01/12/2015 Master 2 Géosciences Brest UE Processus Géodynamiques 2015 Partie D- Mécanismes de la convergence lithosphérique (16h CM) Jacques Déverchère, 3h Convergence et flexion de la lithosphère Mardi 1er décembre 2015 Objectifs de la séance • Appliquer les notions théoriques de mécanique de la lithosphère aux objets géologiques en convergence Te: combien, comment? La flexion existe-t-elle? • Percevoir les approches méthodologiques utilisées et le développement des questions scientifiques Comment « voir », détecter, la réponse en flexion? Qu’est-ce que ça révèle? • Identifier les principaux facteurs qui déterminent la réponse en flexion en convergence Quels sont les cas fréquents? Quelle amplitude, quelle longueur d’onde? Quels contrôles, au-delà de Te? 1 01/12/2015 Plan • 1. Introduction, problématique – A. Notion d’enveloppe rhéologique (rappel) – B. Notion de flexion lithosphérique: isostasies, rigidité (rappel) – C. Détection de la flexion: les anomalies gravimétriques • 2. Convergence et transmission des contraintes: le couplage – A. Couplage frontal faible et « roll-back »: bassins marginaux – B. Couplage frontal fort et collision: chaînes liminaires, flambage – C. Déformation de la plaque inférieure: « Bulge », Bassin flexural (d’avant-pays) • 3. Inversion des marges passives (naissance des subductions) – – – – A. Cycle de Wilson et devenir des marges passives B. Rôle de la transition continent-océan (COB) C. Inversion de failles normales? D. Application : marges méditerranéennes • 4. Conclusions • 1. Introduction, problématique Principes pour bâtir des modèles rhéologiques long terme de rigidité: • Classique: plaques décrites comme rigides et élastiques à • • • l’échelle des temps géologiques « Croûte forte, faille faible »: Résistance de la croûte gouvernée non par la rupture mais par le glissement (loi de frottement de Coulomb avec une valeur du coefficient de « friction » en accord avec celle mesurée en laboratoire de 0.6 à 1.0 [Byerlee, 1978]) Tout se passe comme si la croûte supérieure est préfracturée avec une contrainte de cisaillement maintenue à l’état critique [Zoback et al., 1993] Résistance élastique : correspond au maximum de contrainte déviatorique que peut « soutenir » chaque couche avant la rupture 2 01/12/2015 • 1. Introduction, problématique – A. Notion d’enveloppe rhéologique (rappel) = YSE Notion de résistance à la contrainte Séismes (« strength »): s différentielle supportée avant rupture de la roche - Géotherme : déduit du flux de chaleur mesuré en surface ou du modèle de plaque en refroidissement (notion d’âge thermique) - Transitions Fragile – ductile (TFD ou BDT): multiples - sommet marqué par le pic, base par une très faible résistance - Dépendance du temps pour loi en puissance TFD Séismes TFD Lois empiriques : © C. Brunet • domaine fragile : • domaine ductile : • 1. Introduction, problématique – A. Notion d’enveloppe rhéologique (rappel): Résultats majeurs Domaine cassant 1. la résistance fragile augmente avec la pression (profondeur) 2. la résistance est indépendante de la vitesse de déformation 3. la cohésion des roches est négligeable vis-à-vis des contraintes développées dans la lithosphère. Domaine ductile 1. la résistance diminue quand la vitesse de déformation diminue, 2. la résistance décroît avec la température et la profondeur, Général 1. 2. 3. 