ADEP Assistance présente: Aé rosolthérapie et bonnes pratiques Le principe L’aérosolthérapie est un mode d’administration médicamenteux par voie inhalée dans le traitement des affections de la sphère O.R.L. et des maladies broncho-pulmonaires comme l’asthme, les broncho-pneumopathies chroniques obstructives, les dilatations des bronches, la mucoviscidose. Un appareil de nébulisation et son nébuliseur associé sont utilisés pour délivrer des concentrations importantes de médicaments directement dans les voies aériennes. Il sert à transformer une préparation liquide en aérosol. L’aérosol est une suspension de particules solides ou liquides dans un gaz ou un mélange gazeux. L’inhalation a deux avantages majeurs : Les dispositifs d’administration sont : Le produit agit très rapidement, il commence son action dès qu’il est fixé sur la paroi de la bronche. La dose efficace est faible comparée aux médicaments pris en comprimés. Il sera donc mieux toléré. Les aérosols doseurs avec ou sans chambre d’inhalation Les inhalateurs de poudre sèche Les nébulisateurs Les aérosols-doseurs ou aérosols pressurisés Le médicament est en suspension dans un liquide, puis mis sous pression dans un flacon que l’on introduit ensuite dans un étui en plastique. Lorsque l’on appuie sur le flacon, une dose précise de médicament est libérée vers l’orifice buccal. Le gaz qui propulse le médicament s’évapore rapidement libérant le médicament sous la forme de fines particules alors inhalées et qui se déposent sur les bronches. Les fautes de manipulation les plus courantes sont : Une mauvaise synchronisation : la pression sur le flacon n’est pas faite au bon moment par rapport à l’inspiration. La respiration n’est pas suffisamment retenue après l’inspiration (5 à 10 secondes). Lorsque ces erreurs sont commises, une trop faible quantité de médicaments atteint les poumons et le produit ne donne pas le maximum de son efficacité. 1 – Retirer le capuchon protecteur de l’embout buccal. Agiter vigoureusement l’aérosol 2 – Vider l’air des poumons 3 – Appuyer et inspirer à fond en même temps 4 – Garder l’air et ne plus respirer pendant 10 secondes Une chambre d’inhalation est proposée aux patients qui ont des difficultés à utiliser les aérosolsdoseurs. C’est un réservoir en plastique qui retient le médicament volatilisé. On peut en plusieurs respirations inhaler la totalité du médicament contenu dans le réservoir. Inhalateurs de poudre sèche Dispositif indiqué pour les patients qui ont des difficultés à utiliser les aérosols-doseurs, le médicament est conditionné sous forme de poudre sèche en dose unitaire qui sera libérée soit par exemple : – En perforant une capsule. – En perforant une des alvéoles d’un disque. En inspirant profondément, la poudre se dépose dans les bronches. Le médicament n’est inhalé que lorsque le patient inspire, il n’est pas nécessaire de coordonner le mouvement de la main avec l’inspiration. Ces dispositifs ne contiennent pas de gaz propulseur pour aider le médicament à atteindre les poumons. Les patients doivent donc inspirer plus profondément qu’avec les aérosols-doseurs. Les inhalateurs sont pratiques à transporter sur soi. Avec des dispositifs d’inhalation simples tels que les inhalateurs-pulvérisateurs ou les aérosols-doseurs, l’inhalation est certes plus rapide, mais l’efficacité est considérablement réduite en cas de rétrécissement des voies respiratoires. Les nébulisateurs L’utilisation de nébulisateurs permet : Une inhalation en profondeur Une action rapide et sélective au niveau même du site Un appareil générateur d’aérosol (nébulisateur) comporte un réservoir (nébuliseur) dans lequel est introduit le liquide à nébuliser, une chambre de nébulisation (lieu de production de l’aérosol), et une source d’énergie (pneumatique ou ultrasonique) utilisée pour créer l’aérosol. Deux principes de nébulisation sont disponibles pour produire un aérosol médicamenteux : La nébulisation pneumatique La nébulisation piézo-électrique ou ultrasonique La nébulisation pneumatique Ce type d’appareil utilise une source de gaz comprimé, air ou oxygène (mural ou en bouteille) qui est connectée au nébuliseur par un fin gicleur. Le liquide est aspiré et accéléré par effet «Venturi» induit par le gaz comprimé et propulsé sur un impacteur qui l’éclate. Le liquide est alors projeté à vitesse élevée sous forme d’un jet de fines gouttelettes. Il existe différents modèles : Principe de nébulisation d’un générateur pneumatique : Circuit de nébulisation d’un générateur pneumatique : La nébulisation piézo-électrique ou ultrasonique Ce type d’appareil utilise un élément piézo-électrique communément appelé «quartz». Ce «quartz», soumis à une haute fréquence, crée des vibrations engendrant des ondes. Celles-ci progressent jusqu’au liquide à nébuliser et le fractionnent en fines gouttelettes. Ces gouttelettes sont acheminées vers le patient par un courant d’air pulsé. Principe