UNIVERSITÉ PARIS DIDEROT - PARIS 7 FACULTÉ DE MÉDECINE Année 2016 n° THÈSE POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE PAR NOM : MESNIL Prénom : Céline Date et Lieu de naissance : 22.07.1988 à Paris Présentée et soutenue publiquement le : 18.10.2016 ETUDE PRELIMINAIRE DESCRIPTIVE DES LETTRES D’ADRESSAGE DES MEDECINS REFERENTS AUX URGENCES DE LARIBOISIERE Président de thèse : Professeur Patrick PLAISANCE Directeur de thèse : Docteur Jennifer TRUCHOT DES de médecine générale 1 Remerciements Après avoir terminé cette étude, je tiens à remercier : Monsieur le Professeur Patrick PLAISANCE, Qui m’a fait l’honneur d’être mon président de thèse. Son aide et ses conseils avisés tout au long de mon internat m’ont guidée pas à pas. Madame le Docteur Jennifer TRUCHOT, Qui m’a confié ce travail et l’a encadré. Son implication, ses enseignements, et ses recommandations m’ont permis d’élaborer cette thèse. Qui a été attentive et disponible, malgré ses nombreuses charges. Les membres du jury, Monsieur ….. Qui me font l’honneur de constituer mon jury Les Urgentistes de Lariboisière, médecins et co-internes Pour leur participation aux questionnaires et à la collecte des lettres d’adressage. Mes parents, Qui sont présents depuis le début dans tous mes projets professionnels et m’ont permis de devenir ce que je suis. Je remercie mon père pour avoir effectué le la relecture du document final, pour sa bienveillance et son soutien inconditionnel. Merci à ma mère d’avoir pris soin de moi avec amour rendant ainsi ces années d’études moins longues, plus belles et plus faciles. Mon mari, Romain, Qui est un soutien quotidien indéfectible et manifeste un enthousiasme contagieux à l’égard de mes travaux comme dans la vie en générale. Il est présent dans tous les moments et sait faire preuve de compréhension et de patience face à ce métier dans lequel je suis engagée. 2 Ma sœur, Anne, Qui est une présence nécessaire dans tous les domaines de ma vie et est ma confidente de toujours. Ses conseils et son soutien dans la finalisation de mon étude ont été d’un grand réconfort. Ma famille, mes grands-parents, mes oncles et tantes et mes cousins cousines, Qui ont su être compréhensifs et attentifs à mon avancée pas à pas dans cette voie. Mes amis de toujours, Clémence, Lillia, Morgane, Juliette, Marion, Jules, Qui font partie de ma vie, qui m’ont soutenu dans ces folles années et ont su m’apporter des bouffées d’oxygène et d’amitié lorsque c’était nécessaire et s’effacer quand la médecine était omni-présente. Merci pour leur affection maintes fois renouvelée. Mes docteurs préférés devenus des amis chers grâce à ces études, Valentine, Marianne, David, Thibault, Diane, Victorine, Claire, Ambroise, Eléna et la team de Lariboisière Qui m’ont accompagnés pendant toutes ces années, et les ont remplis de souvenirs mémorables et de bon moments. Cette étude met ainsi un terme à ces années, pleines de découvertes, de rebondissements, de joie et de moments plus difficiles. C’est avec bonheur et appréhension que j’achève ce travail ouvrant un nouveau chapitre de ma vie professionnelle comme personnelle. La tâche s’annonce palpitante mais aussi difficile afin de toujours donner le meilleur à autrui. « Guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours » de Louis PASTEUR 3 Liste des abréviations DRESS : Direction de la recherche, des SCA : Syndrome coronarien aigu études, de l’évaluation et des statistiques AVK : Anti vitamine K ARS : Autorité régionale de santé OAP : Œdème aigu pulmonaire IAO : Infirmière d’accueil et d’orientation AVC : Accident vasculaire cérébral DMP : Dossier médical personnel EP : Embolie pulmonaire CPS : Certificat de prévention secours HSD : Hématome sous dural SAE : Statistique annuelle des établissements UHCD : Unité d'hospitalisation de courte durée ORUMIP : Observatoire régional des urgences de Midi-Pyrénées MDV : Mode de vie CNAMTS : Caisse nationale d'assurance LM : Lettre médecin traitant maladie des travailleurs salariés AEPf : CCMU : Classification clinique des Appropriateness Evaluation Protocol français malades aux urgences HAS : Haute autorité de santé SAMU : Service d'Aide Médicale Urgente SAU : Service d’accueil des urgences SAUV : Service d’accueil des urgences TA : Tension artérielle vitales FC : Fréquence cardiaque UHU : Unité d’hospitalisation des FR : Fréquence respiratoire urgences SaO2 : Saturation en oxygène ORL : Oto-rhino-laryngologie ATCD : Antécédents PNA : Pyélonéphrite aigüe 4 Table des matières 1. INTRODUCTION ............................................................................................. 11 2. INTERET DE L’ETUDE DES LETTRES D’ADRESSAGE .............................. 12 2.1 CODE DE DEONTOLOGIE ...................................................................................... 2.2 DEMOGRAPHIE ................................................................................................... 12 2.3 STAGNATION DE LA QUALITE DES LETTRES DE MEDECIN TRAITANT ......................... 13 3. RATIONNEL DE L’ETUDE ............................................................................. 15 3.1 BIBLIOGRAPHIE DES LETTRES D’ADRESSAGE ........................................................ 12 15 Les circonstances d’adressage aux urgences ............................................... 15 L’influence des lettres des médecins traitants aux urgences ......................... 16 Défauts des lettres d’adressage ..................................................................... 17 Amélioration proposée ................................................................................... 18 Les critères d’analyse d’une lettre d’adressage ............................................. 19 3.2 IMPORTANCE DES LETTRES D’ADRESSAGE AUX URGENCES .................................... 27 L’importance de la communication ................................................................. 27 Les moyens de communication ...................................................................... 28 Le gatekeeping .............................................................................................. 30 3.3 PROBLEMATIQUE DES URGENCES ........................................................................ 30 Les urgences en France ................................................................................ 30 Les urgences de Lariboisière ......................................................................... 35 4. OBJECTIF ....................................................................................................... 36 4.1 OBJECTIF PRINCIPAL .......................................................................................... 36 4.2 OBJECTIFS SECONDAIRES................................................................................... 37 5. MATERIEL ET METHODES ........................................................................... 38 5.1 MATERIEL ......................................................................................................... 38 5.2 METHODES ........................................................................................................ 38 Lieu et durée de l’étude.................................................................................. 38 5 Population ...................................................................................................... 39 Critère de jugement principal ......................................................................... 39 Critères de jugement secondaire ................................................................... 39 Résultats statistiques ..................................................................................... 40 6. RESULTATS ................................................................................................... 41 6.1 OBJECTIF PRINCIPAL .......................................................................................... 41 Identité du médecin traitant ............................................................................ 42 Antécédents ................................................................................................... 42 Les traitements en cours ................................................................................ 44 L’anamnèse ................................................................................................... 44 La clinique ...................................................................................................... 45 Position d’adressage ...................................................................................... 45 Les résultats des examens complémentaires ................................................ 46 Le motif d’adressage ...................................................................................... 47 L’apport attendu du médecin référent ............................................................ 49 Le diagnostic posé par le médecin traitant ..................................................... 50 Le contexte psycho-social .............................................................................. 53 L’identité du patient : âge, nom, date de naissance ....................................... 54 Lisibilité et format des lettres .......................................................................... 55 Datation des lettres ........................................................................................ 55 6.2 OBJECTIF SECONDAIRE ...................................................................................... 57 Caractéristiques de la population ................................................................... 57 La qualification du médecin adressant aux urgences .................................... 57 Localisation des cabinets de médecins traitants adressant aux urgences de Lariboisière ............................................................................................................... 58 Concordance entre les diagnostiques évoqués entre médecins référents et urgentistes ................................................................................................................ 60 Devenir des patients ...................................................................................... 61 Influence des lettres des médecins traitants dans le temps d’attente pour une prise en charge aux urgences .................................................................................. 63 Gravité des patients adressés et nécessité de prise en charge rapide .......... 64 6.3 ENQUETE REALISEE AU SEIN DES URGENTISTES .................................................... 65 Les dix critères essentiels .............................................................................. 65 6 Le bénéfice attendu ....................................................................................... 66 7. DISCUSSION .................................................................................................. 69 7.1 CONFRONTATION AUX DONNEES DE LA LITTERATURE ............................................ 69 Population de l’étude...................................................................................... 69 Objectif principal ............................................................................................ 70 Objectifs secondaires ..................................................................................... 74 Enquête au sein des urgentistes .................................................................... 77 7.2 LIMITES DE L’ETUDE ........................................................................................... 78 8. CONCLUSION ................................................................................................ 80 9. ANNEXES ....................................................................................................... 81 10. BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................ 85 7 Liste des tableaux Tableau 1 : Données relatives à l'activité des urgences issues des fichiers PMSI transmis par les établissements ............................................................................... 13 Tableau 2 : Données nécessaires dans une lettre d’adressage par un médecin traitant selon Deborah Dadat et Cécile Trolong ........................................................ 20 Tableau 3 : Données nécessaires dans une lettre d'adressage par un médecin traitant selon Florence Chaumel ............................................................................... 21 Tableau 4 : Données nécessaires dans une lettre d'adressage par un médecin traitant selon Montalto. ............................................................................................. 23 Tableau 5 : Concordance des critères d’analyse ...................................................... 25 Tableau 6 : Données nécessaires dans une lettre d'adressage par un médecin traitant selon Thomas Cartier ................................................................................... 26 Tableau 7 : Données relatives à l’activité des urgences issues des fichiers PMSI transmis par les établissements ............................................................................... 32 Tableau 8 : Evolution du taux de recours par âge .................................................... 33 Tableau 9 : Nombre de passages aux urgences suivis d’une hospitalisation ........... 34 Tableau 10 : Onze critères présents dans les lettres d’adressage ........................... 41 Tableau 11 : Répartition des motifs d'adressage aux urgences par les médecins traitant ...................................................................................................................... 