RICARDO
PROGRAMME OFFICIEL
Concepts que les élèves doivent
connaître
Actualité de la pensée de l’auteur et
prolongement.
Echange international et croissance
Avantage comparatif, commerce
inter-branche, spécialisation
internationale, libre échange
Politiques commerciales,
rendements d'échelle croissants
commerce intra-branche
CONCEPTS LIES A RICARDO (concepts qu’il faut savoir utiliser)
Avantage comparatif, spécialisation internationale, libre échange, commerce inter-branche, division internationale du travail , termes
de l'échange, rendement d'échelle décroissants, constants et croissants, prix ou coût relatif.
PROBLEMATIQUES CENTRALES (questions les plus souvent posées en première question)
Comment l'échange international peut-il être favorable à toutes les nations selon Ricardo ?
Pourquoi le libre échange doit-il être la règle de l'échange international pour Ricardo ?
Selon quelle logique les pays doivent-ils se spécialiser pour participer à l'échange international ?
LES PROLONGEMENTS CONTEMPORAINS (questions les plus souvent posées en troisième question)
En quoi le commerce intra-branche remet-il en cause l'analyse de Ricardo ?
Le développement des firmes transnationales remet-il en cause l'analyse de Ricardo ?
Tous les pays sont-ils gagnants à participer à l'échange international ?
RESUME DE LA THESE DE DAVID RICARDO
David Ricardo (1172-1823), économiste anglais, est l’auteur des « Principes de l’économie politique et de l’impôt ». Dans
cet ouvrage une partie de ses analyses concerne l’échange international, où l’enjeu pour Ricardo est d’asseoir une suprématie définitive
du libre échange sur le protectionnisme.
En réalité on ne peut véritablement comprendre son plaidoyer en faveur du libre échange qu’en le référant à sa théorie de la
croissance. Selon lui la croissance économique se heurte à la loi des rendements décroissants. Par exemple pour accroître la
production agricole il faut mettre en culture de nouvelles terres, mais celles-ci sont de moins en moins fertiles et offrent des
rendements de plus en plus faibles. Cela entraîne une hausse du coût moyen des produits agricoles qui va avoir pour effet d'accroître
le salaire naturel (salaire de survie) des ouvriers et donc de diminuer les profits des industriels qui les emploient. A terme cela entraîne
une disparition des profits, l’arrêt des investissements industriels et une croissance nulle c’est "l'état stationnaire". Le libre échange
est pour lui, un moyen de sortir de cette impasse. En abolissant les barrières douanières il va permettre d’importer des denrées
agricoles des pays où elles sont produites à un faible coût. Cela va permettre d’abaisser le salaire naturel et de relèver le niveau des
profits, sauvant ainsi les investissements et la croissance économique. Evidemment les propriétaires terriens sont hostiles à de telles
mesures, car les denrées étrangères viendraient concurrencer leurs productions (débat sur les "corn laws" en Angleterre au 19ème). C'est
dans ce débat politique que Ricardo, qui défend les intérêts des industriels, intervient pour démontrer la supériorité qu'il y aurait à
recourir au libre échange.
Adam Smith avait déjà établi tout l’intérêt que des nations pouvaient avoir à se spécialiser dans les productions pour lesquelles
elles disposaient d’un avantage absolu, c’est à dire les productions pour lesquelles leurs coûts de production étaient les plus faibles par
rapport à toutes les autres nations. Si toutes les nations se spécialisent selon cette logique, il en résulte une augmentation de la
production internationale que le libre échange permet de mutualiser.
Ricardo se propose d’aller plus loin et de jeter les bases d’une spécialisation internationale, même dans le cas où des nations
ne disposent d’aucun avantage absolu. Il considère tout d’abord, que chaque nation dispose de dotations factorielles différentes,
certaines possèdent en abondance une importante population active (facteur travail), d’autres maîtrisent des filières industrielles ou des
technologies avancées (facteur capital), d’autres enfin, disposent d’importante ressources naturelles, ou, doivent à leur climat, un
avantage pour certaines productions agricoles. Ces dotations sont données (et non construites) et ne peuvent pas être échangées d’un
pays à l’autre, les facteurs de production en particulier sont immobiles. C’est sur ces hypothèses qu’il élabore sa théorie des
avantages comparatifs.
Dans son célèbre exemple sur la production de drap et de vin, il montre que le Portugal est absolument meilleur que
l’Angleterre pour produire chacun de ces deux biens. Mais, il faut, dit-il, raisonner en terme de prix relatifs. Si relativement à tout ce
qu’il peut produire c’est dans la production de vin que le Portugal a les prix relatifs les plus faibles c’est dans cette production qu’il lui
faudra investir la totalité de ses facteurs de production. L’Angleterre se spécialisera là ou elle est, relativement à tout ce qu’elle sait
fabriquer, la meilleure ou la moins mauvaise…. Chaque pays va ainsi se spécialiser dans la production ou il possède l'avantage
comparatif le plus important.
Dans ce cadre d’analyse, il considère (curieusement) que les rendements restent constants ; autrement dit si le Portugal se
spécialise dans la production de vin, l’augmentation de sa production subira pas la loi des rendements décroissants. De ces
spécialisations respectives naît une Division Internationale du Travail (D.I.T.) qui repose sur un commerce entre branches
industrielles (du vin contre du drap) et qui s'avère globalement plus efficace au plan productif que si chacun des pays restait refermé sur
lui même. Cette spécialisation internationale est source de croissance pour la production mondiale, et le libre échange le moyen de
partager entre les nations ce surplus de croissance. Le marché mondial va en effet fixer des termes (prix) de l’échange qui vont
permettre à toutes les nations de se partager « équitablement » les bénéfices issus de la spécialisation internationale, et le niveau de
vie de chaque nation s’améliorera.