cm-4-lic1-psychologie

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CM
4
Psycho
L1 :
Les
différents
effets
de
la
motivation
(compétence,
attribution, but, climat motivationnel) sur la persévérance à l’entraînement et la
performance
Le concept de motivation est assez central pour expliquer bon nombre de nos
comportements humains.
Je vais jusqu’au frigo me chercher une bière et un sandwich .. qu’est ce qui me motive :
la faim (un besoin).
Motivation = force qui entraîne, force qui pousse.
Je travaille et fait des cours de psychologie aux étudiants de L1 qu’est ce qui me
motive : l’argent .. bon d’accord, j’adore vous parler de concepts de psychologie à 8h du
matin un lundi.
Et vous vous venez à mes cours, ce qui vous motive : vous avez une soif et une passion
d’apprendre, vous adorez la psychologie … bon je rêve : ce qui vous motive c’est la note.
Avec un coef de combien déjà de 6. Bon sang, je comprends pourquoi vous êtes
motivés.
Par ailleurs, vous retrouverez ce concept sous des formes différentes dans toutes les
mentions.
I. Définition et caractéristiques
Vallerand et Thill (1993) proposent la définition suivante : « le concept de
motivation représente le construit hypothétique utilisé afin de décrire les forces
internes et / ou externes produisant le déclenchement, la direction, l'intensité et la
persistance du comportement ». Nous retiendrons cette définition, pour la suite de
ce cours.
CM 4 de Psychologie – Licence 1 – Malika EL ALI 2012
1
Selon Weiner
(1972), toute définition de la motivation doit inclure
« le
déclenchement, la direction, l'intensité et la persistance du comportement dirigé vers
un but ».
Donc des forces internes, càd propres à l’individu ; quelque chose qui vous pousse de
l’intérieur. Le besoin de se sentir compétent, d’avoir du plaisir ou de la satisfaction, de
réaliser ses propres choix ( se sentir déterminé), d’être fier …
Des forces externes, donc extérieurs à l’individu. Ex. faire quelque chose parce que
mes parents seront contents que je le fasse, parce que si je ne le fais pas, je n’aurai
pas d’argent, j’irai en prison …
Exemple : Lise étudie à la bibliothèque (la psychologie, quoi d'autre !). Elle commence
bientôt à avoir faim et éprouve de la difficulté à se concentrer. Son estomac se
contracte. Devenant de plus en plus agitée, elle se dirige vers un distributeur pour
s'acheter une pomme. Comme l'appareil est vide, elle se rend à la cafétéria, qui est
fermée. Lise revient à la bibliothèque, ramasse ses livres et va chercher sa voiture.
Une fois chez elle, elle se prépare un repas. Et, enfin rassasiée, elle se remet à
étudier.
La recherche de nourriture chez Lise a été déclenchée par un besoin physiologique de
faim, maintenue parce que son besoin n'a pas été immédiatement satisfait, et dirigée
vers des sources possibles de nourriture. Notez que sa recherche ne prend fin qu'avec
la réalisation de ses objectifs.
Tout à l’heure je vous ai parlé de forces internes/externes, certaines théories
parlent de motivation intrinsèque et extrinsèque
Alors c’est quoi ?
*
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La motivation intrinsèque consiste dans la recherche du plaisir lors de la réalisation
d’une tâche par la satisfaction des besoins (de contrôle), d’autodétermination (faire
des choix et agit en fonction de ces derniers) et de compétence (se sentir capable de
réaliser une action, par ex.). On voit un lien étroit qui peut exister entre la motivation
interne et la satisfaction.
La motivation extrinsèque est l’ensemble de comportements effectués pour des
raisons instrumentales (= dans le cadre du travail, de l'argent), c'est-à-dire qu’une
personne motivée de façon extrinsèque ne fait pas l’activité pour cette dernière, mais
plutôt pour en retirer quelque chose de plaisant ou pour éviter quelque chose de
déplaisant une fois l’activité terminée. Bien que les deux types de motivation puissent
motiver les personnes à accomplir une tâche, elles peuvent avoir des effets très
différents sur la perception et sur la qualité de leur performance.
