MECANIQUE QUANTIQUE Chapitre 4 : Formalisme mathématique de la mécanique quantique Pr. M. ABDABD-LEFDIL Université Université Mohammed VV- Agdal Faculté Faculté des Sciences Département de Physique Anné Année universitaire 0707-08 Filiè Filières SMSM-SMI 1 Introduction L’objectif de ce chapitre: Donner une vue d'ensemble des outils mathématiques de base utilisés en mécanique quantique. Regrouper les diverses notions utiles en mécanique quantique en insistant particulièrement sur la commodité des notations de Dirac. Connaître des notions sur l'espace des fonctions d'onde, Comprendre le concept d'état d'un système physique et l'espace des états du système, Savoir utiliser les notations de Dirac et faire des manipulations sur les kets, les bras et les opérateurs. 2 1 I- Espace de fonctions d’ondes L2 L'interprétation probabiliste de la fonction d'onde ψ(x,t) d'une particule a été donnée au chapitre 2. → ∫∫∫ ψ( r ,t) 2 d3r représente la probabilité pour que, à l'instant t, la particule soit trouvée dans le volume d 3 r = dxdydz la probabilité totale de trouver la particule dans tout l'espace étant égale à 1, on doit avoir : ∫∫∫ autour du point r. → ψ( r , t) 2 d 3r = 1 espace Ainsi, on étudiera l’ensemble des fonctions de carré sommable pour lesquelles l’intégrale ci-dessus converge. 3 - Étant donné la signification attribuée à la densité de probabilité, les fonctions d'onde effectivement utilisées possèdent certaines propriétés de régularité: - Des fonctions partout définies, continues, et même indéfiniment dérivables (par exemple, affirmer qu'une fonction est vraiment discontinue en un point donné de l'espace n'a aucun sens physique). - Des fonctions d'onde à support borné (on est sûr que la particule se trouve dans une région finie de l'espace). 4 2 1- Définition de L2 : L2 est l'espace des fonctions de carrés sommables (intégrables). ℜ3 , ℜ + → C → → ( r , t ) → ψ( r , t ) → ∫∫∫ ψ( r , t ) 2 d3r est finie 2- Caractéristiques de L2 : L2 a une structure d’espace vectoriel sur le corps des nombres complexes Si : ψ1 ∈ L2 et ψ 2 ∈ L2 (λ1, λ 2 ) ∈ C2 , alors : ψ = λ1ψ1 + λ 2ψ 2 ∈ L2 2 2 2 2 ψ ∈L2 ⇔ λ1 ψ1 + λ2 ψ2 + λ∗1λ2ψ1∗ψ2 + λ1λ∗2ψ1ψ∗2 5 Les 2 derniers termes λ∗1λ2ψ1∗ψ2 + λ1λ∗2ψ1ψ∗2 ont la même même amplitude. 2 2 On peut les majorer par λ 1 λ 2 ψ 1 + ψ 2 . ( ) ψ est alors une fonction dont l'intégrale converge, puisque ψ1 et ψ2 sont de carré sommable. 6 3 3- Produit scalaire dans L2 : A tout couple de 2 fonctions ψ1 et ψ2 pris dans cet ordre, on associe un nombre complexe, noté (ψ1,ψ2):: ψ1 ∈L2 et ψ2 ∈L2 → → (ψ1, ψ2 ) = ∫∫∫ψ ( r , t) ψ2( r , t) d3r ∗ 1 Propriétés du produit scalaire: (ψ1, ψ2 ) = (ψ2, ψ1 )∗ (ψ, ψ ) > 0. Si (ψ, ψ ) = 0 alors ψ = 0 (λ1ψ1, λ 2ψ2 + λ3ψ3 ) = λ∗1λ 2 (ψ1, ψ2 ) + λ∗1λ3 (ψ1, ψ3 ) (ψ1, ψ2 ) = (ψ2, ψ1 ) = 0 : ψ1 et ψ2 sont orthogonales (ψi, ψi ) = 1: ψi est normée L2 muni du produit scalaire défini comme cici-dessus a 7 une structure d'espace d'Hilbert. II- Opérateurs linéaires: Un opérateur linéaire A est, par définition, un être mathématique qui, à toute fonction ψ appartenant à L2, fait correspondre une autre fonction de L2 notée ϕ, la correspondance étant linéaire : → → A ψ ( r , t) = ϕ( r , t) avec ψ ∈ L2 et ϕ ∈ L2 On a aussi: A(λ1ψ1 + λ2ψ2 ) = λ1(Aψ1) + λ2 (Aψ2 ) Exemples: 1- Opérateur parité A=π: πψ ( x, y, z ) = ψ( − x,− y,− z ) 2- Opérateur multiplication par x, que nous désignerons par X: Xψ ( x, y, z ) = xψ ( x, y, z ) 3- Opérateur dérivation par rapport à x: Dxψ(x, y, z) = ∂ψ(x, y, z) ∂x 8 4 Des opérateurs comme X et Dx, agissant sur une fonction ψ de L2, peuvent la transformer en une