de nébulisation d’un générateur ultrasonique: Exemple de modèle fourni avec un kit de nébulisation, composé de : – Une coupelle contenant le médicament à nébuliser. – Un tuyau annelé. – Une interface. Circuit patient d’un générateur ultrasonique: Les interfaces Les types d’interfaces les plus fréquemment utilisés sont : – Embout buccal : pour les affections bronchiques et pulmonaires – Masque facial : surtout adapté aux nourrissons, jeunes enfants et aux patients qui respirent la bouche ouverte – Raccord trachéal : connecté directement sur la canule de trachéotomie La séance Laver soigneusement vos mains avant toute manipulation. Vérifier que l’appareil est bien branché sur le secteur. Utiliser les kits de nébulisation qui vous ont été fournis et qui sont adaptés à votre appareil. Les kits de nébulisation sont renouvelés régulièrement lors des visites d’entretien technique (1 kit pour 15 jours pour la plupart des modèles). Connecter les différents éléments en suivant les instructions et les notices (propres à chaque appareil) qui vous ont été délivrées. Vérifier l’intégrité du conditionnement et la date limite d’utilisation maximale du (ou des) produit(s). Rajouter le sérum physiologique si une dilution est nécessaire en respectant la quantité prescrite. La préparation de l’aérosol s’effectue juste avant la séance. Mettre le produit médicamenteux dans le nébuliseur ou dans la coupelle du nébuliseur ultrasonique. Maintenir bien verticalement le dispositif dès que le médicament a été versé. Lorsque l’appareil ne produit plus de nuage, la séance est terminée. Pour les appareils pneumatiques, nous vous conseillons alors de mettre un peu d’eau dans le nébuliseur et de faire fonctionner l’appareil 2 minutes sans vous connecter, afin de «rincer» les tubulures. Conseils pratiques Température du produit : Sauf indication contraire, le produit doit être administré à température ambiante. Si le produit est à conserver au réfrigérateur, le sortir dix minutes avant la séance (Trop froid, sa viscosité est augmentée et le temps d’administration est allongé). Hygiène rigoureuse : Laver soigneusement vos mains avant toute manipulation. Préparer le matériel nécessaire sur un plan de travail propre. Nettoyage impératif après chaque utilisation. Chronologie des séances : En cas de prescription de plusieurs médicaments, ceux-ci sont administrés dans la majorité des cas, et en principe, séparément. Respecter l’ordre de passage des médicaments à nébuliser afin d’optimiser leur efficacité. Il est recommandé de suivre l’ordre suivant : broncho-dilatateurs, corticoïdes, antibiotiques. Respectez la prescription: en cas de mélange, vérifier auprès de votre médecin ou pharmacien la compatibilité des médicaments. Horaire et durée de la séance : L’aérosol peut être prescrit dans le cadre d’autres soins, respecter les horaires qui vous ont été indiqués. La totalité du produit doit être administrée. L’inhalation ne doit s’arrêter que lorsque le nébuliseur ne produit plus de nuage. A ce moment, il reste toujours un peu de médicament dans le réservoir. Ce volume se nomme le volume résiduel. Le médecin en tient compte pour calculer le volume de dilution. La séance dure quinze à vingt minutes. Position pendant la séance : Position confortable, assise ou demi-assise. Penser à disposer près de vous une montre ou une pendule afin de vérifier la durée de la séance. L’inhalation : Pour que les gouttelettes atteignent bien les poumons, il faut : Faire des inspirations amples. Pour faire de grandes inspirations, laisser vos poumons se gonfler dans toutes les directions : la cage thoracique s’élargit sur les côtés, vers l’avant mais aussi vers le bas: le diaphragme descend pour faire de la place aux poumons qui s’emplissent d’air et repousse le ventre vers l’avant. Faire des inspirations lentes. En respirant profondément et lentement, les particules s’impactent moins dans la gorge et la trachée, elles descendent donc plus profondément dans les voies aériennes. Si possible, faire une pause respiratoire (apnée) en fin d’inspiration. Entretien des nébuliseurs Après le traitement, il reste toujours un peu de médicament dans le nébuliseur. S’il n’est pas éliminé, ce reste de médicament contaminera le traitement suivant, ou engorgera le gicleur et entravera le bon fonctionnement du nébuliseur. Afin d’éviter tout risque d’infection résultant d’un appareil malpropre, il est nécessaire de nettoyer toutes les pièces après chaque utilisation. Le séchage est indispensable pour éliminer l’eau stagnante. Ces recommandations sont détaillées dans le guide utilisateur «Aérosolthérapie» remis à chaque patient concerné. Les nébuliseurs sont renouvelés par votre intervenant à une fréquence tenant compte des bonnes pratiques. Les équipes paramédicales et techniques d’ADEP Assistance-APAIR sont, bien sûr, à votre disposition pour tout complément d’information ! www.adep.asso.fr