L'ulcération thermométrique, exception française, est une étiologie souvent
évoquée, rarement démontrée de rectorragies. C'est une lésion rectale superficielle,
volontiers longitudinale, unique ou multiple au sein d'une muqueuse normale. L'évolution
est favorable à l'arrêt des manœuvres traumatisantes.
En réalité, de trop nombreuses rectosigmoïdoscopies et même de coloscopies sont
faites alors qu'un examen proctologique précis sur table de Bensaude aurait permis de
reconnaître une fissure anale, cause la plus commune à cet âge de vie.
RECTORRAGIE DU NOURRISSON
Invagination intestinale aiguë
Ulcération thermométrique
Hyperplasie nodulaire lymphoïde
Coloscopie - Biopsies endoscopiques
Coloscopie -Electrorésection endoscopique
Chez le PETIT ENFANT
Les lésions anales exclues, la cause de loin la plus fréquente de rectorragies chez
l'enfant est le polype juvénile. Observé entre 2 et 8 ans, révélé par des rectorragies minimes,
isolées mais récidivantes évoluant dans plus de la moitié des cas depuis au moins 3 mois, le
polype juvénile est le plus souvent unique (3 fois sur 4) et siège au niveau du recto sigmoïde
(2 fois sur 3).
Lorsque des rectorragies récidivantes ont justifié une coloscopie, il est fréquent de
noter, en l’absence de toute autre lésion, dans toute ou partie du colon de petites saillies
nodulaires de 1 à 2 mm de diamètre avec parfois ombilication centrale. Les nodules, parfois
plus pâles que la muqueuse colique adjacente, sont parfois cernés par un liseré
érythémateux voire ecchymotique. Seules les biopsies multiples permettent d'affirmer que
la saillie endoluminale est causée par des agrégats lymphoïdes avec hypertrophie des
follicules sans atypie cellulaire. L'hyperplasie nodulaire lymphoïde (HNL) a été décrite dans
des contextes pathologiques variables : déficits immunitaires, allergie alimentaire, maladie
de Hirschsprung. En réalité dans cette tranche d'âge une HNL est souvent notée en
coloscopie en dehors même de toute rectorragie. Une étude prospective de 48 patients n'a
trouvé aucune corrélation entre la présence ou l'absence de tels nodules et un quelconque
symptôme. L'HNL n'appelle aucune thérapeutique spécifique.
Le purpura rhumatoïde est dans 30 % des cas compliqué de lésions digestives
graves. Elles sont secondaires à des suffusions hémorragiques intrapariétales à l'origine
d'hématomes. Les lésions intéressent le jéjunum ou l'iléon, plus rarement le colon ou le
duodénum, exceptionnellement l’œsophage. Révélés par un méléna et/ou des rectorragies
et en cas de lésions gastriques ou duodénales par des vomissements bilieux et des
épigastralgies, ces complications digestives précédent parfois l'apparition du purpura.
Endoscopiquement, outre un œdème pariétal présent dans tous les cas, il existe une
congestion et un piqueté pétéchial de la muqueuse. Plus rarement, les hématomes
apparaissent ulcérés en surface et recouverts de fausses membranes rétrécissant parfois la
lumière digestive.