4. « Sandwich » rhéologique de la lithosphère (stratification) Transitions fragile-ductile: progressives (matériaux composites) Zones de découplage: rôle fondamental pour le style tectonique La résistance dépend de la minéralogie des roches « L'anélasticité a pour cause l'existence d'un « frottement » interne lié à des phénomènes physicochimiques complexes » 3 01/12/2015 • 1. Introduction, problématique – A. Notion d’enveloppe rhéologique (rappel): rôle des fluides undried granulite - Flux de surface constant (60 mW/m2) - Moho à 40 km « CLASSIQUE » dry diabase « Water has the potential to influence lithosphere strength dramatically » -> Large « effect of small amounts of water on creep strength » Continental shields (north India?) Conditions in most continental areas? (Basé sur expériences en laboratoire) Jackson, 2004 • 1. Introduction, problématique – B. Notion de flexion lithosphérique: isostasies, rigidité (rappel) • Isostasie locale D’après E. Burov -> notion de rigidité et de compensation régionale 4 01/12/2015 • 1. Introduction, problématique – B. Notion de flexion lithosphérique: isostasies, rigidité (rappel) Exemples qualitatifs: Mouvements verticaux associés à: Le raccourcissement L’étirement État initial Isostasie locale (hydrostatique) Isostasie régionale (rigidité « flexurale » rajoutée) (avec bombement thermique) L. Barrier, Paris • 1. Introduction, problématique – B. Notion de flexion lithosphérique: isostasies, rigidité (rappel) Bending stress E: Module de Young: constante qui relie la contrainte et la déformation pour un matériau isotrope D = rigidité flexurale ν = coeff. de Poisson Si E élevé, matériau rigide h = EET = EEE = Te D’après E. Burov -> Te représente l’intégrale sur la profondeur des contraintes en flexion par courbure (« bending stress »): inclue contribution des champs cassants ET ductiles 5 01/12/2015 • 1. Introduction, problématique – B. Notion de flexion lithosphérique: isostasies, rigidité (rappel) Application à une plaque soutenant une « charge »: Modèle élastique classique de flexion lithosphérique - Notion de « EET » = Epaisseur élastique équivalente - « Cœur » élastique = couche quasi-élastique séparant les champs de déformation cassants et ductiles : couche compétente, portion « forte » de la lithosphère, capable de soutenir des charges sur de longues périodes de temps w = vertical deflection of the plate V0 = cutting force M0 = boundary moment (both are associated with plate boundary conditions such as slab pull, loading from the upper plate, mantle drag and other forces) - Moment M0 = F . X : MOMENT DIT « DE COURBURE » (exemple de la règle élastique soumise à une charge) D’après E. Burov • 1. Introduction, problématique – C. Détection de la flexion: les anomalies gravimétriques Flexion: Exemple du mont sous-marin - Anomalie A > 0 : excès de masse (par rapport à la zone basse voisine, car compensation régionale) - Anomalie A < 0 : déficit de masse - Anomalies bathymétriques aussi, mais atténuées au cours du temps par sédimentation/érosion D’après E. Burov 6 01/12/2015 • 1. Introduction, problématique – C. Détection de la flexion: les anomalies gravimétriques Flexion: Exemple de la subduction Effet visible aussi bien pour l’anomalie à l’air libre que l’anomalie de Bouguer (ou le géoïde) A<0 A>0 D’après E. Burov Carte du géoïde dans le Pacifique Echelle de couleur: - 3 m pour le violet +1 m pour le rouge Anomalie A > 0 : excès de masse Anomalie A < 0 : déficit de masse • 1. Introduction, problématique – C. Détection de la flexion: les anomalies gravimétriques L’amplitude de l’AAL traduit une variation de régime tectonique dans la zone arrière-arc et de couplage entre plaque AAL AAL « outer swell » AUTRES ANOMALIES: • Anomalies de Bouguer = reflet des hétérogénéités de masse sous la surface topographique (et sous le fond de la mer) • Anomalies dites « isostatiques » (compensation d’Airy) 7 01/12/2015 • 1. Introduction, problématique – C. Détection de la flexion: les anomalies gravimétriques • Anomalies “isostatiques”: vont généralement dans le même sens que les anomalies à l’air libre (“free-air gravity anomalies”): – > “sur-compensation” des reliefs à la fosse – > “sous-compensation” des reliefs dans l’arc et l’arrière-arc • -> Anomalies causées par l’équilibre dynamique