48 Tableau 12 : Répartitions des diagnostics posés en fonction de la spécialité médicochirurgicale ............................................................................................................... 52 Tableau 13 : Informations présentes sur l'identité du patient dans les lettres d'adressage .............................................................................................................. 54 Tableau 14 : Description de la population de l'étude : Age et Sexe .......................... 57 Tableau 15 : Répartition des différentes localisations des cabinets de médecins traitants adressant leurs patients aux urgences de Lariboisière ............................... 59 Tableau 16 : Le parcours des patients hospitalisés après leur passage aux urgences ................................................................................................................................. 62 Tableau 17 : Répartitions des différents critères jugés indispensables par les urgentistes dans une lettre d’adressage du médecin référent. ................................. 66 Tableau 18 : Répartition des bénéfices attendus des urgentistes d’une lettre d’adressage par le médecin référent. ....................................................................... 67 8 Tableau 19 : Comparaison entre les critères retrouvés dans les lettres des médecins référents et les critères attendus par l'urgentiste ...................................................... 68 Liste des figures Figure 1 : Nombre de passages annuels cumulés selon 4 catégories 2001-2011.... 31 Figure 2 : Evolution au cours de l'année 2011 du profil des pathologies prises en charge aux urgences de 27 établissements de la région Midi-Pyrénées .................. 31 Figure 3 : L’identité du médecin traitant (MT) renseignée dans les lettres d’adressage. ............................................................................................................. 42 Figure 4 : Présence des données sur les antécédents des patients dans les lettres d'adressage .............................................................................................................. 42 Figure 5 : Informations recensées sur les antécédents des patients dans les lettres d'adressage .............................................................................................................. 43 Figure 6 : Présence des traitements en cours dans les lettres d'adressage ............. 44 Figure 7 : Présence des données sur l'anamnèse dans les lettres d'adressage ...... 44 Figure 8 : Présence des données relatives à l’examen clinique des patients ........... 45 Figure 9 : Répartition de la position d'adressage des patients par les médecins traitants aux urgences .............................................................................................. 46 Figure 10 : Présence des résultats des examens complémentaires réalisés en ville par le médecin traitant .............................................................................................. 46 Figure 11 : Apport attendu du médecin référent lors de l'adressage aux urgences .. 49 Figure 12 : Présence d'un diagnostic posé par le médecin traitant .......................... 50 Figure 13 : Répartition des diagnostics lors de l'adressage des patients aux urgences ................................................................................................................................. 53 Figure 14 : Présence du contexte psycho-social dans les lettres d'adressage aux urgences ................................................................................................................... 54 Figure 15 : Classification de la lisibilité des lettres d'adressage ............................... 55 Figure 16 : Délai entre la rédaction de la lettre d'adressage et la consultation aux urgences par le patient ............................................................................................. 56 Figure 17 : Répartition des lettres d'adressage en fonction du médecin adressant .. 58 9 Figure 18 : Répartition par arrondissement de Paris des cabinets médicaux adressant aux urgences de Lariboisière. .................................................................. 60 Figure 19 : Concordance des diagnostics entre médecin référent et les urgences. . 61 Figure 20 : Devenir des patients après leur passage aux urgences ......................... 61 Figure 21 : Répartition des patients hospitalisés dans les différents services de l'hôpital ..................................................................................................................... 63 Figure 22 : Temps d'attente de prise en charge des patients adressés par le médecin référent aux urgences (temps entre l'enregistrement aux urgences et le premier contact avec le médecin urgentiste) ......................................................................... 64 Figure 23 : Orientation des patients lors de leur adressage aux urgences ............... 64 10 1. INTRODUCTION La lettre d’adressage est un lien indispensable entre le médecin référent et l’urgentiste. Elle permet une transmission de l’information entre ces deux médecins afin d’avoir une meilleur prise en charge du patient. L’existence de ce courrier n’est pas récente. Depuis des années, cette lettre d’adressage permet d’assurer une communication entre les différents médecins. Le médecin référent en ville détient les données médicales qu’il a collectées au cours des années de suivi. Cette source est fondamentale. Au cours de leur activité, tous les médecins de ville sont amenés à rédiger des lettres d’adressage aux urgences pour un de leur patient envoyé aux urgences. Chaque année, l’activité des urgences est en forte augmentation. Les services des urgences font face à une demande accrue de soins et de consultations. Il est donc nécessaire de trouver les moyens permettant un gain de temps dans la prise en charge des patients et de réguler le flux des urgences. La réalisation et la mise en place d’une lettre type d’adressage permettrait d’améliorer et d’optimiser la transmission d’information du patient aux urgences. L’objet de cette étude est d’effectuer une analyse descriptive des lettres d’adressage aux urgences de Lariboisière avec pour finalité la réalisation d’un courrier type. 11 2. INTERET DE L’ETUDE DES LETTRES D’ADRESSAGE 2.1 CODE DE DEONTOLOGIE Les articles 59 et 60 du Code de déontologie médicale imposent expressément une transmission écrite de l’information. La lettre concrétise le partage du secret médical régit par des lois. L’article R.4127-60 du Code de la santé publique (1) dispose que le médecin doit proposer la consultation d’un confrère dès que les circonstances l’exigent ou accepter celle qui est demandée par le malade ou son entourage. Seules des informations médicales peuvent être échangées. Le malade garde la liberté de transmettre cette lettre à son destinataire sans qu'il y ait délit de suppression de correspondance, comme l'a précisé la Cour de Cassation en 1963 (2). L’alinéa 3 de l’article L.1110-4 du Code de la santé publique (3) permet des échanges d’informations entre professionnels de santé participant aux soins, sauf opposition de la personne dûment avertie. Il ajoute que dans l’établissement de santé « les informations le concernant sont confiées à l’ensemble de l’équipe de soins». Cette équipe de soins doit être appréciée au sens strict du terme ce qui exclut le personnel administratif. Cette lettre deviendra une pièce du dossier. 2.2 DEMOGRAPHIE Les structures des urgences hospitalières ont accueilli 18,5 millions de passages en 2011 selon l’enquête réalisée par le DREES en juin 2013 (4). Sur la période 2001- 2011, on constate que le nombre de passages annuels aux urgences est passé de 13,6 millions à 18,5 millions. 12 Tableau 1 : Données relatives à l'activité des urgences issues des fichiers PMSI transmis par les établissements Les services des urgences sont confrontés à une demande accrue de soins et de consultations. L’activité des urgences augmente de 5% en Europe en moyenne par année (5). Le taux d’hospitalisation stagne malgré l’augmentation du nombre de passages. D’après la thèse du Docteur Yveline Sevrin soutenue en 2010 en Haute Normandie(6), 90% des médecins généralistes ont déjà envoyé un patient aux urgences. Par conséquent, ce service reçoit un flux important de patients adressés par leur médecin référent. Compte tenu de l’importance de la transmission d’informations concernant les patients, il paraît pertinent d’étudier les lettres d’adressage des médecins traitants, afin d’améliorer la prise en charge et le circuit patient au sein des services d’urgences. 2.3 STAGNATION DE LA QUALITE DES LETTRES DE MEDECIN TRAITANT Le concept de lettres d’adressage est né en Grande Bretagne il y a plus de 100 ans. Lors de la mise en place de la gratuité des soins à l’hôpital, l’affluence obligea la création de lettre d’adressage par le médecin généraliste pour réguler le flux des urgences. La communication de données du dossier médical est devenue un élément incontournable de confiance dans la relation médecin-patient. La collaboration des multiples partenaires médicaux est souvent nécessaire pour une prise en charge exhaustive notamment en raison de diagnostics ou thérapeutiques. 13 la multiplication d’actes La thèse du Docteur Thomas Cartier (7) a étudié la qualité des lettres des médecins traitants de 1969 à 2009, soit 40 ans d’évolution de la communication médicale. Il a ainsi analysé depuis 1969, la présence d’une hypothèse diagnostique et la mention d’examens complémentaires réalisés. De 1969 à 1995 ; 65,69% des lettres présentaient une hypothèse diagnostique et 23,80% suggéraient la réalisation d’examens complémentaires. De 2006 à 2009 ; on relevait 66,52% d’hypothèse diagnostique et 22,72% d’examens complémentaires. Ces résultats témoignent du manque d’évolution concernant la qualité des lettres d’adressage. Il semble important d’identifier des moyens pour améliorer la transmission de l’information. 14 3. RATIONNEL DE L’ETUDE 3.1 BIBLIOGRAPHIE DES LETTRES D’ADRESSAGE Les circonstances d’adressage aux urgences L’analyse des lettres d’adressage aux urgences par les médecins référents, nécessite la compréhension des circonstances conduisant un médecin traitant à se référer aux urgences. Dans la littérature des thèses, nombreuses sont celles s’intéressant à la problématique des motifs et du moment d’adressage aux urgences par un médecin généraliste. La thèse du Docteur Yveline Sevrin précitée (6) étudie les circonstances dans lesquelles les médecins généralistes de Haute Normandie adressent leurs patients aux urgences. Les patients sont adressés en semaine dans 80% des cas et le plus souvent le matin entre 8h et 13h. Les travaux du Docteur Jacquet (11) révèlent également que 91% des patients sont adressés entre 8h et 20h. Les patients ne disposeront de lettres d’adressage que durant les heures ouvrables des cabinets de ville. Les motifs d’adressage sont variés, les principales causes d’orientation vers les urgences sont des problématiques cardiologiques, puis la chirurgie viscérale, la neurologie et enfin la chirurgie orthopédique (6). Dans leur thèse soutenue en 2006, les Docteurs Deborah Dadat et Cécile Trolong Bailly (12) estiment que 13% des patients sont adressés pour une urgence cardiologique, 11,5% pour une urgence pulmonaire, 11% pour un problème psychiatrique, 10% pour un problème digestif et enfin 5,5% pour une pathologie urologique et neurologique. Dans 53,5% des cas, les médecins traitants ont recours aux urgences lorsqu’il suspecte un besoin d’hospitalisation. D’après le Docteur Yveline Sevrin (6), seule la moitié de ces hospitalisations constitue une urgence vitale ou fonctionnelle ou sont liées à la douleur. Dans sa thèse, le Docteur Hélène Bonnet démontrait que 36% des patients étaient adressés lorsque le cas était estimé trop grave pour une gestion ambulatoire. 