INNOVATIONS EN IMAGERIE MEDICALE N°2 NOVEMBRE 2011
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Qu’est-ce qu’un milliSievert ?
Le millisievert (mSv) est une unité de mesure
permettant de quantifier une exposition à
des rayonnements ionisants.
Il n’y a pas besoin de passer un examen aux
rayons X ou une scintigraphie pour être exposé à
des rayonnements. Il existe différentes sources
d’irradiation naturelle, comme les rayons
cosmiques solaires, les éléments radioactifs du
sol, ou le radon, un gaz qui se dégage de la croûte
terrestre et qui est donc présent dans l’air que
nous respirons. Notre corps contient aussi des
formes radioactives de potassium et de carbone.
Au total, la dose annuelle naturelle reçue
en France est comprise entre 2,4 et 3 mSv.
A titre d’exemple, un scanner peut délivrer en
une seule fois 20 mSv. Pour un scanner du
thorax, la dose d’irradiation reçue est simple à
obtenir : il suffit de multiplier le chiffre de la DLP
(produit dose longueur) par le facteur de
pondération tissulaire, soit 0,14 pour le thorax.
Ainsi, pour une DLP à 1000 mGy.cm, la dose
efficace reçue est de 1000x0,14 soit 14 mSv.
QUELS SONT LES AVANTAGES DES
CAMERAS A SEMI-CONDUCTEURS ?
Du fait de la meilleure sensibilité de détection, les activi-
tés de radiotraceurs injectées aux patients ont pu être di-
minuées de manière très significative.
Avec le thallium, que nous réservons au suivi des pa-
tients coronariens connus (antécédent d’infarctus du
myocarde, de pontage coronaire ou d’angioplastie coro-
naire), la dose efficace délivrée est ainsi inférieure à 10
millisieverts, c'est-à-dire 2 à 3 fois moins que auparavant.
Avec les agents technétiés, que nous utilisons pour le
bilan de dépistage de la maladie coronarienne, la dose
délivrée au patient pour un examen d’effort est encore
plus faible, inférieure à 1 millisievert dans la plupart des
cas, c'est-à-dire 3 fois moins que l’irradiation naturelle
annuelle !
Les performances diagnostiques sont améliorées : accrois-
sement de la qualité des images, meilleure sensibilité
avec une très bonne détection des territoires pathologiques
peu étendus, meilleure spécificité avec diminution du
nombre d’examens équivoques (beaucoup moins d’arté-
facts, en particulier dans le territoire inférieur).
Pour ces raisons, la durée de l’examen a pu être réduite :
acquisitions scintigraphiques plus rapides, diminution du
délai requis entre deux acquisitions successives, possibi-
lité d’enchainer rapidement effort et repos avec deux iso-
topes différents du fait de la très faible dosimétrie, moin-
dre recours à des images tardives. Dans la plupart des cas,
une exploration complète de la perfusion myocardique à
l’effort et au repos sera réalisée en moins de 2 heures au
total.
Référence : Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie