De manière générale, dans les conditions normales de température et de pression, le
modèle du gaz parfait est amplement suffisant.
2) Limitations de la description classique.
Si le gaz n'est plus assez dilué, ou si la température est trop basse, le caractère quantique
des molécules qui le composent va se manifester avec plus d'acuité.
Sans rentrer dans le détail de la théorie quantique, nous pouvons rappeler que le domaine
de validité d'une description classique s'obtient en comparant une action caractéristique à la
constante de Planck
.
Une telle action caractéristique s'obtient, dans le cas du gaz parfait, en effectuant le produit
de la quantité de mouvement d'une particule par son libre parcours moyen, que l'on va
assimiler à la distance moyenne qui sépare deux particules. Il faut alors, pour que la
description classique soit valable, que
.
Cependant, le domaine de variation de v et de d est très grand, mais la mécanique
statistique démontre que ces vitesses et ces distances sont pratiquement toujours proche de
leurs valeurs moyennes. Ainsi doit on avoir
.
On sait alors que
, et la distance moyenne entre particules s'écrit assez
simplement comme
. Ainsi la condition s'écrit:
.
Signalons juste que la condition peut également s'écrire comme fonction de la longueur
d'onde de de Broglie
, comme
.
Pour illustrer ce domaine de validité, considérons deux exemples:
Tout d'abord de l'hydrogène à température et pression ordinaires: la longueur d'onde de de
Broglie associée vaut alors, comme la masse d'un atome d'hydrogène vaut celle de deux
nucléons
.
Par ailleurs, l'équation d'état des gaz parfaits classiques donne, pour une pression de
1atmosphère,
nm
p
kT
N
V
d4,3
3/1
3/1
.
Ainsi, tous les gaz, qui auront une longueur de de Broglie plus petite, seront également très
bien décrit par la mécanique classique. Cependant, l'hélium, qui reste gazeux jusqu'à très
basse température, pose lui problème.
Considérons ensuite le cas d'un gaz d'électrons dans un métal. Ce gaz peut être considéré
comme parfait, puisqu'il se déplace de façon quasi libre dans tout le métal, ce qui est à
l'origine de la conduction électrique des métaux.
Ici on a
. Par ailleurs, la distance entre deux électrons est plus
petite, de l'ordre de la distance entre deux plus proches voisins du cristal
: les
électrons d'un métal forment donc un gaz trop dense pour pouvoir être traité par la mécanique
classique. Il faut donc les traiter quantiquement en tenant compte du principe d'exclusion de
Pauli.