PARTIE 2 : INSTABILITE FINANCIERE et REGULATION

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TES/EA 2012-2013
Chap3 Globalisation financière
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PARTIE 2 : INSTABILITE FINANCIERE et REGULATION
Chapitre 3 : De la Finance à la Globalisation Financière
Introduction
1/ A quoi sert la finance ?
11- Finance directe et finance indirecte
12- Les fonctions du système financier
Document 1
« Il est /…/ possible de récapituler ce que sont les différentes fonctions de la finance :
- Une fonction de transfert de richesse dans le temps. En se privant d’utiliser une partie de son
[argent] à l’achat de biens lui procurant une jouissance immédiate, un individu, qui devient
ainsi un épargnant, peut, grâce à la finance, placer cet [argent] en instruments financiers :
dépôts rémunérés, obligations, actions, voire instruments dérivés, et le récupérer plus tard
normalement augmenté du rendement de ce placement.
- Une fonction de gestion des risques. Il s’agit de risques pris par un acteur individuel dans un
dans une opération de transferts de la richesse dans le temps. La finance permet de réduire les
risques individuels en les divisant et de les transférer à d’autres individus, moins adverses au
risque. Soit que le risque en question est pour eux de moindre importance, soit qu’ils
souhaitent en prendre dans l’espoir de profits élevés. Elle permet ainsi à chacun de choisir le
couple rendement/risque qui lui convient.
- Une fonction de mise en commun de richesse. Elle permet de financer des projets dont
l’ampleur dépasserait la richesse d’un seul individu. D’autant qu’un individu, même très
riche, préfèrera, par souci de réduction des risques, diversifier ses placements.
- Une fonction d’information. Certains institutions financières, en particulier les marchés
organisés, produisent une information publique (généralement des prix) utile aux individus
pour orienter leur choix non seulement financiers, mais productifs au sens strict.
- Une fonction de règlements, c’est-à-dire d’organisation du système des paiements. »
Pierre-Noël Giraud, Le commerce des promesses. Petit traité sur la finance moderne, Points,
Seuil, 2009, p 66-67.
Document 2
« Un système financier fournit les moyens de paiement facilitant les échanges de biens, de
services, d’actifs. Pour que cette fonction soit remplie efficacement, il est nécessaire que les
transactions entre agents se réalisent le plus rapidement possible et au moindre coût. Un
système de paiement différencie une économie monétaire d’une économie de troc.
L’existence à elle seule de la monnaie (c’est-à-dire d’un bien accepté par tous pour l’échange)
ne garantit pas obligatoirement son efficacité pour tout utilisateur potentiel. Il est clair que les
systèmes financiers ont largement évolué pour accroître l’efficacité du système de paiements.
Des espèces ou des lingots d’or que l’on devait transporter de lieu en lieu à la simple carte de
paiement internationale, un grand pas a été franchi. »
Daniel Goyeau, Amine Tarazi, La bourse, Repères, La Découverte, 2006, p 57-58
La finance a-t-elle un lien avec le temps ?
Comment peut-elle faciliter les échanges ?
Expliquez la notion de risque.
Que signifie le passage souligné ?
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Chap3 Globalisation financière
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2/ Un panorama des différents marchés financiers
Document 3 Les différents marchés financiers
Marché interbancaire : échange de monnaie centrale entre
Marché des capitaux à banques
Marché
court et moyen terme
Marché des titres de créances négociables : titres de
(inférieur à 7 ans)
créances qui peuvent être vendus sur le marché monétaire
Exemples : bons du Trésor, certificats de dépôts, billets de
des
trésorerie
Marché des actions : titres de propriété d’une entreprise qui
Marché des capitaux à donnent droit au versement de dividendes
Capitaux long terme
Marché des obligations : titre de dette rémunérée par un
intérêt
Marché de formes hybrides d’obligations : obligations qui
l’on peut convertir en actions.
Marché des changes
Remarque : Traditionnellement, l’expression française « marchés financiers » désigne au sens
strict les marchés des capitaux à long terme. Mais en anglais, l’expression financial markets
correspond aux marchés de capitaux au sens large. La traduction mot à mot a ainsi diffusé
l’usage du terme « marchés financiers » pour désigner plus largement l’ensemble des marchés
de capitaux.
D’après Manuel d’économie approfondie, Hatier, 2012, p 97.