fonction qui n'est plus nécessairement de carré sommable. Produit d’opérateurs: Soient deux opérateurs linéaires A et B. leur produit AB → → → Est défini par: AB ψ ( r , t) = A (B ψ ( r , t)) = A ϕ( r , t) On fait d'abord agir B sur ψ, ce qui nous donne une fonction ϕ, ensuite A sur la fonction ϕ. En général: → → AB ψ ( r , t) ≠ BA ψ ( r , t)) On définit le commutateur [A,B] par: [A,B]=AB - BA Exemple: ∂ h ∂ h h [ ] = X , = X , D = x − 1 = ih x 9 i ∂ x i ∂ x i i [X, Px ] = X, h III- Bases orthonormées complètes de L2 Suivant les cas, on aura à utiliser soit une base à indice discret, soit une base à indice continu. a) Cas d'une base discrète : Soit Ui(x) un ensemble de fonctions appartenant à L2 où i = 1,2,…n. n peut être fini ou infini. i) L'ensemble des Ui(x) est dit orthonormé si : (u (x),u (x)) = ∫ u (x),u (x) dx = δ i j ∗ i On rappelle que: j ij Relation d’orthonormalisation 1 si i = j δij = 0 si i ≠ j ii) L'ensemble des Ui(x) est dit complet si : ∀ ψ ∈ L2 : ψ(x) = ∑ c i ui ( x ) avec c i ∈ C i 10 5 ψ se décompose suivant les Ui(x) de manière unique. Cherchons l'expression de Ci. Projetons ψ(x) sur Uj(x), c'est-à-dire : (u (x),ψ(x)) = ∫ u (x) ψ(x) dx = ∫u (x) ∑c u (x) dx ∗ j j ∗ j i i i (u (x),ψ(x)) = ∑c ∫u (x) u (x) dx = ∑c δ j ∗ j i i i i ij = cj i iii) Relation de fermeture : On a: ψ(x) = ∑∫ ui∗(x' ) ψ(x' ) ui (x) dx'= ∫ ψ(x' )∑u∗i (x' ) ui (x) dx' i ∑u (x' ) u (x) = δ(x − x' ) ∗ i Par conséquent, on a: i i C’est la relation de fermeture 11 La relation de fermeture signifie que ψ(x) se décompose de manière unique suivant la base des Ui(x). ψ1 ∈L2 et ψ2 ∈L2 ψ1 = ∑ai ui (x) : ψ1∗ = ∑ai∗ ui∗(x) et ψ2 = ∑bj uj (x) : i i i Calculons le produit scalaire (ψ1,ψ2) +∞ (ψ1,ψ2 ) = ∫ ∑a ∗ i −∞ i ui∗(x)∑bj uj (x) dx j +∞ (ψ1,ψ2 ) = ∑∑a b ∫ ui∗(x)uj (x) dx = ∑∑ai∗bjδij ∗ i j i j (ψ1,ψ2 ) = ∑ai∗bi i -∞ i j 12 6 b) Cas d'une base continue : Soit vα(x) un ensemble de fonctions repéré par indice a continu α ∈ℜ L'ensemble des vα(x) forme une base si : i) L'ensemble des vα(x) est dit orthonormé si : +∞ (vα (x),vβ (x)) = ∫ v∗α (x)vβ (x) dx = δ(α − β) -∞ ii) Relation de fermeture: +∞ (vα (x),vα (x' )) = ∫ v∗α (x)vα (x' ) dα = δ(x − x' ) -∞ 13 Remarque : (vα (x),vα (x' )) = δ(0) = ∞ Même si vα(x) ∉ L2on peut décomposer ψ base: ∈L2 suivant cette ψ(x) = ∫ c(α) v α (x)dx où c(α) = (v α (x),ψ(x)) C(α) n'est autre que la composante de ψ(x) suivant vα(x). iii) Produit scalaire : ψ1 ∈L2 et ψ2 ∈L2 ψ1(x) = ∫ a(α) vα (x) dα : ψ1∗(x) = ∫ a∗(α) v∗α (x) dα et ψ2(x) = ∫ b(β) vβ(x) dβ 14 7 (ψ1,ψ2 ) = ∫∫∫ a∗(α) v∗α (x) dα b(β) vβ (x) dβ dx xαβ ⇔ (ψ1,ψ2 ) = ∫∫ a∗(α) b(β) δ(α - β) dα dβ αβ ⇔ (ψ1,ψ2 ) = ∫ a∗(α) b(α) dα α Cas où ψ1=ψ2: (ψ1, ψ1) = ∫ a∗ (α) a(α) dα = ∫ a(α) dα 2 α 15 Exemples de bases continues : i) Base continue de Fourier - Base des ondes planes: i 1 −hp x vp(x) = e 2πh Exercice: vérifier les relations d’orthonormalisation et de Fermeture? Par conséquent, quelle que soit ψ(x) appartenant à L2, on peut la décomposer en une combinaison d’ondes planes. i − px 1 h c ( p ) e dp ψ(x) = ∫ c(p) vp (x) dp = ∫ 2πh C(p) n’est autre que la T.F.(ψ(x)): i + px 1 h c(p) = ψ ( x ) e dx ∫ 2πh 16 8 Base continue de Fourier à 3 dimensions 3 2 i→→ − p. r h 1 vp ( r ) = e 2πh → → ∫∫∫v ( r )v ∗ p p' → → → → ( r ) d r = δ(p− p' ) 3 → → → ∫∫∫v ( r )v ( r ' ) d p = δ( r − r ' ) ∗ p 3 p → → → ψ( r ) = ∫∫∫ c(p ) v p ( r ) d3p → → → c(p ) = ∫∫∫ v ( r ) ψ( r ) d3r ii) Base de Dirac: ∗ p 17 vα(x) = δy(x) = δ(y − x) On vérifie aisément les relations d’orthonormalisation et de fermeture. Par conséquent, quelle que soit ψ(x) appartenant à L2, on peut la décomposer en une combinaison de « fonction » de Dirac. ψ(x) = ∫c(y) δ(y − x) dy Une fonction d'onde ψ(x) représentant un état physique doit Appartenir à L2. ψ ∈ L2 On définit une représentation par le choix d'une base orthonormée et complète sur laquelle on développera la fonction d'onde ψ. Cette base peut être soit à indice discret, soit à indice 18 continu. 