Des acteurs français
Preuve d’un intérêt grandissant des investisseurs pour ces produits, « l’industrie de la gestion
d’actifs mais aussi les banques proposent depuis quelques années des produits de gestion
systématique risk premia » comme le précise Pierre-Yves Moix, co-gérant de la stratégie
Alternative Risk Premia chez GAM. Pourtant, « des efforts restent à faire chez tous ces acteurs
pour bien faire comprendre aux investisseurs le fonctionnement de leurs produits » ajoute-t-il.
Outre les banques, ces véhicules sont notamment proposés par des grands fonds internationaux
comme Allianz GI, Unigestion, BlackRock, Lombard Odier et AQR. En France, des acteurs
comme Eraam ou encore La Française Investment Solutions se sont également positionnés sur
ce créneau.
Soit, une structure de coût divisée quasiment par deux par rapport au format classique de
rémunération d’un fonds alternatif : 2 % fixe - 20 % variable.
De même, la société de gestion UNCIA, a lancé une stratégie innovante « Uncia Smart
Premia », le premier fonds de la place utilisant les publications de résultats comme source de
performance. La société de gestion, qui se revendique comme le spécialiste de l’analyse
quantitative autour des publications de résultats, propose des frais de gestion de 1 % annuel et
des frais de surperformance de 10 % au-delà du taux Eonia Capitalisé.
Les investisseurs qui sont prêts à se positionner sur des fonds lancés récemment, pourront ainsi
profiter des frais plus light.
Néanmoins, les frais ne drivent pas la collecte. C’est l’historique de performances et
l’infrastructure de la Recherche à disposition des équipes de gestion qui sont les principaux
paramètres pris en compte par les institutionnels pour investir dans des fonds alternatifs. Une
étude de Preqin sur les frais des hedge funds, indique d’ailleurs que les fonds s’affichant dans
le 1er quartile sur 5 ans ont en moyenne des frais de performance annualisée de 19,67 % contre
18,75 % pour ceux appartenant au dernier quartile sur 5 ans. Et, les fonds d’un encours
minimum de 5 milliards de dollars facturent respectivement 1,69 % et 20,32 % pour leurs frais
de gestion et de performance, par rapport à 1,55 % et 18,93 % pour ceux ayant moins de 100
millions de dollars d’actifs sous gestion.
Preuve que les plus gros fonds et ceux avec un bel historique de performances disposent encore
d’un « petit matelas » sur la concurrence.
Un avenir radieux
Quoi qu’il en soit, l’avenir semble au beau fixe pour le concept « Risk Premia » et les appels
d’offres se multiplient.
D’après une récente étude publiée cette année par Citibank, les encours globaux sous gestion de ces
stratégies - incluant le « Smart beta » - devrait atteindre 1 200 milliards de dollars en 2019 contre 265
milliards de dollars en 2014.
Il faut dire que les résultats obtenus sur la période allant de 1990 à 2013 sont particulièrement
alléchants, aussi bien en termes de couple rendement/risque que de niveau de corrélation,
notamment vis à vis des marchés actions.