21- La bourse
211- Le fonctionnement de la bourse en France
Document 4
« La bourse est le marché des valeurs financières (actions, obligations,…), c'est-à-dire le lieu
de la rencontre des demandes d’achat et des offres de vente de ces titres, et de leur
négociation./…/
Le bâtiment de la Bourse (le Palais Brongniart) est toujours situé place de la Bourse, dans le
IIème arrondissement, mais cela fait aujourd'hui plus de 20 ans qu'il n'est plus le lieu où
s'échangent les titres boursiers en France. Fini la corbeille ! Les transactions sur actions ont
été dématérialisées en 1987, suivies ensuite de celles sur les produits dérivés. Le dernier
marché à avoir quitté le Palais Brongniart a été celui de l'or en 2004.
Concrètement, cela veut dire que tout se passe de façon informatisée d'ordinateur à
ordinateur : tous les ordres de bourse, qu'ils soient directement saisis sur internet, passés
physiquement dans une agence bancaire, par téléphone, fax ou tout autre moyen sont in fine
transmis, selon un circuit totalement automatisé, au système électronique de transaction qui
remplace l'ancien marché "à la criée". La confrontation des ordres d'achat et de vente et la
détermination des cours correspondants s'y font automatiquement. Les intermédiaires
financiers qui y ont directement accès et peuvent effectuer les transactions sont appelés
membres de marché. Après la transaction, les informations relatives aux transactions
effectuées leur sont en retour transmises de façon informatisée pour qu'ils puissent en
effectuer le traitement financier et informer leurs clients.
Comme auparavant, l'organisation du marché et sa gestion sont assurés pour l’essentiel par
une "entreprise de marché" dénommée NYSE Euronext, héritière de la Société des Bourses
Françaises. /…/
La gestion de la Bourse de Paris n’est plus assurée par la Compagnie des agents de change
qui bénéficiaient du monopole de la cotation jusqu’en 1988. Progressivement, la société qui
l’a remplacée pour gérer les marchés boursiers français est devenue une entreprise
commerciale, dite "entreprise de marché", elle-même cotée en bourse et un mouvement de
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concentration et de fusion s’est opéré. Il a abouti à la naissance en 2007 de NYSE Euronext
issue de la fusion entre le NYSE gestionnaire du New York Stock Exchange et d'Euronext
issue elle-même de la fusion des bourses de Paris, d’Amsterdam, de Bruxelles, de Lisbonne,
et du marché LIFFE de Londres. Sous le contrôle des autorités de marché (en France,
l’Autorité des marchés financiers), l'entreprise de marché fixe les règles :
d’adhésion des prestataires de services d’investissement qui souhaitent être membres de ses
marchés,
d’admission des sociétés à la cote, de fonctionnement des marchés qu’elle organise. »
http://www.lafinancepourtous.com/Questions-Reponses/Ou-se-situe-la-Bourse-de-Paris
Quelles sont les caractéristiques du marché boursier ? Est-il « matériel » ?
Expliquez le passage souligné. Pourquoi parler d’un marché primaire et d’un marché
secondaire ?
Qui le gère ?
212- Quelques données du marché français des actions
Document 5 quelques données en milliards d’€
Echanges
d’actions
Décennie
19711980
19811990
19912000
20012008
19702008
45,4
Emission d’actions (décennie)
Société
cotés
Décennie
Privatisations Introductions Rachat*
d’actions
3,5
0
0,2
Dividende
10,1
485,7
63,8
8,7
2,9
29,4
3620,0
138,3
37,3
19,4
21,9
94,7
10401,1
195,0
17,3
30,3
111,0
243,0
401,1
63,3
52,9
132,9
377,2
Remarques : Il y a 738 sociétés cotées en 2008
* la loi de 1998 autorise les sociétés à racheter et revendre leur propre titre sur le marché dans
la limite de 10 % de leur capital.
D’après Jacques Hamon, Bertrand Jacquillat, La bourse, Que-sais-Je ?, PUF, 2009, p 5.
Etudiez le développement de la bourse.
Toutes les entreprises sont-elles cotées en bourse ?
Combien les entreprises ont-elles levé sur le marché primaire ?
Quel est le montant net obtenu ?
22- Le marché des dérivés
221- Qu’est-ce qu’un produit dérivé ?
