées dans la pratique clinique pendant deux ans et ont rencontré un certain succès. (7) 3.5.3 Les systèmes informatiques de support décisionnel Une autre approche pour diminuer les erreurs de diagnostic a été l’utilisation des systèmes de support décisionnel diagnostique informatisés pour assister les médecins dans le processus diagnostique. Le support par les systèmes informatisés vise différentes étapes du processus clinique et a été divisé en dix catégories (29) : - Assister à la collecte des informations - Faciliter l’organisation et l’affichage de l’information - Aider à la genèse des diagnostics différentiels - Donner une estimation des diagnostics (classement de suggestion des diagnostics) - Générer un plan de diagnostic - Faciliter l’accès aux informations de référence pour le diagnostic - Faciliter le suivi - Aider au dépistage précoce d’un diagnostic chez des patients asymptomatiques - Faciliter la collaboration (en particulier avec les spécialistes) - Faciliter le feedback diagnostique pour les cliniciens Les systèmes informatiques de support décisionnel qui utilisent du contenu médical basé sur des preuves « evidence based medicine » (EBM), ont montré un des effets les plus bénéfiques 13 sur l’atténuation des erreurs de diagnostic en renforçant la capacité analytique diagnostique. (17, 26, 30) Une étude de David W. BATES et al. réalisée en milieux hospitalier a conclu que le soutien à la décision par l’aide de systèmes informatiques représente un outil puissant pour améliorer la qualité des soins et ainsi diminuer les coûts de santé. Les lignes directrices ou algorithmes ont montré un réel succès quand ils ont été intégrés au flux de travail des cliniciens. La vitesse d’utilisation des différents systèmes d’information a été particulièrement appréciée par les utilisateurs. (31) En soins primaires, une revue systématique de la littérature a conclu que les systèmes de support décisionnel ont le potentiel de générer une amélioration statistiquement significative au niveau de l’efficacité de ces produits dans leur utilisation. Toutefois il y a une assez importante variabilité et interprétation dans l’utilisation de ces systèmes qui, de plus évoluent rapidement et il est alors difficile de faire des conclusions sur l’efficacité de l’ensemble des systèmes. (9) La revue de la littérature montre que la plupart des études sur les stratégies de diminution des erreurs de diagnostic portent sur des systèmes informatiques d’aide à la décision qui se sont développés en deux directions : 1) des systèmes dits experts et 2) des outils d’accès online à des synthèses actuelles EBM dites « point of care tools » 1) Les systèmes experts Les systèmes experts utilisent des bases de connaissance pour des alertes et des rappels cliniques ou pour générer des probabilités de diagnostic à partir des données du patient. Les systèmes experts générateurs de diagnostics différentiels ont eu une bonne performance de précision diagnostique dans les cas testés (70% pour « DxPlain » et « Isabel »). (21) En donnant des rappels spécifiques liés au contexte et au patient, ces programmes semblent avoir un rôle prometteur dans la réduction des erreurs de diagnostics. (32) Une étude de l’Université de Harvard, qui a testé l’impact de son système expert de support décisionnel diagnostic « Dx Plain » auprès des résidents de médecine, a montré un bénéfice sur la qualité des diagnostics posés. Mais cette étude a des limites car elle a été réalisée sur un petit échantillon de résidents et les cas cliniques ont été choisis de façon à maximaliser l’effet du système de support utilisé. (33) 14 Une autre étude conclut qu’on se trouve plutôt au début du développement des systèmes experts diagnostiques avec une utilisation plutôt expérimentale et avec peu de systèmes qui montrent un effet d’amélioration de performance diagnostique. (29) 2) Les outils d’accès online à des synthèses actuelles EBM dites de support décisionnel au moment des soins « OSDMS » Les « OSDMS » ont connu dernièrement un développement et une diffusion importante dans la pratique courante. (34) Pour prendre uniquement l’exemple de la Belgique, tous les médecins généralistes ont accès gratuitement à « EBMPracticeNet » et « Dynamed » à travers le Portal CEBAM (Belgian Centre for evidence-based medicine) et plusieurs centres universitaires sont abonnés à « UpToDate » qui a été même récemment accrédité par l’INAMI pour la formation continue online. (35) Sous l’impulsion des technologies informatiques et de l’innovation de l’internet, les « OSDMS » se sont développés à partir des résumés actualisés constamment, qui intègrent les meilleures données disponibles à partir du contenue médical basé sur des preuves (EBM). Plusieurs études ont montré l’utilité des outils basés sur l’intégration dans la pratique de synthèses actuelles de type « evidence based medicine ». (26, 36) Jusqu’à 24 % des diagnostics initialement envisagés ont été améliorés grâce à la consultation d’un outil « point of care ». (36) Pour « UpToDate », il existe une étude à large échelle qui a démontré une efficacité dans l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins. (37) Comme pour tous les systèmes de support informatique, les deux problèmes principaux qui entravent leur utilisation sont l’ergonomie (la convivialité, usability en anglais) et l’intégration contextuelle dans le flux de travail pratique. Il reste donc toujours le but de développer des systèmes d’aides diagnostiques plus ergonomiques et plus contextuels, qui permettent en même temps une grande flexibilité clinique pour éviter un « surdiagnostic » qui impliquerait des démarches diagnostiques non nécessaires. (29) La vitesse et la facilité pour trouver l’information recherchée sont particulièrement demandée par les utilisateurs. Le support décisionnel que ce soit les « OSDMS », les algorithmes, les 15 guidelines ou les alertes rencontrent un réel succès uniquement lorsqu’ils sont intégrés au flux de travail des cliniciens. (31) 4. Identification des outils onlines conçus pour le support décisionnel au moment des soins « OSDMS » Les sources d’information possibles pour l’aide à la décision diagnostique sont multiples et variées en partant d’innombrables livres de référence («Du symptôme à la prescription en médecine générale» de Blétry Olivier ; «Differential Diagnosis in Primary Care» de R. Douglas Collins;…) jusqu’aux systèmes de support décisionnel diagnostique informatisés. Pour suivre l’objectif principal de ce travail qui est de développer un modèle d’outil de support décisionnel diagnostique utilisable pendant la consultation, j’ai focalisé ma recherche uniquement sur les sources de support décisionnel diagnostic online de type « outils de support décisionnel au moment des soins, « OSDMS » (Anglais: « Point-of-care decisionmaking tools ») Les sources sous forme de livres de référence ne peuvent pas entrer en ligne de compte à cause de leur accessibilité beaucoup plus difficile au moment de la consultation et d’un rythme de mise à jour plus lent. Les outils de support décisionnel au moment des soins (« OSDMS ») Les « OSDMS » ont pour but de faciliter la prise de décision des cliniciens en permettant l’accès à une synthèse fondée sur des informations médicales EBM (la pointe de la pyramide « evidence based medicine ») pour les principaux sujets cliniques. 16 Figure 1 : Pyramide de « l’evidence based medicine » Source: Trustees of Dartmouth College and Yale University (38) La pratique de l’EBM consiste à utiliser pour toute prise de décision, de manière judicieuse, rigoureuse et explicite, les dernières données scientifiques, c'est-à-dire celles issues d’une recherche clinique méthodologiquement bien conduite et validée par des publications dans des revues scientifiques, qui constituent l’état de l’art médical. (39) L’EBM est l’intégration des meilleures preuves de recherche avec l’expertise clinique et les caractéristiques du patient. (38) Ces faits sont illustrés au niveau de la pyramide ci-dessus. Les « OSDMS » sont également utiles dans la recherche de réponses à des questions cliniques spécifiques. Ces outils sont conçus pour donner une aide rapide au raisonnement clinique et permettent une utilisation immédiate pendant la consultation du médecin. Leur but est d’aider le médecin à la construction de son raisonnement, à l’identification des diagnostics différentiels et à la prescription des examens complémentaires nécessaires à l’avancement du diagnostic. Les « OSDMS » font mention de sources d’informations synthétisées et comprennent des résumés, avec des liens vers la documentation pertinente. Ils sont systématiquement et fréquemment mis à jour. (40) 17 Création d’une liste consolidée des « OSDMS » disponibles Pour avoir une liste la plus complète possible de « OSDMS » disponibles, je suis partie de : 1. La liste maintenue à jour par le « International Health Librarian Wiki » (40) 2. La liste maintenue à jour par « The Cochrane Collaboration - Databases offering online access to medical