Enfin, l’autorité parentale favorise le développement d’une certaine forme
d’intelligence chez l’enfant; et par conséquent, elle peut être bénéfique.
L’autorité joue un rôle important dans la détermination d’objectifs d’éducation. Elle peut
favoriser le développement de la capacité de s’autodiscipliner, l’acquisition de compétences
complexes ; elle peut exhorter à être dans de meilleures dispositions de nature intellectuelle,
par exemple en étant plus réfléchi,... Un parent soucieux de l’éducation et de l’avenir de son
enfant veillera à ce que l’enfant adopte un juste équilibre entre son travail journalier et ses
loisirs personnels. Il se montrera autoritaire de manière à ce que l’enfant ne mette pas plus en
avant ses activités secondaires que d’autres plus essentielles comme ses devoirs et leçons.
L’autorité parentale dans ce cadre peut être favorable et bénéfique à sa réussite scolaire car
elle sera une sorte de stimulation.
Cependant, nous pourrions aborder un autre point de vue.
L’autorité peut ne pas faire du bien car elle a pour impact un manque de confiance
chez l’enfant et une faible estime de lui-même.
L’enfant est d’abord quelqu’un qui doute de lui, il appartient aux parents d'instaurer
progressivement une certaine dose de confiance. La confiance en soi est source d’une autorité
assumée et bien vécue. Si les parents adoptent un comportement trop autoritaire, ils n'exercent
en fait pas une autorité saine, mais une forme de pouvoir sur leur enfant. Ils ne tiennent pas
compte d'un cadre défini dans lequel l'enfant peut évoluer, et marquent non pas l’autorité mais
« leur autorité » dans la vie quotidienne de leur enfant. Dans ce contexte, l’autorité ne
présente aucune répercussion bénéfique car l’enfant, tiraillé, va culpabiliser, et donc douter
beaucoup plus, et n’aura pas d’estime de sa personne. Pour avoir confiance en lui, l’enfant
doit savoir qu’il peut très bien se débrouiller seul, sans ses parents autoritaires mais l’attitude
des parents reste essentielle.
A titre d’exemple, Marie-Bernard Chicaud dans le petit livre à destination des parents ne
conçoit pas la confiance comme une affaire de volonté et pense qu’il est préférable d’éviter
les remarques qui ont tendance à culpabiliser l’enfant.
De plus, en fixant des limites, on empêche l’indépendance de son enfant et cela ne
peut être bénéfique.
Bien que l'autorité parentale soit la première pierre de construction de la personnalité d’un
enfant, son excès peut conduire à rester dépendant de ses parents empêchant ainsi tout
épanouissement personnel. Pour s’affirmer et devenir indépendant, un enfant a besoin d’une
certaine liberté d’action et il est important de lui laisser une marge d’action. Le
comportement d’un parent qui frustre son enfant avec des interdictions toujours plus
nombreuses au fil des jours est néfaste pour l’enfant car il doit être à même de forger sa
propre expérience afin de devenir indépendant. Un parent trop autoritaire parce qu’il veut tout
dicter à son enfant finira par le modeler et son autorité ne peut avoir que des effets négatifs
sur le plan psychologique. Ceci entraînera, à terme, l’impossibilité pour l’enfant devenu
adulte de prendre des initiatives et des décisions seul; il s’en référera toujours à ses parents
comme si le cordon ombilical n’avait jamais été coupé. Habitué dès l'enfance à obéir aux
ordres et à ne jamais les remettre en question de peur de se faire réprimander, l’enfant devenu
adulte, sera incapable de faire appel à son libre-arbitre.
Enfin, l’autorité peut ne pas faire du bien car elle engendre des états de détresse et
d’angoisse chez l’enfant qui ne peuvent lui procurer un bien quelconque pour son avenir.