Onder Gabriella « L’autorité parfois fait du bien » (Françoise Dolto) L’autorité est une notion étendue dont le dénominateur commun est de se faire obéir et respecter. En outre, c’est également le fait d’avoir de l’ascendant sur quelqu’un. A ce propos, Françoise Dolto, psychanalyste, pense qu’être autoritaire peut être bénéfique quelquefois. Nous analyserons ce sujet sous le versant parental et sous l’angle psychologique. L'autorité parentale est la première pierre de construction de la personnalité de l'individu, elle permet d’acquérir certains principes ; en ce sens, elle ne peut parfois qu’être bénéfique. L'autorité des parents est nécessaire pour que l'enfant puisse grandir et aussi s’épanouir. Celleci se retrouve de manière simple dans les petites choses de la vie quotidienne, comme se lever à temps pour arriver à l'école à l'heure, ne pas assener son petit frère pour lui dérober ses jouets, manger proprement et calmement à table, aller au lit quand c’est l'heure de dormir.... Si la règle édictée par les parents n’est pas respectée, une sanction ne peut qu’aider l’enfant à devenir un être civilisé et à acquérir une certaine autonomie et une indépendance favorables à sa personnalité. Si des parents acceptent que leur enfant arrive systématiquement en retard à l'école, il ne pourra pas comprendre plus tard pourquoi il doit arriver à l’heure à son travail. S’ils n’infligent aucune punition par exemple à la suite d’un vol par leur enfant, ils l’encouragent indirectement à devenir délinquant plus tard et vivre en marge de la société. Une citation de Reine Vander Linden, psychologue, reflète indubitablement notre argument : «Ce sont les murs immobiles et solides qui nous rassurent tout comme les interdits stables et les points de repères fixes rassurent l'enfant. Permissions et interdits sont autant de balises sur le chemin. Le petit enfant construit sa personnalité et sa pensée au sein des repères que nous lui organisons. » . De plus, l’autorité parfois fait du bien car elle protège l’enfant des dangers et menaces de la vie sociale. L'autorité permet à l’enfant d’évoluer dans un cadre sécurisant, de lui donner des repères qui vont l’aider à grandir en toute quiétude afin de le protéger des dangers de la vie quotidienne et de son environnement immédiat et cela ne peut qu’être bénéfique. En l’absence d’autorité parentale, les dangers de la vie quotidienne peuvent être divers allant de mauvaises rencontres ou fréquentations à des abus de toutes sortes, tels que les abus de stupéfiants, …L’attitude d’un parent qui met des limites pour les sorties nocturnes révèle une volonté de protection de l’enfant. En agissant de la sorte, il veille à ce que son enfant ne commette pas d’agressions et ne soit pas à son tour agressé. Un autre exemple qui illustre cet aspect est l’utilisation d’internet. Bien que la toile soit un outil de communication incontournable à l’heure actuelle qui donne une impression de sécurité pour les enfants, son utilisation n´est pas sans danger. Les parents doivent faire preuve d’autorité en mettant une limite quant au contenu de certains sites et au temps passé sur internet. Pour sensibiliser les parents à protéger leurs enfants des risques liés à Internet et assurer de manière indirecte une certaine autorité sur eux, une campagne européenne «L'internet plus sûr», des affiches abribus, avec comme principal message « Un pseudo peut cacher n'importe qui, soyez vigilants sur Internet » et la diffusion de spots publicitaires ont été menés à grande échelle. Enfin, l’autorité parentale favorise le développement d’une certaine forme d’intelligence chez l’enfant; et par conséquent, elle peut être bénéfique. L’autorité joue un rôle important dans la détermination d’objectifs d’éducation. Elle peut favoriser le développement de la capacité de s’autodiscipliner, l’acquisition de compétences complexes ; elle peut exhorter à être dans de meilleures dispositions de nature intellectuelle, par exemple en étant plus réfléchi,... Un parent soucieux de l’éducation et de l’avenir de son enfant veillera à ce que l’enfant adopte un juste équilibre entre son travail journalier et ses loisirs personnels. Il se montrera autoritaire de manière à ce que l’enfant ne mette pas plus en avant ses activités secondaires que d’autres plus essentielles comme ses devoirs et leçons. L’autorité parentale dans ce cadre peut être favorable et bénéfique à sa réussite scolaire car elle sera une sorte de stimulation. Cependant, nous pourrions aborder un autre point de vue. L’autorité peut ne pas faire du bien car elle a pour impact un manque de confiance chez l’enfant et une faible estime de lui-même. L’enfant