15 Les urgences cardio-pulmonaires et digestives sont les motifs d’adressage les plus fréquents. Les médecins traitants ont également recours aux urgences pour des urgences vitales, pour une demande d’hospitalisation, la nécessité d’un avis spécialisé, des examens diagnostics spécifiques, une immobilisation, des sutures ou des problèmes sociaux. L’influence des lettres des médecins traitants aux urgences Une lettre bien renseignée permettra un gain de temps pour le médecin urgentiste qui reçoit le patient, tant sur le plan clinique, diagnostique que thérapeutique et par conséquent pourrait avoir un impact économique. Les Docteurs Deborah Dadat et Cécile Trolong Bailly (12) ont travaillé sur les conséquences de la lettre d’admission. Pour ce faire, elles ont dégagé plusieurs paramètres d’évaluation. Le critère de jugement principal était le délai de prise en charge du patient, c’est à dire le temps entre l’heure à laquelle le médecin examinait le patient et l’heure à laquelle le premier traitement était donné. Les critères secondaires comprenaient la concordance du diagnostic du médecin traitant avec celui des urgences et la concordance du diagnostic des urgences avec celui de l’hospitalisation. Influence sur le délai d’attente de prise en charge La gravité du patient était corrélée à la présence de cette lettre, plus le stade de CCMU (gravité du patient coté de 1 à 5) était élevé plus la probabilité d’avoir une lettre d’admission augmentait. Le délai d’attente moyen de la prise en charge était de 118 minutes (écart type : 222 minutes). Le délai de prise en charge était inférieur à une heure pour 51% des patients et à deux heures pour 62 % d’entre eux (12). L’existence d’une lettre d’admission n’influait pas sur le délai de prise en charge des patients à l’arrivée aux urgences. Ces résultats confirment que la priorité de passage aux urgences dépend de l’état clinique et non de la présence d’une lettre. Une étude australienne réalisée en 1992 (13), à l’hôpital de Mornington Péninsula confirme ces conclusions. Au contraire, les travaux réalisés à Edimbourg en juillet 1999 (16) estimaient que le délai de gestion dépendait de l’état clinique du 16 patient et du contenu de la lettre. Plus une lettre était informative, plus la prise en charge était facile à assurer par le médecin urgentiste. Influence sur le diagnostic 67 % des diagnostics étaient concordants entre les médecins référents et celui des urgences, et, 68% entre les urgences et celui de l’hospitalisation (12).Cet élément est fondamental, puisque dans 67 % des cas le juste diagnostic est fait avant l’arrivée aux urgences ; néanmoins la présence d’une lettre n’avait aucune influence sur la concordance des diagnostics entre les urgences et le service d’hospitalisation. Défauts des lettres d’adressage L’objet des lettres d’adressage est de transmettre l’information sur le patient. Le manque de précision est le principal grief. Les informations présentes Selon la thèse des Docteurs Deborah Dadat et Cécile Trolong Bailly (12), 75% des lettres contiennent des informations administratives : l’identité du médecin, l’état civil du patient, la date de rédaction de la lettre, l’histoire de la maladie et le diagnostic. Dans 62% des cas, les antécédents et l’examen clinique du patient sont également mentionnés. Dans sa thèse soutenue en 2005, le Docteur Florence Chaumel (17) a réalisé une étude prospective descriptive des informations contenues dans les courriers des médecins adressant des personnes de plus de 69 ans aux urgences. Les antécédents des patients sont indiqués dans 78% des lettres, et de façon exhaustive que dans la moitié des cas. L’examen clinique et l’histoire de la maladie sont souvent mentionnés (83%). A la différence de l’étude ci-dessus, elle constate dans 57% des lettres des précisions sur les traitements actuels. 17 Les informations manquantes D’après la thèse des Docteurs Deborah Dadat et Cécile Trolong Bailly (12), seulement 37% des lettres précisent les traitements et 22% indiquent les posologies. Les informations sociales du patient sont présentes dans seulement 15% des cas. Cette différence avec les résultats de l’étude du Docteur Florence Chaumel (17) sont certainement liées à une population plus âgée, ceci conduisant le médecin traitant à plus de précaution et à la mention du traitement complet. Cependant, les fonctions cognitives, l’autonomie, les fonctions sensorielles, l’état nutritionnel, l’état thymique et l’aspect social ne sont mentionnées que dans moins d’un tiers des lettres. Les données gériatriques et sociales manquent dans 60 à 95% des courriers en fonction des items gériatriques énumérés ci-dessus. Le caractère incomplet de ces lettres est confirmé par la nécessité d’avoir recours à un complément d’information. Ainsi, dans 25% des cas, il y a obligation de téléphoner au médecin traitant, dans 40% à la famille et dans 8% des cas aux aides à domicile et spécialistes (17). La lisibilité La lisibilité est un critère important pour permettre une bonne transmission de l’information. Une lettre informatisée doit être favorisée pour s’assurer de la qualité de sa transcription. Amélioration proposée Différentes pistes d’amélioration sur la communication sont proposées entre médecins afin d’assurer une meilleure transmission de l’information et une prise en charge aux urgences optimale. Appel téléphonique Une étude australienne réalisée en 1998 par les Docteurs Harris, Giles et Toole (18) démontrait que l’appel téléphonique du médecin traitant pour annoncer la venue de son patient accélérait la prise en charge. Dans ce travail, un appel téléphonique était recensé dans 16% des cas. La communication orale serait plus 18 pertinente que la communication écrite. Le service averti de la venue du patient pouvant alors s’organiser pour accueillir les malades les plus graves et optimiser leur prise en charge. Néanmoins, il reste actuellement peu utilisé. Diminution du flux des urgences Le Docteur Yveline Sevrin (6) constate que 4% des patients sont adressés par un médecin traitant aux urgences en raison de l’absence de place en hospitalisation directe. La collaboration entre les services de l’hôpital et la ville pourraient augmenter les hospitalisations directes sans passage par les urgences. Ceci diminuerait le flux aux urgences. Amélioration des lettres d’adressage La littérature (19, 20, 21, 22, 23) témoigne de l’importance d’améliorer les courriers des médecins référents. Il est envisageable d’établir un format type de lettre d’adressage que chaque médecin traitant utiliserait au moment d’adresser un patient aux urgences. L’intérêt de ce courrier type serait de limiter le nombre d’informations manquantes ou incomplètes. La standardisation de cette lettre permettrait également une meilleure prise en charge du patient et un gain de temps pour les deux, le médecin traitant et l’urgentiste. L’intérêt d’un dossier de soins informatisé ou papier (24) qui suivrait le patient comme un carnet de santé chez l’enfant faciliterait également l’échange d’informations. Les critères d’analyse d’une lettre d’adressage Dans la littérature, il n’existe aucune grille standardisée permettant d’évaluer les lettres d’adressage. L’exhaustivité des informations contenues dans les lettres d’adressage reste la méthodologie la plus utilisée dans les différentes études. Cependant, les critères d’analyse sont hétérogènes d’un travail à l’autre. Les tableaux ci-après classifient les données contenues dans une lettre d’adressage aux urgences d’un médecin traitant selon différentes études. 19 Etude des Docteurs Deborah Dadat et Cécile Trolong Bailly (12) Le tableau 2 met en avant les données recueillies nécessaires dans une lettre d’adressage par un médecin traitant Données administratives Données Données psycho-sociales médicales Qualification médecin Antécédents Autonomie Identité médecin Anamnèse Mode de vie Date de rédaction Clinique Etat psychologique Etat civil patient Traitements Aide au domicile Coordonnées de la famille Tableau 2 : Données nécessaires dans une lettre d’adressage par un médecin traitant selon Deborah Dadat et Cécile Trolong On constate la présence de treize critères d’analyse qui peuvent être regroupés en trois classes : Administrative – médicale et psycho – sociale. La qualification de l’adressant vise à déterminer si le médecin adressant est le médecin traitant, SOS médecin ou un médecin remplaçant. 20 Etude du Docteur Florence Chaumel (17) La thèse du Docteur Florence Chaumel soutenue en 2005 portait sur l’étude prospective descriptive des informations contenues dans les courriers des médecins adressant des personnes de plus de 69 ans aux urgences. Données Données médicales administratives Données Données de psycho- gériatrie sociales Age patient Antécédents Mode de vie Nom médecin Allergies cognitives Aide Date de naissance Fonctions Hospitalisations et au sensorielles domicile précédentes Etat nutritionnel et Sexe Entourage thymique Anamnèse Date de rédaction Clinique Identité médecin Traitements Autonomie +posologies Qualification médecin Changement récent de traitement Lisibilité Ordonnance Motif d’adressage Tableau 3 : Données nécessaires dans une lettre d'adressage par un médecin traitant selon Florence Chaumel La grille d’analyse des lettres d’adressage est plus détaillée que la précédente puisqu’elle contient 25 critères. L’identité du patient est ainsi plus précise (Nom-âge-date de naissance et sexe). Au niveau médical, une grande importance est donnée aux informations 21 portant sur les traitements des patients. A ce titre, le Docteur Florence Chaumel évalue la justesse de cette information et surtout sa précision avec la mention des posologies du traitement, le changement récent d’un ou plusieurs traitements et l’ordonnance actuelle du patient. Un item gériatrique est également ajouté à l’étude compte tenu de la population analysée, patients de plus de 69 ans. Etudes internationales Le Docteur Montalto (27) a étudié les attentes des médecins urgentistes lors de l’adressage de patients par leurs confrères généralistes. Un questionnaire a été transmis à 140 urgentistes, incluant des items sur l’importance des lettres d’adressage et leur contenu. 90% des urgentistes interrogés considèrent les lettres comme extrêmement ou significativement précieuses et 99% d’entre eux les lisent systématiquement. 22 Données psycho- Données administratives Données médicales Adresse du médecin Antécédents Nom du médecin Allergies Qualification du médecin Anamnèse Téléphone du médecin Clinique Type d’exercice du Examens complémentaires médecin réalisés Information assurance Diagnostic posé par le sociales Contexte social médecin Position dans l’adressage Apport attendu du spécialiste Tableau 4 : Données nécessaires dans une lettre d'adressage par un médecin traitant selon Montalto. Les Docteurs Newton, Eccles et Hutchinson (25) ont pour leur part interrogé 157 généralistes et à 200 spécialistes (à l’exception des anesthésistes et des dentistes) afin de déterminer leurs attentes s’agissant des lettres d’adressage. Les différents items devant faire partie des lettres d’adressage sont répertoriés dans le tableau numéro 4. De même, le Docteurs Jiwa (26) a utilisé un processus Delphi auprès de 125 généralistes et 9 chirurgiens digestifs en leur demandant de choisir parmi une liste d’items, ceux devant impérativement figurer dans toutes les lettres d’adressage, en 23 se basant sur les recommandations de bonne pratique. Puis, ils ont examiné 551 lettres d’adressage à l’aide de cinq évaluateurs indépendants afin de déterminer la valeur prédictive positive en fonction d’une pathologie organique et des items considérés comme indispensables. Ainsi, pour chaque item présent et positif, le risque de pathologie organique était augmenté significativement d’un facteur 1,04 (p < 0,001, 1,02-1,07). Leur étude démontre l’intérêt de l’exhaustivité des lettres d’adressage. 24 Tableau 5 : Concordance des critères d’analyse 25 Etude de Thomas Cartier L’étude de Thomas Cartier (7) avait pour objet principal d’évaluer la qualité des lettres d’adressage élaborées par des médecins généralistes à destinations de spécialistes. La qualité était mesurée en terme d’exhaustivité du contenu. Il a analysé la littérature au niveau international et établi des comparaisons de qualité des lettres entre pays. Cette étude lui a permis de recenser les éléments qui sont communément admis comme nécessaires à la bonne qualité d’une lettre d’adressage. Données administratives Données médicales Données psychosociales Antécédents Nom du médecin Contexte psychoAnamnèse social Position de l’adressage dans l’histoire du patient Clinique Résultats examens complémentaires Motifs d’adressage Traitements en cours Diagnostic posé Apport attendu du spécialiste Tableau 6 : Données nécessaires dans une lettre d'adressage par un médecin traitant selon Thomas Cartier 26 Dans son étude, il a recensé les onze critères les plus consensuels pour l’analyse des lettres d’adressage. L’item médical est très développé et on retrouve peu de critères pour analyser la qualité du contenu des informations administratives et psycho-social. Thomas Cartier estime en conclusion que la littérature internationale est riche sur le sujet mais qu’il n’existe aucune uniformité sur le choix des critères d’analyse. Il évoque la perspective d’une étude en France sur un recueil de lettres d’adressage avec analyse de leur contenu selon une grille standard issue de cette littérature internationale. 3.2 IMPORTANCE DES LETTRES D’ADRESSAGE AUX URGENCES Les informations médicales contenues dans les lettres d’adressage sont déterminantes pour les soins. Le médecin généraliste est le plus compétent pour communiquer aux services des urgences les informations médicales, psychologiques, familiales, sociales et économiques relatives à son patient L’importance de la communication Transmettre les informations Les informations médicales communiquées par le patient ne sont pas aussi précises que celles données par son médecin. Certains malades adressés aux urgences ne connaissent pas ou ne sont pas aptes à énumérer leurs différents antécédents médicaux ou traitements. La lettre d’adressage permet de s’assurer de leur communication effective et fidèle. Un des objectifs des lettres d’adressage est d’améliorer la prise en charge du patient. Il s’avère donc primordial que le médecin référent transmette les motifs de son adressage. L’échange d’informations entre médecin référent et urgentiste participe à ce « décloisonnement » (33) des professions de santé, permettant une meilleure prise en charge du patient et par conséquent détermine la qualité des soins. 