Personnels des services de gynécologie
CHRU de Tours
Madame Gérain-Breuzard
Directrice Générale du CHRU de Tours
Tours, le 29 décembre 2017
Copie :
Madame Touraine, Ministre de la santé
Madame Armanteras de Saxcé, Directrice Générale, DGOS
Madame Bouygard, Directrice Générale, ARS
Monsieur Babary, Président du Conseil de surveillance
Objet : Lettre ouverte des personnels de gynécologie hospitalisation complète, ambulatoire, des
urgences gynécologiques, d’orthogénie et de consultations pansements et d’annonces, en grève depuis
le 12 décembre
Mesdames, Messieurs,
Nous nous souvenons encore de notre début de carrière, nous voulions être soignant pour prendre soin
du corps et de l’âme, être au cœur de cette relation soignant-soigné si riche et si diversifiée ; de pouvoir
instaurer un climat de confiance et être acteur dans le “prendre soin” afin d’accompagner le patient et
son entourage dans ce moment difficile.
Nous avons arpenté les couloirs de différents services avec la passion de notre métier et le souci de
bienfaire auprès nos patients pour qu’ils puissent mieux guérir, avec tout le respect, la bienveillance et
l’humanité qu’ils méritent.
Malheureusement, nous avons vu nos conditions de travail se dégrader sans vraiment trop en parler
afin de préserver nos patients d’une source de stress supplémentaire (étant une profession de silence)
et tenant plus que tout à faire le maximum pour son bien-être, coûte que coûte assurer une continuité
dans la prise en charge avec la meilleure sécurité et qualité des soins.
Aujourd’hui, nous sommes lasses de venir remplacer sur nos jours de repos, nos familles sont lasses
de nous voir souffrir et culpabiliser par manque de moyens et de temps avec un stress quasi-
permanent.
Chaque jour dans notre service, il y a des dysfonctionnements liés au manque de personnels. Il y a des
soignants auprès du malade mais il manque dans notre service une infirmière et une aide-soignante
pour organiser le travail et la logistique en amont comme les différentes commandes : la commande des
repas adaptés aux régimes des patients, les commandes de médicaments et de matériels nécessaires
aux soins ainsi que leur péremptions, la vérification régulière du chariot d’urgences. La bonne gestion
des entrées et des sorties, les surveillances des opérés du jour.
N’ayant plus de moyens suffisants, dès l’entrée, l’accueil s’en trouve dégradé, certaines patientes
attendent plusieurs heures avant de pouvoir accéder à leur chambre.
Une ASH, qui doit être à plusieurs endroits, à faire plusieurs taches en même temps, accumule du
retard qui se ressent dans la prise en charge du patient (une patiente à accompagner en examen, à
installer dans sa chambre...).