evidence » (41) 3. Recherches internet (voir la recherche de la littérature) La liste des 30 « OSDMS » identifiés dont 2 en français et 28 en anglais OSDMS en français EBM Practice Net EMC Akos Traité de Médecine OSDMS en anglais ACP Journal Club ACP PIER AHRQ-National Guidelines Clearinghouse BMJ Clinical Evidence BMJ Best Practice Clin-eguide Clinical Access CliniPearls ClinicalKey by Elsevier Cochrane Database of Systematic Reviews Database of Abstracts of Reviews of Effects Dynamed Plus Evidence based medicine Guidelines EBMG eMedecine Essential Evidence Plus First consult. Clinical Key Harrison’s Practice JAMA Evidence Open Library of Medicine OvidMD PEPID Professor EBM Pubmed Thomson Clinical Xpert TRIP Database UpToDate ZynxEvidence 5MinuteConsulte 18 Les « OSDMS » suivants ont été directement exclus de la liste parce qu’ils sont orientés vers d’autres branches (soins infirmiers, physiothérapie,…) ou ne traitent pas de la mise au point du diagnostic : « ARIF Reviews Database », « Clinical Pharmacology-Elsevier », « Effetive Older People Care », « Evidence Aid » (secteur humanitaire), « Diseasedex General Medecine » (surtout pour médicaments, toxicologie,…), « health-evidence.ca », « Nursing consult », « Nursing + », « Nursing Reference centre–EBSCO », « JBI connect », « Obesity+ », « OT Seeker », « PDQ Evidence », « Pedro » (physiothérapie), « Rehab+ » « QIPP », « PEMSoft » (spécifiquement orientée vers la pediatrie), « ProQuest Nursing and Allied Health Source », « Rehabilitation Reference Centre », « Swets Decision Support in Medicine », « Therapeutics Initiative » et « Evidence Matters ». Les deux systèmes experts « DxPlain » et « Isabelle » n’ont pas été retenus dans la liste des « OSDMS » : - « DxPlain » : ce programme n’est pas accessible au médecin individuel - « Isabelle » : ce programme ne suit pas un cheminement par étapes pour arriver au diagnostic. Il est plus orienté vers l’utilisation pour les patients qui peuvent entrer leurs symptômes et reçoivent des propositions de diagnostic. 5. Sélection des outils incluant un contenu orienté médecine générale de type mise au point diagnostique à partir d’un symptôme Pour identifier les « OSDMS » utilisables pendant la consultation en médecine générale j’ai analysé leur contenu (voir la brève description dans le tableau en annexe 1). Dans un premier temps, j’ai vérifié si ces outils contiennent des articles spécifiquement orientés pour la médecine générale et dans un deuxième temps si ces outils ont une structure de type mise au point diagnostique à partir d’un ou des symptômes pour arriver au diagnostic. Le tableau qui montre l’analyse des « OSDMS » avec une structuration de type « du symptôme au diagnostic » orientés médecine générale est disponible en annexe 1. 19 Sur les neufs « OSDMS » orientés médecine générale, j’ai identifié une liste de six qui ont une approche effective du raisonnement diagnostique et suivent une logique décisionnelle par étapes pour arriver au diagnostic permettant d’élaborer une démarche diagnostique structurée pour soutenir le raisonnement clinique en médecine générale. Liste des « OSDMS » avec contenu de type mise au point diagnostique par symptôme orienté médecine générale : En français 1) EBM Practice Net 2) EMC AKOS En anglais 1) BMJ Best Practice 2) Dynamed 3) UpToDate 4) 5Minute Consult 6. Comparaison des outils de support décisionnel au moment des soins De nombreuses études ont comparé les « OSDMS » selon différents critères (couverture des sujets, vitesse de mise à jour,…) avec des résultats hétérogènes. Cependant, ces études n’ont pas ciblé l’utilité et l’utilisabilité spécifiquement en médecine générale. (42, 43, 44) Pour identifier leur intérêt pour l’utilisation pendant la consultation en médecine générale, j’ai analysé les « OSDMS » selon plusieurs critères : - Le degré de couverture des symptômes fréquents en médecine générale - Le degré de couverture des diagnostics différentiels pour trois symptômes donnés - Le degré d’utilisabilité sur trois symptômes : la douleur abdominale, la toux et la dyspnée 20 6.1 Test du degré de couverture des symptômes fréquents en médecine générale Pour chaque « OSDMS » sélectionné, j’ai vérifié l’existence des articles par rapport à une liste de référence de symptômes. Comme liste de référence, j’ai choisi le set de checklists diagnostiques résultant de travaux sur la prévention des erreurs de diagnostic en médecine générale. Ces travaux ont été réalisés par la chaire du département universitaire de médecine générale de l’Université de Iowa (Professeur ELY JW). Le professeur ELY et son équipe ont développé des checklists de diagnostic différentiel pour les symptômes communément rencontrés en médecine générale même s’il n’y a pas de symptômes propres à la médecine générale car tous les symptômes peuvent être rencontrés mais avec une fréquence différente. Ces listes ont l’avantage d’être courtes et faciles à utiliser en temps réel en consultation de médecine générale. Les pathologies sont classées par leur prévalence en médecine générale et sont marquées par les symboles « * » pour les diagnostics fréquemment manqués et « » pour l’identification des diagnostics à ne pas rater (« red flags »). Différents types de symptômes ont été exclus à cause de leur centrage sur le traitement plutôt qu’au niveau de la prise de décision diagnostique (par exemple l’hypertension artérielle). L’utilisation de ces checklists de diagnostics a été étudiée en pratique clinique pendant 2 ans par le Professeur Ely et un certain résultat positif a pu être observé. (7) La liste des 46 symptômes communément rencontrés en médecine générale est disponible en annexe 2. 21 Pour montrer l’intérêt et la structure d’une checklist diagnostique, j’ai traduit celle de la toux en français dans la figure ci-dessous. TOUX : Checklist diagnostique - infection des voies respiratoires - rhinorrhée postérieure - toux post-infectieuse, post-virale - bronchite - asthme, bronchopathie pulmonaire chronique obstructive - reflux gastro-oesophagien - * médicaments (inhibiteurs de l’enzyme de conversion, béta-bloquants, amiodarone) - * pneumonie - pathologie de l’oreille externe ou interne - aspirations récurrentes - * embolie pulmonaire - coqueluche - psychogène - * insuffisance cardiaque - * tumeur - épiglottite - histioplasmose aiguë - maladie pulmonaire interstitielle - bronchectasies - sarcoïdose - tuberculose - fibrose kystique - tumeur laryngée - sténose mitrale - corps étranger * : diagnostics fréquemment manqués : identification des diagnostics à ne pas rater (=red flags) Figure 2: Un exemple d’une checklist d’un symptôme traduit en français Source: Checklist cough, Professeur Ely (7, 45) Si on revient à mon exemple de cas clinique cité dans l’introduction, on peut constater que le diagnostic d’embolie pulmonaire se trouve au niveau de la checklist diagnostique pour la toux. On remarque également que ce diagnostic se trouve parmi les diagnostics fréquemment ratés et est un diagnostic « red flag ». Pour réduire le risque de ne pas trouver le symptôme au niveau des « OSDMS » sélectionnés et donc fausser le résultat du degré de couverture des différents symptômes par outil, j’ai fait 22 une recherche par la terminologie MESH pour chaque symptôme. J’ai également recherché d’autres synonymes en anglais et français pour les symptômes listés avant. MESH (= Mediacal Subject Headings): Thésaurus de référence dans le domaine médical La liste des termes MESH et des synonymes se trouve en annexe 3. Système de points utilisé pour étudier le degré de couverture des symptômes fréquents en médecine générale : J’ai utilisé un système à points qui accorde un point par symptôme si l’outil analysé contient un résumé clinique de type mise au point diagnostique pour le symptôme en cause. Aucun point n’est accordé si l’outil étudié ne contient pas un résumé clinique de type mise au point diagnostique pour le symptôme en cause. Après avoir pris connaissance de l’accès online des portails des six « OSDMS », chaque symptôme et ses possibles synonymes ont été introduits au niveau des six moteurs de recherche et la présence d’un résumé clinque de type « du symptôme au diagnostic » pour les 46 symptômes de référence a été vérifiée (voir annexe 4). A la fin, le pourcentage du degré de couverture des 46 symptômes a été calculé pour les six « ODSMS » sélectionnés. Le résultat est illustré au niveau de la figure 3. Degré de couverture des symptômes (%) 100 80 60 40 20 0 EBM EMC Akos BMJ Best Practice Net Practice Dynamed UpToDate 5Minute Consult Figure 3: Degré de couverture des symptômes fréquents en médecine générale 23 Ce diagramme permet de comparer le degré de couverture pour les 46 symptômes de référence communément rencontrés en médecine générale au niveau des six différents outils retenus. Le degré de couverture des symptômes varie entre 59 et 89% avec une moyenne de 75% sur les six outils étudiés. 