27 Gagner du temps La lettre d’adressage est lue dès l’arrivée aux urgences lors du tri par l’IAO, elle permet d’orienter le patient plus rapidement et aide le personnel soignant à évaluer la gravité du patient. Elle facilite également la détermination des soins et oriente la suite de la prise en charge aux urgences (comme les examens complémentaires nécessaires ou l’hospitalisation à prévoir).Elle permet un gain de temps de l’urgentiste lors de sa prise en charge aux urgences (diminution du temps de l’interrogatoire, éviter la répétition des examens complémentaires déjà réalisés en ville). C’est d’ailleurs la conclusion de l’’étude de Deborah Cadat et Cécile Trolong (12) qui estime qu’une lettre bien renseignée constitue un gain de temps pour le médecin urgentiste. Les moyens de communication Il est essentiel d’analyser les moyens de communication entre médecins. Il existe plusieurs types de communications actuellement utilisés (34, 35). Le courrier Pour le moment, le mode communication le plus utilisé est l’écrit que l’on retrouve dans 95% des cas. Pour le Conseil National de l’Ordre des Médecins, « le courrier, que les médecins échangent à propos d'un patient, concrétise et consacre le secret médical partagé. Ce secret ne lui étant pas opposable, ce courrier doit lui être accessible et compréhensible. Il appartient donc au médecin d'écrire, avec délicatesse et précision, les éléments indispensables à son correspondant, tout en évitant de heurter la sensibilité et de détruire l'espérance du patient. D'autre part, le libre choix du malade étant un principe d'ordre public, celui-ci garde la liberté de ne pas transmettre cette lettre à son destinataire sans qu'il y ait délit de suppression de correspondance, comme l'a précisé la Cour de Cassation en 1963. Enfin, il faut garder à l'esprit, en écrivant cette lettre, que celle-ci deviendra une pièce du dossier » (1, 2, 3). Le téléphone Bien que son efficacité ait été démontrée, la communication orale est moins utilisée. En effet, de nombreuses études ont établi qu’un appel téléphonique du 28 médecin traitant pour annoncer la venue du malade aux urgences accélérait la prise en charge du patient. Le fax Il est facile et rapide d’utilisation. Il pose cependant un problème éthique de respect de la confidentialité des informations. L’informatique L'informatisation des cabinets médicaux permet d'envisager un recueil plus exhaustif des données et un accès facilité à ces informations. Le transfert à un collègue d’éléments d’un dossier s’en trouve simplifié. L’informatisation des données ouvre des perspectives nouvelles pour la recherche ou pour le fonctionnement des réseaux de soins. L’email est un outil qui offre aujourd’hui beaucoup d’attrait dans le traitement du courrier d’un cabinet de médecine générale. Ce mode de transmission soulève toutefois la question du respect du secret médical. Le Dossier Médical Personnel (DMP) La loi du 13 août 2004 portant réforme de l’Assurance maladie prévoit la création du dossier médical personnel. Il a pour objet de : Favoriser la coordination, la qualité et la continuité des soins, Améliorer la communication des informations de santé, sous le contrôle du patient concerné, notamment en ce qui concerne la confidentialité, Réduire les accidents iatrogènes et les examens redondants afin de diminuer les coûts inutiles. Le DMP a été créé auprès d'un hébergeur de données de santé à caractère personnel agréé. L’accès à un DMP est contrôlé par le patient. Il nécessite le consentement explicite du patient qui a la faculté d’ouvrir des droits d’accès totaux ou partiels aux professionnels de santé de son choix. L’utilisation simultanée de la carte vitale du patient et de la carte CPS permet aux professionnels de santé concernés d’accéder au DMP de son patient (24). 29 Le gatekeeping Le terme gatekeeping décrit le processus par lequel un patient est obligé de consulter un professionnel de premier secours (médecin généraliste le plus souvent) avant de pouvoir consulter un spécialiste médical ou paramédical. C’est un mécanisme de maitrise de coût puisque les spécialistes peuvent être incités par leur mode de rémunération à induire une demande de soin onéreuse parfois non nécessaire. Le gatekeeping a tendance à intensifier le contact entre le patient et son généraliste, ce qui peut conduire à une prise en charge plus globale et préventive qu’avec un spécialiste. Au Royaume-Uni, le généraliste a cette fonction depuis 1948. Au Pays-Bas depuis 1941, tandis qu’en Allemagne, en Autriche ou en France, cette pratique commence à être pratiquée mais difficilement. En France, il existe depuis 2005 avec la réforme du parcours de soins coordonnée, un médecin gatepeeker mais le système est peu contraignant. En effet, il existe seulement une pénalité financière si le parcours de soin n’est pas correctement suivi. (38, 39, 40) 3.3 PROBLEMATIQUE DES URGENCES Les urgences en France Démographie En France La DRESS a inscrit à son programme d’études pour l’année 2013 la réalisation d’une enquête nationale sur les urgences hospitalières (4, 45). Le nombre de prises en charge aux urgences continue à croitre, passant de 14 millions de passages en 2002 à 18 millions en 2011 (source SAE, fiche du panorama des établissements de santé) (46). 30 Figure 1 : Nombre de passages annuels cumulés selon 4 catégories 2001-2011 Par ailleurs, le profil des pathologies prises en charge évolue puisqu’on constate une diminution de la part des pathologies traumatiques. Figure 2 : Evolution au cours de l'année 2011 du profil des pathologies prises en charge aux urgences de 27 établissements de la région Midi-Pyrénées Une enquête qualitative préalable à la définition d’une enquête nationale sur les urgences hospitalières est réalisée en mars 2013 (5). Ainsi, en 2009, en France métropolitaine 648 structures d’urgences (dont 19,3 % dans le secteur privé lucratif et 6,5 % dans le secteur privé non lucratif) assurent 16,9 millions de passages (dont 12,3 % dans le secteur privé lucratif et 5,2 % dans le secteur privé non lucratif). 31 L’augmentation a été de +1,3 % par rapport à 2008 (après une hausse de +1,9 % l’année précédente), l’augmentation annuelle moyenne étant de +4 % depuis 1996. Il convient également de relever que 32 % des unités d’urgences traitent moins de 15.000 passages par an et sept structures sur dix moins de 30.000. À l’autre extrémité, 19 % des structures enregistrent plus de 40.000 passages par an et traitent plus de 40 % de l’ensemble des passages. Tableau 7 : Données relatives à l’activité des urgences issues des fichiers PMSI transmis par les établissements On note une augmentation de la proportion des patients âgés de plus de 70 ans (bilans annuels de l’ORUMIP) (47). 32 Tableau 8 : Evolution du taux de recours par âge En Ile de France D’après les chiffres fournis par l’ARS, les services des urgences d’Ile-deFrance ont accueilli 3,6 millions de passages en 2011 (45). Un tel chiffre constitue une augmentation de +6,5% entre 2010 et 2011 pour les passages non suivi d’une hospitalisation et de +5,3% entre 2010 et 2011 pour les passages suivis d’une hospitalisation. Pour les adultes, l’orientation après un passage aux urgences est de 84% de retour à domicile et de 16 % d’hospitalisation. 33 Tableau 9 : Nombre de passages aux urgences suivis d’une hospitalisation Enquête sur les déterminants conduisant les patients stables à consulter aux urgences Une étude a été effectuée sur ce thème en 2003 par l’ORUMIP (47) pour la CNAMTS (travail non publié) intitulée « Étude des déterminants conduisant les patients qui ne relèvent pas de l’urgence médico-chirurgicale vitale à se présenter dans un service d’urgence public ou privé plutôt que de faire appel à la médecine de ville ». Cette étude a été menée auprès de 1.900 patients se présentant aux urgences à des stades CCMU 1 ou 2 et elle a été complétée par une analyse de l’organisation de la permanence des soins dans ces territoires ainsi qu’une enquête auprès de 100 médecins généralistes. 40 % des patients sont venus aux urgences après avoir préalablement pris un avis médical. Ce taux est plus important en secteur urbain qu’en secteur rural. Parmi ces patients, 30 % ont fait appel à la médecine de ville. Ce qui soulève par exemple le problème de l’équipement des cabinets, et 10 % au SAMU (plutôt pendant les heures de fermeture des cabinets). La présence d’une régulation libérale pourrait sans doute permettre une orientation différenciée des patients. Dans 60 % des cas, le recours aux urgences est direct alors même que 92 % des patients ont un médecin traitant. (47) Le flux des urgences hors de France L’augmentation de la fréquentation des services d’urgence est un phénomène commun à 9 des 10 pays étudiés, l’exception étant le Portugal (où une stabilité est observée). 34 Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : Essentiellement, l’augmentation du degré d’exigence de la population qui est habituée à disposer de tous les services très rapidement et revendique au même titre le droit aux services de santé ; l’anticipation par le patient du besoin de recours au plateau technique, au prix d’un certain temps d’attente ; le vieillissement de la population lié à l’amélioration des conditions de vie et des connaissances médicales ; les conditions de pratique difficile des généralistes de ville dont les cabinets sont aussi toujours plein et qui ont des horaires de travail souvent très contraignants. Les urgences de Lariboisière Les urgences de Lariboisière accueillent environ 72.000 passages par an soit environ 350 passages par jour aux urgences. Ce flux important de patients impose une collaboration étroite avec les médecins référents afin d’améliorer la prise en charge des patients. 35 4. OBJECTIF Le courrier d’admission aux urgences constitue le lien entre le praticien hospitalier et le médecin référent. Afin d’établir un courrier type qui garantirait une meilleure transmission des informations par le médecin référent au praticien hospitalier, il est préalablement nécessaire d’étudier les lettres d’adressage. L’utilisation d’une lettre d’adressage standardisée assurerait un gain de temps pour le service des urgences et pour le médecin référent lors de sa consultation. 4.1 OBJECTIF PRINCIPAL Un courrier type améliorait la prise en charge des patients aux urgences. Dans un premier temps, l’objectif de notre étude était de décrire les courriers d’adressage aux urgences. Déterminer les données cliniques, paracliniques et administratives retrouvés dans le courrier d’adressage d’un patient aux urgences Déterminer à l’aide d’un questionnaire les éléments à fournir dans un courrier pour les médecins généralistes 36 4.2 OBJECTIFS SECONDAIRES Les objectifs secondaires seront de : Déterminer le pourcentage de patients adressés aux urgences par leur médecin référent mais également par SOS médecin et d’autres organisations de médecins généralistes. Rechercher une concordance dans les diagnostiques évoqués entre le médecin référent et l’urgentiste. Analyser le devenir des patients à la sortie des urgences : hospitalisation – retour au domicile – décès. Déterminer l’influence des lettres des médecins traitants sur le temps d’attente pour une prise en charge aux urgences. Evaluer la gravité des patients adressés et la nécessité d’une prise en charge rapide. Etablir une fiche de liaison entre le médecin référent et l’urgentiste pour faciliter la prise en charge lors de l’adressage des patients aux urgences. 37 5. MATERIEL ET METHODES 5.1 MATERIEL Aux urgences de Lariboisière, toutes les lettres d’adressage des médecins ont été incluses dans l’étude. Les coordonnées des médecins traitants ont été référencées afin de pouvoir les recontacter. 5.2 METHODES Lieu et durée de l’étude Réalisation d’une étude prospective et observationnelle descriptive sur une période de 15 jours entre le 6 octobre et le 19 octobre 2014 aux urgences de Lariboisière. Cet hôpital est situé entre deux gares majeures, la Gare de l’Est et la Gare du Nord, dans le dixième arrondissement de Paris. Les urgences sont divisées en quatre secteurs : - Le secteur médecine : prise en charge des patients consultant pour un motif dit « médical ». - Le secteur traumatologie : toute consultation d’ordre traumatologique. - Le secteur SAUV qui est la salle d’accueil des urgences vitales. - Le secteur UHCD est l’unité d’hospitalisation de courte durée des urgences, un service d’aval des urgences pour des hospitalisations. 38 Population Critères d’inclusions Tous les patients adressés aux urgences de Lariboisière avec une lettre d’adressage pendant cette période ont été inclus. Critères d’exclusions Les patients adressés aux urgences sans lettre de médecin, ainsi que les patients réorientés vers les urgences céphalées et vers les urgences ORL n’ont pas été inclus. Critère de jugement principal Le critère de jugement principal pour déterminer la qualité des lettres d’adressage était le relevé du nombre d’items respectés dans les lettres avec comme références les onze données énumérés dans la thèse du Docteur Thomas Cartier : nom du médecin, position d’adressage, antécédents, anamnèse, clinique, résultats des examens complémentaires, motif d’adressage, traitement en cours, apport attendu, contexte psycho-social et diagnostic posé par le médecin adressant. Critères de jugement secondaire Les critères de jugement secondaire étaient : La présence ou non des motifs d’adressage, des antécédents personnels et familiaux, du contexte psycho-social, des allergies, d’examen clinique, des résultats des examens complémentaires, d’histoire de la maladie, des traitements avec leur posologie, du diagnostic présumé du médecin généraliste ainsi que la position de l’adressage dans l’histoire du patient. Le pourcentage et la répartition de patients adressés aux urgences par leur médecin référent, par SOS médecin et autres organisations de médecins généralistes 39 La concordance dans les diagnostiques évoqués entre le médecin référent et l’urgentiste Le devenir des patients à la sortie des urgences : hospitalisation – retour au domicile – décès L’influence des lettres des médecins traitant sur le temps d’attente aux urgences La gravité des patients adressés Résultats statistiques L'analyse statistique a été réalisée en utilisant le logiciel SAS 9.3 (SAS Inst. Inc., Cary, NC) et le logiciel Excel. Les valeurs moyennes ont été calculées pour chaque variable quantitative et les différences entre les groupes ont été comparées par une analyse du chi 2 et un test de student. Une valeur p ≤0.05 a été considérée comme statistiquement significative. Les variables qualitatives sont exprimées par des pourcentages. 