LE BURN OUT SYNDROM
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Résumé :
Le burn-out est un syndrome d’épuisement professionnel, de dépersonnalisation et de
réduction de l’accomplissement personnel qui apparaît chez les individus impliqués
professionnellement auprès d’autrui.
Les causes en sont multiples (surcharge de travail, relation avec le patient, la sécu, problèmes
personnels…)
Différentes échelles permettent de le mesurer dont le MBI test.
Les moyens de prévention doivent être individuels, collectifs et de système social.
Nous avons à notre disposition en région parisienne un numéro vert qui peut nous y aider.
Reste la difficulté pour un médecin d’accepter le fait d’être malade et de faire le pas de se
faire soigner
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Experts : Dr Eric Galam : Médecin Généraliste responsable du site Internet et du n°tel vert :
0826 004 580
qui a pour but d’aider psychologiquement les médecins n’allant pas bien.
Il fonctionne 24h/24, 7j/7, avec une psychologue clinicienne a qui on a le droit de tout dire. Il
est limité aux médecins libéraux d’Ile de France actuellement (avec espoir d’extension).
1. échelle validée du Burn Out
Eric nous a présenté l’échelle du Burn Out que Francis nous avait fait parvenir auparavant par
mail permettant de savoir si on est en Burn Out.
Le test MBI est sur le site http://www.masef.com/scores/burnoutsyndromeechellembi.htm
Quelques commentaire ont été faits sur la validité de ce test :
- on ne teste pas là où est le stress (pression de la sécu, paperasserie,
informatique…) mais c’est un outil parmi d’autres, déclaratif donc qui ne couvre pas
tout mais qui couvre le rapport au patient (réponse du Dr Galam)
- la cotation est difficile à comprendre
- Il manque « absence de Burn Out » dans les conclusions (existe bas, élevé …) : le
médecin est-il donc toujours en Burn Out ?
- Un médecin qui a un BO très sévère va-t-il avoir le réflexe d’appeler au secours, va-t-
il encore être en état de le faire ? (surtout un médecin isolé, en individuel, en pleine
campagne). Y a-t-il eu beaucoup d’appels ?
- Le BO est non seulement un problème de quantité mais également de qualité,
notamment sur l’apport personnel des activités en dehors du cabinet
- Le test fluctue énormément en fonction du moment où on fait le test (matin-soir,
semaine-week-end)
- A quelle fréquence faut-il faire le test pour une utilisation optimale ? difficile à estimer
- Ce qui est intéressant dans ce métier est qu’on voit des gens et on est des gens mais il
est important qu’on s’intéresse aux MG
- Le plus important est qu’on accepte de parler de nous, ce qui n’est pas évident, on a
plutôt l’habitude de s’occuper des autres, surtout quand on va mal, de plus ça
n’intéresse personne et lorsqu’on accepte de le faire, c’est essentiellement dans le but
d’aider les patients. Les arguments qui ont permis d’obtenir des fonds pour cette
association ont été : pour la qualité des soins, ce n’est pas bon que le pilote ne soit
pas bien.
2. présentation sur la connaissance scientifique du sujet
la définition a été créée dans les années 70 par Freudenberger.
Des travaux récents réalisés par Didier Truchot précisent le degré de burn out.
Il a d’abord concerné les infirmières hospitalières car les MG n’acceptaient pas d’en parler.
Truchot parle donc de construct.
Notre métier est pesant et évolutif avec des perspectives inquiétantes, notamment l’absence
d’installation de jeunes médecins.
Ce n’est pas raisonnable de s’installer mais ça n’est pas raisonnable de faire des enfants ….
Donc il faut que les jeunes s’installent !
Le burn out dérange tout le monde : la collectivité, les patients, les médecins car on est
habitué à prendre sur nous et on ne supporte pas de ne pas pouvoir assumer notre rôle.
Mais nous ne sommes pas que des soignants : nos différentes activités sont :
- activité de soins centrée sur le patient
- vie professionnelle centrée sur le soignant (nous)
- vie privée qui est centrée sur nous en tant qu’individu
Ces différentes activités s’englobent.
Mais ce n’est pas parce qu’on n’est pas bien qu’il faut le faire payer aux autres … mais on
n’est pas obligé d’en crever !
Un médecin qui va bien est un médecin qui ne prend pas trop de place.