6.2 Test du degré de couverture des diagnostics différentiels pour trois symptômes donnés Pour le test, j’ai choisi les trois symptômes le plus fréquemment impliqués au niveau des erreurs de diagnostics en médecine générale à partir de deux études : - « Types and origins of diagnostic errors in primary care settings » de SINGH et al. (6) - « Diagnostic errors in primary care: lessons learned » de ELY et al. (4) Pour déterminer ces trois symptômes, j’ai calculé la moyenne des erreurs de diagnostics pour chaque symptôme cité en additionnant le nombre de patients impliqué dans des erreurs de diagnostic par symptôme dans l’étude 1 et dans l’étude 2, puis j’ai divisé cette somme obtenue par le nombre total des erreurs chez les patients étudiés. Par le calcul de cette moyenne, la douleur abdominale, la toux et la dyspnée ont été retenus avec le pourcentage le plus élevé. J’ai vérifié pour chaque pathologie retenue au niveau de la checklist du Professeur ELY, si les différents outils contenaient ces diagnostics dans leurs listes, tableaux, … de diagnostics différentiels ou dans leurs textes d’explication. A partir du nombre de diagnostics retrouvés par symptôme au niveau de chaque outil, j’ai calculé le pourcentage de couverture des diagnostics différentiels par symptôme (voir annexe 5) et puis la moyenne pour les trois symptômes, illustrée au niveau de la figure 4. 24 Moyenne du degré de couverture des diagnostics pour les 3 symptômes (%) 100 80 60 40 20 0 EBM Practice Net EMC Akos BMJ Best Dynamed UpToDate Practice 5Minute Consult Figure 4 : Moyenne du degré de couverture des diagnostics différentiels pour les trois symptômes On peut conclure que les outils étudiés ne contiennent pas tous les diagnostics des checklists diagnostiques établis par le département de médecine générale de l’Université de Iowa. Mais, il faut noter que les six outils répertorient également d’autres diagnostics différentiels qui n’ont pas été retenus au niveau des checklists du Professeur ELY. « BMJ Best Practice », « Dynamed » et « UpTodate » sont les trois outils qui ont la meilleure couverture des diagnostics différentiels. 6.3 Test des critères d’utilisabilité Le test des critères d’utilisabilité a été effectué sur base des trois symptômes qui étaient le plus souvent impliqués dans des erreurs de diagnostic en médecine générale identifiés par deux études. (4, 6) L’utilisabilité est définie comme « le degré selon lequel un produit peut être utilisé pour atteindre des buts définis avec efficacité, efficience et satisfaction, dans un contexte d’utilisation spécifié » (ISO 9241-11, 1998). (46) 25 Les critères d’utilisabilité choisis ont été sélectionnés à partir de l’étude « Answering physicians' clinical questions: obstacles and potential solutions » de ELY J qui a analysé les types d’obstacles rencontrés par les médecins généralistes afin de trouver une réponse à des questions pendant la consultation. L’étude a montré que la plupart de médecins ne cherche pas de réponses à leurs questions à cause de la perception d’un manque de ressources disponibles ou à cause d’une convivialité (« utilisabilité ») insuffisante pour une utilisation rapide pendant la consultation. Pour améliorer l’utilisabilité des ressources d’informations cliniques, une taxonomie de critères de performance a été développée. (2) A partir de cette taxonomie, j’ai sélectionné le set des critères qui concernent directement l’usage dans la phase diagnostique initiale en médecine générale. Critères d’utilisabilité retenus: 1. Approche diagnostique: le système applique des algorithmes orientés vers la pratique en utilisant une approche du raisonnement clinique de type « step by step » c'est-à-dire une approche de raisonnement à partir d’un ou des symptômes qui permettent d’arriver à un diagnostic. 2. Action à faire: les informations données par l’outil sont suffisamment détaillées pour être appliquées et intégrées directement au processus de travail clinique en donnant une démarche à suivre de ce qu’il faut entreprendre ou non. 3. Précision: l’outil donne des informations précises, concises et claires en évitant des longues phrases. 4. Sécurité d‘utilisation: l’outil donne au clinicien une certaine sécurité pendant son utilisation en indiquant les diagnostics critiques à ne pas manquer, c'est-à-dire que l’outil contient les diagnostics urgents à ne pas rater/red flags 5. Evidence: le contenu incorpore des lignes directrices fondées sur des données probantes (utilisation de preuves « Evidence Based Medecine ») et les références utilisées sont clairement indiquées. 6. Navigation: la source est facile et rapide à naviguer c'est-à-dire qu’elle présente des titres, sous titres, listes et tableaux qui facilitent son utilisation. L’utilisateur de l’outil trouve rapidement les informations recherchées et la stratégie clinique à suivre, en raison d’une présentation claire des informations. 26 7. Recherche conviviale: l’outil est une interface « user friendly » permettant une recherche facile et rapide en utilisant également de synonymes ou des fragments de termes médicaux. 8. Liens: l’outil fournit des liens reliant les sujets à des articles sous forme intégrale en donnant des informations complémentaires sur le sujet ou sur des sujets apparentés. La mesure de l’utilisabilité Pour mesurer l’utilisabilité un système de 3 points a été utilisé. Dans la grille d’évaluation, chaque outil reçoit pour chaque critère testé : - 0 point, si le critère d’utilisabilité n’est pas du tout rempli - 1 point, si le critère d’utilisabilité est partiellement rempli - 2 points, si le critère d’utilisabilité est complètement rempli Les tableaux du degré d’utilisabilité pour chacun des trois symptômes sont disponibles en annexe 6. 27 Résultat du test des critères d’utilisabilité sur trois symptômes (moyenne) : Degré d'utilisabilté (%) 100 80 60 40 20 0 EBM EMC Akos BMJ Best Dynamed UpToDate 5Minute Practice Practice Consult Net Figure 5 : Pourcentage des critères d’utilisabilité couverts par les six différents types d’outils On peut constater qu’il existe une différence importante au niveau de l’utilisabilité des différents outils étudiés. On peut conclure que « BMJ BestPractice », suivi assez loin de « UpToDate » ont la meilleure utilisabilité des outils testés. Les autres outils remplissent à peine la moitié des critères d’utilisabilité. Ces outils ne correspondent que partiellement aux demandes de médecins généralistes et sont donc moins applicables pendant la consultation de médecine générale. L’analyse de trois autres critères supplémentaires liés à l’utilisabilité me semble importante: a) la vitesse de mise à jour des différents outils b) le prix des différents outils c) la langue utilisée Comme la médecine est une science qui évolue rapidement, la nécessité d’une mise à jour régulière des différentes informations recueillies dans les outils prime. Le prix et la langue pourraient jouer un rôle dans le choix et l’utilisation ou pas des divers outils chez les médecins 28 a) La vitesse de mise à jour Les dernières mises à jour pour les différents symptômes ont été testé le 27/2/2016 Douleur abdominale aiguë : EBM Practice Net: 4/11/2009 EMC AKOS: 2015 BMJ Best Practice: 20/11/2015 Dynamed: 7/10/2013 UpToDate : 22/2/2015 5Minute Consult: Ne peut pas être identifié Toux chronique (toux persistante) : EBM Practice Net: 6/8/2010 EMC AKOS: 2013 BMJ Best Practice: 8/10/2015 Dynamed: 18/11/2015 UpToDate : 11/07/2014 5Minute Consult: Ne peut pas être identifié Dyspnée : EBM Practice Net: 13/5/2009 EMC AKOS: 1/1/1999 BMJ Best Practice: 8/10/2015 Dynamed: 6/1/2015 UpToDate: 6/11/2015 5Minute Consult : Ne peut pas être identifié En analysant la mise à jour des différents outils, on peut faire le constat que pour les trois symptômes étudiés, « UpToDate », « BMJ Best Practice » et « Dynamed » présentent une mise à jour très régulière. Les informations qu’on peut retrouver sur « EBM Practice Net » ont un retard de mises à jour de 5 à 7 ans ce qui peut représenter un critère négatif important dans le choix d’un « OSDMS » de qualité. Pour « EMC Akos », on remarque des grandes variations avec des articles très récents mais d’autres beaucoup trop anciens. 29 b) Le prix Tableau 4: Comparaison des prix des six outils EBM Practice Net accès gratuit via CEBAM, projet financé par l’INAMI EMC Akos BMJ Best Practice Dynamed Uptodate 5 Minute Consult offre internet 356 euros / 12 mois 192 euros pour un accès personnel de 12 mois accès gratuit via CEBAM 395 dollars (=+ /- 344 euros) pour un accès de 12 mois 99 dollars (=+/- 87 euros) pour un accès personnel de 12 mois On peut retenir de ce tableau qu’il y a une variation importante des prix entre les six outils. c) La langue La langue peut avoir une influence pour certains médecins pour le recours à une ressource d’aide au diagnostic ou pas. Certains médecins généralistes pourraient être réticents face à des outils anglophones. 