9 IV- Notation de Dirac Introduction Nous avons reporté dans le paragraphe III qu'une même fonction peut être représenté par plusieurs ensembles distincts de composantes, correspondant chacun au choix d'une base. Nous nous trouvons alors dans une situation analogue à celle que l'on connaît bien pour l'espace ordinaire R3. → i Banach, Fréchet et Hilbert ont eu l'idée d'employer un langage géométrique pour résoudre des problèmes d'analyse en considérant des fonctions comme des vecteurs appartenant à des espaces appropriés (abstraits). De ce fait, Dirac a transposé cette idée aux fonctions ψ(x):: tout état quantique d'une particule sera caractérisé par un vecteur d'état appartenant à un espace abstrait ξ, appelé espace des états d'une particule. 19 En réalité, l'introduction des vecteurs d'état et de l'espace des des états n'apporte pas seulement une simplification du formalisme. Elle permet aussi sa généralisation. En effet, il existe des systèmes physiques dont la description quantique ne peut pas se faire à partir d'une fonction d'onde: Nous verrons que c'est le cas, même si l'on a affaire à une seule particule, lorsque l'on tient compte des degrés de liberté de spin. spin. Nous allons donc, dans le reste de ce chapitre, développer le calcul vectoriel dans ξ. Les notions que nous allons introduire et les résultats que nous obtiendrons sont valables quel que soit le système physique considéré. 20 10 Vecteur ket et espace des états on a vu que : - Ci = (Ui(x), ψ(x)) - C(α C(α) = (vα(x), ψ(x)) → i base discrète base continue Ceci est analogue à la représentation d'un vecteur usuel suivant une base, par exemple :→ → V . i = Vx Un élément quelconque, ou vecteur, de l'espace ξ est appelé vecteur ket, ou plus simplement ket. On le note par le symbole en mettant à l'intérieur un signe distinctif permettant de caractériser le ket correspondant par rapport à tous les autres, par exemple : ψ 21 Maintenant, nous allons définir l'espace ξr des états d'une particule en associant à toute fonction d’onde de carré sommable → ψ( r , t ) ∈ L2 un vecteur ket ψ ∈ ξ r En résumé: → ψ( r , t ) ∈ L2 ⇔ ψ ∈ ξr Nous désignerons par ξx l'espace des états d'une particule (sans spin) à une seule dimension, correspondant à des fonctions d'onde dépendant de la seule variable x. Insistons sur le fait qu'il n'apparaît plus dans ψ de dépendance par rapport à r mais seulement la lettre ψ qui rappelle à quelle fonction il est associé : → → ψ( r ) sera interprétée comme l'ensemble des composantes de ψ 22 11 Par convention |ψ> sera représenté par une matrice (ou vecteu colonne) contenant les composantes de |ψ> dans la base correspondante. Par exemple: ψ( x ) = ∑ c i ui ( x ) → ψ = ∑ c i ui avec i ∈ N∗ i i ψ(x) = ∫ c(α) vα (x) dα → ψ = ∫ cα α dα avecα ∈ℜ ψ = c 1 c 2 . . c . n ψ Base discrète B.D. c (α 1) c (α 2 ) . = . n c (α ) . Base continue B.C. 23 Vecteur bra et l’espace dual des états A tout vecteur ket |ψ> de ξ , on associera un vecteur dit vecteur bra, noté <ψ <ψ| appartenant à un espace appelé appelé espace dual de ξ et qu’on note ξ∗. Là les composantes du vecteur bra seront représentées par une matrice ligne contenant les composantes conjuguées des coordonnées de |ψ>. ( ) ψ = c1∗, c ∗2 ,.., c ∗n ,.. ( ) ψ = c∗(α1),c∗(α2 ),..,c∗(αn ),.. B.D. B.C. <ψ| et |ψ> sont adjoints l'un de l'autre, ou encore <ψ| est le transposé conjugué de |ψ> et vis versa. Remarque: En anglais, le symbole < | > est appelée « bracket » (c’est-à-dire crochet), d’où l’appellation Bra pour la partie gauche et< | , et ket pour la partie droite | >. 24 12 Correspondance entre |ψ> et <ψ| Soit λ ∈ C, ψ ∈ ξ → ψ ∈ ξ∗ λ ψ ∈ ξ → ψ λ∗ ∈ ξ∗ λ1 ψ1 + λ2 ψ2 ∈ ξ → ψ1 λ∗1 + ψ2 λ∗2 ∈ ξ∗ 25 Produit scalaire en notation de Dirac Le produit scalaire de kets |ψ1> par |ψ2> est noté par: ψ 2 ψ1 Propriétés du produit scalaire: ψ 2 ψ1 = ψ1 ψ 2 ∗ ψ ψ > 0. Si ψ ψ = 0 alors ψ = 0 λ1ψ1 λ 2ψ 2 + λ 3ψ 3 = λ∗1λ 2 ψ1 ψ 2 + λ∗1λ 3 ψ1 ψ 3 ψ 2 ψ1 = ψ1 ψ 2 = 0 : ψ1 et ψ 2 sont orthogonales ψi ψi = 1: ψi est normée 26 13 Choix d'une représentation Choisir une représentation, c'est choisir une base orthonormée, discrète ou continue, dans l'espace des états ξ. Les vecteurs et opérateurs sont alors représentés dans cette base par des nombres : composantes pour les vecteurs, éléments de matrice pour les opérateurs. Le calcul vectoriel devient alors le calcul matriciel sur ces nombres. Le choix d'une représentation est en principe arbitraire. Dans chaque cas, on l'effectue de façon à simplifier au maximum les calculs. 27 Relations d’orthonormalisation en notation de Dirac Un ensemble discret {|u {|ui>}, ou continu {|v {|vα>}, de kets est dit orthonormé si les kets de cet ensemble satisfont à la relation d'orthonormalisation: ui uj = δij vα vα' = δ(α − α' ) On note que <vα|vα> n’existe pas. Les {|v {|vα>} ont une norme infinie et n’appartiennent donc pas à ξ. 28 14 Relations de fermeture en notation de Dirac- cas discret Un ensemble discret {|ui>}de kets constitue une base si tout ket |ψ> de ξ, peut être développé d'une façon et d'une seule suivant les {|ui>}. ψ = ∑ c i ui , calculons la projection de ψ sur u j : i u j ψ = ∑ c i u j ui =∑ c i δij = c j i i D' où : ψ = ∑ c i ui = ∑ ui ψ ui i ⇔ i ψ = ∑ ui ui ψ = ∑ ui ui ψ i i ⇔ ψ = ∑ ui ui ψ i ⇔ 1I = ∑ ui ui : i C’est la relation de fermeture 29 Relations de fermeture en notation de Dirac- cas continu Un ensemble continu {|v {|vα>}, de kets constitue une base si tout ket |ψ |ψ> de x peut être développé d'une façon et d'une seule suivant les {|v {|vα>}. ψ = ∫ c(α ) v α dα, calculons la projection de ψ sur v α ' : v α ' ψ = ∫ c(α ) v α ' v α dα = ∫ c(α ) δ(α − α' ) dα = c(α' ) D' où : ψ = ∫ c(α ) v α dα = ∫ v α ψ v α dα ⇔ ⇔ ⇔ ψ = ∫ vα v α ψ dα ψ = v α dα ψ [∫ v 1I = [∫ v α α vα ] dα ] : C’est la relation de fermeture 1I désigne l'opérateur identité dans ξ 30 15 Equation de Schrodinger avec la notation de Dirac: Equation dépendante du temps: ih ∂ ψ =Hψ ∂t Equation indépendante du temps: Hφ =Eφ 31 V- Représentation de A par une matrice «carrée» 1- Définition : On peut définir les opérateurs linéaires dans ξ comme on l'a fait dans L2 (paragraphe II). Supposons qu'à chaque ket |ψ> de ξ corresponde un certain ket |ψ'> de ξ. On dira que |ψ'> résulte de l'action d'un opérateur A sur |ψ>. Si de plus cette correspondance est linéaire, l'opérateur A ainsi défini est un opérateur linéaire: A|ψ> = |ψ'> 32 16 2- Propriétés et opérations : i) A est nul si |ψ'> = 0, quel que soit |ψ> : <ψ|A|ψ> = 0 ii) A et B sont égaux si <ψ|A|ψ> = <ψ|B|ψ> ∀ iii) Si la correspondance entre |ψ> et |ψ'> est biunivoque, elle définit deux opérateurs linéaires A et B : |ψ'> = A|ψ> et |ψ> = B|ψ'> A et B sont alors par définition inverses l'un de l'autre. |ψ'> = A|ψ> = A(B|ψ'>) |ψ> = AB|ψ> AB = 1 33 iv) La somme des opérateurs linéaires est commutative et associative : A+B=B+A A + (B + C) = (A + B) + C v) Le produit est associatif et distributif par rapport à l'addition : A(BC) = (AB)C A(B + C) = AB + AC vi) Le produit n'est pas commutatif (en général) AB - BA = [A,B] commutateur Si [A,B] = 0: on dit que A et B commutent. 