Exemple : Lorsqu'on s'engage dans une activité par plaisir, pour démontrer ses
compétences ou pour améliorer ses aptitudes, la motivation est généralement
intrinsèque. On a affaire à une motivation intrinsèque quand il n'existe pas de
motifs ultérieurs ou de récompenses externes visibles, l'activité devient une fin
en soi. A l'inverse, la motivation extrinsèque découle plutôt de facteurs externes
évidents comme le salaire, les résultats scolaires, les récompenses, les obligations et
l'approbation. La plupart des activités que nous considérons comme du « travail » sont
généralement extrinsèquement motivées.
Les individus qui sont motivés intrinsèquement sont plus persistants dans la tâche
(abandonnent moins facilement en cas d’échec), fournissent d’avantage d’efforts pour
la réalisation de cette dernière que les individus motivés extrinsèquement.
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L’humain n’agit pas au hasard, sans but même si parfois il n’arrive pas à exprimer le
pourquoi de son action, il a agi en fonction d’un but selon Weiner.

La théorie de l'auto-détermination de Deci & Ryan, 1985 :
Donc selon cette théorie (théorie de l’autodétermination de Deci & Ryan (1985),
l’homme agissant, le ferait pour satisfaire 3 types de besoins1, besoin de se sentir
compétent (apte à faire ce qu’il a décider de faire dans le sens en avoir les aptitudes),
besoin d’autodétermination (agir selon ses propres choix, d’agir en fonction de ses
propres décisions) mais également un besoin d’appartenance sociale (l’homme animal
social, ne pouvant vivre seul, rechercherait l’amour et l’estime de ses semblables ainsi
que leur compagnie/présence).

La théorie de compétence de Harter, 1978 :
D’autres auteurs, comme Harter (1978) va elle uniquement s’appuyer sur le besoin de
compétence qu’elle déclinera en compétence sociale, physique, académique…
Le modèle d’Harter (1978), part du postulat qu’il existe chez tous les individus un
besoin inné de compétence qui se traduit par des tentatives pour interagir
efficacement avec son environnement dans des domaines d’accomplissement divers
comme le domaine académique, sportif … Harter démontre que lorsque ces tentatives
de maîtrise sont couronnées de succès, elles s’accompagnent d’affects positifs tels
qu’un sentiment de satisfaction, de plaisir ou l’impression d’être compétent(e) dans la
tâche réussie. Ces renforcements positifs nourrissent à leur tour la motivation de
1
Besoin
= facteur interne à l'organisme physiologique et psychologique
déclenchant une conduite de façon automatique  notion de manque. Tout besoin de
l’individu provient d’un certain déséquilibre qui résulte d’une action externe ou interne.
Quoiqu’il en soit, l’individu en est affecté. Les besoins sont souvent reliés à une
diminution des substances organiques essentielles.
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l’enfant, c'est-à-dire son envie de recommencer. Inversement, l’échec entraîne des
affects négatifs (anxiété, dévalorisation de soi, sentiment d’incompétence) qui ont
tendance à diminuer la motivation pour la compétence. D’après cette théorie, on peut
facilement comprendre que l’individu sera d’autant plus motivé à agir, s’il se sent
compétent.
 Le modèle hiérarchique de Maslow, 1954 :
Dans ces théories, l’individu agit pour assouvir un besoin. La théorie qui est à l’origine
de celles que nous avons vu est la théorie hiérarchique des besoins de Abraham
Maslow (1954) … la pyramide (voir diapo).
Il a défini l'actualisation de soi comme le développement complet du potentiel
individuel. C'est la théorie hiérarchique (ou organisation) des besoins humains, c.a.d.
que certains besoins sont plus fondamentaux et puissants que d'autres. L’individu se
met en action ou est motivé pour agir s’il a besoin d’assouvir un besoin et les besoins
selon Maslow sont hiérarchisés, il faut assouvir les besoins primaires avant d’assouvir
les besoins d’ordre supérieur.
(voir la hiérarchie des besoins de MASLOW, 1954).
« La nourriture est reine au pays des affamés ». BESOIN PHYSIOLOGIQUE.