40 6. RESULTATS 6.1 OBJECTIF PRINCIPAL La qualité des lettres d’adressage est représentée par les onze items figurant dans la thèse du Docteur Thomas Cartier. L’étude a inclus 100 lettres d’adressage par le médecin référent aux urgences. Parmi ces 100 lettres, seules 4 comprenaient chacun des 11 items de Thomas Cartier. Valeur Variables (%) Onze critères 4% Nom du médecin référent 98% Motif d'adressage 98% Anamnèse 93% Position d'adressage en 1er 78% Apport attendu 78% Examen clinique 76% Antécédents 64% Traitement en cours 50% Diagnostic posé 45% Résultat des E. complémentaires 26% Contexte psycho-social 8% Tableau 10 : Onze critères présents dans les lettres d’adressage Voici le détail de chacun des items. 41 Identité du médecin traitant 98% des lettres d’adressage contenaient le nom du médecin adressant. Seulement 2% d’entre elles n’indiquent pas l’identité de son auteur. 93% des lettres renseignent l’adresse du médecin traitant et 78% le numéro de téléphone du cabinet. 98% 93% 78% Présent Absent Nom MT Adresse MT Téléphone MT Figure 3 : L’identité du médecin traitant (MT) renseignée dans les lettres d’adressage. Antécédents Les antécédents des patients sont précisés dans 64% des lettres d’adressage. 64% 36% Présent Absent ATCD (médicaux, chirurgicaux, familiaux) Figure 4 : Présence des données sur les antécédents des patients dans les lettres d'adressage 42 Dans 71% des cas, les médecins n’indiquent pas les antécédents chirurgicaux et dans 91% des cas les antécédents familiaux. De même, 91% des lettres d’adressage n’évoquent pas le statut de consommation alcoolo tabagique des patients et seulement 10% des lettres informent les urgentistes sur les allergies des patients. 64% 29% 9% 9% 10% Présent Absent Figure 5 : Informations recensées sur les antécédents des patients dans les lettres d'adressage 43 Les traitements en cours Le traitement des patients est indiqué dans 50% des courriers et la posologie est précisée dans 64% des cas. Le traitement complet avec les posologies est renseigné dans 32% des lettres d’adressage. 64% 50% 32% Présent Absent Traitements en cours Posologies Traitement complet Figure 6 : Présence des traitements en cours dans les lettres d'adressage L’anamnèse L’histoire de la maladie est relatée dans 93% des lettres d’adressage. 93% Présent Absent Figure 7 : Présence des données sur l'anamnèse dans les lettres d'adressage 44 La clinique Les signes vitaux (pouls, pression artérielle, température, saturation en oxygène, fréquence respiratoire) sont notés dans 48% des courriers. Les signes cliniques sont détaillés dans 76% des cas. 76% 48% Présent Absent Examen clinique Constante Figure 8 : Présence des données relatives à l’examen clinique des patients Position d’adressage La position d’adressage détermine le niveau de la prise en charge du patient lors de son arrivée aux urgences. La première position signifie que le médecin n’a pas effectué d’examens complémentaires en ville ou demandé l’avis d’un spécialiste. 78 % des patients ont été adressé en première intention aux urgences. La deuxième position d’adressage rassemble tous les patients qui ont déjà eu en ville un examen complémentaire ou un avis spécialisé, soit 15% des patients de l’étude. La troisième position d’adressage regroupe les patients envoyés vers les urgences après plusieurs examens réalisés en ville. Les médecins se tournent alors vers les urgences en dernier recours (7% des patients). 45 Position 1 Position 2 Position 3 Position d'adressage aux urgences Figure 9 : Répartition de la position d'adressage des patients par les médecins traitants aux urgences Les résultats des examens complémentaires 26% des lettres d’adressage énumèrent les résultats des différents examens complémentaires réalisés en ville avant le passage aux urgences. La totalité des médecins indiquent les résultats des examens complémentaires qu’ils ont prescrits. 74% Présent 26% Absent Examens complementaires Figure 10 : Présence des résultats des examens complémentaires réalisés en ville par le médecin traitant 46 Le motif d’adressage Le motif d’adressage est stipulé dans 98% des courriers. 19% des motifs d’adressage sont en rapport avec des atteintes neurologiques. Parmi ces 19%, 14% sont liés à un déficit sensitivo-moteur, 2% pour une confusion, 1% pour des crises convulsives, 1% pour des acouphènes et 1% pour un syndrome méningé. 19% des motifs d’adressage sont d’origine cardiologique, dont 13% des douleurs thoraciques et 6% des malaises. 17% des médecins ont adressé leur patient pour des douleurs abdominales et testiculaires. La rhumatologie représente 13% des motifs d’adressage aux urgences, y compris les douleurs lombaires aigues et chroniques, les gonalgies et les épanchements articulaires d’origine indéterminés. 10% des motifs concernent les personnes âgées qui présentent une altération de l’état général, secondaire à des chutes au domicile ou liée à un maintien au domicile difficile. Les problèmes infectieux représentent 6% de l’adressage aux urgences et regroupent la fièvre mal toléré (1%) sans origine retrouvée, les érysipèles (1%) et l’’infection urinaire (4%). 5% des motifs d’adressage sont de l’ordre de la traumatologie avec des fractures (4%) et des plaies (1%). 4% sont adressés aux urgences pour une détresse respiratoire et 3% d’adressage sont d’origine psychiatrique (dépression, trouble du comportement). Pour finir, 2% sont des déséquilibres de diabète et des découvertes de diabète décompensé et 1% des intoxications médicamenteuse. Dans 1% le motif d’adressage n’était pas mentionné. 47 Variables Valeurs (nombre) Valeurs (%) IC 95% n=98 Neurologique 19 19% [11-27 %] Déficit sensitivo-moteur 14 14% [7-21 %] Confusion 2 2% [0-5 %] Crises convulsives 1 1% [0-3 %] Acouphène 1 1% [0-3 %] Syndrome méningé 1 1% [0-3 %] 19 19% [11-27%] Douleur thoracique 13 13% [6-20 %] Malaise 6 6% [1-11 %] Cardiologie Chirurgie viscérale et [10-24 %] gastrologie 16 17% Rhumatologie 12 13% [6-20 %] AEG 10 10% [4-16 %] Infection 6 6% [1-11 %] Fièvre mal tolérée 1 1% [0-3 %] Erysipèle 1 1% [0-3 %] Infection urinaire 4 4% [0-8 %] 5 5% [1-9 %] Fracture 4 4% [0-8 %] Plaies 1 1% [0-3 %] Pneumologie 4 4% [0-8 %] Psychiatrique 3 3% [0-6 %] Endocrinologie 2 2% [0-5 %] Intoxication médicamenteuse 1 1% [0-3 %] Inconnu 1 1% [0-3 %] Traumatologie Tableau 11 : Répartition des motifs d'adressage aux urgences par les médecins traitant 48 L’apport attendu du médecin référent 78% des médecins traitants expriment clairement l’apport attendu de l’adressage aux urgences et dans 22%, celui-ci est implicite. Les apports attendus sont la demande d’un avis spécialisé ou de l’avis de l’urgentiste (37%), une prise en charge en urgence (34%) avec la réalisation d’examens complémentaires comme une biologie ou de la bactériologie, une imagerie (12%), une hospitalisation (11%) et prise en charge de la douleur du patient (6%). 37% Avis spécialiste ou avis médicale 34% Prise en charge en urgence Imagerie 12% 11% 6% Hospitalisation Douleur Apport attendu exposé clairement Figure 11 : Apport attendu du médecin référent lors de l'adressage aux urgences 49 Le diagnostic posé par le médecin traitant Le diagnostic est évoqué par le médecin traitant dans 45% des lettres d’adressage. Les différents diagnostics évoqués par le médecin traitant sont illustrés dans la figure 14. 55% 45% Présent Absent Diagnostic posé Figure 12 : Présence d'un diagnostic posé par le médecin traitant 24,4% des diagnostics sont en rapport avec la chirurgie viscérale – gastroentérologie et néphrologie, dont la suspicion d’appendicite (8,9%), l’occlusion intestinale (4,4%), les coliques néphrétiques (4,4%), la pyélonéphrite aigue (2,2%), la pancréatite (2,2%) et la cholécystite (2,2%). 24,4% des diagnostics sont d’origine cardiologique ou pulmonaire, incluant le syndrome coronarien aigue (6,6%), la pneumopathie (4,4%), le surdosage en AVK (4,4%) et l’œdème aigu pulmonaire, l’asthme, l’embolie pulmonaire, l’érysipèle (2,2% chacun). 20% des patients sont adressés pour un motif neurologique regroupant les accidents vasculaires cérébraux (11,1%), l’hématome sous dural (4,4%), la suspicion de Guillain Barré (2,2%) et les crises convulsives (2,2%). 13,3% sont adressés pour un diagnostic de traumatologie – chirurgie orthopédique pour des fractures (11,1%) et pour des plaies (2,2%). 11,1% sont d’origine rhumatologique incluant les sciatiques (8,9%) et les escarres (2,2%). 50 Enfin, 4,4% des diagnostics sont liés au diabète (décompensation de diabète sur un diabète déjà connu ou sur une découverte de la maladie) et 2,2% des intoxications médicamenteuses. 51 Variables Valeur (nombre) Valeur (%) IC 95% n=45 Chirurgie viscérale-gastro- entérologie - néphrologie 11 24,40% [12-37 %] Appendicite 4 8,90% [1-17 %] Occlusion intestinale 2 4,40% [0-10 %] Colique néphrétique 2 4,40% [0-10 %] PNA 1 2,20% [0-6 %] Pancréatite 1 2,20% [0-6 %] Cholécystite 1 2,20% [0-6 %] 10 22,20% [10-34%] SCA 3 6,60% [0-14 %] AVK 2 4,40% [0-10 %] Pneumopathie 2 4,40% [0-10 %] OAP 1 2,20% [0-6 %] Embolie pulmonaire 1 2,20% [0-6 %] Asthme 1 2,20% [0-6 %] 9 20% [8-32 %] AVC 5 11,10% [2-20 %] Hématome sous dural 2 4,40% [0-10 %] Guillain Barré 1 2,20% [0-6 %] Crises convulsives 1 2,20% [0-6 %] orthopédique 6 13,30% [3-23 %] Fracture 5 11,10% [2-20 %] Plaie 1 2,20% [0-6 %] Rhumatologie 5 11,10% [2-20 %] Sciatique 4 8,90% [1-17 %] Escarre 1 2,20% [0-6 %] 2 4,40% [0-10 %] Déséquilibre diabète 1 2,20% [0-6 %] Découverte de diabète 1 2,20% [0-6 %] Erysipèle 1 2,20% [0-6 %] Intoxication médicamenteuse 1 2,20% [0-6 %] Cardio-pulmonaire Neurologique Traumatologie - chirurgie Endocrinologie Tableau 12 : Répartitions des diagnostics posés en fonction de la spécialité médico-chirurgicale 52 Répartition des diagnostics Intoxication Diabète Sciatique Fracture Convulsion Guillain barré HSD AVC EP Asthme OAP Surdosage en AVK Pneumopathie SCA Cholécystite Pancréatite Pyélonéphrite Colique néphrétique Occlusion intestinale Appendicite Répartition des diagnostiques 0.00% 5.00% 10.00% 15.00% Figure 13 : Répartition des diagnostics lors de l'adressage des patients aux urgences Le contexte psycho-social 8% des courriers précisent le contexte psycho-social des patients adressés aux urgences. Des indications concernant le mode de vie des patients (lieu de vie : domicile, foyer-logement, maison de retraite, l’entourage) sont présentes dans 8% des lettres. L’autonomie des patients et les aides mis en place au domicile sont évoqués dans 7% des lettres. 53 92% 92% 93% Présent Absent 8% 8% Contexte psycho social 7% Mode de vie Autonomie Figure 14 : Présence du contexte psycho-social dans les lettres d'adressage aux urgences L’identité du patient : âge, nom, date de naissance L’identité du patient est une donnée importante présente dans 99% des cas. L’âge ou la date de naissance sont indiqués dans 78% des courriers, 19% des lettres précisent la date de naissance et 59% l’âge. On note que dans aucun des courriers la date de naissance et l’âge sont stipulés en même temps. Variables Valeur (nombre) Valeur (%) IC 95% n=100 Nom du patient 99 99% [97-100%] Age 59 59% [49-69%] Date de naissance 19 19% [11-27%] 78 78% 0 0% Age ou date de naissance Age et naissance date de [70-86%] [0-0%] Tableau 13 : Informations présentes sur l'identité du patient dans les lettres d'adressage 54 Lisibilité et format des lettres La lettre est lisible sans difficulté dans 48% des cas, dans 35%, quelques mots sont difficilement déchiffrables (lisibilité moyenne) et 17% des courriers sont compliqués à lire, c’est-à-dire que des phrases complètes ne sont pas compréhensibles. 75% des lettres d’adressage sont manuscrites 25% seulement sont informatisées.. Sur l’ensemble des lettres manuscrites, 30,6% sont jugées faciles à comprendre, 46,6% sont d’une difficulté intermédiaire et 22,6% sont compliquées à déchiffrer. 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Facile Difficulté moyenne Difficile Totalité des Lettres Lettres lettres informatisés manuscrites Figure 15 : Classification de la lisibilité des lettres d'adressage Datation des lettres 95% des lettres d’adressage précisent la date de rédaction. Le délai entre le jour de la rédaction de la lettre par le médecin et la présentation aux urgences du patient varie. 78 patients se sont présentés aux urgences le jour même de la rédaction du courrier, soit 82,1% des patients de l’étude. 8,4% des patients sont arrivées aux urgences le jour suivant leur consultation avec le médecin de ville, 3,15% se sont dirigés vers les urgences 2 jours après, 3,15% dans les 3 à 7 jours et dans 3,15% plus de 7 jours après. 55 82.10% Même jour 1 jour 2 jours 3 à 6 jours 8.40% 3.15% > ou = à 7 jours Delai de consultation aux urgences Figure 16 : Délai entre la rédaction de la lettre d'adressage et la consultation aux urgences par le patient 56 6.2 OBJECTIF SECONDAIRE Caractéristiques de la population 60% des patients adressés aux urgences sont de sexe masculin, 10 données sont manquantes sur l’âge des patients (10%). La répartition par tranches d’âges est décrite dans le tableau ci-dessous : Variables Valeurs (nombre) Valeurs (%) IC 95% n = 100 Femme 60 60% [50-70] Homme 40 40% [30-50] < 30 ans 15 16,70% [9-24] 31-69 ans 44 48,90% [39-59] 69-79 ans 11 12,20% [5-19] > 69 ans 31 34,40% [14-31] > 79 ans 20 22,20% [25-44] Age n = 90 Tableau 14 : Description de la population de l'étude : Age et Sexe La qualification du médecin adressant aux urgences 77% des médecins adressant sont les médecins référents, 21% sont envoyés par SOS médecin et UMP (Urgence Médicale de Paris) et 2% par des médecins remplaçants ou spécialistes. 