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Cette forte croissance induit une demande sociale importante qui influence
l’ensemble des politiques publiques, et notamment celles du logement, des
équipements et services publics, et de l’emploi. La population active croît rapidement
sous les effets conjugués de la pression démographique et du changement des
comportements.
La cohésion sociale de l’île est fragile. Le taux de chômage est en baisse mais reste
durablement élevé (32% en 2005, dont plus de la moitié depuis plus de 2 ans). Il
atteint même 46% pour les 15-29 ans. Les taux d'emploi restent bas (40%). Un quart
de la population dépend des minima sociaux. On estime à près de 120 000
personnes le nombre d’illettrés soit près de 16% de la population (contre 1% en
France métropolitaine).
Paradoxe réunionnais, l’économie de l'île connaît une croissance bien supérieure à
celle des économies française et européenne (une hausse de 4,3% par an entre
1993 et 2002) et un rythme annuel de création nette d’emplois soutenu. Cette
croissance est néanmoins insuffisante pour absorber celle de la population active.
La structure de l’économie réunionnaise a considérablement évolué au cours de ces
dernières années pour se rapprocher de plus en plus de celle de la métropole. En
deux générations, l’économie de La Réunion est passée d’une activité mono-
industrielle basée sur la canne à sucre à une économie concentrée sur les services
(plus de 80% de la valeur ajoutée). L'agriculture, l’industrie du sucre- et du /rhum, le
commerce, l’administration, et le bâtiment restent des secteurs prépondérants mais
leur poids relatif se stabilise ou recule légèrement. Les moteurs de la croissance
sont désormais les services marchands ainsi que les activités de la diversification
industrielle. Le tourisme, dont l''émergence est récente en tant que secteur d'activité,
constitue la première source de recettes externes.
L’appareil productif local ne profite que marginalement de l’essor de la
consommation finale alimentée par les transferts publics, laissant une part largement
dominante aux importations. Le solde des échanges est fortement déséquilibré. La
stratégie de croissance fondée sur l'import-substitution doit maintenant s'orienter
davantage vers les marchés extérieurs.
Compte tenu de sa géographie accidentée, l'île ne dispose en fait que d'environ
1 000 km² (sur une superficie de 2 500 km²) de territoire utile pour l’habitat et
l’activité, 85% de la population étant concentrée sur le littoral (soit une densité
démographique réelle de près de 800 habitants/km2). Dans ce contexte,
l’aménagement du territoire, la maîtrise de l'étalement urbain et des déplacements,
la gestion rationnelle des ressources naturelles, leur préservation contre les
nuisances, constituent autant d' enjeux transversaux du développement durable.
A l'instar des autres régions ultrapériphériques, l’île doit faire face à plusieurs
handicaps permanents dont la combinaison engendre de nombreux surcoûts et
fragilise le développement: un éloignement important du marché européen (plus de
9 000 km), l'insularité, une faible superficie (2 500 km²), un relief et un climat difficiles
( les cyclones, la pluviométrie, etc…), une dépendance économique vis-à-vis d’un
petit nombre de produits, cumulée au très faible PIB des pays situés dans un rayon
de 2 000 km.
Alors que le rattrapage reste encore à accomplir dans plusieurs secteurs compte
tenu de la croissance démographique (notamment en matière d’équipements
publics), en parallèle, il devient indispensable de renforcer la compétitivité de
l'économie réunionnaise dans une logique de valorisation des atouts et de
performance de l'île au sein de son espace géographique.