imposé par • la convergence Forces “dynamiques” -> fosse plus profonde et arc volcanique à racine plus réduite que si seules les forces isostatiques agissaient = déséquilibre isostatique permanent • 1. Introduction, problématique – C. Détection de la flexion: les anomalies gravimétriques Exemple: Carte d’anomalies au niveau de l’Equateur (Amérique du Sud) déduite de l’altimétrie satellitale ¨AAL +: ~50 mGal associé au bombement externe -: ~200 mGal associé à la fosse et au prisme d’accrétion +: ~200 mGal associé à l’arc 8 01/12/2015 • 1. Introduction, problématique – C. Détection de la flexion: les anomalies gravimétriques Problème : déterminer précisément Te pour les lithosphères océanique et continentale - Cas océanique: assez simple, consensuel D’après E. Burov • 1. Introduction, problématique – C. Détection de la flexion: les anomalies gravimétriques Problème : déterminer précisément Te pour les lithosphères océanique et continentale - Cas continental: compliqué, controverses! Difficulté venant du besoin de connaître les « internal loads », non toujours visibles à la surface: - 1. les densités (anomalies gravimétriques, mais aussi vitesses sismiques, modèles thermiques) - 2. la topographie (souvent altérée ou masquée) Enjeu: établir une prédiction fiable: - non biaisée par des erreurs de mesures sur (1) ou (2) - en faisant une estimation réaliste de l’incertitude sur Te (forte dépendance du choix du mode de calcul et des dimensions spatiales) Te estimé par méthodes directes (forward modelling) ou inverses (spectrales): - Relations entre anomalies gravimétriques et topographies analysées en fonction de la longueur d’onde (transformées de Fourier 2D) - Deux techniques: - Cohérence de Bouguer: degré de corrélation entre anomalie de Bouguer et topographie - Admittance: fonction de transfert reliant gravimétrie à l’air libre et topographie 9 01/12/2015 • 2. Convergence et transmission des contraintes: le couplage (long terme) Paramètre 1 : Variation des contraintes « aux limites » : vitesses relatives et absolues des plaques Vitesses absolue s: - du slab: Vsub - de la fosse/arc: Vt - de la plaque supérieure: Vup Vitesses relatives: - Vd (déformation dans l’arrièrearc) = Vt – Vup: - Lallemand et al., 2005 +: extension -> couplage mécanique faible -: compression -> couplage mécanique fort - Vc (vitesse de convergence) = Vsub+Vt: Toujours + mais variable Ces vitesses résultent d’une combinaison de paramètres liées aux propriétés du slab, du manteau asthénosphérique et de la plaque supérieure • 2. Convergence et transmission des contraintes: le couplage Paramètre 1 : Variation des contraintes « aux limites » : vitesses relatives et absolues des plaques Lallemand et al., 2005 10 01/12/2015 • 2. Convergence et transmission des contraintes: le couplage Paramètre 2: interactions latérales liées aux variations de densité croûte-manteau et des forces de volume -> Lien non intuitif entre altitude et force de flottabilité horizontale 1. Force nette exercée par une colonne lithosphérique sur une autre: (a) (b) (c) Croûte épaissie, manteau amincie -> Force latérale vers la topographie basse [Cas intuitif, qui existe au début de l’édification des orogènes] Même topographie, mais les forces latérales se compensent -> Equilibre des forces [non intuitif] Colonnes au soutien isostatique semblable, mais où une force latérale existe de la gauche vers la droite [non intuitif] croûte manteau Stüwe et Barr, 2001 Ref. Ref. Ref. • 2. Convergence et transmission des contraintes: le couplage Paramètre 2 : interactions latérales liées aux variations de densité croûte-manteau et des forces de volume -> Lien non intuitif entre altitude et force de flottabilité horizontale 2. Cas d’une subduction avec fort couplage long terme: blocage de l’effondrement gravitaire Champ de