Récital fantastique interprété et mis en scène par Jérémie Le Louët Compagnie Des Dramaticules Au théâtre du Cormier : Vendredi 19 avril à 14h30 et 20h45 Dossier pédagogique Service culturel de Cormeilles-en-Parisis Septembre 2012 Attention : pour préparer au mieux la venue au spectacle, la compagnie organise une séance de sensibilisation. Cette intervention du comédien/metteur en scène dure 1h et sera mise en place avec le service culturel de la ville. H I S T O I R E – L ’ A U T E U R Histoire : La forme de cette version du Horla est celle d’un journal intime. Le narrateur s’y exprime à la première personne. Il nous rapporte son trouble et ses angoisses : il sent autour de lui la présence d’un être invisible, présence qui le conduira peu à peu à des actions démentes et irrationnelles. Dans les dernières lignes de la nouvelle, face à la persistance de cette présence, il entrevoit sa propre mort comme ultime délivrance. Prenant ancrage dans le surnaturel, cette œuvre porte en elle d’extraordinaires contrastes dans les niveaux d’intensité de langage. Elle est un kaléidoscope indémodable de la langue française. Né le 5 août 1850 au château de Miromesnil à Tourville-sur-Arques et mort le 6 juillet 1893 à Paris, Guy de Maupassant est l’un des écrivains français les plus lus à travers le monde. L’auteur : Lié à Gustave Flaubert et à Emile Zola, il a marqué la littérature française par ses six romans, dont Une Vie en 1883, Bel-Ami en 1885, Pierre et Jean en 1887-1888, mais surtout par ses nouvelles (plus de 300), parfois intitulées contes, comme Boule de Suif en 1880, Les Contes de la bécasse en 1883 ou Le Horla en 1887. Ces œuvres retiennent l’attention par leur force réaliste, la présence du fantastique et la maîtrise stylistique. ©Sébastien Chambert La carrière littéraire de Guy de Maupassant se limite à une décennie – de 1880 à 1890 – avant qu’il ne sombre peu à peu dans la folie et meure à quarante-deux ans de la syphilis. Reconnu de son vivant, Guy de Maupassant conserve un renom de premier plan, renouvelé encore par les nombreuses adaptations filmées de ses œuvres. I N T E N T I O N S D E M I S E E N S C E N E « Perfection dans le rythme de la prose, structure mélodique complexe, chaque phrase du Horla est ciselée. Flaubert éprouvait la sonorité de sa prose en la soumettant à l’exercice du « gueuloir ». Le Horla, hanté par Flaubert, maître et double littéraire de Maupassant, réclame de toutes ses forces ce passage du scriptural au phonique, et ce dans l’éventail le plus large du champ vocal ; du chuchotement à l’incantation, de l’affolement boulimique de la parole à l’aphasie du dire. (…) J’ai, comme à mon habitude, découpé le texte en mouvements, en séquences rythmiques dans lesquelles j’ai reconstruit un vers libre. J’ai souhaité que les variations d’intensités soient brutales pour donner à voir et à entendre une partition intense, baroque et contrastée. Dossier pédagogique Service culturel de Cormeilles-en-Parisis Septembre 2012 Le dispositif scénique dans lequel j’évolue ne cherche pas à représenter un intérieur normand ; mais plutôt à rendre compte, par sa simplicité et son exigence technique (lumière, son, amplification, vidéoprojection), des obsessions, des angoisses et des questionnements métaphysiques du protagoniste. » Jérémie Le Louët L A C O M P A G N I E D E S D R A M A T I C U L E S La Compagnie des Dramaticules est née en octobre 2002, fondée par Jérémie Le Louët et Noémie Guedj. Jérémie Le Louët en est le metteur en scène et rassemble, autour Des Dramaticules, une équipe de comédiens de sa génération. Son objectif est d’interroger les notions d’interprétation et de représentation en portant un regard critique sur le jeu et sur l’acteur contemporain. Chaque spectacle pourrait être une sorte de redéfinition de ce qu’est pour lui l’Acteur : maitrise technique, précision maniaque des respirations, des gestes, des tempos, des dynamiques, des phrasés. Il y a toujours une distance critique sarcastique, moqueuse vis-à-vis du théâtre, un mélange de désinvolture et de ferveur totale, de blague et de rage. Le questionnement métaphysique, sacré et politique traverse tous ses