Dans son exercice de la médiation, elle s’est associée à Maria-Silvia Cepi pour créer
un centre de médiation familiale à Lugano et s’est lancée dans la promotion de la
médiation dans le canton du Tessin. C’est à elle, à ses connaissances approfondies
du domaine et à son engagement sans faille, que nous devons l’existence en Suisse
d’une formation à la médiation en italien, offerte par SUPSI, la Haute école
spécialisée de la Suisse italienne.
Marianne Galli représente un trait d’union au sein du paysage de la médiation en
Suisse. Elle parle parfaitement trois langues, l’italien, l’allemand et le français. Elle se
distingue par son esprit ouvert aux évolutions, ainsi que par sa personnalité
charismatique, respectueuse des opinions des autres et sachant retenir les aspects
constructifs de ses relations avec autrui.
Joseph Duss-von Werdt a exercé comme thérapeute familial et a dirigé l’institut pour
le couple et la famille à Zurich. Á la fin des années septante, il a pris conscience de
l’importance et des possibilités que la médiation pouvait offrir pour vivre le divorce
différemment, et s’est associé à d’autres pionniers pour développer la médiation
dans plusieurs pays. Il a démontré que la médiation n’est pas uniquement une
méthode, et s’est intéressé à ce qui intrinsèquement fait d’une personne un
médiateur ou une médiatrice. Ses réflexions l’ont porté à dépasser l’application de
cette approche aux cas de séparation et de divorce, pour l’amener à considérer la
médiation comme étant à l’intersection, avec et entre des personnes en conflit. Il
s’est également penché sur la nature de l’être humain et sur le rôle indispensable
que la médiation devrait jouer dans cette société se voulant foncièrement
démocratique. Dans ses ouvrages « Einführung in der Mediation » (Introduction à la
médiation) et « Homo Mediator », malheureusement non traduits en français, il
aborde la médiation sous un angle systémique-constructiviste. Son propos est de
mettre au centre les dimensions philosophiques, éthiques et politiques de la
médiation. Il s’inscrit en faux contre l’affirmation que la médiation a été développée
en Amérique il y a quelques décennies et nous conduit, dans son ouvrage « Homo
Mediator », dans un passé bien plus ancien, pour faire remonter l’histoire de la
médiation à Solon, au VIème siècle avant Jésus Christ. La question de savoir ce qui
caractérise intrinsèquement l’ »Homo Mediator » est centrale dans ses publications,
et les réponses englobent un vaste éventail de désignations et qualités, allant bien
au-delà de l’image du « tiers neutre », telles que : adepte de la philosophie, engagé,
compagnon en humanité, intermédiaire, différenciateur, personne de confiance,
démocrate, défenseur des droits humains, etc. Ses publications ont impressionné et
influencé durablement un nombre important de médiatrices et médiateurs. Joseph
Duss-von Werdt ne nous rend pas la vie facile, car il nous incite à remettre en
question l’image que nous nous faisons du monde et à travailler inlassablement sur
notre rôle d’intermédiaire, afin que nous, médiatrices et médiateurs, arrivions
véritablement à rendre service aux personnes en conflit et à notre société.
Afin d’aider les médiatrices et médiateurs à sortir des sentiers battus, Joseph Duss-
von Werdt s’est durant des années rendu dans de nombreux pays pour enseigner.
Même si malheureusement ses livres ne sont pas traduits en français, il a eu quelques
occasions de partager sa vision et de transmettre son savoir lors de formations en
Suisse romande, en France et également au Tessin, avec la complicité de Marianne