D’Alfred Jarry
Adaptation & mise en scène Jérémie Le Louët
Assistanat à la mise en scène Noémie Guedj
Avec
Julien Buchy
Anthony Courret
Jonathan Frajenberg
Jérémie Le Louët
David Maison
Dominique Massat
Scénographie Blandine Vieillot
Vidéo Thomas Chrétien, Simon Denis & Jérémie Le Louët
Lumières Thomas Chrétien
Son Simon Denis
Durée estimée 1h45
Bureau de presse Sabine Arman
30, rue du Château d'eau 75010 Paris
01 44 52 80 80 / 06 15 15 22 24 / www.sabinearman.com
DOSSIER DE PRESSE
UBU ROI
COMPAGNIE DES DRAMATICULES
CRÉATION DU 14 AU 29 NOVEMBRE 2014
AU THÉÂTRE DE CHÂTILLON
Voici une histoire de monstres : celle d’un couple qui vocifère,
complote, se goinfre, se bat, trahit, s’enrichit, détruit,
s’enfuit… Dès la première scène, Shakespeare et son Macbeth
sont convoqués puis, très vite, on voit débarquer Pantagruel,
Sganarelle, Faust, Hérode, Don Quichotte… Dans ce chaos
infernal, on voit aussi apparaître très nettement - et ce n’est
pas surprenant - quelques personnalités historiques du 20e
siècle et du 21esiècle.
Mais Ubu Roi, c’est d’abord l’histoire d’une pièce qui a tout
bouleversé : public, auteurs, directeurs de théâtre, acteurs,
metteurs en scène…
Difficile de séparer Jarry de son fameux personnage. C’est
sans doute la rançon de la gloire mais quel dommage de
méconnaître Faustroll, Le Surmale ou L’autre Alceste qui
éclairent Ubu Roi, en nous éclairant sur son auteur. Jarry est
un esprit libre et indépendant à la prose raffinée, parfois
jusqu’au maniérisme, parfois jusqu’à l’insensé. Il a écrit des
poèmes, des contes, des romans, des essais, des pièces de
théâtre, des livrets d’opéra… Il a aussi traduit, entre autres,
Coleridge et Stevenson. Son érudition, son sens de la
mystification, son humour noir et sa mélancolie donnent à son
œuvre une dimension délirante et obscure qui préfigure le
surréalisme. Quant à ses auteurs de prédilection, on peut citer
Rabelais et Shakespeare bien sûr, mais également Bergerac,
Lautréamont, Verlaine, Bloy, Maeterlinck, Samain…
Jarry est peut-être le seul poète des vingt dernières années
qui ait apporté quelque chose de vraiment authentique et
spontané, de ces gens dont on dit : diable a-t-il été trouver
cela ? ':11':*+1
En 1896, Jarry a 23 ans. Il s’apprête à provoquer, en toute
conscience et avec la complicité de l’avant-garde littéraire
parisienne (Marcel Schwob, Rachilde, Mallarmé), l’un des plus
mémorables scandales de l’histoire du théâtre. On n’avait rien
vu de tel depuis la bataille d’Hernani. Jarry a rêvé son Ubu
comme une claque à tous les académismes, à tous les
conservateurs et à tous les mondains. En écrivant cette espèce
de pièce, il ambitionne de redéfinir tous les fondamentaux du
théâtre : dramaturgie, convention, décor, costumes,
accessoires, lumière, geste, parole.
Érudition d’imposteur, stupidité, aberration, vraisemblance de
pacotille ; Jarry pousse jusqu’au bout la logique de la
destruction, faisant de sa pièce une « fable, racontée par un
idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne veut rien dire ».
Le père Ubu, patchwork de toutes les laideurs du monde, de
nos appétits inférieurs, devient, pour toujours, l’archétype du
despote cynique, cruel, stupide, cupide, mesquin et vulgaire.
A coups de « merdre », ce personnage effarant entre dans
l’histoire du théâtre détruisant sans distinction le romantisme,
le naturalisme et le symbolisme.
Jarry a créé un mythe, un genre, un classique, un nouveau
standard… Impensable. Et pourtant aujourd’hui, la pièce est,
le plus souvent, représentée « façon commedia » ou « façon
guignol », comme une grande bouffonnerie hexagonale. Le
carton pâte est devenu, par habitude, le matériau officiel et
le public y est complaisamment infantilisé.
La puissance de subversion de la pièce passe à la trappe ou
apparait d’un autre temps. Sa violence sarcastique et rageuse
a été transformée en grotesque de foire.
Dans Ubu Roi, Jarry invente une anarchie créatrice qui réfute
tout didactisme, toute règle, et bafoue la tradition et les
habitudes si chères au goût bourgeois. Tout y est excessif,
emphatique, hyperbolique, ubuesque. Cet adjectif de la
langue française lui rend hommage pour qualifier ce comique
insondable, vertigineux, poussé jusqu’à l’absurdité totale.
Antonin Artaud se souviendra de Jarry lorsqu’il choisira un nom
pour sa première entreprise théâtrale.
Ubu Roi accompagne mon parcours de metteur en scène
depuis la création de la Compagnie des Dramaticules. Artaud
et Jarry sont les figures auxquelles je me réfère le plus
régulièrement. Pas un de mes projets sans que leur sens de
l’artisanat, leur violence dans l’humour, leur lucidité dans le
chaos ne soient évoqués.