57 77% Médecin référent 21% SOS médecin Autres 2% Lettres adressés par des médecins de qualification diverse Figure 17 : Répartition des lettres d'adressage en fonction du médecin adressant Localisation des cabinets de médecins traitants adressant aux urgences de Lariboisière Un des objectifs secondaires était l’étude de la localisation des cabinets de ville, 88,7% adressés aux urgences ont consulté leur médecin référent ou un remplaçant dans Paris. La répartition par arrondissement est détaillée dans le tableau ci-dessous. 58 Variables Valeurs (nombre) Valeurs (%) IC 95% 70 88,70% [82-96 %] 75019 28 35,40% [25-46 %] 75018 18 22,80% [14-32 %] 75010 6 7,60% [2-13 %] 75011 5 6,30% [1-12 %] 75009 4 5,10% [0-10 %] 75013 4 5,10% [0-10 %] 75020 3 3,80% [0-8 %] 75008 1 1,30% [0-4 %] 75002 1 1,30% [0-4 %] 9 11,30% 93 6 7,60% [2-13 %] 95 1 1,30% [0-4 %] 78 1 1,30% [0-4 %] 89 1 1,30% [0-4 %] n = 79 Paris Ile France hors Paris [4-18 %] Tableau 15 : Répartition des différentes localisations des cabinets de médecins traitants adressant leurs patients aux urgences de Lariboisière 59 Figure 18 : Répartition par arrondissement de Paris des cabinets médicaux adressant aux urgences de Lariboisière. Hôpital de Lariboisière Localisation des cabinets médicaux Concordance entre les diagnostiques évoqués entre médecins référents et urgentistes Dans le graphique ci-dessous est représentée la concordance entre le diagnostic évoqué par le médecin traitant et celui posé par l’urgentiste. 4 patients n’ont pas de diagnostics évoqués aux urgences pour raison de fugue ou sortie contre avis médical. 28 diagnostics sur les 46 sont concordants entre le médecin traitant et celui des urgences (60,9%). 60 60.90% 39.10% Diagnostics concordants Diagnostics discordants concordance des diagnostics Figure 19 : Concordance des diagnostics entre médecin référent et les urgences. Devenir des patients 3 patients de l’étude ont été considérés comme en fugue ou sortie contre avis médical et 11 patients ont des données manquantes sur le devenir après leur passage aux urgences. 37 patients ont été hospitalisés dans un service (43%) et 48 patients n’ont pas nécessité une hospitalisation (55,8%). On recense 1 décès soit 1,7% des patients adressés. 55.80% 43% Hospitalisation RAD Décès 1.70% Devenir des patients Figure 20 : Devenir des patients après leur passage aux urgences Le devenir des patients est détaillé dans le tableau ci-dessous. 61 Variables Tous patients Valeurs Valeurs (nombre) (%) IC 95% n=86 Hospitalisation UHCD 18 20,90% [12-29 %] Hospitalisation directe dans un service 20 23,00% [14-32 %] 37 43,00% 38 44,00% Hospitalisé dans un service 17 94,40% [84-100%] RAD 1 5,60% [0-16 %] Venant des urgences 20 54,10% [38-70 %] Venant d’UHCD 17 45,90% [30-62 %] Hospitalisé dans un service via urgence ou UHCD Hospitalisé dans un service ou en UHCD Patients hospitalisés à UHCD Patients hospitalisés service dans [33-53 %] [34-54 %] n=18 un n=37 Tableau 16 : Le parcours des patients hospitalisés après leur passage aux urgences 24,3% des patients hospitalisés sont orientés vers le service de médecine interne – endocrinologie, 16,2% vers la gériatrie, de même pour le service de chirurgie digestive, 13,5% en neurologie, 10,8% dans le service de cardiologie, 8,1% dans celui orthopédie, 5,4% en réanimation et la même proportion en psychiatrie. 62 30.00% Médecine 25.00% UMGA 20.00% Chirurgie Digestive Neurologie 15.00% Cardiologie 10.00% Orthopédie Réanimation 5.00% Psychiatrie 0.00% Services d'hopitalisation des patients Figure 21 : Répartition des patients hospitalisés dans les différents services de l'hôpital Influence des lettres des médecins traitants dans le temps d’attente pour une prise en charge aux urgences La répartition du temps d’attente est représentée sur la figure 23. 31,3% des patients sont vus en moins de 1 heure, 65 % en moins de 2 heures et 84,8% en moins de 3 heures. 63 25.00% < 30 min 20.00% 30 min-1h 1h-1h30 15.00% 1h30-2h 2h-2h30 10.00% 2h30-3h 3h-3h30 5.00% 3h30-4h >4h 0.00% Temps d'attente Figure 22 : Temps d'attente de prise en charge des patients adressés par le médecin référent aux urgences (temps entre l'enregistrement aux urgences et le premier contact avec le médecin urgentiste) Gravité des patients adressés et nécessité de prise en charge rapide 77% des patients adressés aux urgences sont orientés vers l’unité de médecine, 16% sont orientés au SAUV et enfin 7% sont pris en charge en traumatologie. 77% SAS Médecine 16% 7% Traumatologie Orientation des patients par ordre de gravité Figure 23 : Orientation des patients lors de leur adressage aux urgences 64 6.3 ENQUETE REALISEE AU SEIN DES URGENTISTES Une enquête a été réalisé au sein du SAU de Lariboisière afin d’étudier les attentes des médecins urgentistes quant aux lettres des médecins traitants et le bénéfice attendu d’une lettre type. Un questionnaire anonyme a été distribué aux médecins en leur demandant de citer les dix critères essentiels qu’ils attendaient dans une lettre de médecin traitant. Cette étude, nous a permis de comparer les éléments présents dans les lettres des médecins traitants et les critères espérés par les urgentistes. Les dix critères essentiels Les dix critères les plus importants pour les urgentistes de Lariboisière sont : les antécédents (100%), les traitements avec leurs posologies (91%), l’examen clinique avec les constantes (82%), les coordonnées de la personne de confiance à contacter (82%), le motif d’adressage (73%), les examens complémentaires ou les traitements réalisés par le médecin traitant au cabinet (73%), le mode de vie (64%), l’anamnèse (64%), l’hypothèse diagnostique (45%), et enfin les allergies (45%). 65 Variables Valeur (nombre) Valeur (%) n = 11 ATCD 11 100% Traitement + Posologie 10 91% Personne à contacter 9 82% Ex. Clinique 9 82% Ex. complémentaire 8 73% Motif d'adressage 8 73% MDV 7 64% Anamnèse 7 64% Hypothèse diagnostique 5 45% Allergie 5 45% Autonomie / Cognitif 3 27% Capacité de suivi 2 18% Lisibilité 2 18% Dernier Compte-rendu 2 18% Social 1 9% Avis spécialiste 1 9% Nom patient 1 9% Date de naissance 1 9% Lieu Cabinet 1 9% Tableau 17 : Répartitions des différents critères jugés indispensables par les urgentistes dans une lettre d’adressage du médecin référent. Le bénéfice attendu Les lettres des médecins traitants sont toujours lues par les urgentistes. Leur utilité est approuvée par 82 % des urgentistes. Les deux bénéfices principaux attendus par les urgentistes sont un gain de temps lors de l’adressage aux urgences (45%) et de retrouver les dix critères essentiels cités ci-dessus dans les lettres (64%). Les urgentistes portent un intérêt à la transmission de l’information entre le médecin référent et l’hôpital. Dans 36% des cas les urgentistes pensent que les lettres d’adressage permettent une amélioration de la prise en charge du patient au sein des urgences. Dans 18% des questionnaires, les urgentistes soulignent la difficulté 66 de récupérer toutes les informations importantes du dossier médicale chez certains patients (personnes âgés, trouble cognitif, trouble de la conscience, problème linguistique). Enfin 9% des urgentistes évoquent que la lettre d’adressage permet de respecter et considérer leur travail en les informant du dossier médical du patient et du motif de l’adressage. Certains stipulent (9%) que le courrier type doit rester ouvert pour permettre aux médecins référents de s’exprimer librement sur le dossier médical du patient et ne pas passer outre des informations spécifiques pour un patient donné. Variables Valeurs (nombre) Valeurs (%) n = 11 Lecture LM 11 100% Utilité LM 9 82% Transmission d'information 7 64% Gain de temps 5 45% Amélioration prise en charge 4 36% récupérables 2 18% LM ouverte 1 9% Considération des urgentistes 1 9% Informations difficilement Tableau 18 : Répartition des bénéfices attendus des urgentistes d’une lettre d’adressage par le médecin référent. 67 Variables Valeur (%) LM Valeur (%) Urgentiste n=100 n=11 ATCD 64% 100% Traitement + Posologie 32% 91% Personne à contacter 8% 82% Ex. Clinique 76% 82% Ex. complémentaire 26% 73% Motif d'adressage 98% 73% MDV 8% 64% Hypothèse diagnostique 45% 45% Anamnèse 93% 64% Autonomie / Cognitif 7% 27% Allergie 10% 45% Capacité de suivi 0% 25% Social 8% 9% Nom patient 99% 9% Date de naissance 78% 9% Lieu Cabinet 93% 9% Lisibilité 83% 18% Tableau 19 : Comparaison entre les critères retrouvés dans les lettres des médecins référents et les critères attendus par l'urgentiste 68 7. DISCUSSION L’objectif de ce travail était d’analyser la qualité des lettres d’adressage par les médecins référents aux urgences de Lariboisière afin d’élaborer une lettre type. Les onze critères résultant du travail de Thomas Cartier (7) ont servi de base à ce travail. Certaines informations étaient bien retrouvées dans la majorité des lettres d’adressage comme l’identité du médecin traitant, l’identité du patient, la datation des lettres, les antécédents, l’anamnèse, les signes cliniques, les examens complémentaires, le motif d’adressage et l’apport attendu du médecin traitant ; d’autres critères étaient souvent absents comme le traitement, le diagnostic suspecté et le contexte psycho-social.. D’où la nécessité et l’intérêt de concevoir un courrier type pour améliorer la transmission d’information entre la ville et l’hôpital. 7.1 CONFRONTATION AUX DONNEES DE LA LITTERATURE Population de l’étude La description de la population de l’étude a permis de confirmer les résultats d’une enquête française réalisée par la DRESS, en janvier 2013, s’intéressant aux motifs de recours aux urgences hospitalières. Dans notre étude, la population est majoritairement masculine. Ce résultat est similaire à celui de la DRESS qui a réalisé une enquête sur une journée donné (le 11 juin 2013) auprès des 736 points d’accueil d’urgences présents sur le territoire français incluant 52 000 patients. Elle a été conçue avec les professionnels des urgences et les données ont été collectées par le personnel des points d’accueil lui-même. L’étude fait suite à une première enquête menée en 2012. La population des urgences le 11 juin 2013 était constituée de 52 % d’hommes et 46 % de femmes, avec 2 % de non-réponses. Dans notre étude, les sujets jeunes étaient en minorité parmi ceux avec une lettre d’adressage. Ces données peuvent s’expliquer comme le démontrent certaines études (12, 56), par le fait que la grande majorité des patients viennent directement aux urgences sans consultation préalable. En effet, n’ayant pas de suivi médical régulier, la population jeune n’a pas toujours de médecin référent. La consultation 69 aux urgences des patients jeunes est rarement triée et régulée par le médecin traitant. La DRESS a ainsi mis en évidence que la population jeune urbaine était celle qui venait le plus aux urgences de manière directe. Au-delà de 80 ans, plus de deux tiers des patients ont bénéficié d’une orientation médicale préalable à l’arrivée aux urgences. Objectif principal L’analyse des lettres d’adressage sur les onze critères mis en évidence par la thèse de Thomas Cartier à partir d’une étude de la bibliographie internationale des lettres d’adressage a servi de modèle pour ce travail. La quasi majorité des lettres d’adressage contenait les coordonnées du médecin traitant (nom-adressetéléphone). (12, 17) La thèse du docteur Cadat, une étude observationnelle prospective incluant tous les sujets admis dans le Service d'Accueil des Urgences (SAU) médecine adulte du Centre Hospitalo-Universitaire de Grenoble pendant une semaine, a mis en évidence que plus de trois quart des lettres retrouvaient l’identité du médecin et du patient parmi une population de 435 patients. Le format des lettres à papier à en-tête avec les coordonnées du médecin traitant préinscrit explique ce résultat. L’identité du patient est une information essentielle à l’arrivée aux urgences, nécessaire pour son enregistrement et pour retrouver son dossier médical au sein de l’hôpital. Cette identité est cependant souvent incomplète sur le courrier. le nom du patient était renseigné dans 99% des courriers tandis que la date de naissance ou l’âge étaient présents dans 78% des lettres (19% spécifiés la date de naissance). Le docteur Chaumel (17) conforte ces données dans une étude prospective portant sur les informations contenues dans les courriers des médecins adressant des personnes de plus de 69 ans aux urgences. Au total 355 patients ont été admis au sein des unités de gériatrie aigüe et parmi eux 158 patients soit 45% étaient adressés aux urgences par un courrier du médecin référent. Le nom du patient était inscrit dans 99% des cas et la date de naissance dans 79% des courriers. Dans deux tiers des cas, les antécédents principaux figuraient dans les courriers. Mais ces derniers étaient souvent incomplets et non détaillés. Les médecins traitants donnent la priorité aux antécédents médicaux et mentionnent essentiellement les antécédents utiles pour la prise en charge immédiate. La majorité 70 des études observées ne font pas de distinction entre les différents types d’antécédents et globalement, ils étaient rapportés dans 26,7 à 66,8% des lettres. (15, 43, 49) Ces chiffres sont retrouvés dans une étude ancienne de 1991 en Grande- Bretagne, qui a analysé le contenu des lettres de médecin traitant au sein d’une étude prospective qui incluait 9288 lettres. Le docteur Chaumel (17) indiquait que 78% des lettres renseignaient les antécédents et seulement 51% étaient exhaustifs. Les antécédents sans rapport avec le problème aigu étaient rapportés dans 34% des courriers. La