annuels -- bien plus qu'une banque classique.
Mais depuis décembre, plus rien. La société a fait faillite, après avoir spolié, selon la police,
quelque 900.000 investisseurs, soit l'une des plus grosses fraudes financières de l'histoire.
La télévision d'Etat CCTV a exhibé cette semaine les mines déconfites de 21
cadres déchus liés à Ezubao, "confessant" qu'ils avaient monté une escroquerie
de type "pyramide de Ponzi".
Soit une fraude qui consiste à piocher dans les finances de ses nouveaux
clients pour rétribuer ou rembourser les clients plus anciens.
Et un scandale qui met en lumière le laxisme de la règlementation locale,
mais aussi la confiance aveugle des petits investisseurs chinois dans ces
produits financiers alléchants.
A l'heure où l'instabilité des Bourses locales inquiète, Ezubao promettait
9 à 14,6% de rendement annuel, quand un compte rémunéré classiquement dans une banque
rapporte à peine 1,5%.
Les secrétaires d'Ezubao étaient elles habillées de vêtements griffés Louis
Vuitton, Gucci, Chanel ou Hermès. "Tout semblait très crédible, en comparaison des autres outils
d'investissement que j'avais vus", soupire Mme Wang, mère d'un garçon de 5 ans, et qui pour
joindre les deux bouts vend désormais des crevettes sur internet.
Diamant et villa à sa maîtresse
Bague en diamant rose, villa à Singapour... Ding Ning, président de la
société-mère d'Ezubao et déjà surnommé "le Madoff chinois", aurait grassement
puisé dans les épargnes des victimes pour combler de cadeaux sa maîtresse,
Zhang Min, selon la presse chinoise.
Une amante qui était aussi un cadre de haut vol de la société.
Dans des spots publicitaires à la télévision, elle apparaissait pimpante,
souhaitant "bonne forturne" aux investisseurs grâce à son produit financier.
Mais c'est penaude et le visage ruisselant de larmes que Zhang Min, cette
fois habillée de la combinaison orange des détenus, a "avoué" l'arnaque à la
télévision.
Ezubao, basée dans la province de l'Anhui (est), échafaudait des projets
fictifs et, loin de transférer les fonds aux emprunteurs, empochait directement
l'argent.
Lorsqu'ils ont senti le vent tourner, les cadres d'Ezubao, paniqués, ont
enterré à la hâte des montagnes de documents financiers à plusieurs mètres de