Les monstres, les destructeurs, les transgresseurs, les
magnifiques losers ont toujours animé mes spectacles. Ce sont
les meilleurs personnages. Ceux qui, éternellement, nous
permettent de mesurer nos pulsions, nos fantasmes et nos
frustrations. Ceux qui interrogent la théâtralité par leur seule
présence sur la scène. Et puis, la question de la théâtralité est
pour moi hautement politique puisqu’elle détermine
l’ambition et le degré d’engagement des artistes dans leur
action sur le plateau.
Mon Ubu, comme tous mes projets, est un projet de jeu : la
scénographie y est au service des acteurs. Pas de grosse
structure, mais des tables dressées pour des banquets
pantagruéliques ; il s’agit pour les protagonistes de bien se
remplir la panse et les poches, de boire pour se vider la tête,
et de parler, proférer, vociférer jusqu'à épuisement. La
lumière, qui est l’un des acteurs cruciaux du spectacle, prend
en charge la structuration de l’espace et le séquençage
narratif. Les couleurs sont saturées et outrageusement
subjectives. Les costumes sont anachroniques et délibérément
théâtraux. Comme dans tous mes spectacles, les entrées et
les sorties des acteurs se font à vue, les coulisses faisant partie
intégrante du terrain de jeu. Sur le plateau, les artifices
théâtraux sont revendiqués comme accessoires et comme
signes : projecteurs utilisés comme éléments scénographiques,
chaises ou bancs pour les acteurs qui ne sont pas en jeu,
portants pour les costumes, paravents, micros sur pied,
couronnes, armures, revolvers…
Dans cette « grande bouffe » barbare, les tableaux ne se
suivent pas, ils se percutent, se contestent et se répètent sur
le mode emphatique, ironique et critique. C’est une mise en
crise obstinée de la représentation à laquelle nous avons à
faire. Et dans cette entreprise de démolition, Jarry ne
demande qu’à être brutalisé.
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«ZEt il viendra de nouveaux jeunes gens qui nous trouveront bien arriérés et composeront,
pour nous abominer, des ballades ; et il n’y a pas de raison que cela finisse. »
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;+) Julien Buchy, Anthony Courret, Jonathan Frajenberg, Jérémie Le Louët, David Maison et Dominique Massat
*'59'9/43+92/8++38)D3+Jérémie Le Louët
88/89'3'9@1'2/8++38)D3+ Noémie Guedj
!)C34-7'5./+ Blandine Vieillot
$/*C4 Thomas Chrétien, Simon Denis et Jérémie Le Louët
:2/D7+ Thomas Chrétien
!43 Simon Denis
74*:)9/43 Compagnie des Dramaticules
C8/*+3)+*+)7C'9/43+9)47C'1/8'9/43 Théâtre de Châtillon
4574*:)9/43 Théâtre de Châtillon, Théâtre de la Madeleine/Scène conventionnée de Troyes et Théâtre de
Corbeil-Essonnes
;+)1H'/*+@1')7C'9/43 du Conseil régional d’Ile-de-France et du Conseil général de l’Essonne
+87+57C8+39'9/438
7C'9/43 *: ': 34;+2(7+au Théâtre de Châtillon
Lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi à 20h30, dimanche à 15h30
Relâche les 16,19 et 26 novembre
".CA97+*+.A9/1143
3, rue Sadi Carnot - 92320 Châtillon
))D85'7:3+3';+99+-7'9:/9+ :
Départ à 19h50 du métro Châtillon-Montrouge, sortie n°1(ligne 13)
Retour au métro assuré par la navette
ATTENTION : réservation indispensable pour la navette,
au plus tard 48 heures avant la représentation, au 01 55 48 06 90
!/;4:83+57+3+>5'81'3';+99+1H'))D8':9.CA97+8+,'/9 :
En bus, au départ du métro Châtillon-Montrouge
388 : arrêt Mairie de Châtillon
162/194 : arrêt D’Estienne d’Orves -Division Leclerc
195/295 : arrêt Jean-Pierre Timbaud
:/8+394:73C+
Le 2 décembre à 20h30 au Théâtre d’Issoire
Le 6 décembre à 20h30 au Centre culturel des Portes de l'Essonne
Le 11 décembre à 20h30 au Centre d'art et de culture de Meudon
Le 16 décembre à 20h30 au Théâtre de Chartres
Le 7 janvier à 20h30 au Carré Saint-Vincent à Orléans (prog. de l’ATAO)
Le 17 janvier à 20h30 à l’Espace Marcel Carné à Saint-Michel-sur-Orge
Le 20 janvier à 14h30 et 20h au Théâtre des Feuillants à Dijon (prog. de l’ABC)
Le 22 janvier à 19h30 et le 23 janvier à 10h au Théâtre de la Madeleine, scène conventionnée de Troyes
Le 26 janvier à 14h30 et 27 janvier à 20h30 au Théâtre de Corbeil-Essonnes
Le 31 janvier à 20h45 au Théâtre Roger Barat à Herblay
Le 5 février à 20h30 au Théâtre d'Auxerre
Le 7 février à 20h30 au Pôle Culturel d'Alfortville
Le 10 février à 20h30 au Salmanazar, centre de création et de diffusion d’Epernay
Du 12 au 14 février à 21h au Théâtre Jean Vilar à Suresnes
Le 17 février à 20h30 au Théâtre-Auditorium de Poitiers (prog. des ATP)
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