contraintes provenant des différences d’énergie potentielle gravitationnelle en 3 points différents d’une zone de subduction dans un stade « mature » (Andes): (a) Partie stable, structure lithosphérique standard (b) Avant-pays: Croûte normale, manteau épaissi (c) Chaîne: Croûte épaisse, manteau très épais -> Stade où l’extension côtière peut s’exercer et où l’effondrement gravitaire est empêché Stüwe et Barr, 2001 11 01/12/2015 • 2. Convergence et transmission des contraintes: le couplage – A. Couplage frontal faible et « roll-back »: bassins marginaux - Vt > Vup Pas d’épaississement crustal -> Pas de problème d’interactions latérales liées aux variations de densité croûte-manteau et des forces de volume, … … mais perturbation thermique liée à la migration du « coin asthénosphérique » • 2. Convergence et transmission des contraintes: le couplage – B. Couplage frontal fort et collision: chaînes liminaires, flambage - Vt < Vup Compression transmise + perturbation thermique et mécanique (arc) -> Problème d’interactions latérales liées aux variations de densité croûte-manteau et des forces de volume Succession couplage fort/faible: pourquoi? Exemple de simulation montrant le déplacement de la fosse au cours du temps pour une plaque en subduction de plus en plus âgée (Faccenna et al., 2009): Static and dynamic loads that act on a retro-foreland system (modified after Catuneanu 1997) 12 01/12/2015 • 2. Convergence et transmission des contraintes: le couplage – B. Couplage frontal fort et collision: chaînes liminaires, flambage Flambage Burg et al., 1994 Typical folding models for continental lithosphere Oceanic lithosphere Te ~40 km, Burov, 2011 60 Ma Continental lithosphere Te 60 km, 250 Ma Martinod et Davy, 1991 Continental lithosphere Te 80 km, 1000 Ma Burov, 2011 • 2. Convergence et transmission des contraintes: le couplage – C. Déformation de la plaque inférieure: Bulge, Bassin flexural (continent) Transmission des contraintes: couplage, flexion Burov, (2011) Variations de Te dans la lithosphère continentale “chargée” sur un bord (force F appliquée en bordure) -> Déformation de la plaque inférieure: « Bulge », Bassin flexural (continent) – Modèle dit du “jelly sandwich” -> Interactions manteau-lithosphère: favorisent l’initiation d’une subduction continentale sur des zones « faibles » héritées (Burov & Cloetingh, 2010) Code de couleur: rapport de la contrainte élastique sur la contrainte réelle Si = 1 : zone élastique. Si <1: Déformation inélastique (= “weakening”) Burov (2013) -> Prisme orogénique: thrust-and-fold structures à différents stades de la subduction continentale 26 13 01/12/2015 • 2. Convergence et transmission des contraintes: le couplage – C. Déformation de la plaque inférieure: Bulge, Bassin flexural Te pour la lithosphère continentale: cas de la plaque indienne Exemple de divergence des modélisations directes Jackson, 2004 • 2. Convergence et transmission des contraintes: le couplage – B. Couplage frontal fort et collision: chaînes liminaires, flambage Te pour la lithosphère continentale: cas de la plaque indienne Exemple de divergence des modélisations directes Watts & Burov, 2006 Te 60 km préféré ici 14 01/12/2015 Document d’appui: Flexion de la plaque indienne, variations latérales et conséquences (séismes) Flexure of the Indian Plate and intraplate earthquakes Roger Bilham, Rebecca Bendick and Kali Wallace Proc. Indian Acad. Sci. (Earth Planet Sci.),112(3) 1-14 2003 The flexural bulge in central India resulting from India's collision with Tibet has a wavelength of approximately 670 km. It is manifest topographically and in the free air gravity anomaly and the geoid. Calculations of the stress distribution within a flexed Indian plate reveal spatial variations throughout the depth of the plate and also a function of distance from the