 La théorie des buts d'accomplissements de Nicholls, 1984 :
D’autres
théories,
expliquent
le
comportement
des
individus
par
les
buts
d’accomplissement qu’ils poursuivent et leur orientation motivationnelle (Nicholls,
1984). Selon cette théorie, des individus peuvent être principalement orientés vers la
tâche (but de maîtrise) ou l’ego (comparaison sociale) dans l’accomplissement
(réalisation) d’une activité. Ils vont tenter de démontrer leur compétence (et on en
revient toujours au besoin de compétence) de 2 façons : soit en se comparant aux
autres (motivation orientée vers l’ego), soit en se comparant à eux mêmes
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(comparaison temporelle) (motivation orientée vers la tâche). Les stratégies que vont
adopter les individus orientés vers la tâche ou l’ego vont être très différentes.
Si les individus sont orientés vers l’ego, ils tenteront de maximiser la probabilité de
démontrer une forte habileté ou de minimiser la probabilité d’une faible habileté. La
comparaison sociale est la principale source d’information utilisée dans cette
orientation de but pour juger de l’échec ou du succès de la performance, définie en
terme d’habileté démontrée (Nicholls, 1992).
Les individus impliqués dans la tâche qui adopteront des buts orientés vers la
maîtrise, chercheront à développer et/ou apprendront de nouvelles habiletés. Le
comportement est focalisé d’avantage sur le processus que sur le résultat de
l’implication dans des situations d’accomplissement. Les individus approcheront la tâche
avec un effort approprié et une persistance maximale (surtout en cas d’échec),
choisiront des défis optimaux par rapport à leur habileté, seront capables de
développer un système d’auto récompense et de performance auto référencée. Le
succès subjectif dépendra de l’amélioration de leurs performances, de la maîtrise de la
tâche, de l’effort et de la coopération dans l’activité (Nicholls, 1992).
L’orientation motivationnelle (ego vs tâche) des filles seraient plus marquées vers la
maîtrise, et celles des garçons vers la compétition. Ces différences disparaissent dès
que les filles s'adonnent à une pratique sportive compétitive régulière (Famose et al.,
1992).
Outre l’orientation motivationnelle sur laquelle l’enseignant, l’entraîneur, le prof …
peuvent « jouer », le climat motivationnel instauré va aussi avoir un rôle dans la
détermination des buts d’accomplissement de l’élève.
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Le climat motivationnel consiste à « manipuler les buts des participants en leur
fournissant certaines informations juste avant qu’ils ne s’engagent dans une tâche ».
Généralement, l’information apportée incite les participants soit à faire de leur mieux
sur la tâche, à y prendre du plaisir ou à essayer de progresser (i.e., un but de
maîtrise), soit à se comparer aux autres ou à des normes (i.e., un but impliquant la
performance, l'ego). En mettant l’accent sur certaines informations, les consignes de
l’intervenant (entraîneur) sont susceptibles de créer un climat particulier, à même de
faciliter la poursuite d’un but particulier ».5 (Tessier, 2006)
Ainsi, l’enseignant joue un rôle actif dans la construction d’un climat motivationnel et
donc par conséquent sur la qualité de l’orientation motivationnelle des participants
(tâche/ego).
Deux climats motivationnels peuvent être mis en place notamment les activités
physiques et sportives : 1) le climat motivationnel de maîtrise versus 2) le climat
motivationnel de performance.
Quand on valorise la comparaison sociale et la rivalité, le climat motivationnel aura
tendance à être perçu comme impliquant vers l’ego (Nicholls, 1989) : Il est ainsi
qualifié de « climat motivationnel de performance » (Roberts et al., 1997) ou
«
promotion de comparaison sociale » (Goudas & Biddle, 1994).
L’enseignant dans ce genre de climat va privilégier dans ses consignes, la compétition
en valorisant les résultats des meilleurs et par « la comparaison sociale forcée ».
Lorsque l’on valorise la maîtrise de l’habileté, la participation du sujet et le progrès
personnel, le climat motivationnel est alors nommé « climat motivationnel de maîtrise »
(Roberts et al., 1997) ou « promotion de l’apprentissage » (Goudas & Biddle, 1994). Les
consignes seront dirigées vers l’amélioration de ses propres performances par rapport
à ses performances antérieures.