Document 6
« Les produits dérivés sont appelés de la sorte car leurs prix « dérivent » de la valeur d’autres
actifs (actions, obligations, matières premières, immobilier…), mais aussi de variables
monétaires, financières ou réelles (taux de change, taux d’intérêt, indices boursiers, indices
climatiques) que l’on appelle le « sous jacent ». Ils ont pour ambition de fournir à tout agent
économique une protection conte un risque qui naît de la nécessité de l’agent de réaliser dans
le futur une opération commerciale ou financière, à un prix ou, d’une façon plus générale, à
des conditions qu’il ne maîtrise pas. Un gestionnaire de portefeuille pourra ainsi craindre la
baisse des cours du dollar s’il doit honorer à plus ou moins brève échéance une facture
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libellée dans cette monnaie, tandis qu’un débiteur pourra légitimement s’inquiéter d’une
possible hausse des taux d’intérêt s’il est endetté à taux variable. Les produits dérivés sont un
moyen permettant, selon différents mécanismes, de fixer dès à présent un prix pour ces actifs
et ce, pour une date ultérieure. /…/ Un produit dérivé, dans son acception générale, n’est donc
ni plus ni moins qu’une police d’assurance reposant sur le principe de la définition d’un prix à
terme, fixe ou optionnel, et dont la particularité est d’être négocié /…/ sur un marché
financier. »
Yves Jégourel, « Les produits dérivés : outils d’assurance ou instrument dangereux de
spéculation ? », Cahiers français, n°361, mars-avril, 2011, p 40-41.
Pourquoi parler de produits « dérivés » ? Qu’est-ce que le « sous-jacent » ?
Quelle est la fonction des produits dérivés ?
222- Un exemple : les options d’achat
Document 7 une assurance contre les variations du taux de change
« Un contrat d’option est un droit, et non une obligation, d’acheter (contrat call) ou de vendre
(contrat put) une certaine quantité d’un actif financier ou monétaire (appelé un sous-jacent) à
un prix et une date définis à l’avance./…/
Par exemple, le marché des options permet de se protéger contre toute forme de fluctuations
du cours de titres ou de matières premières. Si un exportateur doit recevoir dans trois mois le
paiement de ses ventes aux Etats-Unis, il peut sembler judicieux pour lui de se protéger contre
les éventuelles fluctuations, notamment à la baisse du taux de change euro/dollar. Pour ce
faire, il va se porter acquéreur, moyennant le versement d’une prime (un pourcentage
seulement du montant total), d’un contrat optionnel de vente d’une certaine quantité de dollars
à un taux de change qu’il va déterminer à l’avance et pour une date d’échéance prédéfinie (ici
dans trois mois). Ainsi, indépendamment des fluctuations réelles du taux de change
euro/dollar, grâce à ce contrat d’option de vente, il pourra revendre les dollars perçus au taux
de change préalablement défini./…/
L’avantage des options est que si le taux de change a évolué à la hausse, en sens inverse de
ses prédictions, il a la liberté de ne pas lever cette option. Cette liberté n’est pas possible dans
un contrat à terme ferme où le dénouement du contrat a obligatoirement lieu le jour de la date
d’échéance. »
Nicolas Barbaroux, Gilles Jacoud, « Un panorama des différents marchés de capitaux »,
Cahiers français, n°361, mars-avril, 2011, p 33-34.
Quel est le risque mis en évidence dans le passage souligné ?
Que peut faire un exportateur ? Quel est l’avantage ? Est-ce gratuit ?
Quel est l’avantage d’une « option » comparée à un « contrat à terme » ?
23- Le marché des changes
Document 8
« Le marché des changes, appelé aussi marché Forex (en référence à l’anglicisme Foreign
Exchange), est le marché qui réunit les agents économiques désirant transformer leurs actifs
financiers libellé dans une devise en un actif financier libellé dans une autre devise. /…/
Ce marché Forex est donc particulier à double titre. Non seulement, le marché des changes
n’assure pas le financement des agents, mais surtout, c’est un marché de gros réservés aux
opérateurs professionnel, appelé cambistes, qui jouent sur des montants très importants. Sur
ce marché, les cambistes subissent un risque de change, lié aux variations des valeurs des
monnaies les unes par rapport aux autres./…/
L’accélération de la mondialisation des échanges réels ainsi que des flux financiers a donné
un rôle prépondérant au marché des devises. »
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Nicolas Barbaroux, Gilles Jacoud, « Le marché des changes : un marché à part », Cahiers
français, n°361, mars-avril, 2011, p 34.
