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Déroulement
Le CHU Brugmann est un hôpital universitaire
qui s’inscrit, comme il se doit, dans une
démarche « Evidence Based ». L’analyse des
besoins a donc donné lieu à une recherche
d’outils pertinents dans la littérature, à du
benchmarking avec d’autres hôpitaux et à la
consultation d’experts (Advisory Board). Ces
démarches ont rapidement convergé vers un
outil (la structure de communication SBAR)
soutenu par une abondante littérature
scientifique qui en souligne les bénéfices
depuis deux décennies lorsqu’il est introduit en
milieu hospitalier (aux Etats-Unis, au Canada,
en France, …).
Le projet de formation a été initialement lancé
en interne au sein du DIP dont deux
collaboratrices animaient alors régulièrement
des formations SBAR.
Chaque chef infirmier a ensuite été invité à
définir un projet SBAR au sein de son unité. La
nécessité (et la décision) de déployer le projet à
plus grande échelle ne permettait dès lors plus
aux deux collaboratrices du DIP de l’assumer
en sus de leurs attributions.
Deux partenaires externes (francophone et
néerlandophone) ont été contactés et ont
proposé une offre modulaire incluant différentes
possibilités signalées tantôt comme need to
have, tantôt comme nice to have dont celle
relative à l’accompagnement du projet
(maîtrise d’ouvrage déléguée).
Une fois le schéma de principe validé, un
module de formation pilote fut organisé. Les
formations tournent depuis « en régime ».
Parallèlement, le groupe pilote (le coach
(maître d’ouvrage) externe avec les
responsables internes du projet) poursuit ses
réunions régulières, prend des décisions (entre
autres sur base des suggestions des
participants dont il est régulièrement informé
par les formateurs) et les met en œuvre :
création d’un carnet d’exercices, remise de
bloc-notes imprimés SBAR, affiches SBAR,
fiches de rappel SBAR au format de poche,
vidéos, …
Intelligence collective. A l’issue de la
formation, les participants sont
systématiquement invités à rédiger des
suggestions qui pourraient accroître les
chances que SBAR prenne réellement place
dans leur pratique quotidienne et dans celle de
leurs collègues. Ces suggestions sont
transmises au groupe pilote qui peut ainsi
rapidement adopter certaines d’entre elles et
les concrétiser. Le transfert des connaissances
est ainsi soutenu grâce à la mise en place
d’idées émanant des participant(e)s. Cet appel
à l’intelligence collective a de nombreux effets
positifs :
Nombreuses idées récoltées (dont
certaines novatrices) ;
Congruence avec le « management
servant » mis en œuvre au sein du DIP ;
Diminution de la résistance au changement
(très faible) puisque celui-ci résulte de
propositions des « opérationnels » ;
Agilité du projet qui s’adapte régulièrement
dans des délais très brefs ;
…
A l’issue de chaque formation, les participants
sont invités à aller voir leurs chefs (qui a été
préalablement informé, qui leur a souvent remis
une ou deux situations à traiter, …) pour
discuter des situations mais aussi pour aborder
le transfert des connaissances fraîchement
acquises au sein du service.
Le projet suit maintenant son cours en vitesse
de croisière. La date de fin (des formations) est
actuellement prévue le 30 mars. Des constats
sont toutefois d’ores et déjà dressés.
Au niveau des résultats actuels, des services
entiers mettent en œuvre leur projet SBAR
(courriels rédigés en SBAR, communication
orale SBAR, remises de service SBAR) et la
contagion positive gagne le corps médical
(formation suivie par tous les médecins de la
gériatrie et de la réadaptation).
Le SPF Santé publique finance une recherche
dans dix hôpitaux belges visant à confirmer que
la méthode SBAR a un impact favorable sur la
mortalité des patients hospitalisés dans une
unité infirmière mais aussi sur une série
d’autres paramètres comme les transferts
urgents aux soins intensifs. Il se pourrait donc
bien que SBAR … sauve des vies ! Il est
toutefois prématuré de le prétendre.