34 17 Opérations : i) Soit λ un nombre complexe et A un opérateur λ1A1|ψ1> = A1(λ1|ψ1>) <ψ2|A2λ2 = λ2 <ψ2|A2 ii) A, B deux opérateurs tel que : S = A + B S|ψ> = (A + B) |ψ> = A|ψ> + B|ψ> <ψ|S = <ψ|A + <ψ|B iii) P = AB P|ψ> = (AB)|ψ> = A(B|ψ>) = A|ψ'> = |ψ"> <ψ|P = <ψ|(AB) = (<ψ|A)B = <ψ1|B = <ψ2| 35 Remarques : - On dit aussi que A et B sont inverses l'un de l'autre si AB = BA = 1 car |ψ> = B|ψ'> = B(A|ψ>) |ψ> = BA|ψ> ⇔ 1 = BA AB = BA = 1 ⇔ [A,B] = 0 - L'inverse d'un opérateur A n'existe pas toujours. Lorsqu'il existe, on le note A-1. - Si deux opérateurs A, C possèdent chacun un inverse, le produit AC possède un inverse tel que : (AC)-1 = C-1A-1. 36 18 3- Représentation matricielle d'un opérateur : On a vu que :|ψ :|ψ> = Σ Ci |Ui> où {|Ui>} forme une base orthonormée complète dans ξ. Appliquons un opérateur A à |ψ |ψ> tel que : ψ' = A ψ ψ = ∑c i ui ψ' = et i ∑c ' j uj j c 'j = u j ψ ' = ∑c i u j A ui i = ∑c A i ji i c 1' = c 1A 11 + c 2 A 12 + c 3 A 13 + ... + c n A 1n 37 ψ' = A ψ ⇔ c 1' A 11 A 12 A 13 ... A 1n .. c 1 c '2 A 21 A 22 A 23 ... A 2 n .. c 2 . . = . . . . ' c n A n 1 A n 2 A n 3 ... A nn .. c n . . . 38 19 4- Calcul de <ψ2|A|ψ1> : ψ1 = ∑ ai ui et ψ2 = ∑ bj uj i j ψ 2 A ψ1 = ∑∑ aib∗j u j A ui = ∑∑ aib∗j A ji i j i j 5- Exemple d'opérateur linéaire : opérateur de projection ou projecteur : Soit |ψ> appartenant à ξ tel que <ψ|ψ> = 1 <ψ| de ξ*. On définit l'opérateur projecteur par : Pψ = |ψ> <ψ| i- Pψ |ψ1> = (|ψ> <ψ|) |ψ1>= |ψ> <ψ|ψ1> = λ |ψ> ii- P2ψ = Pψ Pψ = (|ψ> <ψ|) (|ψ> <ψ|) = |ψ> <ψ|ψ> <ψ| = |ψ> <ψ|= Pψ D'où: une projection est équivalente à deux projections. 39 VI- Opérateurs adjoints : 1- Définition : Deux opérateurs A et B sont dits adjoints l'un de l'autre si leurs matrices représentatives (dans un représentation bien définie) sont adjointes l'une de l'autre. Notation: L'adjoint de A est noté A+ et l'adjoint de B est noté B+. Exemple 2 matrices adjointes l'une de l'autre : Aij = ui A uj A∗ji = uj A ui + ∗ ui A uj = uj A ui ∗ a1 A = a3 a1∗ + A = ∗ a 2 a2 a 4 a ∗3 ∗ a4 40 20 D'une manière générale, l'adjoint A+ de A est défini par : <ψ2|A+|ψ1> = (<ψ1|A|ψ2>)* 2- Propriétés : Soit λ un nombre complexe. A et B sont des opérateurs. i) (λA)+ = (λA)*T conjugué du transposé = λ*T A*T = λ* A+ ii) (A + B)+ = A+ + B+ iii) (AB)+ = B+A+ iv) (A+)+ = A v) Un opérateur A est dit unitaire s'il est l'inverse de son propre adjoint : AA+ = A+A =1 Le produit C = AB (tel que A,B soient unitaires) est aussi unitaire. 41 Règle importante : Pour obtenir l'expression adjointe d'une expression quelconque (contenant des nombres complexes, des opérateurs, des ket et bra), on procède de la façon suivante : i) On inverse l'ordre des termes. ii) Les bra deviennent ket et les ket deviennent bra. Les complexes deviennent complexes conjugués et les opérateurs deviennent opérateurs adjoints. Exemple : Soit: λ un nombre complexe. complexe. A, B, C et D sont des opérateurs. |ψ |ψ1> et <ψ <ψ2| λ ABCD |ψ |ψ1><ψ ><ψ2| a pour expression adjointe : |ψ2><ψ ><ψ1| D+C+B+A+ λ* 42 21 VII/ Opérateur hermitique (ou auto-adjoint) : 1- Définition : A est hermitique si A+ = A Dans |Ui> : A*ij = A*ji = Aij 2- Exemples: a) Pψ = |ψ |ψ><ψ ><ψ| P+ψ = (|ψ (|ψ><ψ ><ψ|)+ = |ψ |ψ><ψ ><ψ| = Pψ L'opérateur projecteur est hermitique. b) 1 i 1 i : A = A + et A + = A = − − i 2 i 2 43 3- Définition : B est dit anti-hermitique si : B+ = -B Conséquences : Un opérateur quelconque peut être écrit (et d'une seule façon) sous la forme d'une somme d'opérateurs hermitique et anti-hermitique. A = H A + IA A + A+ A − A+ Où H A = et IA = 2 2 On a : H +A = H A et I+A = −IA 44 22 - Toute combinaison linéaire à coefficients réels d'opérateurs hermitiques est hermitique. - Le produit AB de deux opérateurs hermitiques n'est pas nécéssairement hermitique. (AB)+ = B+A+ = BA - si BA = AB : A et B commutent, alors (AB)+ = AB Remarque: AB= AB+ BA 1 + [A,B] 2 2 45 VIII/ Problème de valeurs propres : 1- Définition : Soit A un opérateur linéaire. Par définition, on dira que le nombre complexe an est valeur propre de A associé au vecteur propre |ψ |ψn> si : A|ψ A|ψn> = an |ψn> Exemple : H|ψ équation de Schrödinger H|ψ> = E|ψ E|ψ> De même <ψ <ψ'n|A = a'n <ψ'n| Soit |ψ |ψn> un vecteur propre Vp de A avec la vp an . soit λ un complexe. λ |ψn> est aussi Vp de A avec la même vp an. A|λ A|λ|ψn> = λ(A |ψ |ψn> ) = λ(an |ψn> ) = an (λ |ψn> ) 46 23 Si <ψn| λ* λ | ψn> = 1 λ * λ < ψn | ψ n > = 1 λ* λ = 1 λ = eiθ : facteur de phase Si deux Vp ne diffèrent que par un facteur de phase, ils représentent le même état quantique. 47 2- Dégénérescence : S'il existe plusieurs kets propres linéairement indépendants relatifs à la même valeur propre an, toute combinaison linéaire de ces kets est aussi ket propre de l’opérateur A relatif à la même vp an. En d'autres termes, l'ensemble des kets propres de A (relatifs à une valeur propre donnée an) forme un espace vectoriel que l'on appelle sous espace relatif à la vp an. Distinguons deux cas : a) Si ce sous espace n'a qu'une dimension, on dira que la vp an n'est pas dégénérée. En effet, à une vp correspond un Vp seul . b) Si ce sous espace est de dimension gn, on dira que la vp est dégénérée gn fois. gn est appelé ordre de dégénérescence de la vp an. A|ψin> = an | ψin > où i = 1, 2, …gn 48 24 3- Remarques : a) gn peut être infini. b) Le texte énoncé en 2) est valable aussi pour les bra propres de A. c) Si A est un opérateur quelconque, il n'existe pas de relation simple entre le problème de valeurs propres relatif aux ket et celui relatif aux bra. Par contre, ces deux problèmes sont étroitement liés si A hermitique, ce qui est un cas d'interêt pratique. En effet, si A est hermitique (A = A+), on a : i) Les deux spectres de vp de A sont identiques. Langage: L'ensemble des vp d'un opérateur A est appelé spectre de A. ii) Toutes les vp sont réelles. En effet : A = A+ et A|ψ A|ψn> = an | ψn > et < ψn |A| ψn > = an < ψn|ψn > iii) Tout bra conjugué d'un ket propre de A est bra propre relatif à la même valeur propre et inversement. Autrement dit, le sous espace des bra propres relatifs à une valeur propre donnée est le dual du sous espace des kets propres relatifs à la même vp. 49 Les Vp relatifs à des vp d'un opérateur hermitique sont orthogonales. En effet, soit A opérateur hermitique A = A+ Soient: A|ψ A|ψ A|ψ1> = a1 | ψ1 > et A|ψ2 > = a2 |ψ2 > avec a1 différente de a2 < ψ2 |A = < ψ2 |a2 = a2< ψ2 | ⇔ < ψ2 |A| |A| ψ1 > = a2< ψ2 | ψ1 > ⇔ < ψ2 |A| ψ1 > = a1< ψ2 | ψ1 > (a2 - a1) (< (< ψ2 | ψ1 >) = 0 Comme (a2 - a1) est différent de zéro: < ψ2 | ψ1 >) = 0 | ψ1 > et | ψ2 > sont alors orthogonaux 50 25 4- Equation caractéristique d'un opérateur: Soit un opérateur tel que : A|ψ> = a|ψ>. ψ = ∑ci ui i A ψ = a∑ci ui et A ψ = ∑ci A ui i i On multiplie par le bra <uj|, on obtient: a∑ci uj ui = a∑ci δ ji i i et ∑ci uj A ui = ∑ci A ji i i ∑c (A i ji − a δ ji ) = 0 i 51 Si i = 1, 2, …, n, on est en présence d'un système linéaire à n inconnues, il aura pour solution (autre que Ci = 0): Det (A - a Ι) = 0 Ι est la matrice unité. C’est l’équation caractéristique de l'opérateur A ou équation aux valeurs propres dont les solutions sont les vp a. 52 26 IX/ Observables: 1- Définition : Une observable est un opérateur hermitique dont le système de Vp forme une base orthonormée complète dans l'espace des états. i = 1, 2,…, gn A|Uin> = an |Uin> (gn degré de dégénérescence) i = 1, 2,…, gn On a : <Uin|Uin’> = δnn‘ nn‘ A l'intérieur du sous espace de an (qu'on notera ξn), on peut choisir les |Uin> tel que : <Uin|Ujn> = δij d'où: <Uin|Ujn’> = δij δnn' 53 L'ensemble des | Uin> est complet : gn ∑∑ i =1 n u in u in = 1 Soit Pn: projecteur sur le sous espace ξn Pn = ∑ gn ∑ i=1 u in u in Pn = 1 n 54 27 2- Exemples d'observables : a) Projecteur : Pψ = |ψ |ψ> <ψ <ψ| b) Opérateur position X : Soit |ψ tel que X|ψ |ψ> de ξ X|ψ> = |ψ |ψ'> de ξ Dans la représentation {|x>} (base de Dirac), X vérifie : <x|X|ψ <x|X|ψ> = x<x|ψ x<x|ψ> = x ψ(x) i) Montrer que X est hermitique : <ϕ|X|ψ |X|ψ> = <ψ <ψ|X|ϕ |X|ϕ>* ii) Chercher les vp de X: X|x'> = λ|x'> x λ=x’ <x| … Conclusion : L'opérateur X appelé aussi opérateur position est 55 donc une observable. c) Opérateur impulsion P : Soit |ψ> de ξ tel que P|ψ> = |ψ'> de ξ 1) Dans la représentation {|p>} : base de Fourier <p|P|ψ> = p <p|ψ>=p ψ(p) i) Montrer que P est hermitique : <ϕ|P|ψ> = <ψ|P|ϕ>* ii) Chercher les vp d P 2) Dans la représentation {|x>} Calculons <x|P|ψ> et introduisons la relation de fermeture: ∫ p p dp = 1 56 28 x P ψ = = ∫ x p p 1 2 π h ∫ e P ipx h ψ p dp p ψ dp ipx x P x P x P D ' où 1 e h p ψ ( p ) dp ∫ 2 π h ∂ h ∂ ψ ( x ) h ψ = = x ψ ∂ x i i ∂ x ∂ h ψ = ψ x i ∂ x ∂ h : P → i ∂ x ψ = Conclusion: P est hermitique et {|p>} forme une base orthonormée et complète, alors l’opérateur impulsion P est une observable. 57 3- Fonctions d'observables : Soit A|ψ A|ψ> = a|ψ a|ψ> A est une observable Toute fonction f(a) des valeurs propres a d'une observable A permet de définir un opérateur linéaire fonction de cette observable. Par définition : f(A) |ψ> = f(a) |ψ> Remarques : i) Si f est une fonction polynôme, cette définition coïncide avec celle que l'on obtient par application des règles de l'algèbre des opérateurs. ii) Tout Vp de A est Vp de f(A). iii) Cas de dégénérescence : les Vp de A relatifs à une même vp a sont aussi Vp de f(A) avec la même vp f(a). 58 29 Exemples : i) eA eB ≠ eA+ B ii) eA eB = eB eA si [A,B] = 0 iii) X|x> = x|x> iv) au potentiel V(x), on associe l’observable V(X) V(X)|x> = V(x)|x> et <x'|V(X)|x> = V(x) <x'|x> = V(x) δ(x' - x) 59 X/ Observables qui commutent et variables compatibles : Considérons deux observables A et B et supposons que le spectre des vp est discret et qu'elles possèdent une fonction propre commune |ψn>. A|ψn> = an|ψn> B|ψn> = bn|ψn> Pour que ces deux équations soient vérifiées simultanément, une condition s'impose : (AB - BA) |ψn> = [A,B] |ψn> = 0 |ψn> = 0 c'est-à-dire que le commutateur [A,B] a |ψn> comme Vp correspondant à une vp nulle. En effet : 60 30 AB|ψn> = A (B|ψn>) = A (bn|ψn>) = bn (A|ψn>) = bn an|ψn> BA|ψn> = B A|ψn>= B an|ψn>= anB|ψn>= anbn|ψn> (AB - BA) |ψn> = 0 = 0 |ψn> D'une manière générale, on a le théorème suivant : Si deux observables commutent, elles possèdent un système de base commun à A et B, et réciproquement. Langage : - Un système de base d'une observable donnée est tout système orthonormé complet de VP de cette observable. - Les VP qui diffèrent entre eux par un facteur de phase ne sont pas considérés comme distincts. Ils représentent le même état quantique. 