5
Thèse de Tessier.D (2006) : Le climat motivationnel en éducation physique et sportive : étude des antécédents
des comportements contrôlants de l’enseignant et formation de soutien aux besoins psychologiques des élèves(p21)
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La dernière théorie que je vous présenterai est celle de l’attribution causale
(Weiner, 1986) /
L'être humain cherche toujours à expliquer et à comprendre les situations qu'il vit.
Weiner dit que l'individu attribue des causes aux évènements auxquels il est
confronté.
Une attribution causale répond donc à la question du « pourquoi » ? Cette recherche
de la cause se produit davantage lorsqu'une personne se trouve face à un résultat non
attendu ou quand un désir n'a pas été satisfait (par exemple : l'échec à un examen
universitaire ou le fait de ne pas avoir été invité à une sortie, etc..).
Weiner a montré que les individus ont tendance à invoquer des causes internes
(exemple : motivation, effort ou capacité) lorsqu'ils réussissent une tâche et à
l'inverse, ils ont tendance à invoquer des causes externes (exemple : environnement,
chance ou hasard) lorsqu'ils échouent à une tâche.
Mais la cause invoquée n’est pas forcément la cause réelle.
Très souvent pour protéger son estime de soi, on utilise des stratégies d’auto
complaisance qui consistent à nier toute responsabilité personnelle en cas d’échec, et à
évoquer un crédit personnel en cas de succès.
Ce «biais attributionnel» permettrait aux individus de maintenir une estime de soi
élevée en attribuant son succès, sa bonne performance à des causes internes (si je
réussis, c'est parce que je suis bon, que j'ai été performant) et ses échecs ou
mauvaises performances à des causes externes (ce n'est pas ma faute!).
Weiner a étudié ce type de biais attributionnel de façon plus précise. Il détermine
ainsi 4 facteurs causaux possibles au succès et à l'échec (les plus souvent évoqués) :
-1) le lieu de causalité (locus of control): « différencie les causes propres à la
personne, les causes internes comme l’intelligence, la beauté physique, la personnalité,
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etc. et les causes extérieures à la personne, les causes externes comme la difficulté
objective d’une tâche, la popularité d’un compagnon de classe, etc. »
Dans le domaine de la performance scolaire, il y a des causes qui sont internes, telles
« les aptitudes de l’élève, l’effort qu’il fournit pour réaliser une tâche, etc. et des
causes externes comme la difficulté d’une tâche, l’aide ou l’absence d’aide des autres,
la chance, etc. » (Bardeau, 1991). L’habileté et l’effort peuvent être classés comme
des causes internes ; et la difficulté de la tâche comme un cause externe. Par ex.
si un élève se dit que sa bonne note (un 16) est due au fait que l’exercice était facile, il
fait une attribution externe, il attribue sa note à un phénomène extérieur. Si, au
contraire, il se dit qu’il a obtenu une bonne note parce qu’il a travaillé durement et qu’il
a bien compris comment faire cet exercice, il fait une attribution interne. Son résultat
est dû à lui-même.
- 2) la stabilité : Les causes peuvent être modifiables ou non dans le temps. Les
aptitudes intellectuelles ou les habiletés, par exemple, ne fluctuent pas d’un jour à
l’autre elles sont stables. Par contre l’effort fourni, lui est modifiable ou instable. De
même la difficulté de la tâche est perçue comme stable et la chance comme instable.
- 3) le contrôle : ou degré de contrôle que l’individu a sur la cause d’une situation.
L’effort est contrôlable, l’aptitude est incontrôlable.
- 4) la globalité : une cause peut être globale ou spécifique. Cette dimension envisage
la généralité ou la spécificité de la cause ; par exemple, un élève peut se percevoir
comme mauvais dans toutes les matières (attribution globale) ou seulement en EPS
(attribution spécifique).
Les attributions sont resituées sur ces dimensions causales définies par Weiner
(stable/instable; interne/externe; contrôlable/incontrôlable ; global/spécifique). Ces
dimensions vont amener à des conséquences psychologiques diverses …
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Alors quelles conclusions en tirez vous ? qui seront les individus les plus
persistants dans la tâche, les plus investis (en terme d’intensité : effort et
temps) …. A vous de réfléchir ….
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