par jour dont 90-95% ou plus, repart dans l’atmosphère !
Si l’on se place du côté du végétal, lors d’une belle jour-
née d’été, la transpiration journalière d’une plante est du
même ordre de grandeur que toute l’eau qu’elle contient
dans ses tissus. Ainsi, par exemple un pied de maïs adulte
contient environ 800 grammes d’eau. Le flux d’eau qui le
traverse est d’environ 400 à 500 grammes, soit environ
la moitié de toute l’eau de ses tissus. Un arbre, selon les
conditions climatiques locales, les réserves d’eau du sol
et l’étendue de son feuillage, « consommera » de quel-
ques litres à quelques centaines de litres d’eau par jour.
On a vu que la transpiration dépend d’abord de la quan-
tité d’énergie solaire qui arrive sur les feuilles. Ainsi du-
rant une belle journée, plus le soleil monte dans le ciel,
plus cette quantité d’énergie est grande et plus la trans-
piration foliaire (si les plantes sont bien alimentées en
eau) est importante elle aussi (fig.2).
D’où une forme en cloche de la transpiration journalière
dans ces conditions. Les passages nuageux diminuent
instantanément la quantité d’énergie qui arrive aux feuil-
COMMENT
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COMMENT LES
LESLES
LES
PLANTES
PLANTESPLANTES
PLANTES
UTILISENT
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L’EAU
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MÉCANISMES
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RÉGULATIONS
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PIERRE CRUIZIAT, INRA, CLERMONT
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PIERRE CRUIZIAT, INRA, CLERMONT-
--
-FERRAND
FERRANDFERRAND
FERRAND
Le texte ci-dessous explique de quoi dépendent ces flux
entrant (l’absorption) et sortant (la transpiration), com-
ment ils sont reliés l’un à l’autre, et comment la plante
« contrôle » son état hydrique en fonction du sol et du
climat.
1. La transpiration
1. La transpiration1. La transpiration
1. La transpiration
La transpiration est la perte d’eau, sous forme vapeur,
que subit un végétal par ses feuilles principalement
(mais aussi, dans une bien moindre mesure habituelle-
ment, par les autres organes aériens comme les fleurs,
les tiges, etc.) Cette transpiration dépend de facteurs
climatiques et biologiques.
1.1 Facteurs climatiques
La transpiration est en fait une évaporation au sens
physique c’est-à-dire une perte d’eau sous forme de
vapeur. Que la surface qui évapore soit un drap, une
surface d’eau, un sol ou une feuille, l’évaporation re-
quiert de l’énergie. Dans les conditions naturelles, cette
énergie provient principalement du soleil, mais aussi
d’autres facteurs climatiques : température et humidité
de l’air, vitesse du vent. Plus il y a de soleil, plus l’air
est sec, plus la température est élevée, plus le vent est
fort, plus la transpiration (on parle aussi d’évapotrans-
piration) « demandée » par le climat sera forte. C’est
en effet le climat qui détermine l’intensité maximale
(on parle d’évapotranspiration climatique ou poten-
tielle) de la transpiration des végétaux du fait que c’est
lui qui apporte l’énergie nécessaire à cette évaporation.
Cette évapotranspiration se mesure en mm, comme la
pluie. En été l’évapotranspiration climatique se chiffre
à plusieurs mm par jour (3 à 6 mm environ). Rappelons
qu’un mm d’eau correspond à 1 litre par m
2
soit 10 ton-
nes d’eau par hectare. Un couvert végétal couvrant, en
période de croissance et bien alimenté en eau, retire
donc du sol plusieurs dizaines de mètres cubes d’eau
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Chacun le sait, les plantes ont besoin d’eau pour vivre et croître : si l’état hydrique
(en gros la quantité d’eau des tissus) n’est pas satisfaisant, la croissance, en taille,
des organes va s’arrêter la première, suivie par les autres fonctions physiologiques
(en particulier la photosynthèse). Si cet état se dégrade encore, le végétal risque de
mourir rapidement. Or, nous allons le voir, l’état hydrique d’un végétal est extrê-
mement dépendant de deux quantités : l’absorption d’eau par les racines d’une part
et la transpiration des feuilles principalement, d’autre part (fig. 1). Autrement dit,
mis à part certains groupes comme les Cactées, la plupart des plantes n’ont pas
d’autonomie hydrique : elles doivent puiser dans le sol ce qu’elles perdent au même
moment par transpiration.
Fig 2. La transpiration est d ’abord fonction du rayonnement solaire
À gauche journée sans nuages ; à droite, avec passages nuageux