Les aérosols doseurs : quoi de neuf ?
Actuellement, 2 types d'aérosols doseurs coexistent en officine, ceux propulsés par les CFC et
ceux propulsés par l'hydrofluoroalkane-134a (HFA), avec à terme utilisation exclusive de ces
derniers. Les modifications liées au changement de gaz propulseur ont été soit le
remplacement à l'identique de l'ancien médicament par sa forme HFA (Ventoline®,
Becotide®, Beclojet®), soit l'apparition de "nouveaux" médicaments plus performants
(QVAR®, Nexxair®), soit la disparition de certains produits (Bricanyl®). Actuellement, les
beta2-agonistes d'action retardée et les combinaisons sont encore "CFC".
En pédiatrie, l'utilisation d'un aérosol doseur ne se conçoit, en dehors de l'aérosol doseur auto-
déclenché (Autohaler®), qu'avec une chambre d'inhalation [3]. C'est alors le couple aérosol
doseur et chambre d'inhalation qui devient le médicament en tant que tel. Théoriquement tout
nouvel aérosol doseur HFA devrait donc être testé avec les différentes chambres d'inhalation
avant d'en recommander l'emploi. Force est de constater que ceci est rarement respecté et que
tous les ans de nouvelles chambres sont commercialisées sans qu'aucun contrôle ne soit
réalisé, en particulier par des laboratoires indépendants des firmes pharmaceutiques. Les
avancées technologiques les plus récentes pour les chambres d'inhalation concernent les
masques faciaux pour limiter les fuites lors d'application sur le visage, le matériau avec lequel
la chambre est conçue (aluminium), ou encore la forme même de la chambre (verticale au lieu
de horizontale) [4]. Pour le praticien, 3 informations essentielles sont à retenir quant à
l'utilisation des chambres d'inhalation : la recommandation de leur emploi en première
intention dans le traitement de la crise d'asthme simple à modérée de l'enfant [5]; une possible
délivrance du médicament chez l'enfant endormi [6]; la possible contamination microbienne
lors d'emploi régulier 2 fois par jour, sans influence du nettoyage ou du médicament délivré,
mais sans non plus de retentissement clinique (24 chambres sur 64 testées, mais 1 seule avec
un germe pathogène) [7] .
D'autres systèmes d'inhalation à base de liquide, probablement à d'autres fins que le traitement
de l'asthme, sont prometteurs [8]. Ce sont les systèmes mécaniques, qui peuvent libérer un
aérosol grâce à l'énergie générée par un piston ou un ressort mis en tension lors de la mise en
route du système (Respimat®, AERx®), et les systèmes électrostatiques, qui utilisent
l'aérosolisation électrohydrodynamique pour transformer un liquide en un spray de fines
particules, presque toutes de même taille, grâce à un champ électrique ((Mystic®). Le dépôt
pulmonaire obtenu avec ces nouveaux inhalateurs peut avoisiner les 80% de la dose délivrée.