7. Modèle d’outil de support décisionnel diagnostique intégré au dossier médical informatisé Le principe du nouveau modèle est d’intégrer les sources des connaissances médicales directement dans le flux de travail du médecin dans le dossier médical informatisé (DMI) et d’utiliser les schémas de ces connaissances à la fois pour le support du diagnostic différentiel et pour générer une documentation structurée dans le DMI. (47) Cette intégration permet un accès facile et évite au médecin de devoir utiliser plusieurs applications en même temps (ouvrir plusieurs sites web, devoir lire un long texte ce qui prend beaucoup de temps,…). Exemple pour le symptôme « toux persistante » L’exemple de la toux a été choisi à cause de sa prévalence dans les erreurs de diagnostic en médecine générale. 30 « BMJ Best Practice » a été choisi car il se détache des autres ressources par son orientation médecine générale, une bonne couverture des symptômes et des diagnostics, la meilleure utilisabilité et la rapidité de la mise à jour. A partir du contenu de « BMJ Best Practice » pour la toux persistante (annexe 7) - J’ai réorganisé le contenu de la partie « diagnostic différentiel » sous forme tabellaire (voir tableau 5) - J’ai décrit le flux pratique de travail sur base de la partie « pas à pas » (annexe 8) - Les interfaces graphiques ont été réalisées par la suite par le Dr Silviu Braga et Mr Thierry Nicolas, ingénieur informaticien. Les tableaux reliant les signes et symptômes avec les causes possibles sont utilisés par le DMI et par le module de support décisionnel « MSD ». Au fur et à mesure que le médecin sélectionne les éléments cliniques de l’anamnèse et de l’examen physique, un texte structuré et codifié est généré comme note de consultation dans le DMI et le module de support décisionnel « MSD » alloue des arguments pour les diagnostics correspondants. (47, 48, 49). 31 Tableau 5 : Organisation du « diagnostic différentiel » sous forme tabellaire Le tableau des diagnostics différentiels pour la toux persistante Diagnostics différentiels FREQUENTS Rhinite Asthme RGO BENA BPCO Traitement IEC Pneumonie Post infectieuse RARES Cancer poumon Fibrose pulmonaire interstitielle Sarcoïdose Tuberculose Diverticule de Zenker Anévrisme thoracique Corps étranger Pneumopathie d’hypersensibilité Bronchiolite Aspiration Filariose Pulmonaire Toux psychogénique Embolie Pulmonaire Le tableau avec les caractéristiques sémiologiques discriminantes de la toux Evolution épisodique permanente Expectoration sèche productive Facteurs aggravants position couchée alimentation Saisonnière Le tableau avec les symptômes associés discriminants ORL Rhinorrhée Eternuement Voix enrouée Digestif Pyrosis Reflux Dysphagie Respiratoire Dyspnée Douleur thoracique Hémoptysie Locomoteur Arthralgie Myalgie Généraux Fièvre Perte de poids 32 Transpiration Le tableau avec les éléments anamnestiques discriminants Respiratoires Asthme Atopie Elevage aviaire Tabagisme BPCO Traitement par IEC Risque EP TVP antécédents TVP chirurgie < 2 mois immobilisation antécédents familiaux de TVP Alitement > 5 jours période postnatale facteur V Leiden Moisissures Infection des voies respiratoires < 8 semaines Médicaments grossesse Produits chimiques traumatisme tumeur maligne mutation du gène de la prothrombine carence antithrombine III déficit en protéine C déficit en protéine S varices contraceptive Neurologiques AVC syndrome des antiphospholipides obésité (IMC ≥29 kg / m 2) Parkinson pilule SEP Le tableau avec les éléments discriminants de l’examen clinique Respiratoire Wheezing Sibilances Râles crépitantes Bruits diminués Matité Tympanisme Tachypnée (>16) Ophtalmo Rougeur Sécheresse Cardio Tachycardie (>90) Hypotension Généraux Cyanose Erythème nodulaire Eruption Adénopathies 33 Le tableau avec les explorations recommandées Rhinite Asthme RGO BENA BPCO IEC Pneumonie Post infectieuse B Pertussis Explorations I Test Thérapeutique EFR, Spirométrie avec bronchodilatateur Test Thérapeutique : IPP double dose 8 semaines Ex Expectoration Ex Lavage broncho-alvéolaire EFR Test Thérapeutique : stop IEC RX , Bio : Leucocytes RX , Bio : Leucocytes Culture naso-pharynée (< 2 sem) Cancer poumon Rx thoracique Fibrose pulmonaire RX interstitielle Sarcoïdose Tuberculose Diverticule Zenker Anévrisme thoracique Corps étranger Bronchiolite Aspiration Filariose Pulmonaire Toux psychogénique Embolie Pulmonaire Rx Bio (anémie, leucopénie) Rx OED RX Explorations II Mesure du NO expiré, Test de bronchoprovocation PH-métrie 24 h, OED Mesure du NO expiré Rx thorax Ex Expectoration Ex Expectoration Bio : sérologie, PCR (> 4 sem) CT Thoracique CT Thoracique, EFR, Biopsie CT, EFR Test tuberculine Ex Expectorations Bio : Quantiferon Oeso-Gastroscopie CT Angio IRM Rx, bronchoscopie RX Rx Bio Rx Bio EFR URG D-dimères Angio CT pulmonaire, Scintigraphie de perfusion-ventilation, Rx, ECG Le glossaire des abréviations se trouve en annexe 9. 34 Les Interfaces Graphiques 1. Sélection du symptôme Le médecin sélectionne le symptôme principal pour lequel le patient se présente 35 2. Analyse sémiologique du symptôme Le médecin sélectionne les caractéristiques sémiologiques discriminantes de la toux. Par défaut, le « MSD » montre uniquement la liste des «causes communes» et les «red flags ». Le médecin garde la liberté totale d’ajouter des éléments cliniques dans la note et des hypothèses diagnostiques à la liste de diagnostics différentiels. Au fur et à mesure que le médecin sélectionne les caractéristiques, un texte structuré et codifié est généré comme note de consultation dans le DMI et le module de support décisionnel alloue des arguments pour les diagnostics correspondants. (48, 49) La note de consultation permet également de ne pas oublier des éléments importants au fur et à mesure qu’on progresse dans le raisonnement diagnostique. 36 Par défaut, le « MSD » montre uniquement la liste des « causes communes » et des « red flags » mais le médecin a la possibilité de sélectionner la liste des « causes rares » pour que celles-ci s’affichent également. 37 3. Symptômes associés Le médecin sélectionne les symptômes associés à la toux. Au fur et à mesure que le médecin sélectionne les symptômes associés à la toux, le texte structuré et codifié est généré comme note de consultation dans le DMI et le module de support décisionnel donne des arguments pour les diagnostics correspondants. Le médecin garde la possibilité d’ajouter des diagnostics à la liste ou des éléments cliniques dans la note. 38 4. L’anamnèse ciblée Le médecin sélectionne les éléments anamnestiques discriminants. Au fur et à mesure que le médecin sélectionne les éléments anamnestiques discriminants le texte structuré et codifié est généré comme note de consultation dans le DMI et le module de support décisionnel alloue des arguments pour les diagnostics correspondants. Le médecin garde la possibilité d’ajouter des diagnostics à la liste ou des éléments cliniques dans la note. 39 5. L’examen clinique Le médecin sélectionne les éléments de l’examen physique. Au fur et à mesure que le médecin sélectionne les éléments de l’examen physique le texte structuré et codifié est généré comme note de consultation dans le DMI et le module de support décisionnel alloue des arguments pour les diagnostics correspondants. Le médecin garde la possibilité d’ajouter des diagnostics à la liste ou des éléments cliniques dans la note. 40 6. Le choix des examens complémentaires Pour chaque diagnostic différentiel retenu, le logiciel propose les actions et les explorations de première et deuxième intention. Une fois la liste complète, on peut imprimer les demandes d’examens ou le mot d’envoi à l’hôpital ou au spécialiste. Si on revient à l’exemple du cas clinique de l’introduction, on peut remarquer que cet outil aurait pu montrer son importance. Premièrement, en posant toutes les questions importantes et en recherchant les signes cliniques pertinents dans un contexte de toux persistante. Secondairement, en confortant ou en infirmant les diagnostics en fonction des symptômes associés, signes cliniques, antécédents,… et pendant tout le processus de raisonnement en gardant les « red flags » en vue. Cet outil m’aurait certainement aidé quand je me suis retrouvée face au cas clinique qui a motivé le choix de mon sujet. 