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RÉGIONRÉUNION
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Deux dates charnières ont marqué et orienté de manière décisive l’histoire des Réunionnais,
car elles posent le socle de la future organisation institutionnelle de l’île et vont contribuer
à sa transformation économique et sociale. 1848 bien sûr, avec le décret du 27 avril 1848
qui met n à l’esclavage, et le 19 mars 1946 qui fait accéder l’ancienne colonie au statut de
département français.
70 ans après la départementalisation, les progrès sont indéniables et admis par la grande
majorité des Réunionnais.
Tirée par les transferts publics, l’économie enregistre depuis 1970 la plus forte croissance de
France : plus de 4% jusqu’en 2008. Le PIB par habitant passe de 213 euros en 1960 à plus
de 18 000 euros aujourd’hui. Le trac portuaire est multiplié par 15, le fret aérien par 130.
La consommation électrique par habitant progresse de 186 Kwh en 1970 à 3 260 Kwh en
2010.
Les progrès humains sont tout aussi impressionnants : depuis la départementalisation, le
taux de mortalité a été divisé par 4,5 et la mortalité infantile ne dépasse plus 0,7%.
Lespérance de vie qui plafonnait à 50 ans en 1960, atteint désormais 78 ans. Le taux d’anal-
phabétisme chute dans le même temps de 65% à 17%, alors que la part des diplômés de
l’enseignement supérieur augmente de 3,5 à 28% de leur génération.
La départementalisation n’a donc pas été un don, mais bien une conquête. Elle n’a pas été
porteuse d’un simple changement de statut mais de la promesse de la dignité retrouvée
pour tous les Réunionnais.
Nous sommes tous conscients de la portée historique de cet événement. Nous sommes tout
aussi imprégnés de la responsabilité qui est la nôtre désormais de donner une nouvelle
inspiration politique à la départementalisation de 1946.
Car La Réunion d’aujourd’hui a, elle aussi, ses tensions et ses lignes de front qui ne doivent
pas devenir de nouveaux murs.
La crise nancière de 2008 et ses répercussions n’ont nalement fait que révéler et exacer-
ber les fragilités et les contradictions de notre modèle de développement. Le constat de la
très forte dépendance de notre territoire est aujourd’hui clairement établi.
Dépendance économique et nancière d’abord. A eux seuls, l’économie publique et les
transferts assurent près de 35% de notre PIB contre 18% en métropole.
Dépendance commerciale ensuite : la facture des importations a bondi de 137 millions
à 4,3 milliards d’euros, soit près du tiers de notre PIB, contre 13% pour la moyenne des
économies insulaires.
Dépendance énergétique et écologique encore, et cela malgré tous les efforts entrepris :
les importations d’énergies fossiles coûtent chaque année près de 800 millions d’euros à
La Réunion.
Dépendance sociale aussi : Aujourd’hui plus de 55% des chômeurs sont inscrits depuis plus
d’un an au Pôle emploi, et 60% des moins de 25 ans sont exclus du marché du travail. 49%
de la population réunionnaise vit en dessous du seuil de pauvreté (contre 13% en métro-
pole), ce qui fait de notre île un territoire d’urgence sociale et sociétale les éaux tels
que l’alcool, les violences intrafamiliales et les comportements addictifs ont une résonance
particulière.
Cette situation de dépendance accentue la vulnérabilité de notre île aux grandes évolutions
extérieures, réduit les marges de manœuvre et nourrit un sentiment de dépossession et de
fatalité qui sape la conance en soi et en l’avenir et substitue la tentation de l’abandon à
l’audace du mouvement.
Pour certains cependant, cette situation de dépendance se résoudra à travers une loi dite
d’égalité réelle Outre-mer. C’est une mauvaise réponse aux réalités de notre île.
C’est un leurre au regard des véritables enjeux de développement et d’épanouissement
pour chaque Réunionnais que nous voulons porter.
Pour notre part, c’est un autre modèle de développement que nous proposons,
un modèle reposant davantage sur la responsabilisation des Réunionnais, l’ap-
profondissement résolu mais fondamental de la décentralisation outre-mer et
la recherche de cohérence et de complémentarité entre les principales collecti-
vités publiques.
C’est le sens que nous donnons à la Conférence territoriale des politiques pu-
bliques qui réunit désormais le Conseil régional et le Conseil départemental et
qui a pour nalité essentielle d’impulser et de coordonner les actions de promo-
tion et de développement économique et social à La Réunion.
Cette approche est aussi indissociable d’une plus grande cohérence avec les politiques na-
tionales et européennes : les articles 72 et 73 de la Constitution, l’article 349 du Traité de
Lisbonne reconnaissent la capacité d’adapter les normes et notre organisation administra-
tive pour mieux tenir compte des spécicités de notre territoire.
Car, nous sommes Français, Européens et tout autant profondément Réunionnais.
Et nous sommes, dans ce cadre, capable de prendre davantage en mains nos responsabi-
lités, capables de faire valoir notre capacité à agir, de mettre en lumière les atouts qui sont
les nôtres.
Or, La Réunion a la chance extraordinaire de combiner des standards technologiques, juri-
diques, économiques européens et des conditions insulaires et tropicales.
Nous sommes en première ligne des grands dés qui affecteront demain tous les territoires
de la planète : changement climatique, érosion de la biodiversité, énergies décarbonées,
cohésion sociale.
En anticipant ces mutations, nous pouvons inventer des solutions qui répondent aux dés
locaux, sur le plan économique, social, culturel voire identitaire, mais également aux be-
soins des marchés extérieurs. Et ainsi concilier les objectifs de développement économique
et de sécurisation, en réduisant nos dépendances et nos vulnérabilités.
Ces nouveaux champs porteurs se nomment agroécologie tropicale, bâti écologique, auto-
consommation énergétique, valorisation de la biodiversité…
Autant d’opportunités d’avenir qui constituent les piliers du programme de transformation
économique du territoire.
Notre île a également vocation à s’ouvrir au monde, à jouer pleinement son rôle de plate-
forme européenne dans l’Océan Indien.
70 ans après la loi de départementalisation, nous prenons le parti de conjuguer mémoire
assumée et avenir partagé : achever le projet de 1946 et œuvrer à l’émancipation pour créer
ensemble une Nouvelle Société Réunionnaise.
Car il n’y a pas meilleure façon de se projeter dans l’avenir que de le construire.
Chacun doit pouvoir contribuer à la création de ce que sera La Réunion de demain.
Et pour cela, nous appelons solennellement tous les Réunionnais à devenir acteurs de leur
développement, à devenir pleinement responsables, c’est-à-dire, selon la belle dénition
qu’en donnait Antoine de Saint-Exupéry, « sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à
bâtir le monde ».
Réussissons ce dé, et nous aurons donné un véritable sens à ce 70ème anniversaire de la
départementalisation !
LA RÉUNION
p sitive
!
70ANS
DÉPARTEMENTALISATION
LA RÉUNION
19 mars1946/19 mars 2016
TRIBUNE
de Nassimah DINDAR,
Présidente du Conseil départemental
2ème Vice-Présidente du Conseil régional
et Didier ROBERT,
Sénateur, Président du Conseil Régional
PORTONS ENSEMBLE UN NOUVEAU MODÈLE RÉUNIONNAIS
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