BACTERIOLOGIE Bactéries intracellulaires obligatoires - page 1/4
Guillaume B & Maud G
29/04/09
BACTERIOLOGIE
17h-18h
Tiare et Marjorie
R. Volmer
CHLAMYDIACEAE
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Les Chlamydiaceae sont des bactéries intracellulaires obligatoires, Gram -.
On doit toujours fournir des cellules eucaryotes dans le milieu de culture.
Cette famille contient 2 genres : Chlamydia et Chlamydophila. Certaines Chlamydiaceae sont
spécifiques de l’Homme, comme C. trachomatis ou C. pneumoniae alors que d’autres comme C.
psittaci, C. abortus et C. felis concernent à la fois l’Homme et les animaux (ce sont donc des agents
de zoonose).
11Cycle de réplication :
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Les Chlamidiaceae ont un tropisme particulier pour les cellules épithéliales.
Le cycle réplicatif se déroule à l’intérieur de la cellule, dans une vacuole. Ce cycle est particulier
puisque deux formes de la bactérie se succèdent :
Le corps élémentaire (CE) : c’est une bactérie de petite taille, ayant une paroi épaisse et rigide. Son
matériel génétique est très condensé. C’est la forme infectieuse, la forme de résistance dans le
milieu extérieur. C’est une forme complètement inactive, elle est incapable de se multiplier.
Le CE rentre par endocytose dans la cellule épithéliale. L’endosome est détourné de sa voie
normale de progression (= fusion avec les lysosomes) et est envoyé vers d’autres compartiments,
notamment l’appareil de Golgi.
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Le corps élémentaire se décompacte, il se transforme en un élément de plus grande taille, actif,
capable de se multiplier par scission, appelé le corps réticulé (CR) : c’est la forme réplicative de la
bactérie. La vacuole augmente de taille, les CR se multiplient et s’accumulent, on a alors un corps
d’inclusion. Les CR vont se re-différencier en CE, la cellule éclate et les libère.
C’est quand la cellule hôte commence à être affaiblie et que le stress cellulaire est ressenti par les
bactéries que les Chlamydiaceae condensent leur ADN et se retransforment en CE résistants avant
d’être expulsés. Donc au cours du cycle la proportion de corps élémentaires augmente.
Les Chlamydiaceae sont des bactéries intracellulaires obligatoires, elles sont incapables de
synthétiser leur ATP et leurs protéines, elles utilisent donc l’équipement enzymatique de la cellule
eucaryote qu'elles parasitent.
Au microscope électronique, les CE apparaissent noirs car très compacts (denses), alors que les CR
sont plus clairs.
Les infections spécifiquement humaines :
- Chlamydia trachomatis :
Ce sont des agents pathogènes spécifiques de l’Homme. On distingue différents sérovars : de A à J.
Les sérovars A, B, C sont à l’origine d’une maladie oculaire, le trachome, première cause de cécité
en Afrique Subsaharienne (150 millions de cas). Il s’agit d’une kératoconjonctivite chronique et
contagieuse qui peut être traitée avec des antibiotiques.
Les autres sérovars (D, E, F, G, H, I, J) sont les premiers agents responsables de maladies
sexuellement transmissibles. Ils provoquent des infections génitales (cause d’infertilité chez les
femmes) et des maladies néonatales graves. Mais en général, c’est asymptomatique chez l’adulte.
- Chlamydophila pneumoniae :
Bactérie à répartition mondiale, à l’origine d’un fort taux d’infection dans la population, mais ce
sont souvent des infections précoces asymptomatiques. Souvent l’infection dure assez longtemps
(portage chronique) et parfois on observe des maladies pulmonaires type bronchite, pneumonie,
pharyngite. On suspecte son implication dans des allergies (réaction exagérée de l’organisme aux
allergènes qui arrivent à l’appareil respiratoire).
Les infections animales et humaines à Chlamydophila :
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Les Chlamydophila sont à l’origine d’infections animales importantes et sont également des agents
de zoonose.
- C. psittaci cause des atteintes respiratoires, des infections intestinales et des diarrhées ainsi que
des conjonctivites chez les oiseaux. Elle provoque une ornithose et une psittacose chez l’Homme.
- C. abortus peut provoquer des avortements chez les petits et grands ruminants, les suidés et même
chez l’Homme.
Ces deux dernières bactéries sont responsables de zoonoses graves.
- C. felis est à l’origine de conjonctivite chez le chat et peut-être chez l’Homme.
- C. pecorum provoque des infections intestinales souvent inapparentes ainsi que des polyarthrites
(à l’origine de boiteries) et encéphalomyélites sporadiques chez les OV et les BV.
- Chlamydophila abortus :
C’est la première cause d’avortements chez les petits ruminants (la deuxième étant
Campylobacter). Elle est à l’origine d’avortements enzootiques chez les brebis. Au Royaume-Uni,
8% des élevages sont atteints par cette bactérie qui est responsable de 45% des avortements chez les
ovins. Elle est nettement plus fréquente que la Brucellose contre laquelle la prophylaxie est efficace.
