INTRODUCTION AU METABOLISME
Le métabolisme regroupe tous les changements susceptibles d’intervenir dans la gestion d’un
organisme vivant. Artificiellement, on a scindé cette notion en deux parties suivant que l’organisme,
ou plutôt la cellule, se trouvait en phase constructive (anabolisme) ou destructive (catabolisme). Cette
double notion entretient une ambiguïté puisque suivant que l’on considère l’organisme, un organe,
une cellule ou une voie métabolique (ensemble de réactions chimiques modifiant un métabolite en un
autre constituant), ces deux systèmes pourront ou non fonctionner en parallèle. Ainsi quand il s’agit
d’un organisme ou parfois d’un organe, l’anabolisme et le catabolisme d’une substance peuvent se
dérouler en même temps (la synthèse et la dégradation de l’hème sont réalisées simultanément
pendant toute la durée de la vie). Cette simultanéité de l’anabolisme et du catabolisme apparaît
comme très rare au niveau de la simple cellule et impossible à l’échelle de la voie métabolique (la
néoglucogenèse hépatique par exemple, ne fonctionne pas en même temps que la glycolyse de ce
même organe).
Le métabolisme apparaît ainsi comme la fonction essentielle de la vie, et cela de la plus
simple cellule à l’organisme le plus compliqué. Plus l’individu vivant sera complexe plus le les
mécanismes de «réglage» du métabolisme seront sophistiqués, pour prendre en compte à la fois le
fonctionnement de la cellule, mais aussi les relations entre cellules d’un même organe et entre les
organes constituant l’organisme.
Ces « réglages » sont assurés localement par les enzymes, et au niveau de l’organisme par les
hormones, les premières jouent un rôle de médiatrices au cœur même de la cellule, tandis que les
secondes agissent au niveau vasculaire ou neurologique.
Tout au long de la vie de l’individu, le métabolisme assurera donc l’équilibre des grandes fonctions
vitales, comme la croissance, le renouvellement cellulaire, l’énergétique, la régulation thermique et la
reproduction...
Si l’on dépasse le strict cadre de l'individu, l’on s’aperçoit que le métabolisme prend
également en compte la relation avec l’environnement extérieur, que celui-ci soit physique (chaleur,
lumière, composition de l’aire, pression atmosphérique, rayonnement de particules...), ou vivant dans
le cadre des relations entre les individus d’une même espèce (relations sociales et culturelles) voire
d’autres espèces vivant dans des niches écologiques proches (prédation, élevage...). Cette
communication est réalisée grâce aux capteurs sensoriels (vue, olfaction, sensibilité...) capables de
prendre en compte les stimuli de toutes sortes.
Ces interactions multiples sont le fruit d’une longue évolution dont la complexité a été
grandissante depuis la première cellule issue du hasard il y a environ 3 ,5 milliards d’années sur la
terre.
De la biochimie ou apparition de la vie
La biochimie, ou chimie de la vie, se confond avec l’apparition sur terre de molécules ayant
perdu leur strict caractère minéral, c’est-à-dire présentant des chaînes carbonées. Le mot Biochimie
est d’origine récente (1864), il est formé de l’association de bio (vie) et de chimie dont la racine
gréco-égyptienne (alchimie), arabisée puis latinisée au quinzième siècle reflète parfaitement la notion
de spéculation mystique liée au grand œuvre, celui de la transmutation du vil plomb en or, ou plus
généralement du minéral en vivant. Si la science biochimique est née récemment, la réaction
biochimique elle, existe bien avant l’apparition de la cellule originelle, quand les premières
molécules de carbone, d’azote, d’hydrogène et d’oxygène établirent entre elles des liaisons originales,
inconnues du monde purement minéral qui les entourait.
L’apparition des molécules biologiques sur la terre remonte suivant les auteurs entre 3,5 et 4
milliards d’années. Leur synthèse a certainement eu pour origine les nombreuses décharges
électriques issues des orages, dans une atmosphère dont la composition était assez éloignée de celle