Document 9
« En dix ans, les transactions sur les marchés des changes ont été multipliées par six. Le dollar
américain reste la devise la plus échangée, avec 83% des transactions (sur un total de 200%
puisque chaque échange implique deux devises), loin devant l'euro (39%). Seuls 37% des
transactions portent sur des échanges directs de devises, tout le reste concerne des produits
dérivés sur les taux de change, c'est-à-dire des produits financiers qui permettent soit de se
protéger, soit de spéculer sur les variations de change.
Alternatives économiques, « Un marché des changes spéculatifs », in : « Les marchés
financiers », Hors série, n°87, 1er trimestre 2011, p 8.
Qu’est-ce qu’une devise ? Le taux de change ?
Qu’est-ce qui est échangé sur le marché des changes ?
Vrai ou faux ? Vous et moi avons accès au marché des changes.
Que signifie la donnée de 2010 ?
Décrivez l’évolution des transactions sur le marché des changes.
A quoi sert le marché des changes ?
3/ Les acteurs
31- Un panorama des acteurs
Document 10 qui sont les intervenants sur les marchés financiers ?
« Sur les marchés financiers, ceux qui acquièrent des actions ont tous en commun d’espérer
réaliser un bon placement (soit en percevant sous forme de dividendes une partie des profits
de l’entreprise dont ils possèdent des actions, soit en revendant leurs actions avec une plusvalue). Mais au-delà de cette similitude, les acheteurs d’actions (qui deviendront également
vendeurs) peuvent aussi bien être des ménages qui souhaitent placer leur épargne, des sociétés
non financières qui souhaitent faire fructifier leur trésorerie ou contrôler pour des raisons
stratégiques une autre entreprise, ou des sociétés financières qui réalisent des placements pour
leur propre compte ou celui de leurs clients. Ces dernières, parfois appelées « investisseurs
institutionnels » ou « zinzins » comprennent notamment :
- des banques ;
- des compagnies d’assurance ;
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- des organismes de placement collectifs, sociétés qui placent les capitaux qu’elles collectent
auprès du public (exemple : les SICAV) ;
- des fonds de pension, qui ont pour but de placer les cotisations de salariés (ou de leurs
employeurs) pour leur verser ultérieurement des pensions de retraites ;
- des fonds d’investissement, dont les « hedge funds » qui proposent des stratégies de
placements spéculatives et risquées. »
http://sesame.apses.org/index.php?option=com_content&view=article&id=182:activite-2-lesmarches-financiers-sont-ils-efficaces&catid=24:a-quoi-servent-les-banques-et-les-marchesfinanciers
Recensez les intervenants sur les marchés financiers.
Pour chacun demandez-vous s’il est du côté de l’offre ou de la demande de capitaux ? Quel
sont leur but ?
32- Les fonds d’investissement
Document 10 (en milliers de milliards de dollars)
/…/ « Bien qu’ils fassent souvent parler d’eux, les fonds spéculatifs [les hedges funds] sont les plus
petits des marchés financiers. Leur notoriété tient à ce qu’ils prennent beaucoup de risques en
spéculant à outrance et en empruntant aux autres acteurs pour le faire. Leurs problèmes se propagent
ainsi rapidement aux autres acteurs. »
Alternatives économiques, in : « Les marchés financiers », Hors série, n°87, 1er trimestre 2011, p 11.
Remarques : ils utilisent abondamment les produits dérivés et sont souvent établis dans des paradis
fiscaux.
Quels sont les plus gros acteurs ? Les plus petits ?
