BACTERIOLOGIE – Bactéries intracellulaires obligatoires - page 3/4
Les Chlamydophila sont à l’origine d’infections animales importantes et sont également des agents
de zoonose.
- C. psittaci cause des atteintes respiratoires, des infections intestinales et des diarrhées ainsi que
des conjonctivites chez les oiseaux. Elle provoque une ornithose et une psittacose chez l’Homme.
- C. abortus peut provoquer des avortements chez les petits et grands ruminants, les suidés et même
chez l’Homme.
Ces deux dernières bactéries sont responsables de zoonoses graves.
- C. felis est à l’origine de conjonctivite chez le chat et peut-être chez l’Homme.
- C. pecorum provoque des infections intestinales souvent inapparentes ainsi que des polyarthrites
(à l’origine de boiteries) et encéphalomyélites sporadiques chez les OV et les BV.
- Chlamydophila abortus :
C’est la première cause d’avortements chez les petits ruminants (la deuxième étant
Campylobacter). Elle est à l’origine d’avortements enzootiques chez les brebis. Au Royaume-Uni,
8% des élevages sont atteints par cette bactérie qui est responsable de 45% des avortements chez les
ovins. Elle est nettement plus fréquente que la Brucellose contre laquelle la prophylaxie est efficace.
Elle provoque également des avortements chez l’Homme (zoonose) mais est très peu fréquente chez
les CV, les PC et les BV.
C’est une infection à caractère cyclique (tous les 3 ou 4 ans) car les brebis s’immunisent et à chaque
renouvellement de troupeau la maladie réapparait.
Signes cliniques :
Elle provoque des avortements tardifs (dernier tiers de gestation) et parfois des métrites. Les
agneaux sont faibles et meurent à la naissance (mortinatalité très élevée).
Pathogénie :
La contamination se fait par voie orale via les muqueuses digestives, les bactéries migrent ensuite
jusqu’aux amygdales qui constituent le site initial de l’infection.
On distingue deux cas suivant si la femelle est gestante ou non :
- Femelle non gestante, immunocompétente : les IFNγ (interférons Gamma) permettent de contrôler
le développement de la bactérie. Elle rentre alors en latence dans les tissus lymphoïdes qui sont les
sites secondaires de l’infection. Il n’y a aucun symptôme.
- Femelle gestante et immunodéprimée : soit la femelle était déjà gestante quand l’infection a eu
lieu, soit elle était déjà infectée avec la bactérie latente et est devenue gestante. La gestation
provoque une légère immunodépression dont ceci va immédiatement faire profiter la bactérie pour
infecter le placenta. La bactérie se multiplie alors dans les cellules placentaires. Elle colonise les
cotylédons et gagne la face fœtale du placenta où elle provoque des lésions en se multipliant et en
lysant les cellules infectées. Ces lésions stimulent le système immunitaire et le recrutement des
cellules inflammatoires. Les cytokines de la réponse immunitaire entraînent une dégradation des
vaisseaux sanguins placentaires. La circulation sanguine placentaire est alors altérée, ce qui
provoque une hypoxie fœtale, aboutissant à la mort du fœtus et à l’avortement.
Donc si le fœtus meurt, c’est à cause de l’anoxie et non pas dû à une lésion entraînée par la bactérie.
Diagnostic, traitement et prophylaxie :
- Diagnostic clinique : un avortement tardif doit vous mettre la puce à l’oreille ! Il peut s’agir d’une
C. abortus.
- Diagnostic expérimental (en laboratoire) : on peut soit faire une sérologie pour mettre en évidence
les anticorps anti-bactérie, soit prélever des cellules placentaires et réaliser une coloration de Stamp
pour mettre en évidence les bactéries intracellulaires dans le placenta.
Un traitement à base de Tétracyclines (efficaces contre les bactéries intracellulaires) permet de
diminuer le nombre de bactéries. On l’utilisera dans un élevage où il y a eu plusieurs avortements.