spectacles. L’Homme broyé par le système est son héros favori. ©Sébastien Chambert D A N S - L A P R E S S E Pariscope, décembre 2011, Dimitri Denorme Le glissement progressif et conscient d’un homme dans la folie et la schizophrénie, c’est ce que dissèque Maupassant dans « Le Horla ». Une véritable descente aux enfers aux accents fantastiques Dossier pédagogique Service culturel de Cormeilles-en-Parisis Septembre 2012 racontée sous la forme du journal intime qu’on a tous déjà lu. Jérémie Le Louët a pris l’œuvre à brasle-corps. Comédien et metteur en scène, il l’a étudiée, triturée, tordue dans tous les sens pour en tirer un spectacle de grande qualité. L’exigence technique a été placée au cœur de son dispositif scénique. Il y a d’abord un redoutable et efficace travail sur l’univers sonore. Tour à tour, l’oreille du spectateur est attaquée ou séduite par une amplification des sons. Les effets d’échos et de résonance sont aussi judicieusement utilisés. On retrouve la même intelligence au niveau de l’éclairage du spectacle. Les lumières particulièrement soignées de Jean-Luc Chanonat jouent de clairs-obscurs inquiétants et contribuent largement à installer sur le plateau une tension. Des éclairages transversaux viennent tour à tour mettre en lumière les deux visages du comédien, tantôt Dr Jekyll, tantôt Mr Hyde. Etpuis d’un coup, les néons surpuissants et glacials éblouissent la salle… Côté interprétation, Jérémie Le Louët est impeccable. Le personnage qu’il compose se délite peu à peu pour laisser toute la place à cette présence mystérieuse qui l’habite. Le comédien se révèle ici un maître de l’angoisse en rendant littéralement visible pour le spectateur l’être imperceptible, l’Autre insaisissable qui hante le récit de Maupassant. C’est une vraie performance d’acteur qu’il nuos est donné ici d’applaudir. Ses déplacements, ses expressions, ses attitudes, tantôt rassurantes, tantôt inquiétantes : tout a été travaillé avec précision et le résultat est impressionnant. Il faudrait aussi parler des modulations de voix, allant du murmure au hurlement, du grave à l’aigu. Saisissant ! Navré pour le calembour pitoyable, mais on a aimé ce « horla » à la folie… ! - Théâtrorama, novembre 2011, Franck Bortelle Aussi dérangeant qu’a dû l’être la nouvelle de Maupassant à son époque, la version scénique très radicale qu’en propose Jérémie Le Louët risque de fortement diviser. Loin de tout naturalisme, il s’ingénie à faire plutôt ressortir tout le fantastique et l’expressionnisme que sous-tend le texte. Peutêtre dérangeant mais assurément fascinant. - Un Fauteuil pour l’Orchestre, novembre 2011, Camille Hazard L’entité, la patte et l’originalité de cette compagnie résident principalement dans la manière d’appréhender les textes littéraires choisis (pourtant très différents !). Dans les mains du metteur en scène Jérémie Le Louët, les textes nourris de phrases et de ponctuations, deviennent partition de musique avec notes et silence. Les mots sont d’abord dépouillés de leur sens premier pour nous parvenir, nourris, étoffés de sonorités, de textures, enfin pour participer à une compréhension sensuelle du texte. Les mots sont vivants… - Marianne, novembre 2011, Jack Dion « Le Horla » ou l’homme face à son double monstrueux. Pour un acteur, interpréter « Le Horla » de Guy de Maupassant dans sa version en forme de journal intime, est un petit défi. Jérémie Le Louët a su le relever avec brio. Dossier pédagogique Service culturel de Cormeilles-en-Parisis Septembre 2012 - La Terrasse, décembre 2011, Catherine Robert Jérémie Le Louët transforme Le Horla en un formidable laboratoire théâtral : le jeu, la lumière et le son fabriquent ensemble un spectacle à la force d’évocation et de suggestion peu commune. P I S T E S - P E D A G O G I Q U E S . Représentation picturale Huile sur toile, 54x71 cm Huile sur toile, 45x54 cm (pour cette version) Huile, tempera et pastel sur carton, 91x73 cm Le Cri (Skrik), 1893, Edvard Munch (1863-1944) – expressionnisme Corbeaux sur un arbre (Krähen auf einem Baum), 1822, Caspar David Friedrich (1774-1840) - romantisme Autoportrait dit Le Désespéré, 1843-1845, Gustave Courbet (1819-1877) - réalisme