III- Mais le débat politique continue
A- Débats sur le statut de l’île
→ le débat sur l’autonomie continue jusqu’en 1981 :
- en 1971, une rencontre se tient à Morne Rouge en Martinique où sont réunis les représentants des
différents DOM ; après cette réunion, on revendique le droit des DOM-TOM à l’autodétermination
- les élections présidentielles de 1981 vont être un test pour savoir si les réunionnais sont pour ou
contre l’autonomie ; en effet, on a tendance à interpréter ce vote de la façon suivante : ceux qui votent pour
MITTERRAND sont autonomistes / ceux qui votent pour GISCARD sont au contraire départementalistes. A la
Réunion, une majorité de la population à voter pour Giscard. En fait les réunionnais font l’amalgame entre
indépendance et autonomie, ils craignent le « largage » de l’île par la métropole
→ après 1981, plusieurs évolutions sont proposées pour la Réunion mais elles n’aboutissent pas toutes
- un projet d’Assemblée unique mais il est rejeté
- en 1982, la Réunion devient avec la décentralisation une région monodépartementale ; elle
dispose de deux assemblées : un Conseil général et Conseil régional
- en 2000, c’est la bidépartementalisation qui est refusée par les réunionnais
- la Réunion est aussi une région ultrapériphérique dans le cadre de l’UE et reçoit à ce titre des
subventions
B- L’alternance et le poids de l’opinion
→ le rôle de l’opinion public dans la vie politique :
- lors des évènements du Chaudron en 1991 : Télé Freedom créée en 1986 mais le CSA
(conseil supérieur de l’audiovisuel) lui interdit de diffuser , elle passe outre et reprend ses
émissions et fin février 1991 manif de soutien ; les émetteurs de freedom sont mis sous
scellés ; cela entraîne émeutes pendant un mois, pillage de magasins, violences…
- lors du débat sur la bidep : le PCR s’y oppose prétextant que ce n’est pas urgent, qu’il
vaut mieux se préoccuper de questions eco et sociales ; la majorité des réunionnais selon
des sondages d’opinion, sont contre ; le 15 mars 2000, plus de 15 000 personnes défilent
à St Denis et le projet est retiré
→ l’alternance remplace l’affrontement bipolaire :
- le PCR a abandonné son projet d’autonomie et en 1988, Mitterrand obtient plus de voix à
la Réunion que Chirac
- en 1997, la gauche domine la politique locale : elle contrôle le conseil général, 11
maires sur 24 sont de gauche, quatre des cinq députés et deux des trois sénateurs
- mais en 2002 le paysage politique s’inverse de nouveau : la droite domine la scène
politique (18 mairies sur 24, majorité au conseil général, trois députés et deux sénateurs)
- cependant aux régionales de 2004, retour en force de la gauche, Paul Vergès président
du Conseil régional
Conclusion :
Le statut de département français a incontestablement permis à la Réunion de rattraper son retard dans le domaines
économique et social, même si les transformations ont été lentes après la guerre ;l’apport massif de capitaux de la
métropole puis de l’Europe a transformé la Réunion en vaste chantier ; le visage de la Réunion n’est plus le même
aujourd’hui, les réunionnais sont passés dans l’ère de la société de consommation moderne, l’île s’urbanise.
Cependant, malgré les immenses progrès matériels réalisés, des problèmes demeurent : une dépendance extérieure
de plus en plus importante, un taux de chômage encore énorme et l’aggravation des inégalités créées par ces
difficultés