Définition : c’est un Construct Sd associant :
- un épuisement professionnel (stress, perte de motivation et d’entrain au travail)
- une dépersonnalisation (attitude négative, détachée envers les patients qui sont
déshumanisés)
- une réduction de l’accomplissement personnel qui apparaît chez les individus
impliqués professionnellement auprès d’autrui (baisse de l’estime de soi, sentiment
d’efficacité diminuée)
Le test permet d’évaluer les 3 critères grossièrement.
Truchot a réalisé ce test sur 2001, 2002 et 2004 et retrouve environ 40% de BO.
En comparant avec d’autres professions (infirmières, travailleurs sociaux, pompiers, aides
soignants), le taux est plus élevé chez les médecins dans l’épuisement émotionnel et la
dépersonnalisation. L’accomplissement personnel réduit est toutefois un peu moins important
chez les MG que chez les infirmières.
Il faut savoir que le taux de suicides chez les médecins est de 69 sur 492 décès en 5 ans, soit
14%, ce qui est inquiétant. Le médecin est une espèce en voie de disparition.
Le chiffre équivalent dans la population générale est de 5,6% !
Facteurs de risque : addictions, problèmes financiers, juridiques, divorce, (au moins 2 critères
retrouvés chez les suicidés)
Les causes :
- travail très dense, sans aucun moment à soi (ça dépend bien sûr de l’organisation), on
passe d’1 patient à un autre sans avoir le temps de faire autre chose (même pas pipi) et
on est obligé d’être disponible à différents niveaux
- en prise directe avec le client, qui de plus est en demande
- surcharge de travail avec horaires à rallonge à l’ouverture du cabinet mais il faut
savoir aménager son temps de travail
- métier qui change depuis 2 ans : paperasse, informatique qui pèse dans la consultation,
médecine qui n’intéresse pas
- manque de définition et de clarté à ce qu’est un médecin : dépannage, prise en charge
on est entré dans le domaine de consommation
- illusion par rapport au service public : pas de réponse à la demande
- Solitude face au secret professionnel, au patient, à sa demande
- Chacun doit trouver sa place au mieux mais il y a un problème de société et collectif
- Risque pendant les études majoré par les rythmes, les horaires, la récupération mais il
y a encore la surpuissance de l’hôpital
- Avis d’étudiant : le gros problème est le manque de motivation, les mauvaises raisons
de faire ces études, le temps consacré aux loisirs qui disparaît mais la préparation à la
MG semble beaucoup mieux avec groupes de pairs … le désir d’installation est
pourtant rare par manque de moyens financiers et de qualité de vie (la moitié des MG
répertoriés par l’Ordre ne sont pas installés)
- illusion initiale du métier : bien soigner les gens , limitation possible , demande de
choses hors compétence
- médecin exposé
- hasards de la vie dans le cursus médical : idée de ce qu’on se faisait du métier et ce
qu’on fait vraiment
- certains stagiaires ont retrouvé le goût de ce qu’ils souhaitaient faire en découvrant la
médecine générale
- faire la distance entre être médecin et être humain, individu
- savoir mettre et enlever sa blouse au sens propre comme au figuré
- la médecine dans l’évolution actuelle : indice de rentabilité, rendement, culte du mémo
de la SS, plein de courriers
- la médecine n’est plus proche du sacré car la mort n’est plus sacrée
Questions de Truchot : 4 types de position par rapport au métier de G :
Début de carrière Fin de carrière
Egoïste 9% 35%
artisan 40% 40%
arriviste 8% 8%
et activiste 40% 14%
Les artisans ne sont pas très Burn Outés, ils aiment leur métier, les activistes non plus
Les plus stressés sont les carriéristes
3. comment on fait pour mieux prendre soin de soi
Le médecin malade n’entre pas dans l’éventail des possibilités.
Il y a la fonction apostolique du médecin : idée que le médecin se fait de la manière dont on
doit se comporter quand on est malade
Mais qu’est ce qu’1 bon médecin ?
L’idée d’aller consulter est difficile, on a peur de déranger, et c’est dérangeant qu’un médecin
soit malade.
Dans le burn out, le médecin supporte jusqu’ à ce qu’il ne puisse plus
C’est un immeuble qui parait solide mais qui brûle à l’intérieur et qui est en burn out lorsque
l’intérieur commence à s’écrouler
Il est à considérer comme une maladie professionnelle
Prévenir cette maladie de la relation d’êtres
Le positionnement est différent pour tout le monde : ne pas être soit trop proche soit trop
distant
Il veut être soigner en tant qu’être et malade
Prévention : elle doit être :
- individuelle
- collective
- de système social, concernant la collectivité dans son rapport au soin
Il reste le déni de la maladie chez les médecins libéraux (le stress est oublié au profit des
problèmes de paperasse, informatique…)
Dans l’évolution sociale culturelle, complexité à gérer une salle d’attente qui se remplit d’un
coup, un patient qui demande du temps, le téléphone qui sonne ….