moitié des lettres mentionnait le traitement du patient mais dans seulement 32% des courriers, le traitement était complet avec les posologies associées ou l’ordonnance jointe. Les autres travaux dans ce domaine retrouvaient un traitement complet dans plus de la moitié des courriers. (17, 43, 50, 54) Dans l’étude du docteur Chaumel, 58% des lettres indiquaient le traitement et 45% la posologie. . L’écart entre les résultats de notre étude et celle du docteur Chaumel peut s’expliquer par un biais lors du recueil des informations. Tout traitement non mentionné était comptabilisé comme étant absent alors que chez certains patients le traitement n’était pas indiqué car inexistant. Comme le mentionné le docteur Cartier, il est important de souligner qu’un signe négatif n’est pas une absence de signe. La thèse du docteur Lafay (58) est une étude monocentrique, observationnelle, prospective réalisée dans le service d’accueil des urgences de l’hôpital Tenon, 99 courriers étaient inclus pendant la période de septembre 2014 à avril 2015. Seulement 38% des lettres relataient les traitements habituels des patients ce qui correspond au résultat obtenu dans notre étude. Les médecins adressant aux urgences de Lariboisière sont peu assidus concernant la posologie des traitements. L’ordonnance jointe à la lettre d’admission permet une transmission de l’information complète et correcte. Dans la littérature, l’anamnèse était retracée dans 52 à 91% des courriers 17, 43, 49, 50). (15, Notre résultat était supérieur à cet intervalle (93%). L’anamnèse justifie le recours à la consultation en urgence et exprime les besoins par le médecin qui adresse le malade. Les signes cliniques étaient précisés avec une fréquence variant de 48 à 84%. (15, 17, 43, 49, 50, 58). En 2005, le docteur Chaumel, retrouvait 83% de lettres avec un examen clinique et 53% précisaient les signes vitaux. Les travaux du docteur Lafay 71 plus récent en 2015 retrouvaient des résultats similaires avec 80 courriers contenant l’examen clinique et 50 avec les signes vitaux. Notre résultat (76%) s’inscrit dans cet intervalle. Les signes vitaux étaient spécifiés dans seulement 48% des courriers soit dans 63% des examens cliniques. Les résultats étaient inférieurs aux autres études qui avaient constaté que 85% des examens cliniques étaient associés à la présence des constantes. Pour expliquer ces résultats, il faut étudier les motifs d’adressage aux urgences qui ne relevaient pas nécessairement d’une urgence vitale. Dans cette hypothèse, les médecins référents n’ont pas estimé nécessaire de prendre les constantes du patient au cabinet. Les résultats des examens complémentaires étaient mentionnés dans 26% des courriers. On note que 74% des patients avaient été adressés en première intention aux urgences et n’avaient donc pas réalisé d’examen complémentaire avant leur arrivée aux urgences. Le docteur Morcant (59) a effectué une étude épidémiologique prospective monocentrique et quantitative, ayant pour objectif de caractériser la population qui s’adresse aux urgences pour des consultations relevant de la médecine générale et de comprendre ce qui amène à s’adresser au SAU. Elle incluait 236 patients, sur 226 réponses obtenues, 19,9% des patients déclaraient avoir effectué des démarches avant la consultation aux urgences. Les urgences vitales justifient l’adressage en première intention aux urgences. Dans notre étude, 16% des patients étaient orientés en salle de déchoquage. Le motif d’adressage permet un tri rapide à l’arrivée aux urgences entre la médecine et la traumatologie et aide à déterminer le degré d’urgence de la prise en charge, c’est donc un gain de temps non négligeable. Les disciplines majeures étaient la neurologie et la cardiologie qui représentaient chacune 19% des motifs d’adressage, notamment les suspicions d’AVC avec un déficit sensitivo moteur (14%) et les douleurs thoraciques (13%). Les résultats de l’étude étaient concordants avec les résultats de la thèse de 2010 qui consistaient à identifier et analyser les motifs d’adressage aux urgences en Haute-Normandie. (6) L’étude incluait rétrospectivement 370 questionnaires remplis par les médecins généralistes. Au total 82 consultaient pour un motif cardiologique, 52 pour un motif viscéral et 33 pour une origine cardiologique. Les travaux du docteur Bonnet en 2001(57) sont discordants avec notre étude car elle retrouvait un faible nombre de motif d’adressage en rapport 72 avec la neurologie soit 4% et un fort taux d’adressage pour la chirurgie orthopédique. Lariboisière est un centre de référence en neurologie et neuro-vasculaire ce qui explique un taux d’adressage élevé dans ce domaine. La traumatologie ne représentait que 5% des cas dans notre étude, contrairement à certaines études réalisées en milieu rural où elle constitue le premier motif d’adressage (52). En 2013, les travaux du DRESS montraient que la traumatologie occupe la première place avec 36 % de motifs de recours, vient ensuite la gastro entérologie avec 11% et les problèmes cardio-vasculaires représentent 9%. Moins de la moitié (45%) des médecins traitants mentionnait leurs hypothèses diagnostiques sur le courrier d’adressage aux urgences. Dans la littérature, 35 à 48% des patients étaient adressés aux urgences pour avoir l’avis d’un spécialiste (6, 57) et 4,3% pour effectuer des examens de diagnostics spécifiques non disponibles au cabinet médical. (6) Plus de la moitié des patients est donc envoyée aux urgences pour une aide au diagnostic des patients sans une pathologie clairement définie. Les diagnostics suspectés concernaient la chirurgie viscérale, la cardiologie puis la neurologie. Ces diagnostics sont essentiellement cliniques ou nécessitent des examens complémentaires à la disposition du médecin généraliste comme l’électrocardiogramme. Les motifs d’adressage étaient en concordance avec les diagnostics les plus souvent évoqués par le médecin traitant. Le contexte psycho social manquait le plus souvent dans les lettres d’adressage. Or, ce sont des renseignements qui conditionnent l’orientation du patient et l’évaluation de la possibilité du retour au domicile, surtout chez les personnes âgés. Seulement 8% des courriers de notre étude mentionnaient le mode de vie des patients et 7% précisaient l’autonomie. Dans la littérature, les données sociales étaient les plus rares : 5,6 à 20,7% (15, 17, 30) pour l’ensemble des patients adressés aux urgences et de 19,9 à 25% pour les patients âgés de plus de 75 ans adressés aux urgences. (50, 51) Le travail de Jenkins en 1993 apparut dans le « British Journal of general practionner », incluait 705 patients et analysait les lettres des médecins traitants et des spécialistes, 20,7% des courriers précisaient le statut social du patient. En 1995, Fanello S. réalisait une enquête prospective afin de dresser une typologie des personnes âgés de plus de 75 ans aux urgences et d’évaluer leur prise 73 en charge. La majorité était adressée par leur médecin référent (71,9%) et 19,9% des courriers relataient le contexte social. Or, la majorité de ces patients était adressée par un médecin connaissant leur statut social, Les médecins traitants méconnaissent l’importance de la transmission de cette information, néanmoins, on observe un effort de précision pour les personnes âgées. Depuis plus de 20 ans, le taux reste stable. Il y a peu d’évolution des courriers dans ce domaine. Objectifs secondaires Afin d’établir une lettre d’adressage type, le format de la lettre a été analysé. 75% des lettres d’adressage étaient manuscrites. Ces résultats contrastent avec l’avancée technologique des cabinets médicaux. La plupart des médecins traitants ont maintenant recours aux logiciels informatiques pour numériser les dossiers médicaux des patients. Actuellement, près de 90% des médecins généralistes utilisent l’informatique au cabinet à des fins professionnelles. D’après une étude de 2006 (60) émanant du conseil de l’ordre des médecins, 52 058 médecins généralistes télétransmettaient pour 56 784 médecins exerçant une activité libérale. Par ailleurs, d’après l’étude IPSOS (61) en novembre 2007, 89% des médecins interrogés utilisaient un équipement informatique sur leur lieu d’exercice pour un usage professionnel. Cette discordance peut s’expliquer par un manque d’habitude des médecins référents et par l’absence de lettres types préenregistrés dans le logiciel. Pour cibler au mieux la lettre d’adressage type, nous avons étudié la provenance de ces courriers et leurs auteurs. Dans la littérature, les publications confirmaient comme notre étude que le principal médecin adressant un patient aux urgences restait avant tout le médecin traitant, dans 70 à 84% des cas. (17, 43, 51) Ce sont ensuite les médecins de garde ou de service d’urgence à domicile qui sont les principaux rédacteurs de lettre. (17, 43) Le travail du docteur Chaumel a analysé 154 lettres d’adressage, parmi elles, 109 lettres ont été rédigés par le médecin traitant soit 71%, 12 lettres par le remplaçant et 33 lettres par un autre médecin (médecin de garde ou SOS médecin). Les travaux de Fanello en 1995 trouvaient des résultats similaires, 71,9% des patients étaient adressés par leur médecin référent. La cible du courrier type est donc le médecin traitant car il est le principal adressant. 74 Selon notre étude, 88,7% des patients adressés aux urgences de Lariboisière avaient consulté dans un cabinet de ville à Paris, principalement d’arrondissement limitrophe de l’hôpital de Lariboisière. 11,3 % des patients étaient adressés d’un cabinet plus éloigné de l’hôpital, ce qui s’explique par la proximité de Lariboisière avec deux grandes gares parisiennes (Gare du Nord et Gare de l’Est) et la facilité d’accès de la structure par les transports en commun. Cette lettre d’adressage type pourra être dans un premier temps diffusé auprès des cabinets recensés dans notre étude. Dans la littérature, la concordance diagnostique entre médecin référent et urgentistes est utilisé pour mesurer la qualité de la prise en charge des patients. D’après l’étude de 2006 du docteur Cadat et du docteur Trolong-Bailly (12), l'expertise sur la concordance des diagnostics concernait 222 patients sur 233 soit 95% des patients, et il y avait une concordance dans 67% des diagnostics. Dans notre étude, dans 60,9% des cas, les diagnostics étaient similaires entre le médecin traitant et l’urgentiste. Ces résultats se heurtaient cependant à des limites méthodologiques puisque la qualité des expertises était discutable, les lettres d’adressage sans diagnostic clairement exprimé ayant été écartées du calcul (soit environ la moitié des lettres), ceci est à l’origine d’un biais de sélection. De plus, l’analyse de la concordance uniquement sur le diagnostic principal et non par un comité de relecture ou d’experts est probablement une approche peu précise. D’autres travaux ont démontré que 32,3% des patients adressés aux urgences nécessitaient une hospitalisation par la suite. (6) Nos résultats retrouvaient 43% d’hospitalisation à la suite d’un passage aux urgences. La majorité des patients (94,4%) hospitalisés à l’UHCD était hospitalisée dans un service secondairement. Les patients adressés aux urgences hospitalisés nécessitent donc une hospitalisation de longue durée et non une simple surveillance de 24 à 48 heures. Les travaux du docteur Arrestier en 2012 (53) consistaient en une étude épidémiologique, descriptive, transversale ou « cross sectional survey » étudiant à un moment donné le profil des patients passant à l’UHCD et donnant ainsi une image instantanée d’une situation épidémiologique au sein du centre hospitalier de Tulle. Les résultats démontraient qu’en moyenne 7,2% des patients étaient orientés en UHCD et par la suite, 23% de ces patients étaient hospitalisés dans un service. La 75 comparaison de ces résultats à notre étude montre que le passage par la consultation du médecin généraliste sélectionne d’avantage les patients nécessitant une hospitalisation de longue durée. De plus, dans l’optique d’améliorer le flux des urgences, ces résultats mettent en valeur la nécessité de valoriser et de développer les hospitalisations directes. La communication entre la ville et les services d’hospitalisation est centrale pour faciliter ce mode d’admission à l’hôpital. On note une discordance entre les motifs d’adressage et les services d’hospitalisation. Dans les motifs d’adressage et les diagnostics évoqués par le médecin traitant, les problèmes neurologiques et cardiologiques étaient au premier plan. Or, le service de médecine interne est le premier service à accueillir les patients adressés et la gériatrie est en deuxième position. Dans la littérature, 54 à 88% des personnes âgées adressées aux urgences étaient hospitalisées. Docteur Aurore Maire (62) (17, 43) Le estimait la proportion des admissions jugées non pertinentes selon la grille AEPf chez les patients de plus de 75 ans via le service des urgences. Cent dossiers avaient été tirés au sort sur une période de deux ans (20102011), 84 patients avaient été analysés. Trente et un étaient hospitalisés à l’UHCD puis se dirigeaient principalement vers l’UGA ou la médecine interne, 25 patients en UMPU et 24 en médecine interne. En effet, les personnes âgées requièrent une hospitalisation plus fréquente compte tenu de leurs poly-pathologies. Le service de médecine interne est polyvalent et accueille des pathologies diverses. Les services de spécialité telle que la neurologie ou la cardiologie limitent l’admission de personnes âgées au sein de leur structure de part ce même caractère polypathologique. Dans notre étude, un tiers des patients était vu en moins de 1 heure et deux tiers en moins de 2 heures. Le tri de l’IAO détermine rapidement la gravité du patient et la vitesse à laquelle le patient doit être pris en charge par un médecin. Cette codification est divisée en cinq classes : du grade I une urgence absolue au grade V sans priorité. 