Comparez les caractéristiques des fonds spéculatifs et les fonds de « private equity »
4/ La genèse de la « finance globale »
41- Un vecteur de la mondialisation financière : l’instabilité monétaire
411- Les régimes de changes et le triangle d’incompatibilité
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412- La fin du système de Bretton Woods : le flottement des principales monnaies
Document 11
« on peut estimer que l’étalon de change-or, avec comme appoint la livre-sterling, a prévalu
tant bien que mal jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Les conclusions de la conférence de
Bretton Woods, en 1944, en ont repris à peu près les principes, contre les thèses plus
novatrices de J. M. Keynes. A cette différence près – signe des temps – que le dollar
américain est devenu la devise clé dans le régime de l’étalon or, en tant que seul monnaie
nationale pouvant être directement convertible en or à un prix fixe (35 $ l’once). Le régime
des taux de change fixe ainsi instauré impliquait une surveillance stricte des mouvements de
capitaux. Ils ne pouvaient être autorisés à se déplacer que pour de bonnes raisons,
principalement pour accompagner les échanges commerciaux et pour financer, avec beaucoup
de précautions, les investissements directs à l’étranger. Cela signifiait que la mobilité des
capitaux était étroitement contrôlée par les banques centrales et les ministères des Finances.
Tandis qu’u niveau multilatéral, le FMI /…/ veillait /…/ à ce que la fixité des taux de change
soit respectée ou rétablie par les pays membres./…/
On pourrait considérer que la globalisation financière est née le 15 août 1971, le jour où le
président américain Richard Nixon a décidé unilatéralement que le dollar des Etats-Unis ne
serait plus convertible en or. /…/ Son cours, ainsi que celui des autres monnaies, serait
désormais fixé par l’offre et la demande sur les marchés. Le régime des taux de change
flottants sera entériné en 1973 à la conférence de la Jamaïque. /…/
Cependant, c’est le « big bang » introduit, au Royaume-Uni, par Margaret Thatcher, suivie en
cela par l’équipe du président américain Ronald Reagan, qui ouvrira la voie à la mise en place
d’un véritable « level playing field » dans le domaine financier. »
Charles-Albert Michalet, Mondialisation, la grande rupture, La Découverte, page 80-81.
Les pays membres du système de Bretton Woods étaient ils autonomes dans leur choix de
politique monétaire ?
Le système de Bretton Woods est-il un vecteur de mondialisation financière ? Où se situe-til au sein du triangle de Mundell ?
Que se passe-t-il en 1971 ? Pourquoi Michalet évoque-t-il le début de la globalisation
financière ? Que font Thatcher et Reagan ?
Placez le SMI au sein du triangle après la fin de Bretton Woods.
413- L’arbitrage triangulaire et la politique monétaire
Document 12
Objectifs choisis
- stabilité des changes
- autonomie de la politique
monétaire
- autonomie de la politique
monétaire
- ouverture financière
- stabilité des changes
- ouverture financière
Objectif sacrifié
Ouverture financière
Illustration
- Bretton Woods (1944-1971)
- Chine (1994-2005)
Stabilité des changes
- Etats-Unis, Japon (depuis 1973)
- RU (depuis 1992)
- Zone euro (depuis 1999)
Autonomie de la politique - Système Monétaire Européen
monétaire
(1979-1999)
- Argentine (1991-2001)
J. Adda, La mondialisation de l’économie. De la genèse à la crise, La Découverte, 2012 p 106.
Que signifie le terme « ouverture financière » ?
Dans quelle situation est la France depuis 1999 ?
Les Etats-Unis peuvent ils aujourd’hui mener la politique monétaire de leur choix ? Quelle
est la conséquence ?
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42- Les trois D : Déréglementation, Décloisonnement et Désintermédiation
Document 13
« En une cinquantaine d’années, [le] carcan a complètement éclaté. Tout d’abord, les capitaux
privés ont très vite trouvé les moyens de contourner les règles, comme en témoigne, dès 1957,
la naissance du marché des eurodollars*. Puis la libéralisation est devenue un projet politique,
largement initié et poussé par les Etats-Unis. La situation actuelle résulte d’un triple
processus. Premier volet la déréglementation. Elle commence au début des années 1970 /…/
les obstacles à la libre circulation des capitaux ne tardent pas à tomber, d’autant que les Etats
sont très preneurs des capitaux que peuvent leur amener des investisseurs étrangers.