Insécurité des médecins avec agression (430/an dont 10% physique, 40 assassinats en 20 ans)
Peur de l’erreur médicale et soucis de l’économie
Le N° vert existe depuis 1 an ½
Il y a 10 appels par mois
Les gens appellent pour des informations, des difficultés, ils ne sont parfois pas bien voire
dangereux pour leurs patients, addiction, alcool…
C’est un lien qui permet de discuter, être orienté mais ne règlera pas le problème du burn out
Il faut comprendre qu’on a le droit d’être heureux, de profiter ….
L’important reste l’énergie, l’envie de faire des choses
C’est un métier passionnant où l’on peut faire plein de choses et ça vaut le coup de s’installer
Il y a nécessité d’échanger, de se réunir
On parle plus en entreprise du burn out des cadres
GROUPE DE PAIRS
Voici quelques situations ayant pu provoquer un Burn Out ou une situation de stress chez des
confrères, variées mais regroupant plusieurs thèmes : la relation au patient, l’erreur médicale,
l’organisation, la relation avec les administrations, l’informatique…
1. Mécontentement d’un patient à qui je refuse d’établir une demande d’ALD
2. Patient souhaitant suivre son propre parcours de soins
3. Au téléphone, Nième demande de la femme de mon « fou du vendredi » de revoir son
mari plus tôt que la date fixée du prochain rendez-vous (les consultations durent au
bas mot 1 h et relèvent plus de la psychiatrie que de la médecine générale)
4. Pilule en 1 minute : le rendez-vous est pour lui, elle en profite pour demander son
ordonnance sur le coin de la table
5. Attestation ou quelconque demande (arrêt, exemption, certificat …) en fin de C sans
rapport avec la consultation initiale
6. De médecin en médecin avec nomadisme médical, refus de confrontation à qq chose,
problème relationnel, peur d’interférer avec le titulaire (médecin remplaçant avec
difficulté à trouver sa place)
7. Prise en charge en urgence avec une salle d’attente pleine (comme d’hab !), appel du
pharmacien qui conteste l’ordonnance + appel de la mère qui menace de plainte
judiciaire pour grave erreur médicale d’où … insomnie
8. Demande d’ordonnance de SUBUTEX le samedi après-midi alors que je suis seule au
cabinet, envie de refuser mais je ne le fais pas par peur
9. En fin de garde aux urgences, un patient de 21 ans arrivé vers 4 h en état d’ébrié
avec hématome frontal, à peine réveillable, sans signe neurologique et en attente de
scanner, il décide de se réveiller à 8 h, mal poli, revendicateur, manipulateur et
accusateur. Je n’ai pas dormi de la nuit (bien sûr), je craque …
10. Suicide d’un patient qui s’est jeté dans la Marne après avoir appelé son médecin qui
est la dernière personne à lui avoir parlé et qui n’a pas pu lui donner un rendez-vous
immédiatement
11. Patient mécontent suite au refus de prescription d’une radio
12. Patient désirant être vu rapidement, entre 2 (bien sûr), pour une prescription d’arrêt de
travail (mais c’est la voiture qui était malade !) … je suis en retard de 30 minutes au
moins sur mon planning, je craque et l’engueule
13. Problème de planning : un double voire un triple rendez-vous sur une plage horaire de
15 minutes
14. Boum de consultation et manque de temps pour les patients avec mémoire de diplôme
à finir avant 10 jours
15. L’erreur ressentie
16. Injection par erreur d’une dose pédiatrique d’Engerix à un adulte
17. CA UNAFORMEC qui dure, qui dure, qui dure … dur
18. Rendez-vous avec un médecin conseil de la Sécu pour bonnes pratiques
19. Plainte auprès du Conseil de l’Ordre d’un patient
20. Informatique (sujet 100% féminin : 3/3):
En conclusion, il faut savoir faire face à l’exigence du patient :
- savoir dire non
- organisation : secrétaire, filtrage, pas d’entre 2 ou entre 2 trié
- pas d’agressivité
- la notion de satisfaction est importante: insatisfait lors d’une journée molle …
- il faut savoir dire non mais …
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