Himalaya. The wavelength (and therefore local gradient) of stress variation is a function of the effective elastic thickness of the plate, estimates of which have been proposed to lie in the range 40-120 km. The imposition of this stress field on the northward moving Indian plate appears fundamental to explaining the current distribution of intraplate earthquakes and their mechanisms. The current study highlights an outer trough south of the flexural bulge in central India where surface stresses are double the contiguous compressional stresses to the north and south. The Bhuj, Latur and Koyna earthquakes and numerous other recent reverse faulting events occurred in this compressional setting. The spatial gradient of stress exceeds 2 bars/km near the flexural bulge. The overall flexural stress distribution provides a physical basis for earthquake hazard mapping and suggests that areas of central India where no historic earthquakes are recorded may yet be the locus of future damaging events. Document d’appui: Flexion de la plaque indienne, variations latérales et conséquences (séismes) The effective elastic thickness of the India Plate from receiver function imaging, gravity anomalies and thermomechanical modelling G. Hetenyi, R. Cattin, J. Vergne, J-L. Nabelek Geophys. J. Int. (2006)167, 1106–1118 RESULTS: Moho à 40 km, socle à 5 km Te is high under the Indian continent (>60–70 km) : coupling between crust and mantle Te drops to 30–40 km in a transitional zone at 150– 200 km south of the MFT: gradual decoupling Te is as low as 20–30 km north of the MFT : loss of the crustal strength - elastic core here resides in the mantle of the India Plate = main support of the Himalayan-Tibetan load Altitude moyenne sur +/- 50 km Modèle thermo-mécanique tri-couche et contraintes géométriques (gris) 15 01/12/2015 Plan • 1. Introduction, problématique – A. Notion d’enveloppe rhéologique (rappel) – B. Notion de flexion lithosphérique: isostasies, rigidité (rappel) – C. Détection de la flexion: les anomalies gravimétriques • 2. Convergence et transmission des contraintes: le couplage – A. Couplage frontal faible et « roll-back »: bassins marginaux – B. Couplage frontal fort et collision: chaînes liminaires, flambage – C. Déformation de la plaque inférieure: « Bulge », Bassin flexural (d’avant-pays) • 3. Inversion des marges passives (naissance des subductions) – – – – A. Cycle de Wilson et devenir des marges passives B. Rôle de la transition continent-océan (COB) C. Inversion de failles normales? D. Application : marges méditerranéennes • 4. Conclusions 3. Inversion des marges passives (naissance des subductions?) • • • • A. Cycle de Wilson et devenir des marges passives B. Rôle de la transition continent-océan (COB) C. Inversion de failles normales? D. Application : marges méditerranéennes 16 01/12/2015 3. Inversion des marges passives A. Cycle de Wilson et devenir des marges passives: Problème et idée reçue « Démarrage » d’une subduction: Océan « mature » PEU FAVORABLE Rôle des marges passives? Océan jeune (marginal) FAVORABLE Contraste entre 2 scenarii d’initiation de subduction, Cloetingh et al. (1989) Relation contraintes intraplaque - résistance: les 2 augmentent avec l’âge -> Rapport contrainte flexurale / résistance (R): ~indépendant de l’âge -> Rôle important de la sédimentation terrigène (surcharge des marges): R>1 si âge de marge passive < 20 Ma Rôle des forces externes et des « weakness zones » ?33 3. Inversion des marges passives A. Cycle de Wilson et devenir des marges passives: Résistance de la marge Evolution thermo-mécanique d’une marge jeune Leroy et al. (2008) Epaississement thermique: rapide Amincissement thermique Epaississement thermique : plus lent Amincissement thermique Partie étirée: d’abord mécaniquement faible, puis plus forte (épaisseur