MESURES 804 - AVRIL 2008 - www.mesures.com 35
S
olutions
temps contentés du bus PCI. Aujourd’hui, la
bande passante du bus PCI 32 bits n’est pas
toujours assez importante. Elle trouve no-
tamment ses limites dans les applications
d’affichage complexes. Car la plupart des
cartes graphiques récentes demandent une
bande passante de l’ordre de 500 Mo/s,
voire davantage. Le traitement, l’enregistre-
ment et le codage de vidéos réclament éga-
lement un débit important. Par exemple, un
canal de compression MPEG-2 vidéo néces-
site environ 8 Mo/s de bande passante. Une
demi-douzaine de ces canaux vidéo occu-
pera donc toute la bande du bus PCI. Même
constat pour une interface Gigabit Ethernet,
qui ne peut être implémentée à pleine charge
sur le bus PCI 32 bits du PC/104-Plus.
Pour doper la bande passante disponible,
certains constructeurs de cartes PC/104-Plus
se sont donc intéressés au successeur du PCI :
le PCI Express, qui autorise des cadences de
transfert de 2,5 Gbit/s de données par canal.
Il s’agit d’un bus série offrant la possibilité
de combiner plusieurs canaux. Il suffit pour
cela d’ajouter des canaux de base pour for-
mer des voies multiples. Ainsi, le bus PCI
Express se décline donc en plusieurs ver-
sions : x1, x2, x4, x8, x16 et x32, selon le
nombre de voies mises en œuvre. En com-
plément de ce débit élevé, il apporte d’autres
avantages : des temps de latence réduits, un
protocole de transfert de données en rafales
amélioré, et des options de qualité de service
(QoS, ou Quality of Service) pour assigner dif-
férentes priorités de traitement à certains
ensembles de données. Du point de vue phy-
sique, une voie PCI Express correspond à
deux paires de liaisons cadencées à 2,5 GHz
(une pour l’émission, l’autre pour la récep-
tion des données). Chaque liaison exploite
des signaux LVDS (Low Voltage Differential
partout le port parallèle LPT, les liaisons SATA
prenant le pas sur l’EIDE, etc.
Des processeurs de plus en plus
performants
Ces solutions à base de PC/104-Plus appor-
tent des avantages indéniables de taille, de
poids et de prix. De plus, elles suivent les
performances des processeurs Intel qui les
équipent. Lorsque les taux de transfert entre
le processeur, la mémoire et les Entrées/
Sorties sont insuffisants, il suffit de passer
d’un bus système de 400 à 533 MHz pour
améliorer les performances générales d’en-
viron 30 %. Mais ce n’est pas tout. Les sys-
tèmes PC/104-Plus sont compatibles avec les
processeurs Pentium M (vitesses d’horloge
jusqu’à 2 GHz et bus frontal à 533 MHz)
conçus pour les applications les plus exi-
geantes en termes de vitesse de calcul.
Pour s’accommoder de la faible capacité de
dissipation thermique, les fabricants de cartes
processeurs utilisaient jusqu’alors des micro-
processeurs à faible émission de chaleur. Les
plus fréquents étaient les Pentium III, qui
fonctionnent sur une gamme de fréquences
allant de 300 à 600 MHz, avec une consom-
mation réduite. Mais les performances de ces
processeurs restent modestes. De plus, Intel
vient d’annoncer la fin de vie des proces-
seurs Pentium III ULV (Ultra Low Voltage).
Signal), une technologie de transmission
d’informations qui atténue le bruit électro-
nique.
Au final, un bus PCI Express x1 affiche une
cadence théorique de 250 Mo/s, bien plus
rapide que le PCI, tout en présentant un en-
combrement du connecteur réduit à quel-
ques broches (à comparer aux 120 contacts
du connecteur PCI des cartes PC/104-Plus).
Ce gain de place est un atout considérable
pour un format de cartes dont l’un des
points forts est justement la compacité.
L’arrivée des premiers systèmes
PCI Express
Le PCI Express simplifie donc le câblage et
fait gagner de la place sur les cartes. Du coup,
cela réduit les coûts de fabrication et laisse
de la place à des fonctionnalités supplémen-
taires. Les spécifications de ce bus ont
d’ailleurs déjà séduit le consortium PICMG
(PCI Industrial Computer Manufacturers Group),
chez qui elles ont donné naissance au stan-
dard de cartes industrielles CompactPCI
Express. On s’attend par conséquent à l’arri-
vée prochaine des interfaces série à haute
vitesse dans le monde du PC/104. Sa nor-
malisation n’est qu’une question de temps.
Dans un premier temps, les connecteurs PCI
Express et PCI ont cohabité sur certaines cartes
PC/104-Plus. Mais aujourd’hui, les systèmes
PC/104-Plus entièrement PCI Express appa-
raissent sur le marché. La vitesse de cette
liaison série profite aux communications
internes à une carte, mais aussi aux échanges
d’une carte à une autre. Cette disparition
progressive du bus PCI au profit du PCI
Express suit l’évolution du marché de l’in-
formatique. Elle s’inscrit dans la logique du
passage des interfaces parallèles aux interfa-
ces série dans l’industrie, l’USB remplaçant
EPIC signifie “Embedded Flatform for
Industrial Computing”. Ce standard
relativement proche du PC/104-Plus
a récemment reçu sa première
préspécification avec liaison série :
l’EPIC-Express. Il suit l’évolution
logique du marché. Le bus PCI est
remplacé par le PCI Express.
Toutefois le bus basse vitesse ISA est
conservé pour les tâches simples
d’Entrées/Sorties ou de signalisation qui
ne nécessitent pas une augmentation
de la vitesse de transmission.
Les spécifications de l’EPIC-Express
remplacent le bus PCI par une
liaison PCI Express à quatre canaux
(un rang de connecteurs à 10 Gb/s)
ou douze canaux (3 rangs de connec-
teurs).
Rappelons que les systèmes EPIC sont
des calculateurs embarqués de format
115 x 165 mm. Ils se présentent sous la
forme d’ordinateurs mono cartes. Ils
fonctionnent de manière autonome, ou
accueillent des modules d’extension
PC/104.
L’EPIC, dernier standard normalisé
par le consortium PC/104
Les cartes
CPU au format
PC/104 sont le plus souvent
équipées de ventilateurs. Toutefois,
pour les applications à fortes contraintes
de températures, des versions existent
avec un refroidissement par conduction.
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