LE DESIR
Le désir est souvent conçu comme l’expression d’un manque. Le mot vient d’ailleurs
du langage des oracles il désigne l’absence d’une étoile (siderius) dans le ciel. On
distingue le désir du besoin (qui appelle une satisfaction urgente) et du souhait (dont
la réalisation est souvent utopique). Lorsque le désir est si intense qu’il devient
exclusif, on parle de passion. Inversement, l’absence de désir signale un manque de
force (asthénie), de goût (apathie). Deux disciplines s’intéressent particulièrement au
désir : la psychanalyse qui le rapproche de la pulsion, et la morale qui s’interroge sur
la possibilité de contrôler les désirs. Ainsi Épicure distingue-t-il les désirs sains
(naturels et nécessaires) et les désirs que doit fuir le sage (plaisirs du corps, quête des
richesses, de la gloire…). L’attitude qui vise à annihiler les désirs, nommée ascétisme
(de askesis : « exercice »), est peu valorisée par la philosophie (sauf dans le stoïcisme)
parce qu’elle engendre souvent des frustrations qui peuvent conduire à la névrose ou à
la perversion.
Définition du désir = tendre vers ce qui n’est pas de l’ordre du besoin, ne vient pas
d’un manque, lien avec l’imaginaire, force vitale qui nous affirme vivant contre la
mort, objet véritable du désir= immortalité, éternité.
Lien désir et bonheur
Peuvent sembler contradictoires
Désir= manque, trouble, agitation, perturbation, on cherche quelque chose alors que
bonheur=satisfaction, sérénité, on a déjà trouvé cette chose.
Désir= souffrance ? tension ?
Schopenhauer (XIXe) = désir est une souffrance perpétuelle (exemple de Sisyphe)
Pour lui, désir et bonheur sont des antithèses, désir empêche le bonheur
Solutions possibles pour suspendre le désir :
- la morale, la pitié, l’empathie, on arrête de penser à soi
- la philosophie, on essaye de comprendre en quoi le réel est fait
- l’art, la contemplation, la musique nous détourne de nos supplices
Le bonheur pour Schopenhauer : momentané, temporaire, la maitrise du désir
Epicure, épicurisme= bonheur= état exempt de douleur. Il faut hiérarchiser et cultiver
ses désirs, ne pas satisfaire tous les désirs. Satisfaire les désirs nécessaires et naturels.
Atteindre l’ataraxie= absence de troubles
Satisfaire ses désirs
Il y a des risques= se livrer à la tyrannie du désir.
Tous les désirs ne se valent pas, satisfaction impossible et possible
Descartes (stoïcisme) « plutôt changer mes désirs que l’ordre du monde » = arrêter de
vouloir affronter l’impossible, certains désirs sont impossibles irréalisables.
Platon, Gorgias dialogue entre Socrate et Calliclès : Socrate dit que vie heureuse=
désirs nécessaires, modération alors que pour Calliclès vie heureuse= satisfaction sans
modération de tous les désirs, avoir le plus de plaisirs
Le désir est insatiable
Désir :
- sans fin car sans objet. L’objet n’est que le prétexte, satisfaction temporaire,
désir va se fixer sur objets transitoires (publicités), il est provoqué
- se veut lui même. On désire désirer car c’est résister à la mort, c’est affirmer
qu’on est vivant. La conscience de la mort nous fais désirer. Eluard « le dur
désir de durer »
- ne vient pas du manque, il crée l’impression du manque
- a une puissance créatrice (lié à l’imagination), il confirme la présence de ce
qui est absent. Deleuze = je désire dans un ensemble, les désirs coulent dans
un agencement. Désir c’est construire un ensemble, dimension créatrice. Je ne
désire pas une femme mais le paysage enveloppé par cette femme.
Epicurisme analyse physique du monde qui est un etat de faits. Pas de fatalité,
l’homme est un sujet libre, un produit du hasard. Parler de la mort est un faux
problème, ca rend malheureux. Indifférence à la mort, maitrise de soi, désirs illusoires
et inutiles sont à fuir.
Stoïcisme univers est organisé, lois naturelles inflexibles, il ne faut pas se révolter
contre ces lois. Amour de la fatalité, vouloir ce qui arrive, soumission au monde.
Sartre = l’Autre = accessible comme corps et non comme liberté. Je tente d’envouter
l’Autre en envoutant chez lui le même désir afin que je puisse accéder à sa liberté par
son corps. Insatisfaction la liberté est ainsi immanente donc ce n’est plus vraiment
la liberté.
Le désir comme instrument du bonheur
- par discipline, hiérarchisation du désir et sagesse= maitrise de soi,
connaissance, idée de vertu
- il faut tourner son désir vers ici et maintenant au lieu d’espérer le bonheur
dans le futur car le bonheur n’est pas de la chance. (Alain = faire des projets
d’avenir c’est le bonheur, ne pas avoir de projets c’est le malheur pas
d’espoir). Pour savoir définir bonheur il faudrait être omniscient savoir ce qui
va nous arriver, rien n’est garanti.
- Bonheur= satisfaction durable liée à la conscience d’exister, se sentir vivant,
passer par la souffrance développe existence humaine, conscience de
l’impermanence, développement des facultés humaines.
Bouvier la fatigue nous fait voir les choses autrement, nouvelle perception. Bonheur :
moments ou on est capables de voir le monde comme unité, se sentir vivant dans le
réel (pour Bouvier ce sentiment est dans le voyage). Bonheur est rétrospectif, on s’en
rend compte après.
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