élastique) que le continent après environ 20 Ma – Rôle moindre de la charge sédimentaire 34 17 01/12/2015 3. Inversion des marges passives 1. Cycle de Wilson et devenir des marges passives: Forces appliquées « nucleating » subduction: « a large proportion of subduction zones are young » Gurnis et al. (2004) - Etat tectonique initial: zones de faiblesse préexistantes, rides, contraintes aux limites… - Forces à vaincre: frottement sur failles (ou croissance de zones de cisaillement) & courbure de la plaque - Subductions forcées: -> Contrôle par la convergence cumulée (pas la vitesse) -> Etat compressif avant & pendant Gurnis et al. (2004) Déformation plastique : se propage depuis une zone de faiblesse (lithophère océanique de 30 Ma) Force vs. Convergence: 3 stades Mvt vertical arc = proxy de l’état de contrainte horizontal 35 3. Inversion des marges passives B. Rôle de la COB (1) Goren et al. (2008) « Low-angle subduction may occur by interface rotation rather than by sliding along the interface » Scenarii d’évolution d’une marge passive à l’équilibre isostatique par: (b) Érosion & sédimentation (c) Moindre densité du continent (réchauffement) -> Solution analytique: souscharriage océanique par rotation de l’interface continentocéan (et pas glissement sur cette limite) -> Modèle analogique: activation d’une déformation ductile sans glissement sur COB 36 18 01/12/2015 3. Inversion des marges passives B. Rôle de la COB (2) (Nikolaeva et al., 2010) Nikolaeva et al. (2010) Evolution: (1) Charriage du continent sur l’océan : « OVERTHRUSTING », instabilité convective (2) Subduction (spontanée): délamination du manteau océanique, déflexion Contrôles par : - Résistance ductile de la croûte continentale (1) et du manteau lithosphérique sous-continental (2) - Contraste de densité des manteaux continental océanique (2), mais pas âge de la LO -> Facilitation si croûte inf. chauffée ou amincie 3. Inversion des marges passives Bassin arrière-arc, Japon 37 C. Réactivation de failles normales ? Parfois… A E Iso-contour Vp = 5.7 km/s Zones en compression Kato et al. (2009) 38 19 01/12/2015 3. Inversion des marges passives D. Application : marges méditerranéennes Ligure, Algérie, Sicile - onshore-offshore limits - Geology: rear of Alpine belts reworking Paleozoic terranes - ZI-ZE major contact: the AlKaPeCa and Liguria story Control of the Tethyan slab subduction -> Rollback position different for Liguria: does not follow the subduction rollback -> Oceanic lithosphere of various ages 20, 10, 0 Ma 39 Gelabert et al. (2002) 3. Inversion des marges passives D. Application : marges méditerranéennes Ligurie: Strong step of the basement Segmented margin – Uplifted, tilted block of Imperia « Transition zones »: calcoalkaline/alkaline, serpentinized mantle? Style structural en Ligurie N. : discuté Bigot-Cormier et al., 2004 Bigot-Cormier et al., 2004 Larroque et al., 2009 40 20 01/12/2015 Modèle tectono-stratigraphique Ligurie: Zn prof. Striction: 4.5, 9, 30 km Eee = Te initial : 0, 20, 30 km APPROXIMATIONS: -Volume crustal constant (océanisation négligée) - Messinien: Durée 1 Ma, oscillation 500 m -> Subsidence insuffisante de la marge Provençale dans ce modèle Code: Kooi & Cloetingh, 1992 Durée Rifting: 9 Ma Rollet, 1999 Subsidence du bassin profond: anormale de ~800 m comparée à prédiction Parson-Sclater (Réhault, 1981) Expl. 1: Subsidence initiale (21-18 Ma) de ce modèle: plus forte que celle prédite par ParsonSclater Expl. 2: Combinaison Zn plus profond en marge Provençale + Contraintes compressives récentes 3. Inversion des marges passives D. Application : marges méditerranéennes Ligurie: Modèle thermo-mécanique et risques sismiques « The sharp (COB) transition, in terms of both geometry and rheological contrast, is a main factor in explaining the weakness of the