Mise sous traitement anti-tuberculeux après diagnostic au laboratoire en temps utile 5
l'hôpital étaient trois fois plus susceptibles de
n'avoir jamais été enregistrés pour traitement que
ceux qui avaient été diagnostiqués dans un
dispensaire non hospitalière (P = 0,02). Un autre
facteur significatif s'avère être l'importance de la
clientèle du dispensaire de diagnostic: les patients
mis au point dans de grands dispensaires non
hospitalières étaient plus susceptibles d'avoir un
retard au traitement ou d'être perdus pour le suivi
que ceux mis au point dans de petits dispensaires
(P = 0,01). Cinq des 14 dispensaires non-
hospitaliers ont commencé le traitement pour
100% de leurs patients à frottis positifs dans les 14
jours de la bacilloscopie. Les durées plus longues
avant mise en route du traitement dans les
dispensaires plus importants et dans le département
externe de l'hôpital par comparaison avec les
cliniques plus petites ne sont pas explicables par
des différences dans l'âge, le sexe ou le degré de
positivité du frottis de leur clientèle.
Comme la mobilité est élevée à Gabarone et en
général dans la population botswanaise, le transfert
de patients TB est fréquent. De plus, bien que le
département externe de l'hôpital puisse diagnosti-
quer les patients, ils doivent être transférés vers un
autre dispensaire pour commencer le traitement.
Un total de 52 patients (40,9%) ont reçu un
traitement TB à un dispensaire autre que celle qui
avait envoyé l'échantillon original d'expectoration;
17 (32,7%) ont été enregistrés dans les districts en
dehors de Gabarone. Le transfert, y compris le
transfert en dehors du district, n'est pas un facteur
de risque pour le délai de mise en route du
traitement (Tableau 2): la durée médiane entre le
diagnostic et le début du traitement a été de 5 jours
pour ceux qui ont été transférés comme pour ceux
qui ne l'ont pas été.
DISCUSSION
Nous avons observé que 73,2% des patients
considérés comme ayant une bacilloscopie positive
par le Laboratoire National de Référence dans les
dispensaires externes de Gaborone avaient
commencé leur traitement TB dans les 2 semaines
du premier frottis positif d'expectoration. A
l'inverse, 26,8% soit furent traités plus de 2
semaines après leur premier frottis positif, soit ne
furent pas enregistrés pour le traitement TB, ce qui
implique que ce denier groupe n'a pas reçu de
traitement ou tout au moins n'a pas reçu de
traitement au Botswana. On estime qu'un patient
TB à bacilloscopie positive des expectorations et
non traité peut infecter entre 10 et 14 personnes par
année.14 Donc, le fait que plus d'un quart des
patients identifiés récemment comme ayant une
bacilloscopie positive à Gaborone ne soient pas
traités pendant une période de temps prolongée
représente une menace substantielle pour la santé
publique, particulièrement à l'ère du VIH.
Le dispensaire externe de l'hôpital est
responsable de 32,4% des patients qui ont été
perdus pour le suivi ou dont le traitement a
commencé avec retard, mais ne représentent que
18,9% de l'ensemble des patients identifiés pendant
la période d'étude. Les patients à bacilloscopie
positive, identifiés dans les départements externes
de l'hôpital étaient presque trois fois plus
susceptibles que les patients des dispensaires de la
collectivité de souffrir d'un retard significatif dans
le début du traitement ou de ne pas être enregistrés
pour le traitement TB (Tableau 1). Le taux global
d'échec pour le dispensaire externe de l'hôpital fut
de 45,8% (Tableau 2). Le dispensaire de l'hôpital
attire des patients accusant des symptômes aigus
de maladie mais n'assure généralement pas le suivi
des patients TB après diagnostic. Le grand nombre
de patients examinés chaque jour dans le
département externe, la longueur de l'intervalle
entre les visites au dispensaire et la distance que
beaucoup de ces patients doivent parcourir pour
leurs soins médicaux rendent problématique le
suivi des patients qui ne viennent pas chercher
leurs résultats. Les trois autres grands dispensaires
qui avaient identifié 41,7% des cas de l'étude ont
un taux d'échec de 30%. Les petits dispensaires ont
identifié 39,4% des patients et ont un taux d'échec
de 14% seulement, ce qui suggère que les patients
consultant dans les dispensaires plus grands et plus
fréquentés rencontrent des obstacles à l'évaluation
complète d'une suspicion de TB et à la mise en
route du traitement TB.
L'information concernant les demandes de
frottis d'expectoration pour des cas suspects de TB
ainsi que les résultats obtenus ne sont actuellement
enregistrés que sur les fiches individuelles de
dispensaire qui sont conservées par les patients
eux-mêmes et mises à jour par le praticien à
chaque consultation. Les feuillets de laboratoire
qui accompagnent les échantillons d'expectoration
et qui pourraient servir de mécanisme pour faciliter
les contacts ultérieurs avec le patient ne
comportent souvent que des adresses incomplètes
ou absentes, ce qui rend impossible le suivi du
patient. Le suivi s'avère meilleur dans les petits
dispensaires où le personnel est plus susceptible de
se remémorer les patients et a des relations
régulières avec eux. Le suivi dans ces dispensaires
peut être moins difficile parce que les patients ont
tendance à résider aux environs du dispensaire et
peuvent être connus du personnel du dispensaire,
ce qui élimine la dépendance à l'égard de
documents « papier » pour rappeler au personnel
quels sont les patients qui doivent être contactés et
pour lui indiquer où on peut les retrouver.