Mieux gérer les troubles psychologiques et comportementaux dans la maladie d’Alzheimer Conduite à tenir face aux idées délirantes • • • • • Ne pas critiquer le patient et son délire, Lui dire que vous le croyez, mais que vous-même vous n’y adhérez pas : vous êtes le garant de la réalité ! Ne pas entrer dans le délire du patient pour jouer avec lui, sinon vous ne pourrez plus par la suite lui rappeler les limites imposées par la réalité. Si le délire est bien toléré et peu inquiétant, le respecter car il représente un moyen d’apprivoiser une réalité qui échappe au sujet et de moins souffrir : • Parler avec un ami imaginaire qui vient lui tenir compagnie ou penser qu’il est employé à la maison de retraite et non pas résident, peut le rassurer. S’il est angoissé, agité ou agressif, demander au médecin un traitement ponctuel. Conduite à tenir face aux hallucinations et aux troubles de l’identification • • • • • • Ne pas critiquer le patient et ses hallucinations. Lui dire que vous le croyez, mais que vous-même vous ne voyez rien : vous êtes le garant de la réalité ! Le soir, bien éclairer, laisser une veilleuse la nuit dans sa chambre pour éviter les interprétations erronées de ses sens. En cas de deuil non résolu, il est important de dire la vérité à la personne avec toute la délicatesse nécessaire. Lui montrer l’avis de décès, l’accompagner au cimetière… Au besoin, demander un soutien psychologique. Détromper le patient sur ses fausses reconnaissances et renommer les personnes. Conduite à tenir face à l’agitation et l’agressivité • • • • • • • • • • • • • • • Repérer les facteurs déclenchants de la crise et les éviter Éviter les changements brutaux Si le patient crie, chercher s’il ne souffre pas d’une mauvaise position Vous assurer que le patient n’a pas mal quelque part Proposer au patient des douceurs à manger Éviter les excitants (café, thé, chocolat...) Essayer de rassurer le patient : • Ne pas vous culpabiliser, garder votre calme, lui parler doucement, éviter les reproches, tenter de le calmer en lui tenant la main ou en posant votre bras autour de lui. Favoriser un environnement calme et apaisant Ces accès sont souvent de courte durée : le patient peut redevenir calme quelques instants après Veiller à votre propre sécurité Ne pas tenter de contenir le patient, il peut vous faire mal Apprendre à vous défaire de façon calme s’il vous bloque En cas de situation devenant trop difficile, demander de l’aide à un tiers Si le patient devient violent : • Le laisser seul quelques instants, • Lui laisser de l’espace. Si le problème persiste : ne pas hésiter à prévenir le médecin • Cause médicamenteuse, • Maladie en cours. Conduite à tenir face à l’exaltation de l’humeur ou à l’euphorie • • • • Ne pas se formaliser Recadrer gentiment la personne afin qu’elle ne soit pas désagréable pour autrui Expliquer à l’entourage ce qui se passe afin que les gens ne s’offusquent pas Si l’intensité est trop grande et met en péril l’insertion sociale ou familiale du patient, en parler au médecin (afin d’éventuellement modifier le traitement) 1 Mieux gérer les troubles psychologiques et comportementaux dans la maladie d’Alzheimer Conduite à tenir face à l’agitation en situation de contrainte • • • • • • Prendre le temps de vous faire reconnaître et accepter avant de lui faire sa toilette ou de l’aider à manger Ne pas tenter de « raisonner » le patient Ne pas insister, essayer à un autre moment... Si le patient a peur de la douche ou de la baignoire, l’aider à faire sa toilette, assis sur un tabouret devant le lavabo Si le patient a peur de l’eau : • Avoir recours à : Des lingettes, Un gant, Un drap imprégné de savon pour le laver et un drap imprégné d’eau pour le rincer. • Ce type de toilette peut se faire au lit (personne difficile à mobiliser). Tenter de le distraire en lui donnant à manipuler un objet ou en lui faisant faire une activité simple, mais utile Conduite à tenir face à des signes dépressifs • Rechercher un facteur déclenchant récent • Décès ou absence d’un proche ou d’un voisin… Faire preuve d’empathie Respecter la douleur du patient et son manque d’élan vital Ne pas forcer le patient à « se secouer » En parler au médecin : un traitement par antidépresseur peut être nécessaire pour éviter une dégradation plus rapide de l’autonomie Proposer un soutien psychologique • • Éviter tout changement brutal, non préparé Expliquer toujours au résident ce que vous faites • • Ne pas donner au patient de consignes trop complexes Créer autour du patient un environnement apaisant et simplifié (pas trop de bruit, ni de monde, pas de signe incompréhensible) et proposer au patient des activités apaisantes (musique douce, bain chaud…) Occuper le patient avec des tâches de la vie quotidienne (plier du linge, débarrasser la table…). Lutter contre l’ennui Adopter un animal dans l’EHPAD Pour les patients encore capables de verbaliser, essayer de décoder le problème Proposer un soutien psychologique Être très présent au moment du crépuscule, quand l’angoisse monte. Au besoin, renforcer le personnel à ce moment précis de la journée • • • • • Conduite à tenir face à l’anxiété • • • • • Conduite à tenir face à l’apathie et l’indifférence • • • • • Solliciter le patient pour agir Montrer le début de l’action, il continuera tout seul Encourager le patient à terminer la tâche en cours Inciter le patient à partager ses émotions, ne pas hésiter à lui communiquer les