61 Signification physique du théorème : Les variables dynamiques représentées par ces deux observables qui commutent peuvent être définies de façon précise simultanément : ce sont des variables compatibles (ou variables simultanément mesurables). Remarques : X, Px ne sont pas compatibles car [X, PX ] = ih 62 31 Théorème 1 : Soient |ψ1> et |ψ2> deux vecteurs propres de A tel que : A|ψ1> = a1|ψ1> avec a1 ≠ a 2 A|ψ2> = a2|ψ2> Si [A,B] = 0, alors <ψ2|B|ψ1> = 0 En effet, calculons <ψ2|[A,B]|ψ1> = <ψ2|AB - BA|ψ1> 0 = <ψ2|a2B - Ba1|ψ1> = a2 <ψ2|B|ψ1> - a1 <ψ2|B|ψ1> = (a2 - a1) <ψ2|B|ψ1> Or a1 ≠ a 2 : <ψ2|B|ψ1> = 0 63 Théorème 2 : Si |ψin> est VP de A avec la vp an, alors B|ψin> est aussi VP de A dans le cas où [A,B] = 0. Le sous espace ξn est invariant sous l'effet de B. ξn est l'espace de dégénérescence de an. En effet : car A et B commutent [A,B] |ψin> = 0 A(B|ψin>) - B(A|ψin>) = 0 A(B|ψin>) = an (B|ψin>) 64 32 XI/ E.C.O.C : Ensemble Complet d’Observables qui Commutent: 1- Définition : On dit qu'un ensemble A, B, C… d'observables forme un E.C.O.C si : i) les observables commutent toutes deux à deux : [A,B] = [A,C] = [B,C] = … = 0 ii) Si leur système de base commun est défini de façon unique. A chaque ensemble de vp a,b,c… d'observables (A,B,C…), correspond un et un seul Vp commun (à un facteur de phase près). 65 Ce vecteur propre peut être regardé comme fonction des vp a,b,c… Ce vecteur est parfois noté |abc…> ou encore |ψabc…> A|abc…> = a |abc…> A|ψabc…> = a |ψabc…> B|abc…> = b |abc…> C|abc…> = c |abc…> 66 33 a) Cas d'une seule observable : i) Si A est observable et si aucune des vp n'est dégénérée, alors la donnée de la vp détermine de manière unique les Vp correspondant. A forme à elle seule un E.C.O.C. A|ψn> = an |ψn> A observable et an non dégénérée: A est un E.C.O.C ii) Si an est dégénérée A|ψin> = an |ψin> A n'est pas un E.C.O.C. i = 1, 2,…gn 67 b) Cas de deux observables : Soient deux observables A, B tel que : [A,B] = 0. Par diagonalisation de B dans le sous espace propre an. On détermine les VP communs à A et B qu'on peut noter {|ψn,p>} ou |np>, avec : et B|ψn,p> = bp |ψn,p> A|ψn,p> = an |ψn,p> i) Si à {an,bp} correspond un VP unique, alors {A,B} est un E.C.O.C. ii) Si an est dégénérée (gn: ordre de dégénérescence) ou bp est dégénérée (gp: ordre de dégénérescence) alors {A,B} n'est pas un E.C.O.C. On prend alors une 3ème observable C tel que : [A,C] = [B,C] = 0 et on la diagonalise dans ξn,p (ξn,p sous espace propre de bp). 68 34 2- Remarques : i) On convient généralement à former un E.C.O.C avec le minimum d'observables possibles, tel que si on enlève une observable, cet ensemble cesse d'être un E.C.O.C. ii) Soit {A,B,C} trois observables formant un E.C.O.C tel que: B vp bp et C vp cq A vp an, Le VP commun et unique sera noté : |ψ |ψnpq> ou encore |anbpcq> iii) Rôle des E.C.O.C dans la détermination de l'état quantique d'un système : connaître l'état quantique d'un système, c'est avoir fait sur le système le maximum de mesures compatibles. Soit an une vp dégénérée d'une observable A. L'état quantique du système n'est pas alors parfaitement connu. On fait intervenir une autre observable jusqu'à l'obtention de l'E.C.O.C. 69 Exemples : a- Particule sur un axe ox : X|x> = x|x> X est l’observable position X est un E.C.O.C car à chaque vp correspond un seul vecteur propre |x>. b- Particule dans le plan oxy : X|xy> = x|xy> où y est quelconque X n'est pas un E.C.O.C car à chaque vp correspond plusieurs vecteurs propres |xy> c- {X,Y} est un E.C.O.C A chaque {x,y} un seul vecteur propre |xy> {X,Y} une observable position: suivant ox et suivant 70 oy. 35