41 8. Discussion L’analyse des données de la littérature permet de constater que la problématique des erreurs de diagnostic est un sujet de recherche important. Malgré la multitude d’études existantes, il reste difficile d’avoir une estimation exacte du taux d’erreur diagnostique car, d’une part, les études sur l’incidence des erreurs de diagnostic sont rares et elles n’utilisent pas la même définition de l’erreur de diagnostic ni la même méthodologie. De plus, les données nécessaires pour la réalisation de ce genre d’étude sont peu accessibles ou insuffisantes. D’autre part, les médecins ne reconnaissent pas toujours facilement leurs erreurs ou ne peuvent pas les identifier car elles sont assez difficiles à isoler, principalement à cause de l’étalement dans le temps du processus de diagnostic et de son caractère multifactoriel. Les constats du taux d’erreur de diagnostic en médecine générale pourraient donc être inférieurs à la réalité. Le risque d’erreur diagnostique en médecine générale évalué à 5% pourrait paraitre, pour certains médecins, un problème peu important surtout en comparaison avec le niveau de risque de 10% à 15 % pour certaines spécialisations médicales. Or, il suffit de calculer le nombre d’erreurs avec des conséquences graves survenant par mois chez un médecin généraliste pour comprendre pourquoi l’erreur de diagnostic a été reconnue comme problème de santé publique. Si on part des estimations existantes d’une erreur de diagnostic dans 5% des contacts d’un médecin généraliste et qu’on suppose qu’un médecin généraliste voit environ 20 patients par jour (c’est-à-dire qu’il a 400 contacts par mois), un médecin généraliste à un risque de 20 erreurs de diagnostic par mois. Parmi les erreurs de diagnostic, 30% ont des conséquences graves ce qui correspond à 6 erreurs par mois avec des suites graves. Comme on peut le constater à ce jour, les erreurs de diagnostic représentent un risque réel pour un nombre important de patients. Malgré le fait que nous nous trouvons devant un sujet peu exploré pour les différentes raisons expliquées ci-dessus et que, trouver des solutions pratiques parait difficile, des stratégies d’amélioration du processus de raisonnement diagnostique paraissent néanmoins nécessaires. Dans un but d’améliorer le processus de raisonnement diagnostique, l’établissement d’une taxonomie causale des erreurs médicales est essentiel pour le travail d’identification, 42 d’analyse et de prévention de celles-ci. L’analyse de la littérature montre que la plupart des erreurs de diagnostic sont liées à phase initiale du processus diagnostique d’un symptôme et que, parmi les causes principales, on retrouve le déficit d’information médicale et de structuration de la démarche au moment du diagnostic. L’identification de la cause et donc l’apprentissage à partir de ces erreurs sera facilitée par toute démarche visant à favoriser la déclaration des erreurs. Une erreur de diagnostic est une épreuve culpabilisante pour le médecin et on peut donc admettre que sa déclaration n’est pas toujours une tâche facile pour les médecins. En plus, pour les raisons énoncées plus haut, un nombre assez important de médecins sous-estiment probablement leurs erreurs. Obtenir un diagnostic correct est un élément clé car il donne l’explication du problème de santé du patient et permet de prendre des décisions pour les soins de santé ultérieurs. Un diagnostic différentiel correctement posé et à temps est un élément clé pour de soins de qualité pour les patients, même si, pour arriver à poser le diagnostic définitif il va falloir plusieurs contacts, en particulier lorsque les symptômes des patients évoluent au fil du temps. L’incertitude diagnostique ne pourra jamais être complètement éliminée de la prise de décision mais peut être néanmoins réduite. La recherche au niveau de la littérature m’a permis d’identifier les principales démarches utilisées pour améliorer la prise de décision diagnostique : 1) la formation au raisonnement clinique et la démarche cognitive qui complémentent le raisonnement intuitif avec une méthode analytique , 2) les checklists diagnostiques qui implémentent de façon pragmatique le principe analytique et 3) les systèmes informatiques de type système expert et de type outil online de support décisionnel au moment des soins « OSDMS » L’analyse de ces différentes démarches montre que les moyens les plus utilisés et les plus efficients sont les outils onlines de support décisionnel au moment des soins « OSDMS ». Les « OSDMS » ont l’avantage de faciliter la recherche, la sélection et la visualisation des informations diagnostiques à travers une interface informatique conviviale fournissant une meilleure synthèse des informations et ainsi facilitant la prise de décision. Même si des études ont montré une certaine amélioration de la prise de décision diagnostique par les supports informatiques dans un cadre « expérimental », il persiste une réticence importante chez les médecins pour utiliser ces aides dans la gestion quotidienne des 43 diagnostics. Beaucoup de médecins renoncent à chercher des réponses à leur question à cause de leur expérience négative avec la disponibilité et l’accessibilité des ressources de support et le déficit d’ergonomie et d’intégration contextuelle des outils existants Certains médecins ont peut-être plutôt la tendance de se fier à leur intuition (sens clinique). Il faut savoir que la reconnaissance immédiate d’un diagnostic lors d’une présentation clinique typique est une démarche qui ne s’applique évidement que dans une proportion très limitée de consultations. On constate également une variété des perceptions des aides informatiques au sein de la population médicale. J’ignorais, avant de me lancer dans cette recherche, qu’il y a une grande quantité d’outils d’aides au diagnostic qui existent. J’ai pu constater qu’il est difficile de trouver des outils adaptés à la médecine générale qui permettent une utilisation rapide, facile et efficace en cours de consultation. Or, la plupart des médecins généralistes travaillent sous une pression de temps à cause d’une charge de travail importante et doivent agir dans la phase initiale du processus diagnostique. Ceci souligne l’importance du développement d’outils compréhensibles, rapides, faciles à utiliser et orientés vers la pratique de médecine générale. Ils doivent aussi être une aide pour la sécurité du diagnostic - penser aux diagnostics critiques à ne pas manquer. En analysant différents « OSMDS », j’ai pu constater qu’ils ne sont pas toujours aisés à utiliser. Pas mal de ces « OSDMS » sont structurés selon un processus d’épidémiologie, d’étiologie et de physiopathologie, de facteurs de risque… tandis que, dans la pratique, les processus sont structurés à partir d’un ou des symptômes pour arriver au diagnostic. Au niveau de l’identification des « OSDMS », de très nombreux outils existent mais seule une minorité se sont avérés utilisables en médecine générale au moment de la consultation en raison du contenu ou de leur structuration. De toutes les ressources onlines retrouvées, seulement six outils ont pu être retenus pour leur utilité pour la mise au point diagnostique sous forme d’algorithme applicable en médecine générale et pour leur aide à établir une liste de diagnostic différentiel à partir d’un symptôme. Même s’il est difficile de quantifier de façon exacte la qualité des différentes ressources, on peut retenir qu’il y des différences essentielles au niveau des critères étudiés : 1) degré de 44 couverture des symptômes, 2) degré de couverture des diagnostics différentiels pour un symptôme donné et 3) le niveau d’utilisabilité. On remarque, en combinant tous ces critères étudiés, qu’aucun des six outils n’est « parfait » dans son contenu et son utilisation. Certains outils donnent des informations assez sommaires et ne sont pas faciles à utiliser (la structure et le fonctionnement des différents outils sont illustrés par des captures d’écran en annexe 10). Pour avoir l’information complète qu’on recherche il est souvent nécessaire de combiner l’utilisation de plusieurs de ces outils. Néanmoins, il ressort de toute cette analyse, que « BMJ Best Practice » répond le mieux aux conditions spécifiques en médecine générale et a la plus grande facilité pour être utilisé pendant la consultation. « BMJ Best Practice » a donc été retenu comme premier choix pour pouvoir servir de référence pour le développement d’un nouveau modèle d’outil de support diagnostique pendant la consultation. Il aurait pu être intéressant d’avoir des remarques par d’autres médecins testeurs pour mieux répondre à leurs attentes pour la création du modèle d’outil. L’analyse, les tests réalisés au niveau des différents outils, ont constitué un investissement temporel important pour moi. Faire tester ces outils par un groupe de médecins généralistes pourrait faire l’objet d’un futur travail dans cette direction. Pour le développement de l’exemple d’un outil de support diagnostic décisionnel, j’ai pu mesurer la complexité que représente la création d’un tel outil. L’intégration de l’outil au niveau du DMI est un critère essentiel pour pouvoir être utilisé dans le flux pratique de travail. Cela permet une accessibilité nettement améliorée pendant la consultation. Le nouveau modèle proposé a l’avantage de travailler par étapes : questions importantes à poser sur les symptômes associés, les signes cliniques à rechercher, … Cette démarche diagnostique « pas à pas » permet de ne pas oublier des étapes essentielles pour guider le diagnostic par rapport à un système qui permet simplement d’introduire les symptômes et signes cliniques. Sur la droite de l’écran apparait dès le début l’équivalent d’une checklist diagnostique qui met directement en vue les diagnostics fréquents, rares et les diagnostics critiques à potentiel évolutif grave (« red flags »). Au fur et à mesure qu’on avance, les différents diagnostics sont confortés par des éléments qui permettent de les différencier. 