est d’abord quelqu’un qui doute de lui, il appartient aux parents d'instaurer progressivement une certaine dose de confiance. La confiance en soi est source d’une autorité assumée et bien vécue. Si les parents adoptent un comportement trop autoritaire, ils n'exercent en fait pas une autorité saine, mais une forme de pouvoir sur leur enfant. Ils ne tiennent pas compte d'un cadre défini dans lequel l'enfant peut évoluer, et marquent non pas l’autorité mais « leur autorité » dans la vie quotidienne de leur enfant. Dans ce contexte, l’autorité ne présente aucune répercussion bénéfique car l’enfant, tiraillé, va culpabiliser, et donc douter beaucoup plus, et n’aura pas d’estime de sa personne. Pour avoir confiance en lui, l’enfant doit savoir qu’il peut très bien se débrouiller seul, sans ses parents autoritaires mais l’attitude des parents reste essentielle. A titre d’exemple, Marie-Bernard Chicaud dans le petit livre à destination des parents ne conçoit pas la confiance comme une affaire de volonté et pense qu’il est préférable d’éviter les remarques qui ont tendance à culpabiliser l’enfant. De plus, en fixant des limites, on empêche l’indépendance de son enfant et cela ne peut être bénéfique. Bien que l'autorité parentale soit la première pierre de construction de la personnalité d’un enfant, son excès peut conduire à rester dépendant de ses parents empêchant ainsi tout épanouissement personnel. Pour s’affirmer et devenir indépendant, un enfant a besoin d’une certaine liberté d’action et il est important de lui laisser une marge d’action. Le comportement d’un parent qui frustre son enfant avec des interdictions toujours plus nombreuses au fil des jours est néfaste pour l’enfant car il doit être à même de forger sa propre expérience afin de devenir indépendant. Un parent trop autoritaire parce qu’il veut tout dicter à son enfant finira par le modeler et son autorité ne peut avoir que des effets négatifs sur le plan psychologique. Ceci entraînera, à terme, l’impossibilité pour l’enfant devenu adulte de prendre des initiatives et des décisions seul; il s’en référera toujours à ses parents comme si le cordon ombilical n’avait jamais été coupé. Habitué dès l'enfance à obéir aux ordres et à ne jamais les remettre en question de peur de se faire réprimander, l’enfant devenu adulte, sera incapable de faire appel à son libre-arbitre. Enfin, l’autorité peut ne pas faire du bien car elle engendre des états de détresse et d’angoisse chez l’enfant qui ne peuvent lui procurer un bien quelconque pour son avenir. Quand l'autorité verse dans un autoritarisme à outrance, les parents trop exigeants inspirent un sentiment de peur chez l'enfant, leurs consignes sont édictées de manière illogique et sans fondements. Ce comportement parental n’est pas propice au développement de l’enfant car un enfant ne peut vivre dans un état constant de peur. Si des parents crient systématiquement sur un enfant, celui-ci va se sentir oppressé. A terme, il risque de garder des séquelles psychologiques comme des crises de panique. Vivre dans un état de tensions psychologiques permanent est un véritable handicap social et va à l’encontre de l’épanouissement personnel. Les conséquences sont désastreuses pour l’enfant : des attaques d’angoisse surgiront sans raison apparente et l’enfant sera incapable de se maîtriser sur le plan émotionnel. L’enfant sera atteint psychologiquement, et d’autres symptômes purement imaginaires viendront compléter ce triste tableau. Ces divers maux entraîneront une souffrance morale importante et peuvent conduire à la dépression ou à d’autres formes de névroses. Finalement, cela reste relatif à l’enfant lui-même. Certains ont pu bénéficier d’une très bonne autorité parentale mais cela ne les a pas pour autant empêché de sombrer dans la criminalité. Dans ce genre de situation, d’autres facteurs extérieurs interviennent. En conclusion, l’autorité parentale peut être bénéfique car elle est la première pierre de construction de la personnalité de l'individu et lui permet d’acquérir certains principes. De plus, elle protège l’enfant des dangers et menaces de la vie sociale et enfin contribue au développement de son intelligence. Cependant, elle peut avoir des côtés négatifs comme un manque de confiance chez l’enfant ou encore un état de dépendance ou même être l’origine d’états de détresse et d’angoisse. Mais l’autorité reste relative. Elle peut être bénéfique ; cela dépend aussi de la sensibilité d’un enfant à un autre. Nous aurions pu diriger cette dissertation dans d’autres domaines tels la politique, la scolarité ou même encore parler de l’autorité de l’Eglise à travers l’Histoire.