Ils ne sont pas les seuls. Avec la désintermédiation – c’est le deuxième volet -, les
emprunteurs privés peuvent eux aussi se financer directement sur les marchés financiers, sans
avoir recours au crédit bancaire. D’où l’augmentation de la quantité de titres financiers dont
une part croissante est détenue par des non-résidents. La mobilité des capitaux est encore
accentuée par le troisième volet de la libéralisation financière, le décloisonnement des
marchés. Les frontières qui compartimentaient les marchés et les différents métiers de la
finance sont abolies conséquence : il devient possible d’arbitrer en permanence entre
différents instruments financiers (actions, obligations …). L’offre financière se multiplie,
qu’il s’agisse de produits de placement de l’épargne et plus encore de gestion du risque /…/
Cette inflation de produits multiplie les possibilités d’arbitrage, entraînant des flux de
capitaux souvent mus par une logique de rentabilité à très court terme. »
*eurodollars. Dollars déposés et prêtés en dehors des Etats-Unis.
Sandra Moatti, Une finance déréglée, in La mondialisation, Alternatives économiques, hors
série n°59, 1er trimestre, 2004, p 34. Et p 35.
Document 14
« Les politiques de libéralisation financière ont été menées dans la plupart des pays
développés et en voie de développement. Ces politiques ont donné un coup de fouet au
processus de globalisation financière et ont favorisé la création d’un marché unique de
l’argent au niveau planétaire. Les réformes menées en France en sont une illustration avec la
modernisation de la place financière de Paris impulsée par Pierre Bérégovoy à partir de 1985,
accompagnée de la suppression de l’encadrement du crédit (1987) et du contrôle des changes
(1989)./…/
La globalisation s’est traduite par un « décloisonnement des marchés », avec l’ouverture des
frontières : ouverture externe des marchés nationaux, en premier lieu ; mais également, à
l’intérieur de ceux-ci, éclatement des compartiments existants : marché monétaire (argent à
court terme), marché financier (capitaux à long termes), marché des changes (échanges des
monnaies entre elles), marchés à terme… Désormais, l’opérateur qui « investit » (ou
emprunte) recherche le meilleur rendement en passant d’un titre à l’autre ou d’un procédé de
couverture à l’autre : de l’obligation en euro à l’action en dollar, de l’action à l’option… »
Dominique Plihon, La globalisation financière, in : Pascal Combemale (sous la direction de)
les grandes questions économiques et sociales, La Découverte, 2009, p 279-280.
Expliquez la notion de désintermédiation.
Que signifie le passage souligné ? L’Etat a-t-il un rôle dans ce processus ?
Que signifie « cloisonné » ? Le décloisonnement des marchés ?
43- Où en est, aujourd’hui, le processus de mondialisation financière ?
431- Un poids croissant du système financier
Document 15
« La caractéristique principale de cette finance de marché est la diffusion du risque qu’elle
permet. Diffusion numérique tout d’abord, puisque le risque de défaut des emprunteurs cesse
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Chap3 Globalisation financière
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d’être concentré sur un petit nombre de banques multinationales en relation les unes avec les
autres.
Dimension et structure des marchés financiers, 2007 (en % du PIB)
Capitalisation
boursière
Encours obligataires
banques Total
Public Privé Total
(2)
(3)
(1)
Monde
Etats-Unis
Japon
Royaume-Uni
Allemagne
France
Asie
Afrique
Amérique
Latine
Proche-Orient
Europe
de
l’est
Actifs
des
commerciales*
119
144
106
139
63
106
184
107
64
52
48
163
33
51
56
34
8
40
94
169
47
106
118
113
26
7
17
146
216
210
139
169
168
60
15
58
155
81
179
400
196
335
125
59
55
(1) + (2)
+ (3)
421
442
496
678
428
609
370
181
176
82
69
3
22
5
5
8
27
75
52
164
147
[* crédits et activités de marché]
Diffusion qualitative ensuite, puisque chacun des composantes du risque afférant à un titre
particulier peut donner lieu à la création d’instruments spécifiques de protection (ou de
spéculation) négociable sur un marché spécifique /…/.
