De façon générale, nos activités sont régies par
deux sources de droit : le droit d’origine
législative et la common law. Le droit d’origine
législative est constitué par l’ensemble des lois
promulguées par les gouvernements fédéraux,
provinciaux et territoriaux, tandis que la common
law, droit d’origine judiciaire, est constituée par les
décisions que les tribunaux rendent dans des causes
particulières. Au Québec, un système de droit civil
codifié remplace la common law, mais la plupart
des principes relatifs à la jurisprudence médico-
légale sont les mêmes que dans les provinces et
territoires de common law.
Il existe également deux types d’action en
justice : civile et criminelle. Une poursuite civile
vise le règlement de conflits entre deux ou plusieurs
parties par le biais d’une procédure contentieuse
qui, aujourd’hui, inclut souvent la médiation. Une
poursuite criminelle suppose la poursuite d’un
individu accusé d’avoir commis une infraction
prévue dans une loi, habituellement le Code
criminel fédéral. Une poursuite peut également être
intentée pour des infractions quasi-criminelles
prévues par d’autres lois fédérales (par exemple, la
Loi réglementant certaines drogues et autres
substances) ainsi que par plusieurs lois provinciales
et territoriales.
Les poursuites civiles et criminelles se
déroulent sensiblement devant les mêmes tribunaux,
quoique les champs de compétence de certains
d’entre eux soient partagés entre les divisions civile
et criminelle. Dans une poursuite criminelle,
l’accusé peut souvent choisir de subir un procès
devant jury. Dans une poursuite civile, il n’y a
qu’en Saskatchewan que la partie demanderesse a le
droit absolu de choisir un procès devant jury. Au
Québec, les procès devant jury pour les poursuites
civiles ont été abolis. Traditionnellement, les
poursuites civiles dans les autres provinces et
territoires sont instruites devant juge seul, mais au
cours des dernières années, on a observé une
augmentation du nombre de procès devant jury.
Pour qu’un défendeur soit tenu responsable
dans une poursuite civile, le demandeur doit
prouver les éléments essentiels de sa réclamation
« selon la prépondérance des probabilités », tandis
qu’un individu accusé en vertu du droit criminel ne
sera trouvé coupable que si la Couronne prouve que
l’infraction a été commise « hors de tout doute
raisonnable ». Un défendeur jugé responsable dans
une poursuite civile doit verser au demandeur une
somme d’argent à titre de dommages-intérêts.
L’accusé reconnu coupable en vertu du droit
criminel est passible d’une amende, d’une peine
d’emprisonnement ou des deux.
2
LE SYSTÈME JURIDIQUE CANADIEN
De nos jours, la pratique médicale comporte
des enjeux juridiques dont on ne peut faire
abstraction et dont la diversité dépasse largement
le cadre d’événements ou de situations pouvant
faire l’objet de litiges. Cette diversité est reflétée
dans le fait que, chaque année, l’Association
canadienne de protection médicale (ACPM)
reçoit des milliers de demandes d’informations
de la part de ses membres. Les questions les plus
fréquemment posées portent sur la pratique de la
profession ainsi que sur l’application et
LA MÉDECINE ET LE DROIT
l’interprétation d’un nombre toujours croissant
de lois provinciales et territoriales qui ont une
incidence sur l’exercice de la médecine.
Ce guide aborde les concepts et principes
juridiques fondamentaux régissant l’exercice de
la profession médicale. Il vise également à aider
les médecins à mieux comprendre les normes et
les exigences qui leur sont imposées en vertu de
la loi pour qu’ils soient plus aptes à cerner, et à
prévenir, les problèmes médico-légaux.
ACPM – Guide médico-légal à l’intention des médecins pratiquant au Canada