vôtres Ne pas considérer qu’il se moque de tout et de tous Attention ! L’apathie est un signe peu bruyant : risque de négligence de la part des soignants et de repli sur soi du patient 2 Mieux gérer les troubles psychologiques et comportementaux dans la maladie d’Alzheimer Conduite à tenir face à l’impulsivité et à la désinhibition • • • • Recadrer le patient sur les limites sociales Si cela conduit à une agitation ou à des conduites socialement négatives, en parler au médecin, car le traitement peut être en cause En cas de troubles de la sexualité • Problème éthique avec des discussions au cas par cas. En cas de relations entre deux résidents • Les deux partenaires doivent être consentants (problème si malades évolués), • Le patient ne doit pas mettre mal à l’aise les autres résidents, ni les agresser, • Mais de belles histoires peuvent naître aussi en EHPAD ! Conduite à tenir face à l’irritabilité et l’instabilité de l’humeur • • • • • • Garder son calme Tenter de rassurer le patient Se montrer apaisant : • Le patient peut être effrayé par ses émotions et avoir besoin d’être soutenu, • Il peut avoir oublié ce qui a causé cette vive réaction et être désorienté et confus. Ne pas chercher tout de suite des explications, il n’y en a d’ailleurs pas forcément Ne pas culpabiliser Ne pas dramatiser pour ne pas surenchérir Conduite à tenir face au comportement moteur aberrant • Déambulation • Accompagnée d’autres troubles du comportement (délire…) : en parler au médecin, • Avec un but particulier (manger, boire, aller aux toilettes, retrouver une personne connue, un lieu) : répondre si possible à ce désir, • Aménager l’environnement pour que la déambulation ne mette pas le patient en danger : Lui réserver, si possible, une zone peu bruyante, bien éclairée, bien signalée et sécurisée, Fermer les portes d’entrée dans le service et sécuriser les escaliers. • Canaliser ce besoin en lui proposant des activités physiques. • Répétitions gestuelles • S’il dérange les affaires, lui donner de quoi s’occuper, de vieilles serviettes dont il ôtera les fils, lui faire plier du linge, éplucher les légumes… • Akathisie • Ne pas obliger le patient à rester assis et, surtout, éviter la contention : plus on l’empêche de se déplacer, plus on exacerbe ce besoin. • • • Rassurer le patient en lui répondant de façon simple Répéter votre réponse S’il ne retient pas la réponse et que vous choisissez de ne plus répondre : • Essayer de comprendre ce qui le rend anxieux, • Tenter de le rassurer. Noter votre réponse par écrit sur un tableau blanc : • Habituer le patient à aller consulter ce tableau, • Apprentissage possible uniquement au stade de début de la maladie. En cas d’échec, trouver un dérivatif qui calme le patient En cas de cris répétés, rechercher une cause algique ou psychique (délire, peurs) et en parler au médecin Conduite à tenir face à des questions répétitives • • • 3 Mieux gérer les troubles psychologiques et comportementaux dans la maladie d’Alzheimer Conduite à tenir face aux troubles du sommeil • • • • • Éviter le café, le thé, le chocolat ou les situations trop stimulantes en fin de journée Si le patient a l’air triste ou fatigué, penser à une dépression ou à une cause médicale. En parler au médecin Si le patient ne dort pas, c’est peut-être parce qu’il ne fait rien de sa journée : • Rythmer les journées : lever, toilette, repas, activités, sorties. • Ne pas laisser le patient faire trop souvent la sieste. En cas de prescription de somnifère : • Ne pas le donner trop tôt dans la soirée, mais plutôt vers 23 heures, sinon il risque de se réveiller en début de nuit, une fois le médicament éliminé et de présenter de l’anxiété, une désorientation et des manifestations hallucinatoires. Bien éclairer : • En fin d’après-midi, surtout l’hiver, • Utiliser des lampes de haute intensité lumineuse, • Allumer au moins une demi-heure avant dans la salle à manger. Ne pas laisser s’installer des inversions de rythme jour / nuit ! Conduite à tenir face aux troubles de l’appétit • • • • • • • Repérer et traiter une éventuelle dépression ou un délire Réévaluer l’ordonnance Inciter le patient à manger : • En le faisant participer à la préparation du repas, • En lui donnant ce qu’il aime, • En variant les repas, • En installant une table, une nappe et des couverts gais et de couleur vive. Si le patient ne termine pas ses repas : • Ajouter deux collations à 10 h et 16 h, • Proposer des biscuits ou une crème hyperprotéinée… S’il ne mange pas parce qu’il a des difficultés pour accomplir les gestes, prévoir des sets de tables antidérapants et des couverts ergonomiques Vérifier si son appareil dentaire est adapté, s’il ne se décolle pas, faire inspecter sa bouche par le médecin à la recherche d’une mycose ou d’aphtes qui le feraient souffrir L’aider s’il ne retrouve plus du tout les gestes adéquats ou le laisser manger avec ses mains avec des recettes adaptées (aliments solides en petite portion) Conduite à tenir face à une incontinence • Avant d’envisager des protections, qui peuvent être vécues avec honte par le patient, expérimenter des techniques comportementales auxquelles ces troubles réagissent bien • Aider le patient : À repérer les toilettes, À effectuer si nécessaire le déshabillage, À adopter la position adéquate. • Mettre des schémas au-dessus des toilettes pour en expliquer à nouveau l’usage, • Faire uriner le patient à heures fixes (toutes les deux heures). 4