Prothèse de hanche ou de genou :
diagnostic et prise en charge de
l’infection dans le mois suivant
l’implantation
Méthode Recommandations pour la pratique clinique
RECOMMANDATIONS
Mars 2014
RECOMMANDATION DE BONNE PRATIQUE
Les recommandations de bonne pratique (RBP) sont définies dans le champ de la santé comme des
propositions veloppées méthodiquement pour aider le praticien et le patient à rechercher les soins
les plus appropriés dans des circonstances cliniques données.
Les RBP sont des synthèses rigoureuses de l’état de l’art et des données de la science à un temps
donné, décrites dans l’argumentaire scientifique. Elles ne sauraient dispenser le professionnel de
santé de faire preuve de discernement dans sa prise en charge du patient qui doit être celle qu’il
estime la plus appropriée, en fonction de ses propres constatations.
Cette recommandation de bonne pratique a été élaborée selon la méthode résumée dans
l’argumentaire scientifique et décrite dans le guide méthodologique de la HAS disponible sur son site :
Élaboration de recommandations de bonne pratique Méthode « Recommandations pour la pratique
clinique ».
Les objectifs de cette recommandation, la population et les professionnels concernés par sa mise en
œuvre sont brièvement présentés en dernière page (fiche descriptive) et détaillés dans l’argumentaire
scientifique. Ce dernier ainsi que la synthèse de la recommandation sont téléchargeables sur
www.has-sante.fr.
Grade des recommandations
A
Preuve scientifique établie
Fondée sur des études de fort niveau de preuve (niveau de preuve 1) : essais comparatifs
randomisés de forte puissance et sans biais majeur ou méta-analyse d’essais comparatifs
randomisés, analyse de décision basée sur des études bien menées.
B
Présomption scientifique
Fondée sur une présomption scientifique fournie par des études de niveau intermédiaire de preuve
(niveau de preuve 2), comme des essais comparatifs randomisés de faible puissance, des études
comparatives non randomisées bien menées, des études de cohorte.
C
Faible niveau de preuve
Fondée sur des études de moindre niveau de preuve, comme des études cas-témoins (niveau de
preuve 3), des études rétrospectives, des séries de cas, des études comparatives comportant des
biais importants (niveau de preuve 4).
AE
Accord d’experts
En l’absence d’études, les recommandations sont fondées sur un accord entre experts du groupe
de travail, après consultation du groupe de lecture. L’absence de gradation ne signifie pas que les
recommandations ne sont pas pertinentes et utiles. Elle doit, en revanche, inciter à engager des
études complémentaires.
Ce document a été adopté par le Collège de la Haute Autorité de Santé en Mars 2014.
© Haute Autorité de Santé 2014
L’argumentaire scientifique de cette recommandation est téléchargeable sur
www.has-sante.fr
Haute Autorité de Santé
Service documentation information des publics
2, avenue du Stade de France F 93218 Saint-Denis La Plaine Cedex
Tél. : +33 (0)1 55 93 70 00 Fax : +33 (0)1 55 93 74 00
Prothèse de hanche ou de genou : diagnostic et prise en charge de l’infection dans le mois suivant
l’implantation
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mars 2014
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Sommaire
Abréviations et acronymes ................................................................................................................................. 4
Messages clés ................................................................................................................................ 5
Préambule ...................................................................................................................................... 6
Recommandations .......................................................................................................................... 7
1. Facteurs de risque associés aux infections ...................................................................... 7
2. Repérage et diagnostic de l’infection sur prothèse dans le mois suivant
l’implantation ....................................................................................................................... 7
2.1 Repérage d’une infection précoce.................................................................................................... 7
2.2 Quels sont les signes cliniques en faveur de l’infection ? ................................................................ 8
2.3 Quelle place pour les examens complémentaires dans le diagnostic ? (biologie, imagerie) .......... 8
2.4 Place de la bactériologie .................................................................................................................. 9
3. Modalités de prise en charge thérapeutique des patients .............................................. 11
3.1 Information du patient ..................................................................................................................... 11
3.2 Traitement chirurgical ..................................................................................................................... 12