45 L’intégration du module diagnostique comme interface du DMI (« Smart Forms ») a l’avantage de générer les notes de la consultation de façon automatique, structurée et transparente pour l’utilisateur. Je pense que ce type d’outil d’aide au diagnostic peut présenter un certain intérêt pour tous les médecins généralistes et particulièrement pour les étudiants et les assistants qui manquent encore d’assurance dans leur prise de diagnostic au début de leur pratique. Cet outil permettrait de les rassurer par rapport à leurs prises de décisions Apprentissage personnel Ce travail de fin d’études m’a permis de faire une recherche bibliographique efficace sur un sujet que je connaissais peu. J’ai pu développer, au cours de ce travail, mon sens critique et mes capacités de réflexion par rapport aux informations récoltées. Pendant mon assistanat, l’utilisation de certains des outils analysés m’a été très utile pour réduire mon doute de diagnostic et la crainte de rater une pathologie à potentiel évolutif grave. Ce travail m’a également permis de réfléchir au processus de raisonnement clinique qui mène les médecins au diagnostic. Même si la démarche cognitive basée sur la théorie du double processus est devenue une approche commune dans la prise de décision clinique, aucune prise de décision ne se positionne parfaitement dans l’un ou l’autre des deux processus. Dans notre pratique, on sait que le processus décisionnel diagnostique est souvent de nature intuitive, presque entièrement lié à la reconnaissance immédiate d’une donnée connue. Cependant, il faut se méfier de ce reflexe qui peut induire une erreur. Un outil de support décisionnel diagnostique intégré au niveau du dossier médical permet d’être utilisé pour une vérification plus analytique d’un diagnostic et pour le rafraîchissement des connaissances avec les dernières données EBM. Ce travail a été une opportunité pour moi, d’analyser quelques systèmes d’aide au diagnostic et de me rendre compte de leurs avantages et limites. 46 Perspectives : Le développement de cet outil qui découle du modèle élaboré lors de ce travail de fin d’études est loin d’être terminé. A l’avenir, il est clair qu’il sera nécessaire d’élaborer cette piste d’aide pour réduire les erreurs de diagnostics en médecine générale. Pour cela, cet exemple d’outil en version papier (interface graphique) devrait être complété par une version électronique sous la forme d’un modèle informatique intégré au dossier médical informatisé du patient. Ceci permettrait un accès rapide et facile au programme avec un encodage direct des résultats. Il faudrait une équipe d’ingénieurs informatiques et d’analystes médicaux formées spécifiquement et un financement suffisant pour atteindre cet objectif. Le module devrait être aussi être disponible comme application sur Smartphone Le Smartphone est devenu un outil de travail possible pour le médecin par son format qui est facilement transportable lors des visites au domicile des patients. Un autre facteur intéressant serait de donner en plus un accès à partir des éléments du dossier médical et du module de diagnostic à des liens contextuels vers les meilleures sources, par exemple des liens vers les chapitres « pas à pas », diagnostique différentiel, traitement de « BMJ Best Practice » ou « UpToDate ». Cet accès permettrait d’avoir pour tous les éléments des informations complémentaires à tout moment. Un travail important reste encore à faire car ce type d’outil devrait être créé pour tous les symptômes fréquents en médecine générale. Dans un premier temps, il serait peut-être intéressant de d’abord le créer pour les symptômes fréquemment associés aux erreurs de diagnostic. En plus, il faudrait une mise à jour régulière afin de ne pas devenir obsolète. Les informations sont sujettes à des modifications lors de la publication de nouvelles recommandations. Il faudrait également promouvoir l’utilisation de cet outil car les outils de support décisionnel restent à nos jours encore peu utilisés. 47 Limites et biais: La sélection des « OSDMS » a été exposée à un certain nombre de biais : - Le choix des outils sélectionnés a été indirectement influencé par des abonnements et l’utilisation de certains outils déjà avant leur sélection. J’étais donc déjà familiarisée avec certains « OSDMS » comme « UpToDate », « EBM Practice Net »,... - Un certain nombre d’outils n’ont pas pu être testé car des essais d’utilisation gratuits n’étaient pas disponibles. J’ai alors dû me baser sur les explications de fonctionnement trouvées pour décider de leur sélection ou pas. - Les symptômes pour étudier la couverture des symptômes ont été sélectionnés à partir des checklists diagnostics du Professeur Ely. Ces checklists ont été adaptées et modifiées le 2/1/2016 avec des nouveaux symptômes étudiés comme par exemple la mastalgie, la dépigmentation de la peau, le gonflement des paupières,… Je n’ai pas réadapté le tableau initial parce que ces modifications n’ont pas encore été publiées au niveau d’un nouvel article dans une revue scientifique - L’échantillon des symptômes étudiés que j’ai utilisé est trop petit pour énoncer des conclusions pouvant être généralisées. - Les trois symptômes pour effectuer les tests ont été retenus à partir de deux études et sur base de la fréquence des erreurs et non pas à partir des motifs de consultation les plus courants chez le médecin généraliste. De ce fait on ne peut en tirer qu’une image approximative. - Pour l’étude du degré de couverture des diagnostics par symptôme, il aurait été plus correct de consolider une nouvelle liste de tous les diagnostics possibles listés au niveau des six outils au lieu d’utiliser les checklists du département de médecine générale de l’Université de Iowa. Cependant, je me suis rendue compte qu’ils existaient beaucoup de superpositions des diagnostics et que certains diagnostics différentiels étaient extrêmement rares et qu’il était plus intéressant que les diagnostics fréquents en médecine générale soient retrouvés au niveau des six outils. - Les critères d’utilisabilité ont été choisis à partir d’un article qui a étudié un nombre relativement restreint de médecins généralistes pratiquant dans une zone géographique limitée et les médecins âgés de plus de 45 ans ont été exclus vu leur expérience différente (15). 48 La sélection de ces critères a été la plus objective possible mais n’est pas exhaustive. D’autres critères auraient pu être ajoutés afin d’acquérir une analyse plus complète. - La vitesse de mise à jour a été étudiée uniquement au niveau de trois symptômes donnés ce qui ne permet pas de généraliser les résultats. - Ma subjectivité a pu biaiser l’analyse complète des différentes ressources, même si, bien sur, j’ai essayé de trouver des critères d’évaluation pertinents et objectifs. 9. Conclusion Ce travail a été une opportunité de développer un sujet d’actualité car les erreurs de diagnostic continuent de représenter un risque important pour nos patients. Pour diminuer le risque d’erreur de diagnostic des efforts au niveau du développement de systèmes de support décisionnel diagnostic sont essentiels. L’analyse critique des différents outils existants m’a permis de trouver des avantages et des limites au niveau de ces systèmes. Ceci m’a permis de développer un nouveau modèle d’outil à partir de l’outil de support décisionnel le plus adapté à la médecine générale. L’impact du modèle développé sur la qualité de la prise en charge diagnostique peut se montrer à plusieurs niveaux : a) Accès direct pendant la consultation à des connaissances médicales de type « evidence based medicine » dont le médecin a besoin pour structurer sa démarche diagnostique. b) Aider le médecin à construire son raisonnement (quelles questions sont à poser, quels signes cliniques sont à rechercher,…), à établir une liste de diagnostics différentiels et à mettre en avant les diagnostics critiques. c) Aider le médecin à prescrire les examens complémentaires nécessaires à l’avancement du diagnostic. d) Fournir une source d’une accessibilité facile par son intégration au niveau du DMI et générer des notes structurées de la consultation de façon automatique. 49 Cet outil ne permettra pas de remplacer les réflexions des médecins dans le raisonnement clinique mais sera très probablement une aide très intéressante et un atout dans une démarche active vers une médecine plus efficiente et plus sure. 50 10. 