Ces innovations financières en chaîne n’auraient pas été possibles sans la vague de
déréglementation des marchés financiers. Partie des Etats-Unis et du Royaume-Uni, celle-ci
s’est propagée à l’ensemble du monde industrialisé dans les années 1980. »
D’après Jacques Adda, La mondialisation de l’économie. De la genèse à la crise, La
Découverte, 2012 p 103-104-105
Document 16
« La place de la finance dans l’économie mondial a /…/ changé. Dans le passé, la fonction du
système financier international était d’assurer le financement du commerce mondial et des
balances des paiements. Or les flux financiers ont connu récemment une progression
explosive, sans commune mesure avec les besoins de l’économie mondiale. Les chiffres
suivants sont éloquents : d’après les estimations de la Banque des règlements internationaux,
la taille du marché des changes /…/ a été multiplié par plus de trois de 1989 à 2007 ; cette
année là, environ 2 000 milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB annuel de la France, ont
été échangé chaque jour sur les marchés des changes dans le monde. Par ailleurs sur ce
marché, les transactions induites par les opérations financières sont cent fois plus importantes
que celles liées au commerce internationales de biens et de services. L’interprétation de ce
chiffre est simple : la finance internationale se développe désormais avec sa propre logique
qui n’a plus qu’un rapport indirect avec le financement des échanges et des investissements
dans l’économie mondiale. L’essentiel des opérations financières consiste en des va-et-vients
incessants, de nature spéculative, entre les monnaies et les différents instruments financiers.
Ce constat n’a rien de surprenant : on sait depuis Keynes que le développement rapide et non
contrôlé des marchés financiers entraîne fatalement leur dérive spéculative : « Le risque d’une
prédominance des de la spéculation tend à grandir à mesure que l’organisation des marchés
financiers progresse » (Théorie générale /…/). »
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Dominique Plihon, La globalisation financière, in : Pascal Combemale (sous la direction de)
Les grandes questions économiques et sociales, La Découverte, 2009, 280-281.
Comment se traduit le développement de la finance ?
Ce développement est-il uniforme ?
Comparez la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
432- Un marché mondial ?
Document 17
« Aujourd'hui, le système financier international est devenu un mégamarché unifié de l'argent,
qui se caractérise par une double unité :
- unité de lieu : les places financières nationales sont interconnectées par les réseaux
modernes de communication ;
- unité de temps : il fonctionne en continu, vingt-quatre heures sur vingt-quatre
successivement sur les places d'Extrême-Orient, d'Europe et d'Amérique du Nord.
La globalisation s'est traduite par un « décloisonnement des marchés » avec l'ouverture des
frontières : ouverture à l'étranger des marchés nationaux, en premier lieu ; et, à l'intérieur de
ces marchés, éclatement des compartiments existants : marché monétaire (argent à court
terme), marché financier (capitaux à plus long terme), marché des changes (échange des
monnaies entre elles), marché à terme, etc. désormais, celui qui investit (ou emprunte)
recherche le meilleur rendement en passant d'un titre à l'autre, d'une monnaie à l'autre : de
l'obligation en euros à l'action en dollars, de l'obligation privée /…/ au bon du Trésor. Au
total, ces marchés particuliers (financiers, change, terme, etc.) sont devenus les sousensembles d'un marché financier global, lui-même devenu mondial. »
Dominique Plihon, Le nouveau capitalisme, repères, n°370, La Découverte, 2003, p 26.
Document 18
« Entre pays riches et avec un certain nombre de pays émergents, les contrôles des
mouvements de capitaux ont disparu. Dans ce cas, un acteur résidant dans un territoire peut
acquérir et revendre à volonté la monnaie et tous les actifs financiers émis dans un autre
territoire. Les deux grands pays émergents, la Chine et l’Inde, conservent cependant un
certain « contrôle des changes » c’est-à-dire des mouvements de capitaux. Au moins de
certains types de mouvements de capitaux. C’est le cas également d’un certain nombre de
pays pauvres, malgré les incitations pressantes du FMI dans les années 1990 à « libéraliser le
compte de capital », pour favoriser les apports de capitaux étrangers. Dans l’ensemble
cependant, les mouvements de capitaux sont beaucoup plus libres qu’au début des années
1980 ».
Pierre-Noël Giraud, La mondialisation. Emergences et fragmentations, éditions Sciences
Humaines, 2008, p 34-35.
Pourquoi peut-on évoquer un marché mondial des capitaux ?
Quel peut-être le rôle du progrès technique ?
Quel acteur international peut participer à la globalisation financière ?
Peut-on dire que la globalisation financière est achevée ? Dans quel cas le serait-elle ?
Notions
Actifs financiers, produit dérivé, finance directe, finance indirecte, devise, taux de change,
marché des changes, investisseurs institutionnels, fonds d’investissement, les trois « D »,
taux de change, marché des changes, triangle de Mundell
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