3.3 Traitement médical ......................................................................................................................... 13
3.4 Prise en charge de la douleur ........................................................................................................ 19
3.5 Place de la rééducation .................................................................................................................. 19
3.6 Signalement des infections nosocomiales (interne/externe) ......................................................... 19
Perspectives ................................................................................................................................. 21
Annexe 1. Définition des critères de complexité d’une IOA ............................................................................ 22
Annexe 2. Liste des centres de référence et correspondants pour la prise en charge des infections
ostéo-articulaires complexes en 2013 ............................................................................................................. 23
Annexe 3. Bonnes pratiques microbiologiques concernant le liquide articulaire (avis du groupe de
travail) 24
Participants ................................................................................................................................... 26
Fiche descriptive ........................................................................................................................... 29
Prothèse de hanche ou de genou : diagnostic et prise en charge de l’infection dans le mois suivant
l’implantation
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mars 2014
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Abréviations et acronymes
CRIOA centre de référence pour la prise en charge des infections ostéo-articulaires complexes
CRP C-Réactive Protéine
HAS Haute Autorité de Santé
IOA. infection ostéo-articulaire
IV intraveineux
IVL intraveineux lent
PTG prothèse totale de genou
PTH prothèse totale de hanche
RBP recommandation de bonne pratique
SAMS staphylococcus aureus meticilline sensible
VS vitesse de sédimentation
Prothèse de hanche ou de genou : diagnostic et prise en charge de l’infection dans le mois suivant
l’implantation
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mars 2014
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Messages clés
L’infection sur prothèse dans le premier mois suivant son implantation est une urgence, elle né-
cessite une stratégie de diagnostic et de prise en charge optimale, pluriprofessionnelle comprenant
au moins un chirurgien orthopédiste, un médecin infectiologue et un microbiologiste.
L’élément clé est le repérage d’une infection précoce pour toute personne impliquée dans la prise
en charge d’un patient opéré dans le mois précédent y compris le patient et son entourage qui
doivent être informés des principaux signes d’alerte : incidents cicatriciels (persistance ou appari-
tion d’une inflammation locale ; absence et retard de cicatrisation, désunion, nécrose ; tout écou-
lement même non purulent) ; réapparition ou aggravation de la douleur locale postopératoire ;
dégradation de la récupération fonctionnelle ; épanchement douloureux (pour le genou) ; présence
de signes généraux (fièvre, frissons).
Le diagnostic clinique peut être évident en cas d’écoulement purulent ou d’abcès.
En cas de signes cliniques évocateurs ou de doute, la ponction articulaire en conditions optimales
d’asepsie et d’acheminement des échantillons est essentielle, notamment pour le diagnostic mi-
crobiologique.
Dès que le diagnostic est posé avec certitude ou forte suspicion, le traitement devient une urgence
dico-chirurgicale.
Le traitement chirurgical repose sur la synovectomie par arthrotomie reprenant au minimum la voie
d’abord initiale et emportant tous les tissus macroscopiquement infectés. Ce traitement
s’accompagne de prélèvements microbiologiques multiples préalablement finis. Le traitement
peut nécessiter le changement de l’implant en un temps.
Les prélèvements microbiologiques effectués lors d’une ponction et lors de la chirurgie doivent
faire l’objet de conditions préalablement définies et respectées : de prélèvement, de parcours, de
traitement, d’analyse et de conservation.
Le traitement médical repose sur une antibiothérapie probabiliste secondairement adaptée au
micro-organisme identifié soit dans le liquide de ponction articulaire si celle-ci a été réalisée, soit
dans les prélèvements peropératoires.
L’antibiothérapie de l’infection sur prothèse est du ressort d’un infectiologue du fait des particulari-
tés pharmacocinétiques et pharmacodynamiques des antibiotiques en jeu (pénétration osseuse
des antibiotiques, relais per os, pathogènes responsables…), éventuellement aidé d’un avis au-
près d’un centre spécialisé.
À tout moment, les centres spécialisés (CRIOA et centres correspondants) peuvent être sollicités
pour aider à la prise en charge de ces patients en liaison avec l’équipe médico-chirurgicale ayant
posé la prothèse. Tout critère de complexité devrait conduire à une collaboration avec un centre
spécialisé.
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