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Annexes Annexe 1: Tableau : Analyse de structuration de type « du symptôme au diagnostic » pour les « OSDMS » utilisables en médecine générale « OSDMS » en français Outils Description Articles orientés médecine générale Du Symptôme au Diagnostic EBM Practice Net Traduction avec adaptations belges des « EBM Guidelines » de Duodecim Medical Publications de la Finnish Medical Society. Contient 1000 articles de types guide orientés médecine générale OUI OUI EMC Akos Traité de Médecine Référence française des éditions Elsevier Masson. Contient 900 articles orientés vers la médecine générale. OUI OUI « OSDMS » en anglais Description Articles Orientés médecine générale Du Symptôme au Diagnostic ACP Journal Club Sélection d’articles et revues systématiques avec commentaires à partir de 100 revues cliniques NON NON ACP PIER Collection de plus de 400 résumés des données probantes publiées par l’American College of Physicians NON NON AHRQNational Guidelines Clearinghouse Database publique de guidelines et de documents EBM NON NON NON OUI OUI OUI Outils BMJ Clinical Evidence BMJ Best Practice Base de données de revues systémiques; 3000 traitements ont été évalués Outil qui donne des conseils basés sur des preuves et actualisés constamment. Donne des conseils « pas à pas » sur le diagnostic, pronostic, traitement et la prévention des différentes pathologies 55 Clin-eguide Fournit des recommandations pour la gestion des maladies, le traitement, les résultats de laboratoire,… sur base de données de la revue de littérature NON NON Clinical Access Outil d’aide à la décision clinique qui fournit des réponses rapides et précises aux questions demandés par les professionnels NON NON CliniPearls Outil de guidelines cliniques pour le support décisionnel au moment des soins NON NON ClinicalKey by Elsevier Permet un accès aux 500 revues D’elsevier, 900 livres et 9000 vidéos médicales. NON NON Cochrane Database of Systematic Reviews Une des bases de données « evidencebased medecine » la plus importante. Cette base de données donne un accès facile aux études randomisées contrôlé (sur les médicaments, interventions et thérapies) menées par la collaboration Cochrane internationale. NON NON Database of Abstracts of Reviews of Effects Dare Base de données qui donne accès à des revues systématiques ou à des essais contrôlés randomisés NON NON Dynamed Plus Système de support décisonnel « evidence based » actualisé quotidiennement dont le contenu est analysé par une équipe d’experts. Facile à utiliser ce système donne accès à des algorithmes, des résumés, illustrations, recommandations d’action,… OUI OUI Evidence based medicine Guidelines EBMG Donne accès à 1000 résumés d’articles evidence based de symptômes et maladies. Présence de guidelines diagnostiques et thérapeutiques avec des recommandations au niveau des tests diagnostics et les dosages des médicaments NON OUI eMedecine Base de données qui contient des articles pour 7000 symptômes et maladies NON NON Essential Evidence Plus C’est un outil de référence clinique qui donne une aide à faire des diagnostics, de plans de traitement et les pronostics. Donne accès à 13 000 sujets, résumés,… OUI NON 56 First consult. Clinical Key Moteur de recherche qui donne accès aux informations essentielles de la pratique clinique (diagnostic, traitement,…) OUI NON Harrison’s Practice Donne des informations concernant le diagnostic et la prise en charge de plus de 800 pathologies avec des liens vers Pubmed NON NON JAMA Evidence Donne accès à des résumés EBM et support décisionnel NON NON Open Library of Medicine Résumés de type « point of care tool » NON NON OvidMD EBM guidelines qui synthétisent les meilleures recommendations sur le diagnostic, la thérapeutique,… Donne accès à « UpToDate » NON NON PEPID Fournit les dernières recommandations de bonne pratique qui sont directement intégrés au niveau des pathologies, traitements,… OUI NON Professor EBM Contient 90 modules d’enseignement pour la médecine interne NON NON NON NON NON NON NON NON UpToDate Fournit des fiches textuelles d’information sur les problèmes de santé (aide au diagnostic, à la thérapeutique et à l’éducation du patient) qui sont élaborées par des experts du domaine. OUI OUI ZynxEvidence Donne des guidelines pour médecins, infirmiers et professionnels de santé NON NON Pubmed Thomson Clinical Xpert TRIP Database Permet d’accéder aux recherches de Pubmed via Medline, donne accès rapide à la littérature clinique fondée sur des données probantes Contient une base de données des maladies crée par « Thomson Healthcare ». Donne également des informations sur les tests de laboratoire, les médicaments, les interactions médicamenteuses et la toxicologie. Rassemble les principales ressources de soins de santé fondées sur des preuves disponibles sur internet. 57 Outil qui donne des conseils basés sur des preuves et actualisés constamment. Donne des conseils pas à pas sur le 5MinuteConsult diagnostic, pronostic, traitement et la prévention des différentes pathologies OUI Annexe 2 : Liste des 46 symptômes étudiés par le Professeur ELY 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. Liste des symptômes Abdominal pain Abnormal uterine bleeding Anxiety, depression Back pain Chest pain Cough Cough, dyspnea (infant, newborn) Crying infant (Inconsolable) Delirium Dementia, memory loss Diarrhea Dysphagia Dyspnea, tachypnea Ear pain, otalgia Edema, leg Facial flushing Facial pain Fever (acute, uncertain source) Flank pain Genital skin lesion, genital ulcer Headache Hearing loss (deafness) Hematuria Hypotension, shock Leg pain, bone pain, extremity pain Limp in child Lymphadenopathy Mental status, acute change (coma, lethargy) Muscle cramps Myalgias, arthralgias (generalized) Nausea, vomiting Numbness, sensory loss Pruritus Rash, generalized Red eye 58 OUI 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. Scrotal pain Seizure Shoulder pain Sinus tachycardia Syncope Tinnitus Tremor Urinary symptoms (dysuria, frequency, urgency) Vertigo Weakness, fatigue Weight loss Annexe 3 : Terminologie MESH et synonymes des 46 symptômes Symptôme MESH Synonymes en anglais Synonymes en français Douleur abdominale, abdomen aiguë Abdominal pain Abdominal Pain Abnormal uterine bleeding Metrorraghia Metrorragie, hémorragie génitale Anxiety, depression Depression disorder Anxiété, dépression, trouble anxieux Back pain Back pain Back ache Chest pain Cough Chest pain Cough Thoracic pain Coughing Lombalgie, douleur de dos Douleur thoracique Toux, tousser Cough, dyspnea (infant) Dyspnée, essoufflement, dyspnée laryngée Crying infant Delirium Bébé qui pleure Délire Démence, perte de mémoire, syndrome démentiel Diarrhée, dysenterie Dysphagie, trouble de déglutition Dyspnée, essoufflement, tachypnée Dementia, memory loss Diarrhea Dysphagia Delirium Dementia Diarrhea Deglutition disorders Dyspnea, tachypnea Dyspnea Ear pain, otalgia Earache Edema, leg Mental disorder Shortness of breath Otalgie Focal edema in lower extremity 59 Oedème des membres inférieurs Facial flushing Flushing Facial pain Facial pain Facial neuralgia Fever Fever Hyperthermia, pyrexia Flank Pain Genital skin lesion, genital ulcer Flank pain Headache Headache Rougeurs faciales Douleur faciale, neuralgie faciale, algie faciale Fièvre, hyperthermie Douleur du flanc Ulcère/ulcération génital(e) Hearing loss (deafness) Hematuria Hematuria Hypotension, shock Shock Cranial pain, head pain, cephalalgia Céphalées, céphalalgie Hearing impairement, hypoacusis Surdité, hypoacousie Hématurie Circulatory failure Leg pain, bone pain, extremity pain Hypotension, choc Douleur osseuse, douleur du membre inférieur Limp in child Gait disorders Lymphadenopathy Boiterie de l’enfant Lymphadénopathie Mental status, acute change (coma, lethargy) Coma Muscle cramps Muscle cramps Muscular cramps Crampes musculaires Myalgias, arthralgias (generalized) Myalgia, arthralgia Joint pain, polyarthralgie Myalgies, arthralgies, polyalgies Nausea, vomiting Nausea, vomiting Emesis Nausées, vomissements Numbness, sensory loss Hypoesthesia Pruritus Pruritus Rash, generalized Exanthema Red eye Scrotal pain Seizure Seizure Shoulder pain Shoulder pain Coma, léthargie, état comateux Hypoesthésie, engourdissement Itching Convulsions, epilepsia 60 Prurit Eruption aiguë disséminée, érythème Rougeur de l’œil Douleur testiculaire Convulsions, épilepsie Scapulalgie, douleur de l’épaule Sinus tachycardia Sinus tachycardia Syncope Syncope Tinnitus Tremor Tinnitus Tremor Tachycardie sinusale Fainting, drop attack Urinary symptoms (dysuria, frequency, urgency) Dysurie, pollakiurie, urgenturie Vertigo Dizziness Asthenia, chronic fatigue syndrom Weakness, fatigue Weight loss Syncope, évanouissement Acouphènes Tremblement Weight loss Weight reduction 61 Vertiges Faiblesse, asthénie Amaigrissement, perte de poids Annexe 4 : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 Abdominal pain Abnormal uterine bleeding Anxiety, depression Back pain Chest pain Cough Cough, Dypnea (infant) Crying infant Delirium Dementia, memory loss Diarrhea Dysphagia Dyspnea, tachypnea Ear pain, otalgia Edema, leg Facial flushing Facial pain Fever acute, uncertain source Flank pain Genital skin lesion, genital ulcer Headache Hearing loss (deafness) Hematuria Hypotension, shock Leg pain, extremity pain, bone pain EBM PracticeNet 1 0 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 62 EMC AKOS 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 0 0 1 0 0 1 1 1 1 0 1 BMJ Best Practice 1 1 1 1 1 1 0 0 1 1 1 1 1 0 1 0 0 1 0 0 1 1 1 1 0 