Maîtrise des Procédés en vue d’améliorer la qualité et la sécurité des aliments, Utilisation des OGM,
Analyse des risques en agroalimentaire.Ouagadougou, 8-11 Novembre 2005.
biodisponibilité. Malheureusement, ni le disponible alimentaire, ni la performance des
animaux dans les pays sahéliens n’autorisent la bioconversion par la voie animale [2].
D’où l’intérêt de techniques culinaires simples et peu onoreuses comme la fermentation,
qui met à profit le métabolisme d’une véritable "machinerie" microbienne pour une
bioconversion des substrats végétaux.
C’est le cas de la fermentation des graines de Roselle (Hibiscus sabdariffa) qui permet
d’obtenir un condiment des sauces connu en Afrique de l’Ouest sous le nom de Bi-
Kalga au Burkina Faso, Datou au Mali, Dawadawa Botso ou Mari Mi au Niger….
En effet, la fermentation des graines de Roselle qui sont riches en protéines (25-30%)
[3] est un procédé pertinent pour l’obtention de substituts des viandes. De plus, ce
condiment traditionnellement utilisé dans le traitement des infections (vers,
diarrhées…), a des caractéristiques organoleptiques (goût, odeur et couleur) prononcés
qui autorisent sont utilisation comme aliment véhicule pour la fortification.
L’objectif de cette étude était de maîtriser et améliorer les techniques traditionnelles de
préparation de cette potentielle source de protéines pour l’alimentation humaine. Ainsi,
les procédés de préparation traditionnels ont été suivis, des échantillons prélevés et
analysés pour leur composition. Les microorganismes impliqués dans la fermentation
ont été isolés et caractérisés et de essais de fermentation et fortification au sulfate de fer
conduits.
3. MATERIEL ET METHODES
Les procédés traditionnels de fermentation du Bi-Kalga ont été suivi chez quatre
groupes ethniques (Bissa, Dafing, Mossi, Samo) ; et 18 échantillons de Bi-Kalga séché
ont été collectés pour analyse. Douze échantillons ainsi que les graines ayant servi à leur
production ont été collectés juste après fermentation.
La composition en macronutriments (protéines, glucides, lipides) a été déterminée selon
les méthodes AOCS [4] ; la composition en aminoacides par chromatographie d'échange
d'ions et les sels minéraux (Ca, Mg, Na, K, Fe) par spectrophotométrie d’absorption
atomique [4].
Les microorganismes impliqués dans la fermentation ont été isolés sur milieu gélosé
PCA à partir des échantillons collectés après fermentation. Les principales souches ont
été caractérisés par des tests morphologiques et métaboliques ; et utilisées dans des
essais de fermentation contrôlés. Le produit obtenu est utilisé comme "starter" pour des
essais de fermentation semi contrôlés avec fortification au sulfate de fer. La qualité
organoleptique des produits obtenus a été évaluée par un test A.O.S.T (Aspect, Odeur,
Saveurs, Texture) de type discriminatif [5]
4. RESULTATS ET DISCUSSION
4.1. Procédés traditionnels de fermentation et composition du Bi-Kalga
4.1.1 Procédés traditionnels de fermentation :
Au cours des procédés traditionnels de préparation du Bi-Kalga, les graines de roselle
dépelliculées par pilage sont mises à cuir pendant 10 heures environ en milieu potassé
(pH 8). Après cuisson, elles sont mises à fermenter pendant 72 heures dans des
récipients hermétiquement fermés. Les graines fermentées sont cuites à la vapeur,