16% des patients étaient orientés en salle de déchoquage et étaient donc triés à l’IAO I ou II. Sur 16% de patients devant être vus dans les 20 minutes, seulement 8,1 % étaient pris en charge en moins de 30 minutes. Ces résultats sont biaisés par la méthode de récolte des données. Pour analyser le délai de prise en charge, 76 l’horaire affiché sur le dossier était notre référence. Or, dans la pratique courante, le médecin s’occupe en premier lieu du patient (surtout dans un cas d’urgence) puis secondairement prend le temps de remplir le dossier informatique. Il y a donc un délai entre la prise en charge réelle du patient par l’urgentiste et l’horaire affiché sur le dossier qui peut expliquer cet écart de prise en charge. La présence d’une lettre d’adressage ne semble pas avoir d’influence sur le temps d’attente. Dans la littérature, les docteurs Deborah Dadat et Cécile Trolong Bailly (12) ont démontré que l’existence d’une lettre d’admission n’influait pas sur le délai de prise en charge aux urgences. De plus, une étude plus ancienne de 1992 (13), à l’hôpital de Mornington Péninsula confirme ces résultats. Par ailleurs, la gravité du patient était corrélée à la présence de cette lettre(12). Enquête au sein des urgentistes L’enquête réalisée auprès des urgentistes de Lariboisière, nous permet de cibler leurs attentes afin de concevoir la lettre type d’adressage. Parmi les principaux critères attendus dans une lettre, le traitement avec la posologie, le mode de vie, les coordonnées de l’entourage, et les allergies sont les plus souvent oubliés ou incomplètes dans les courriers. A l’unanimité les urgentistes lisent les lettres d’adressage et majoritairement ils trouvent un intérêt de la réalisation de ce courrier. Ces résultats nous confirment l’utilité de réaliser une lettre type afin qu’elle soit la plus juste possible. Ils attendent principalement de la lettre une transmission de l’information juste et complète et en espère un gain de temps. En 2015, une étude du Docteur Tzebia (65) de type multicentrique et prospective était réalisée dans tous les SAU de France, afin de connaitre les avis des urgentistes quant aux informations indispensables dans les lettres d’adressage. 162 réponses ont été recueillies, le traitement complet est le critère majoritairement attendu avec l’anamnèse et l’identité du patient (dans plus de 90% des réponses), le mode de vie et les coordonnées de l’entourage sont demandés chez 85 à 90% des urgentistes interrogés. Les études de la littérature sont cependant controversées sur le sujet d’une lettre type. Le Docteur Harris trouvait que la lettre type n’améliorait pas la qualité de prise en charge (19) et le Docteur Dupont affirmait qu’il n’y avait pas de différence entre un 77 courrier type et un courrier libre mais son étude n’incluait que 5% de courrier types dans son effectif de 600 lettres (29) limitant les comparaisons de sous-groupes Contrairement des enquêtes françaises ont prouvés un intérêt des lettres d’adressage type. En 2011, une étude à Montpellier retrouvait une différence significative entre courrier type et libre par rapport à la présence de plusieurs critères (63). En 2009, le Docteur Grandpierre R. (64), avançait que 65% des médecins généralistes souhaitaient la création d’une lettre type et 69% des urgentistes étaient favorables à ce nouvel outil. Les médecins de ville étaient plutôt en faveur d’une lettre manuscrite tandis que les urgentistes préféraient le format informatique. 7.2 LIMITES DE L’ETUDE Il s’agit d’une étude mono-centrique. Ceci est à l’origine d’un biais de sélection. La population étudiée comprend uniquement des personnes vivant en Ile de France et spécifiquement à Paris. Il existe de façon intrinsèque un « effet centre », qui limite l’extrapolation de ces résultats. Cette étude pourrait être complétée par un travail de type multicentrique, effectué dans des hôpitaux de tailles différentes et situés dans des régions diverses. Le caractère rétrospectif de certaines données de l’étude est également source de biais, notamment responsable d’un défaut d’information concernant la population étudiée. Un certain nombre de données, comme le devenir des patients, les détails de la prise en charge aux urgences ou l’heure de la prise en charge n’ont pu être relevés. Certains critères analysés dans l’étude sont des paramètres subjectifs et dépendants de l’évaluateur comme la lisibilité des lettres d’adressage. Une relecture des lettres par un lecteur différent aurait pu limiter ce biais de classement. Comme le citait le docteur Thomas Cartier, un signe négatif n’est pas une absence de signe. Il est donc nécessaire de préciser les données négatives. Par exemple, il faut mentionner l’absence de traitement de fond d’un patient dans la lettre. Or, lors du recueil des données, l’absence d’un traitement était considérée comme un oubli du rédacteur. Cette méthodologie a des limites, car un traitement non énuméré pouvait signifier que le patient n’en avait pas mais cette information était comptabilisée comme une donnée manquante. 78 De même pour les examens complémentaires, si aucun n’était mentionné, cette donnée était recensée comme non faite. L’HAS recommande une étude prospective de pertinence des admissions hospitalières aux urgences, suite à la parution d’une étude Suisse démontrant qu’une analyse de la pertinence rétrospective produit un taux de non pertinence plus élevé qu’une étude prospective (55). Cette étude comparait la collecte de données sur l’utilisation de protocole de l’hôpital, de façon prospective et de façon rétrospective, exécutée simultanément et indépendamment par deux examinateurs sur une même période dans l’hôpital St-Loup régional. Les résultats suggèrent que les données rétrospectives sont plus inadéquates en raison d’un nombre limité de critères qui sont enregistrés. Le faible échantillon de médecins ayant répondu aux questionnaires dédiés aux urgentistes est également une limite. L’interprétation des résultats est limitée par ce faible taux de réponse et le caractère non représentatif de la population. Il s’agit toutefois d’une limite inhérente à ce type d’étude, aux urgences, où le temps dédié à la recherche est toujours restreint. 79 8. CONCLUSION L’étude descriptive a permis d’analyser les lettres des médecins référents adressant leur patient aux urgences de Lariboisière. Les principaux critères concernant le dossier médical du patient sont bien renseignés. Néanmoins, le traitement du patient est souvent incomplet, et, les informations en relation avec le caractère psychosocial du patient majoritairement oubliées. Ces données sont attendues par les médecins urgentistes comme les coordonnées de l’entourage, l’autonomie et l’état cognitif du patient. Cette étude montre que les lettres d’adressage aux urgences de Lariboisière ont un potentiel d’amélioration non négligeable et essentielle pour la communication et la transmission de données entre la ville et l’hôpital. Une lettre d’adressage type pourrait permettre une meilleure prise en charge du patient aux urgences en espérant qu’elle soit plus complète. Cette lettre d’adressage va désormais être diffusée au sein des cabinets de médecine de ville, de SOS médecins et des UMP. Les perspectives ouvertes par ce travail de recherche sont d’effectuer une nouvelle analyse qualitative et quantitative afin de démontrer l’impact positif au sein du service d’urgences de la mise en place d’un tel dispositif. En reprenant les mêmes critères de jugement, une étude avant/après permettra de confirmer notre hypothèse et ainsi d’encourager la mise en place des courriers types d’adressage au sein d’autres structures. 80 9. ANNEXES Annexe 1 : Questionnaire des urgentistes Les attentes des urgentistes des lettres d’adressage aux urgences : Quelles sont les 10 critères les plus importants à retrouver dans une lettre d’adressage du médecin traitant aux urgences de Lariboisière ? - - - - - - - - - - Lisez-vous systématiquement les lettres d’adressage des médecins traitants ? Pensez-vous qu’une lettre d’adressage standard serait bénéfique pour votre prise en charge à l’arrivée aux urgences ? Qu’attendez-vous de cette lettre standard ? 81 Annexe 2 : Trois modèles de lettre d’adressage type Lettre d’adressage aux urgences [Modèle 1] Docteur : ______________________ Téléphone : ______________________ Date : ________________________ Nom/Prénom PATIENT : _____________________________________________ Date de naissance : ___/___/_____ Personne de confiance : _______________________ Tél : ____________________ ANTECEDENTS : Médicaux : __________________________ _________________________ __________________________ _________________________ __________________________ _________________________ Chirurgicaux : ________________________________________________________ Tabac : OUI NON Nombre PA : ____ Alcool : OUI NON Verre/ jour : _____ Mode de Vie (Autonomie, aides au domicile, entourage) : _____________________ ___________________________________________________________________ Traitements avec posologies (ou joindre ordonnance) : _______________________ ___________________________________________________________________ Motif d’adressage : ____________________________________________________ Histoire de la maladie : _________________________________________________ ___________________________________________________________________ ___________________________________________________________________ Examen clinique : TA : ___/___mmHg, Fc : ___/min, FR : ___/min, SatO2 : ___% ___________________________________________________________________ ___________________________________________________________________ Examen complémentaire et traitement réalisé : ______________________________ ___________________________________________________________________ Diagnostic : __________________________________________________________ Apport attendu : ______________________________________________________ 82 Lettre d’adressage aux urgences [Modèle 2] DATE : Patient Médecin référent NOM : NOM : PRENOM : Téléphone : Né(e) le : Adresse : Personne de confiance NOM et Prénom : Médecin adressant (si différent) Téléphone : NOM : Téléphone : TRAITEMENT avec posologies ANTECEDENTS (ou ordonnance) Médicaux : Mode de Vie Tabac : Alcool : Chirurgicaux : Autonomie : Cognitif : Familiaux : Motif : Anamnèse : Constantes : TA : / mmHg, Fc : /min, FR : Clinique : Diagnostic: 83 Apport attendu : /min, SatO2 : % Lettre d’adressage aux urgences : [Modèle 3] [Nom et Coordonnées du médecin rédacteur] [Date] [Nom et Coordonnées du médecin référent] (Si différent) Cher Confrère, Je vous adresse [Mme/M.] [Nom Prénom], né le …, qui a consulté pour [Motif de consultation initiale] ……………………………………………... Anamnèse …………………………………………………………………... Constantes : TA : …/….mmHg, Fc : …../min, SatO2 : …%, FR : …../min Examen clinique : ……………………………………………………………… …………………………………………………………………………………… Les examens complémentaires réalisés sont : …………………………... Je suspecte un(e) [Diagnostic suspecté] : …………………………………. ATCD médicaux : ……………………………………………………………. ATCD chirurgicaux : …………………………………………………………… Traitement avec posologie ou ordonnance jointe : ………………………… ……………………………………………………………………………………. MDV [Tabac, autonomie, cognitif, aide] : …………………………………… Personne de l’entourage à joindre : …………………………………………. Je vous l’adresse pour : …………………………………………………….. [Formule de politesse] 84 10. BIBLIOGRAPHIE 1. Code de déontologie médicale. Article R.4127-60 du CSP 2. Arrêt rendu le 16 mai 1963 par la Chambre criminelle de la Cour de cassation (pourvoi n° 61-90673, Bull. n° 177) 3. Code de déontologie médicale. Article L.1110-4 du code de la santé publique 4. Le panorama des établissements de santé édition 2013. 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Il s’agit d’une étude prospective et observationnelle descriptive sur une période de 2 semaines entre le 6 octobre et le 19 octobre 2014 aux urgences de Lariboisière. Toutes les lettres des médecins traitants ont été incluses. Les patients adressés aux urgences sans courrier, ainsi que les patients réorientés vers les urgences céphalées et ORL ont été exclus. Le critère de jugement principal était le relevé du nombre d’items respectés dans les lettres avec comme références les onze données énumérés dans la thèse de Thomas Cartier. Cent lettres ont été incluses dans l’analyse. Certaines informations étaient retrouvées dans la majorité des lettres d’adressage comme l’identité du médecin traitant et du patient, la datation des lettres, les antécédents, l’anamnèse, les signes cliniques, le motif d’adressage et l’apport attendu du médecin traitant ; d’autres critères étaient souvent absents comme le traitement, le diagnostic suspecté et le contexte psycho-social. Un questionnaire a également été distribué aux médecins urgentistes afin d’évaluer leurs attentes sur les courriers d’adressage. Cette étude montre que les lettres d’adressage ont un potentiel d’amélioration non négligeable et essentielle pour la communication et la transmission de données entre la ville et l’hôpital. La comparaison de ces données à celles de l’attente des urgentistes, souligne l’importance de certains critères oubliés par le médecin traitant. Aux vues de ces résultats, un courrier type paraît indispensable pour améliorer la transmission d’informations. Mot Clés : Lettre d’adressage - Médecin référent – Urgences UFR de Médecine Parsi Diderot – Paris 7 93