Ceux qui l’ont lu veulent le voir, ceux qui l’ont vu veulent le lire et ceux qui n’en
ont aucune connaissance y veilleront très bientôt. 99 francs est avant tout une œuvre
littéraire, adaptée cinématographiquement, qui fait grandement réfléchir. Frédéric
Beigbeder en est l’auteur.
La recherche ci-contre traitera donc de divers points reliés à l’œuvre en question.
Dans un premier temps, la sur consommation au sein de la population et la situation
monétaire des classes riches et pauvres. Il y a de cela plusieurs années, quel était le rôle
de la sur consommation dans la société comparativement à aujourd’hui. Ensuite, il est
nécessaire de parler de la publicité même et donc, de ses effets pervers et ses influences.
Plus concrètement, cette recherche se basera avant tout sur des études réalisées auprès de
gens appartenant à diverses classes sociales et fera appel à l’opinion des experts qui se
sont penché sur la question.
à Neuilly-sur-Seine, Frederic Beigbeder est d’origine française. Écrivain de
prime à bord, critique littéraire à ses heures, il laisse sa trace en tant que concepteur-
rédacteur.
Il fréquente les lycées Montaigne et Louis-le-Grand à Paris et sort avec en mains,
un diplôme de Sciences Po Paris et un DESS en marketing.
Son premier roman, Un jeune homme dérangé, est publié en 1990, il est alors âgé
de 25 ans. Il paraît ses deux autres romans par la suite soit, Vacances dans le coma et
L’amour dure trois ans qui composent une trilogie avec sa première publication.
En 2000, Beigbeder sort l’œuvre qui mènera à son licenciement de chez Youg &
Rubicam soit, 99 francs. Le roman se vend à 380 000 exemplaires, il devient alors le
roman contemporain français le plus vendu à l’étranger. Le tout se poursuit en 2008
quand l’auteur se fait prendre avec 2,6 grammes de cocaïne dans ses poches. Son livre Un
roman français, invoque la peur des conséquences judiciaires, certains passages du livre
sont retirés par l’éditeur.
Frédéric Beigbeder est aujourd’hui âgé de 45 ans. Il signe à cette heure la parution
d’une dizaine de romans. Il est le gagnant du prix Renaudot 2009 avec Un livre français.
Des livres et moi et L’hypershow sont des émissions qu’il a animé et/ou co-animé. En
trois ans, il publie environ 25 livres pour Flammarion à titre d’éditeur. Il est le fondateur
du Prix de Flore et du Prix Stade. Il a une fille de 11 ans qui se prénomme Chloë.
Comme mentionné plus haut, l’œuvre 99 francs fait un tabas auprès du public.
C’est en quelque sorte une autobiographie de Beigbeder lui-même. « Tout s’achète :
l’amour, l’art, la planète Terre, vous, moi. J’écris ce livre pour me faire virer. Si je ne
démissionnais pas, je ne toucherais pas d’indemnités. Il me faut scier la branche sur
laquelle mon confort est assis. Ma liberté s’appelle assurance chômage. Je préfère être
licencié par une entreprise que par la vie. CAR J’AI PEUR ».
1
Telles sont les paroles
d’Octave, le héros du récit, illustrées dès la 8e ligne du roman. Beigbeder, qui baigne
complètement dans le milieu publicitaire, fait dire tout haut à Octave, baignant dans ce
même milieu, ce que lui pense tout bas. Une preuve assez concrète illustrant la projection
de l’auteur à travers le personnage se situe dans la réalisation cinématographique de
l’œuvre. Au tout début, Octave se regarde dans le miroir et l’image réfléchie se trouve à
être celle de Frederic Beigbeder.
Octave Parango, 33 ans est publicitaire chez Rosserys & Witchcraft, « La Rosse ».
Il est plongé dans un monde de consommation, de drogues et de luxure. Humain en
quelque sorte déshumanisé dans son propre monde d’illusions où selon lui, tout n’est que
provisoire.
Tout commence avec la réunion qui changera sa vie lorsque le Directeur du
Marketing de la Division Produits Frais de Madone, Alfred Duler, rejette son idée de
script pour une pub de yaourt. Octave n’aura d’autres choix que de suivre les idées du
Directeur en question. À partir de cette rencontre, tout dégénère jusqu’au point où Octave
perd totalement ses repères et n’est plus en contrôle de lui-même. Il sombre donc petit à
petit dans un cataclysme propre à sa vie qu’il réalise de son plein gré inconsciemment.
Les chapitres sont répartis sous forme de pronoms personnels au travers desquels
Octave s’exprime par rapport à ce qu’il vit comme dans le chapitre « Je ». Le chapitre «
Tu » sous-entends un point de vue d’un œil extérieur à la vie du protagoniste, etc.
jusqu’au « Ils » final. L’œuvre se termine avec une explosion de phrases provenant de
1
Beigbeder, Frédéric. 2000. 99 francs roman. Paris : B. Grasset, p. 17
slogans publicitaires de toutes sorte se finissant par : Bienvenue dans un monde meilleur.
Cette conclusion résume parfaitement l’utopie publicitaire, la promesse d’un endroit rêvé
où tous les désirs deviennent réalité.
Nous abordons ici le thème fondamental de l’œuvre de Frederic Beigbeder, soit la
publicité.
Tout d’abord, qu’est-ce que la publicité ? Chacun et chacune perçoit la publicité
d’une certaine manière, certains s’arrêtent à sa première image, d’autres arrivent à se
transporter dans une vision extérieure, de 2e ou 3e degré, leur permettant de prendre
conscience des effets quelques fois pervers de celle-ci.