Dynamed UpToDate 1 1 1 1 1 1 1 0 0 1 1 1 1 0 0 0 0 1 0 0 1 1 1 0 0 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 0 5Minute Consult 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 Limp in child Lymphadenopathy Mental status, acute change (coma, lethargy) Muscle cramps Myalgias, arthralgias (generalized) Nausea, vomiting Numbness, sensory loss Pruritus Rash , generalized Red eye Scrotal pain Seizure Shoulder pain Sinus tachycardia Syncope Tinnitus Tremor Urinary symptoms (dysuria, frequency, urgency) Vertigo Weakness, fatigue Weight loss Total Total (%) 1 0 0 0 0 1 0 1 0 1 0 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1 27 59% 63 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 0 1 1 0 1 1 0 1 1 1 1 36 78% 1 1 1 1 0 1 1 1 0 1 0 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 34 74% 1 1 1 1 0 1 0 0 0 1 0 1 0 0 1 1 1 0 1 1 0 27 59% 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 41 89% 1 1 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 41 89% Annexe 5 : Degré de couverture des diagnostics différentiels pour trois symptômes La douleur abdominale : Tableau : Checklist pour le symptôme « douleur abdominale » (45): Nombre de diagnostics de la checklist retrouvés au niveau des différents outils pour la douleur abdominale : EBM Practice Net EMC Akos BMJ Best Practice Dynamed UpToDate 5MinuteConsulte 64 25 28 31 28 33 29 Degré de couverture des diagnostics pour la douleur abdominale (%) 100 80 60 40 20 0 EBM Practice Net EMC Akos BMJ Best Practice Dynamed UpToDate 5Minute Consult Figure : Degré de couverture des diagnostics pour la douleur abdominale La toux : Tableau : Checklist pour le symptôme « toux » (45): 65 Nombre de diagnostics de la checklist retrouvés au niveau des différents outils pour la toux : EBM Practice Net EMC Akos BMJ Best Practice Dynamed UpToDate 5MinuteConsulte 14 15 18 21 16 13 Degré de couverture des diagnostics pour la toux (%) 100 80 60 40 20 0 EBM EMC Akos BMJ Best Dynamed UpToDate 5Minute Practice Practice Consult Net Figure : Degré de couverture des diagnostics pour la toux 66 Dyspnée : Tableau : Checklist pour le symptôme « dyspnée » (45) Nombre de diagnostics de la checklist retrouvés au niveau des différents outils pour la dyspnée : EBM Practice Net EMC Akos BMJ Best Practice Dynamed UpToDate 5MinuteConsulte 67 17 20 23 22 24 18 Degré de couverture des diagnostics pour la dyspnée (%) 100 80 60 40 20 0 EBM Practice Net EMC Akos BMJ Best Dynamed UpToDate Practice 5Minute Consult Figure : Degré de couverture des diagnostics pour la dyspnée Annexe 6 : Tableau: Test des critères d’utilisabilité pour la douleur abdominale aiguë Outils EBM PracticeNet EMC AKOS BMJ Best Practice Dynamed UpToDate 5Minute Consult 1 1 2 1 1 1 Action Précision Sécurité d’utilisation Evidence 1 1 1 1 2 2 1 1 2 0 0 1 1 1 2 0 2 0 2 2 2 2 2 2 Navigation Recherche conviviale Liens Total des points 1 1 2 1 2 1 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 11 11 15 9 13 9 Critères Approche diagnostique 68 Tableau: Test des critères d’utilisabilité pour la toux persistante Outils Critères Approche diagnostique Action Précision Sécurité d’utilisation Evidence Navigation Recherche conviviale Liens Total des points EBM PracticeNet EMC AKOS BMJ Best Practice Dynamed UpToDate 5Minute Consult 1 1 2 1 1 1 1 0 1 0 2 2 1 1 2 0 0 0 0 0 2 0 0 0 2 0 2 1 2 2 2 1 2 1 2 1 2 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 8 8 15 9 10 8 Tableau: Test des critères d’utilisabilité pour la dyspnée Outils Critères Approche diagnostique Action Précision Sécurité d’utilisation Evidence Navigation Recherche conviviale Liens Total des points EBM PracticeNet EMC AKOS BMJ Best Practice Dynamed UpToDate 5Minute Consult 1 1 2 1 1 1 0 1 1 0 2 2 1 1 2 0 0 1 0 0 2 0 0 0 2 1 2 1 2 2 2 1 2 2 2 1 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 9 9 15 9 11 9 69 Annexe 7: Page centrale pour le symptôme avec structuration pour navigation facile vers les informations d’intérêt 70 Page du diagnostic différentiel avec sélection sur les causes fréquentes et affichage tabellaire des éléments sémiologiques discriminants et des explorations recommandées en première et en seconde intention 71 Annexe 8 : Description narrative « pas à pas » de la démarche diagnostique Annexe 9 : Le glossaire des abréviations: RGO : Reflux gastro-oesophagien BENA : bronchite eosinophilique non asthmatiforme BPCO : bronchopathie chronique obstructive IEC : inhibiteur de l’enzyme de conversion ORL : oto-rhino-laryngologie EP : Embolie pulmonaire TVP : thrombose veineuse profonde AVC : accident vasculaire cérébrale SEP : sclérose en plaque EFR : épreuve fonctionnelle respiratoire IPP : inhibiteur pompe à protons BIO : Biologie PCR : polymerase chain reaction Ex : Examen Sem : Semaines Rx : radiographie CT : computed tomography OED : transit oeso-gastro-duodénal URG : urgences ECG : électrocardiogramme 72 Annexe 10 : Pour mieux illustrer et comprendre le fonctionnement des différents outils, j’ai fait des captures d’écran et j’ai donné des informations de fonctionnement des six outils pour le symptôme de la toux persistante en annexe. EMB Practice Net : www.ebmpracticenet.be Structure : 73 Cet outil n’utilise pas une approche « pas à pas » et est relativement difficile à utiliser car le contenu n’est pas structuré de manière assez claire pour être intégré au flux de travail. Les diagnostics urgents à ne pas manquer ne sont pas précisément indiqués. Beaucoup des informations reçues sont insuffisamment détaillées. 74 EMC Akos : http://www.em-consulte.com/traite/TM/presentation/akos-traite-de-medecine Structure : Comme pour « EBM Practice Net », il n’y a pas une approche « pas à pas » et les diagnostics urgents ne sont pas clairement indiqués La plupart des informations se trouvent sous forme de texte et ne sont donc pas facilement utilisable. Néanmoins, il y a des tableaux de diagnostics différentiels intéressants comme montré ci-dessous. Ce tableau liste des causes possibles d’une toux persistante classées en fonction de la fréquence mais on peut remarquer que pas mal de diagnostics très rares sont listés et sont par conséquent pas nécessairement intéressant pour la médecine générale. 75 BMJ Best Practice : Source : http://bestpractice.bmj.com/best-practice/welcome.html « BMJ Best practice » présente pour tous les symptômes les urgences à ne pas manquer et une liste des diagnostics différentiels avec les diagnostics fréquents et moins fréquents. Il y a une démarche diagnostique « pas à pas » présentée, avec l’anamnèse, l’examen clinique, les examens complémentaires et les options thérapeutiques. Le contenu est structuré de manière synthétique. Les différents diagnostics sont sélectionnables et renvoient à des informations supplémentaires sur l’étiologie, la pathophysiologie, les examens complémentaires, les traitements,… des différents diagnostics possibles. 76 77 Pour chaque diagnostic différentiel on peut avoir des informations complémentaires avec chaque fois les symptômes associés, l’examen clinique et les examens complémentaires à réaliser. Dynamed: Source : login avec carte d’identité via le site du CEBAM Sur la figure, on peut observer à gauche la structure du site à partir d’un symptôme (informations générales, diagnostics différentiels, anamnèse,…). Les diagnostics différentiels sont listés en deux catégories en fonction de leur fréquence. Il y a de très nombreux diagnostics différentiels notés mais, souvent, il y a un manque d’informations supplémentaires pour faire avancer le raisonnement diagnostique. Par rapport à « BMJ Best Practice », on se trouve devant une stratégie de mise au point diagnostique moins claire, et les urgences à ne pas manquer ne sont pas clairement indiquées. 78 UpToDate : Source : www.uptodate.com UpToDate fournit des fiches d’informations très détaillées qui proposent une aide au diagnostic, à la thérapeutique et à l’éducation du patient et sont actualisées en continu. Ces fiches restent essentiellement sous forme de textes et doivent donc être lues en détail pour trouver l’information recherchée. Ces fiches sont donc plus difficiles à utiliser en temps réel en consultation. Les informations données sont très complètes au niveau de leur contenu. 79 On note parfois aussi la présence d’algorithmes ou de tableaux, listes,… qui résument les informations sous forme plus schématique. 80 5MinuteConsult : Source : www.5minuteconsult.com « 5MinuteConsult » montre, pour beaucoup de symptômes, des algorithmes diagnostics intéressants mais qui ne sont souvent pas assez détaillés comme on peut le constater sur l’algorithme diagnostique donné pour la toux en bas. La démarche de diagnostic est structurée de manière très synthétique sous la forme d’un arbre décisionnel. En plus des algorithmes, on trouve des parties liées au symptôme, aux examens complémentaires et aux traitements mais qui sont au niveau du contenu très incomplètes. Il n’y a pas de section avec les diagnostics urgents à ne pas manquer. Figure : Algorithme diagnostic pour la toux chronique 81 82