margin. » - Sharp transition COB -Structural and rheological heterogeneities - Residual heat - Thick crust - Boundary conditions (no significant role) Béthoux et al. (2008) 42 21 01/12/2015 3. Inversion des marges passives D. Application : marges méditerranéennes Hamai et al., sous presse 3. Inversion des marges passives D. Application : marges méditerranéennes Algérie: Calcul de la flexion à la jonction de 2 plaques convergentes de nature différente Données gravimétriques (anomalies à l’air libre) Empreinte majeure de la flexion au pied de marge Hamai et al., GJI (2015) Modèle en flexion W = déflexion (vers le haut ou le bas) 44 22 01/12/2015 Résultats: flexion + et du Moho modélisée sur une zone étroite en pied de marge, en aval de la TCO – Epaisseur élastique de l’ordre de 10 km Déflexion verticale du Moho : plus grande au centre (6-7 km) que sur les bords (3 km) Hamai et al., GJI (2015) 45 Algérie: Hamai et al., GJI (2015) Comparaison avec d’autres contextes, interprétation (Hamaï et al., 2015) Mécanique de l’inversion: - Déséquilibre isostatique en pied de marge - Flexion opposée de 2 plaques - EET faible (10 km ou moins) - Anomalies isostatiques: proches de celles de marges actives - Amplitude max. : en pied de marge • Marge jeune, affaiblie thermiquement • Localisation de l’inversion: rôle majeur du « neck » issu du rifting, plus que d’une faiblesse héritée de la TCO • Propagation du front de déformation vers le large: variable • Influence probable de la charge sédimentaire, de structures héritées et de perturbations thermiques (Algérie) pour localiser l’inversion Maximum de flexion au sud de la TCO -> Partie d’un ancien détachement ? -> préfigure une future subduction? c.c. Modifié d’après Hamai et al. (2015) Rampe crustale: héritage du rifting? 46 23 01/12/2015 4. Conclusion (1) - The behavior of lithospheric plates is largely conditioned by deformation at their boundaries (e.g., collision) - Lithospheric flexure is the most widespread mode of deformation of the lithosphere as it is primarily related to the response of the lithosphere to the vertical gravitational forces (plus additional boundary moments and vertical and horizontal boundary forces). - Te (strength of the plate) determines the wavelength & amplitude of flexure and is highly variable, especially for continents, because of the rheological heterogeneity and of changes in geodynamical parameters - Plate coupling is either weak or strong, which determines the deformation of the upper plate (extension -> marginal basins; compression -> mountain belt with arc interaction) - A strong coupling following a weak coupling may lead to arc subduction - Plate coupling & geometry of plate contact control at first order the onset of intraplate deformation, orogenic architecture, amount of mantle lithosphere subduction and basin development - Do not forget the 3D… (for instance, partinionning) 4. Conclusion (2) 1. Inversion des marges passives: j fréquent mais non spontané - Problématique majeure en géodynamique Peu d’exemples naturels connus & écrits 2. Facteurs déstabilisants : nombreux processus simultanés - Rhéologie du manteau continental (et de la croûte): - - Contrastes de densité ou d’épaisseur Evolution thermique: perturbations ajoutées (slab) Conditions aux limites: convergence, même très lente! « Faiblesses » locales (hétérogénéités): COB, NF Âge de la lithosphère océanique n’est pas un facteur prépondérant 3. Constat: insuffisance des modèles actuels - Numerous models, rare sites… Hypothèses de départ: fortes ou trop simplifiées Mauvaise détermination des paramètres utilisés Faible résolution spatiale 4. Pistes à explorer: - Marqueurs directs: Zones de faille, COB, Moho, NF (Tomo. HR, RF…) Marqueurs indirects: Distr. Vitesse, mouvements verticaux, flexion, 48 paléosismologie terre-mer 24