
Diagnostic de la TB pulmonaire 5
sur le cliché thoracique, ce qui peut avoir causé un
plus faible rendement.
Il a été démontré antérieurement que l’amélioration
de la qualité des crachats augmentait le rendement de
l’examen microscopique des crachats. Dans une étude
provenant du Pakistan chez les femmes ayant béné-
cié de directives sur la façon de produire un bon
échantillon de crachats avant de fournir l’échantillon,
les chances de positivité ont été plus grandes que chez
les contrôles.8 Dans une autre étude provenant d’In-
donésie, la formation des patients préalable au recueil
des crachats a entraîné un taux de détection de 15,1%
supérieur par comparaison avec le groupe contrôle.9
A côté de la qualité obtenue de l’échantillon de cra-
chats, d’autres facteurs peuvent avoir contribué à
l’ac croissement du rendement diagnostique provenant
d’échantillons répétés produits spontanément. Ceux-
ci comportent la qualité de l’examen microscopique,
la progression de la maladie entre le premier prélève-
ment de crachats au sein du système de santé de rou-
tine ainsi que la répétition des prélèvements dans
l’étude. La concentration de l’expectoration par l’eau
de Javel et la centrifugation avant l’examen microsco-
pique augmentent la sensibilité par comparaison avec
l’examen microscopique direct du frottis ;10 dans une
étude d’une cohorte séropositive pour le VIH, on a sig-
nalé une augmentation de sensibilité de 11%.11 Dans
cette étude, l’examen microscopique a été pratiqué
dans un laboratoire de recherche utilisant des produits
concentrés alors que l’examen microscopique initial
a été pratiqué sur des frottis directs dans un labora-
toire hospitalier très actif où un certain nombre de
contraintes compromettaient la qualité de l’examen
microscopique.12 La durée médiane entre le résultat
du crachat négatif provenant du laboratoire hospita-
lier et celui du recrutement a été brève, se situant à
4,5 jours (extrêmes 1–21) ; pour cette raison, la pro-
gression de la maladie doit avoir été limitée dans la
plupart des cas, mais peut avoir expliqué la détection
de quelques uns des cas supplémentaire à bacillo-
scopie positive dans l’étude.
Des travaux sur les rendements diagnostiques par
les différentes méthodes de recueil des crachats va-
rient ; une étude provenant de Nouvelle-Zélande a
montré que les tests sur expectoration provoquée
étaient plus sensibles que le LBA pour la détection de
la TP,13 et une autre étude a trouvé que l’expectoration
provoquée étaient plus sensible que le lavage gastrique
chez de jeunes en Afrique du Sud.14 L’expectoration
provoquée s’est avérée antérieurement améliorer le
diagnostic de la TP chez les enfants et les adultes au
Malawi.3,15 Elle a l’avantage de ne pas exiger une ad-
mission hospitalière (comme c’est la cas pour le la-
vage gastrique) ou un équipement et une expertise so-
phistiqués, comme c’est la cas pour le LBA), mais elle
exige un équipement (nébuliseur) qui n’est habituelle-
ment pas disponible. La technique d’expectoration
provoquée inclut habituellement une physiothérapie
thoracique ; une étude chez les enfants en Afrique du
Sud a signalé que la physiothérapie thoracique à elle
seule était aussi ef cace que l’expectoration provo-
quée pour le diagnostic de la TP (données non pu-
bliées, S Kara). Nos résultats sont concordants avec
une étude récente au Royaume-Uni qui a comparé de
multiples procédures d’expectorations provoquées et
de tubage gastrique au LBA pour le diagnostic de la
TP chez 107 patients incapables de produire une ex-
pectoration spontanée. Environ 3,5% de ces patients
étaient séropositifs pour le VIH. L’étude a conclu que
dans ce groupe de patients, trois échantillons d’ex-
pectoration provoquée étaient plus sensibles que trois
échantillons de lavage gastrique, et que la broncho-
scopie et le LBA n’amélioraient pas la sensibilité du
diagnostic.16
Nos données suggèrent que dans les pays endé-
miques à la fois pour la TB et le VIH, comme le Ma-
lawi, la meilleure utilisation des ressources limitées
pour la détection des cas de TP à bacilloscopie posi-
tive consisterait à améliorer la qualité du recueil des
crachats expectorés spontanément ainsi que l’examen
microscopique. Pour des pays comme le Royaume-
Uni, où les services de culture mycobactérienne sont
présents et où l’accès à l’expectoration ou au LBA est
facile, les médecins devraient être conscients du fait
que lors d’une investigation de cas suspects de TP, le
rendement diagnostique supplémentaire obtenu par
le LBA après expectoration provoquée pourrait être
limité. Dans notre étude, la technique simple de phy-
siothérapie thoracique pour aider à la production de
crachats a entraîné cinq diagnostics supplémentaires
à bacilloscopie positive de plus que ceux obtenus par
l’expectoration spontanée. Bien que ceci ne soit pas
signi cativement supérieur au rendement après utili-
sation des autres méthodes, la physiothérapie n’exige
ni solution saline hypertonique ni équipement, et elle
n’est pas invasive. Il y aurait lieu de plani er des
études ultérieures en Afrique sub-saharienne pour éva-
luer son rôle possible dans un contexte opérationnel.
Remerciements
Les auteurs remercient S Kara, physiothérapeute, pour la forma-
tion du personnel aux techniques de physiothérapie thoracique et
d’expectorations provoquées. Ils remercient également R Cooke,
l’équipe de l’étude, G Mwafulirwa, R Malamba, N Mthunkama,
M Kunkeyani et G Musowa ainsi que les patients et le personnel
du Queen Elizabeth Central Hospital, Malawi. Cette étude a béné-
cié de subsides du Trust Wellcome (WT). D J Bell a obtenu une
bourse de formation WT en Médecine Clinique Tropicale (no.
066681), S M Graham a obtenu une bourse WT (core grant
074124/Z/04/Z), N French a obtenu une bourse d’élaboration de
carrière de WT (no.061230) et S B Gordon a obtenu une bourse
d’élaboration de carrière de WT (no. 061231). Le Wellcome Trust
n’a eu aucun rôle dans la plani cation de l’étude ni dans l’analyse
des données ou la préparation du manuscrit.
Références
1 Harries A D, Hargreaves N J, Kemp J, et al. Deaths from tuber-
culosis in sub-Saharan African countries with a high preva-
lence of HIV-1. Lancet 2001; 357: 1519–1523.