Vous devez choisir un de ces tableaux pour sortir une nouvelle édition de la nouvelle Le Horla de Maupassant. Faites votre choix puis justifiez-le sous forme de préface. - L’écriture de la peur « Vous dites, Commandant, que vous avez eu peur, je n'en crois rien. Vous vous trompez sur le mot et sur la sensation que vous avez éprouvée. Un homme énergique n'a jamais peur en face du danger pressant. Il est ému, agité, anxieux ; mais la peur, c'est autre chose. (…) Permettez-moi de m'expliquer ! La peur (et les hommes les plus hardis peuvent avoir peur), c'est quelque chose d'effroyable, une sensation atroce, comme une décomposition de l'âme, un spasme affreux de la pensée et du cœur, dont le souvenir seul donne des frissons d'angoisse. Mais cela n'a lieu, quand on est brave, ni devant une attaque, ni devant la mort inévitable, ni devant toutes les formes connues du péril : cela a lieu dans certaines circonstances anormales, sous certaines influences mystérieuses en face de risques vagues. La vraie peur, c'est quelque chose comme une réminiscence des terreurs fantastiques d'autrefois. (…) Moi, j'ai deviné la peur en plein jour, il y a dix ans environ. Je l'ai ressentie, l'hiver dernier, par une nuit de décembre. Et, pourtant, j'ai traversé bien des hasards, bien des aventures qui semblaient mortelles. Je me suis Dossier pédagogique Service culturel de Cormeilles-en-Parisis Septembre 2012 battu souvent. J'ai été laissé pour mort par des voleurs, j'ai été condamné, comme un insurgé, à être pendu, en Amérique, et jeté à la mer du pont d'un bâtiment sur les côtes de Chine. Chaque fois je me suis cru perdu, j'en ai pris immédiatement mon parti, sans attendrissement et même sans regrets. Mais la peur, ce n'est pas cela. » La Peur, Maupassant Questions : Dans le texte ci-dessus, relever le champ lexical de l’angoisse. Que remarque-t-on quant à la répartition de celui-ci ? Combien de fois revient le mot « peur » dans le texte ? Cette répétition est-elle superflue ? Pourquoi ? Comme pour le champ lexical, comment ce mot est-il réparti dans le texte ? Relever quatre figures de rythme ternaire. Que dire de la première figure relevée, en termes d’ordre des éléments ? Comparer les deux paragraphes et commenter. - Le fantastique « Genre littéraire fragile, le fantastique est toujours sur le point de se fondre dans l'étrange ou le merveilleux. En effet, dès que l'on trouve son explication rationnelle, le caractère fantastique du phénomène disparaît, remplacé par l'étrangeté. De même, dès que l'on accepte l'intervention de la magie ou du Diable, l'histoire devient merveilleuse. » « Quelques textes aux frontières du fantastique », La Peur et autres contes fantastiques, Maupassant, ed. Classiques Larousse, 1990 Questions : Reprendre l’extrait proposé de La Peur. Qu’est-ce qui nous fait penser que la suite du récit s’apparentera au genre fantastique ? Après avoir bien pris connaissance de cette explication du genre fantastique, à vous d’imaginer un récit qui s’y inscrivant. - Retour sur la représentation Après avoir vu le spectacle, faites votre critique de la représentation. Lisez le dossier de presse du spectacle (cf. annexe) et apportez si nécessaire des modifications en vous inspirant des critiques parues. Dossier pédagogique Service culturel de Cormeilles-en-Parisis Septembre 2012 - Réflexion La nouvelle Le Horla est-elle l’étude réaliste d’un cas clinique ou une fiction du genre « fantastique » ? P O U R E N S A V O I R P L U S . Contact service culturel : Elise Besnard / 01 34 50 47 65 / [email protected] Site internet : www.ville-cormeilles95.fr , « Culture »/« Théâtre du Cormier »/« Jeune Public » Facebook : www.facebook.com , page « Théâtre du Cormier » Site de la compagnie : www.dramaticules.fr ©Sébastien Chambert Dossier pédagogique Service culturel de Cormeilles-en-Parisis Septembre 2012 A N N E X E Dossier pédagogique Service culturel de Cormeilles-en-Parisis Septembre 2012 Dossier pédagogique Service culturel de Cormeilles-en-Parisis Septembre 2012 Dossier pédagogique Service culturel de Cormeilles-en-Parisis Septembre 2012 Dossier pédagogique Service culturel de Cormeilles-en-Parisis Septembre 2012