
RESUME
Le présent mémoire porte sur l'ambivalence identitaire et discursive chez le
narrateur de Frédéric Beigbeder dans les romans 99 F (2000) et Au secours pardon (2007).
Octave fait partie des « publicitaires publiphobes » (99F, p.228), pour reprendre
l'expression de Beigbeder, un paradoxe lourd à surmonter dans l'impitoyable monde de la
pub.
Il tient en effet deux discours contradictoires dans 99 F et Au secours pardon, soit les
discours publicitaire et confessionnel. Tout en maîtrisant le discours publicitaire axé sur
l'illusion, sur le travestissement verbal de la réalité, il le critique en lui opposant celui de la
confession. Il ne s'attaque cependant pas qu'à la publicité, il est également lui-même la
cible de ses reproches.
Le premier chapitre s'attarde au discours publicitaire et au paradoxe qui le sous-
tend, à savoir qu'Octave critique ouvertement ce discours tout en continuant de l'employer.
Le narrateur fait ainsi de la publicité contre la publicité, se servant d'elle pour la détruire.
Le deuxième chapitre porte sur le discours confessionnel, discours d'aveu dans 99 F
et un discours plus spécifiquement religieux dans Au secours pardon. Il est surtout question
de démontrer comment ces deux discours se construisent dans chacun des textes de mon
corpus et en quoi ils se ressemblent ou s'opposent.
Le troisième chapitre se tourne davantage vers le narrateur lui-même, comme
individu. Il démontre l'ambivalence qui se trouve au cœur même de l'identité d'Octave, un
être empreint de contradictions. Des notions telles la responsabilité, la prise de conscience
et la volonté d'agir y sont abordées en plus de diverses oppositions fondamentales chez le
narrateur, dont l'alternance entre les postures de coupable et de victime.
Il
s'agit
donc de montrer que les romans qui constituent mon corpus se construisent
autour de discours opposés, ces discours étant révélateurs d'une ambivalence identitaire
plus profonde, fondamentale chez le personnage d'Octave.