Elle provoque également des avortements chez l’Homme (zoonose) mais est très peu fréquente chez
les CV, les PC et les BV.
C’est une infection à caractère cyclique (tous les 3 ou 4 ans) car les brebis s’immunisent et à chaque
renouvellement de troupeau la maladie réapparait.
Signes cliniques :
Elle provoque des avortements tardifs (dernier tiers de gestation) et parfois des métrites. Les
agneaux sont faibles et meurent à la naissance (mortinatalité très élevée).
Pathogénie :
La contamination se fait par voie orale via les muqueuses digestives, les bactéries migrent ensuite
jusqu’aux amygdales qui constituent le site initial de l’infection.
On distingue deux cas suivant si la femelle est gestante ou non :
- Femelle non gestante, immunocompétente : les IFNγ (interférons Gamma) permettent de contrôler
le développement de la bactérie. Elle rentre alors en latence dans les tissus lymphoïdes qui sont les
sites secondaires de l’infection. Il n’y a aucun symptôme.
- Femelle gestante et immunodéprimée : soit la femelle était déjà gestante quand l’infection a eu
lieu, soit elle était déjà infectée avec la bactérie latente et est devenue gestante. La gestation
provoque une légère immunodépression dont ceci va immédiatement faire profiter la bactérie pour
infecter le placenta. La bactérie se multiplie alors dans les cellules placentaires. Elle colonise les
cotylédons et gagne la face fœtale du placenta elle provoque des lésions en se multipliant et en
lysant les cellules infectées. Ces lésions stimulent le système immunitaire et le recrutement des
cellules inflammatoires. Les cytokines de la réponse immunitaire entraînent une dégradation des
vaisseaux sanguins placentaires. La circulation sanguine placentaire est alors altérée, ce qui
provoque une hypoxie fœtale, aboutissant à la mort du fœtus et à l’avortement.
Donc si le fœtus meurt, c’est à cause de l’anoxie et non pas dû à une lésion entraînée par la bactérie.
Diagnostic, traitement et prophylaxie :
- Diagnostic clinique : un avortement tardif doit vous mettre la puce à l’oreille ! Il peut s’agir d’une
C. abortus.
- Diagnostic expérimental (en laboratoire) : on peut soit faire une sérologie pour mettre en évidence
les anticorps anti-bactérie, soit prélever des cellules placentaires et réaliser une coloration de Stamp
pour mettre en évidence les bactéries intracellulaires dans le placenta.
Un traitement à base de Tétracyclines (efficaces contre les bactéries intracellulaires) permet de
diminuer le nombre de bactéries. On l’utilisera dans un élevage où il y a eu plusieurs avortements.
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Comme mesure de prévention, on utilisera l’isolement lors d’avortement pour éviter l’excrétion de
la bactérie et la contamination des autres animaux.
Un vaccin à souche atténuée existe pour lutter contre C. abortus. Les bactéries vivantes non
pathogènes se multiplient à faible niveau et induisent une réponse immunitaire assez efficace.
Remarque : la zoonose est peu fréquente, il faut cependant rester vigilant concernant les femmes
enceintes.
- Chlamydophila felis :
C. felis est une cause fréquente de conjonctivite chez le chat.
Elle concerne surtout les jeunes chats (en particulier les chats < 1 an), car les adultes peuvent
contrôler l’infection. Les anticorps d’origine maternelle (AOM) jouent un rôle important puisqu’ils
persistent jusqu’à 8 semaines d’âge, un chaton infecté à cet âge aura donc moins de chance de
tomber malade puisque protégé par ses AOM.
La contamination est directe et se fait selon deux modes :
- contamination directe mère/nouveau- par contact lors de la mise bas,
- contamination directe horizontale entre congénères (via les fèces ou l’appareil génital).
Pathogénie :
La contamination se fait par voie orale ou par l’appareil respiratoire supérieur. On a d’abord une
multiplication in situ (dans les cellules des muqueuses) de la bactérie qui est ensuite disséminée
dans tout l’organisme, notamment l’œil ou elle provoque une inflammation de la conjonctive. Elle
met plusieurs semaines à se développer. A ce stade : il y a soit guérison, soit complication et
aggravation (il faudra alors traiter aux antibiotiques). Elle est souvent associée à d’autres agents
pathogènes (ex : Coryza).
La réponse immunitaire à médiation cellulaire joue un rôle essentiel.
Diagnostic :
- La culture ne se fait pas car ce sont des bactéries intracellulaires strictes.
- Une cytologie est possible pour mettre en évidence les corps d’inclusion, mais ce n’est pas
facile, et c’est peu sensible. Le prélèvement se fait au niveau de la cornée (cellules épithéliales).
- La meilleure méthode de diagnostic est la PCR : elle et très sensible et permet de mettre
directement en évidence la bactérie. Le prélèvement s’effectue au niveau de la conjonctive.
Traitement : Tétracyclines (car rentrent bien dans les cellules).
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