La publicité se résume comme étant : « Une activité de communication qui a
essentiellement pour but de façonner l’image de marque d’un produit ou d’un service. En
effet, le rôle de la publicité, c’est d’essayer de changer l’attitude du consommateur face à
un produit ou un service, de faire percevoir ceux-ci plus positivement, voire de créer un
aura autour du produit, d’y ajouter une valeur symbolique ».
2
Les moyens que prennent les publicitaires pour arriver à leurs fins sont multiples.
Ils se fient d’abord et avant tout sur le comportement et la psychologie des
consommateurs.
Il y a trois étapes qui font parties d’un important procéder en vue de persuader un
public visé.
Tout d’abord, il faut attirer l’attention du consommateur. C’est à cette étape que
l’originalité se joue. L’utilisation de l’humour, de l’horreur, de la surprise ou tout
simplement de la beauté sont des éléments clés afin d’atteindre la conscience perceptuelle
des destinataires.
Une fois l’attention obtenue, il y a l’explication du point de vue de l’annonceur.
Ainsi, en changeant son attitude et en acceptant de nouveaux points de vue, la persuasion
devient possible et le message passe.
2
Cosset, Claude. La publicité, déchêt culturel. Paris : Les Éditions de l’IQRC, 2008, p. 72
Finalement, le publicitaire doit parvenir à enraciner, de manière profonde, les
éléments de persuasion afin que le destinataire agisse de la manière souhaitée dans la vie
de tous les jours. La répétition est donc nécessaire.
La persuasion est bien évidemment un élément clé au sein du procéder
publicitaire. Il y a trois manières d’y parvenir.
Il faut d’abord essayer d’influencer les comportements plutôt que les attitudes,
cette notion fait référence à celle du béhaviorisme stipulant que la persuasion est le
résultat de la répétition. L’exemple populaire est celui du chien de Pavlov qui, au son de
la cloche, salive « imaginant » le morceau de viande qui suivra.
La seconde manière est profondeuriste. « Elle émarge des réflexions de l’éminent
docteur Freud qui explique que, oscillant entre Éros (l’instinct de survie) et Thanatos
(l’instinct de destruction), l’être humain agit toujours en fonction de ses besoins
instinctuels inconscients ; il suffit donc au publicitaire de titiller ces besoins-là pour
intéresser les cibles à un produit donné ».
3
La troisième manière consiste à la persuasion plutôt qu’au changement dans
l’équilibre psychologique du destinataire. Elle fait référence au modèle de dissonance
cognitive selon lequel « chaque individu se comporte selon l’équilibre interne qu’il s’est
créé ; il suffit donc de lui communiquer de nouvelles informations pour le déséquilibrer ;
afin de rétablir un nouvel équilibre interne, l’individu évalue cette information pour
l’intégrer dans son univers ».
4
Du point de vue du consommateur, il y a quatre grandes phases qui mènent à la
mémorisation de la publicité.
Cela débute avec l’exposition directe à la publicité même. Ensuite, il y a
l’attention, ce qui va faire en sorte qu’il veuille ou non regarder la publicité.
L’interprétation s’en suit avec ce qu’il pense de la publicité et finalement, il y a la
rétention à savoir si oui ou non, il retient la publicité et s’en rappellera plus tard. C’est
pour ce dernier point que les publicités cherchent de plus en plus à provoquer et à
choquer.
3
Idem, p. 88
4
Idem
Maintenant que nous avons explorés les méthodes employées par les publicitaires
et les différentes démarches de perceptions des consommateurs, nous parlerons des effets
pervers de la publicité, ce qu’elle engendre au sein de la société.
Il est important de prendre conscience que dans une société, les comportements
des individus sont le résultat d’un moule idéaliste, d’une « bonne » façon de se
comporter. C’est ce que les slogans publicitaires ne cessent de transmettre. Ainsi, on peut
voir sur les autoroutes, dans les métros, dans les centres d’achats et dans les médias, bref
un peu partout, de multiples slogans du genre : « Tout le monde le fait… faites-le donc!
», « Ces vedettes l’utilise, faites de même! » ou encore « Plus de 100 000 acheteurs sont
satisfaits, vous le serez! ». La conformité se voit devenir une nécessité pour l’individu qui
cherche à se fondre dans la masse.
Cette conception amène donc des conséquences socio-culturelles. Il y une
importante tendance à vouloir ressembler aux modèles proposés. La publicité exerce un
contrôle accrue sur la programmation des stations de télévisions et sur les moyens de
communication, créant ainsi une force de contrôle. Il en résulte d’une tendance vers la
normalisation passant par un regroupement de différents stéréotypes ce qui restreint
l’évolution socio-culturelle.
Ainsi, la publicité restreint l’évolution socio-culturelle en voulant normaliser,
pour s’y faire, elle cherche entre autre, à transformer l’échelle des besoins de l’individu et
l’orienter par un processus artificiel en créant des pseudomotivations d’achats et des
besoins superflus. La publicité cherche à combler des besoins atteignant un niveau
supérieur ou secondaire selon l’échelle de Maslow. C’est pourquoi elle vise
principalement les sociétés riches étant donné que les sociétés pauvres n’arrivent pas à
combler leurs besoins primaires.
Du coup, les pauvres se font constamment rappeler qu’ils proviennent de milieux
défavorisés, les annonces leur rappellent leur état d’infériorité économique, souvent
permanent, interdisant l’accès à ce monde de rêve.
Ils sont, malgré tout, plus sujets à céder aux assauts de la publicité car ils ont un
manque d’éducation, ce qui les empêche de discerner le vrai et faux du possible de
l’imaginaire comme il se doit.
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