Bovine– introduction au diagnostic et à la sémiologie – page 5/7
Les causes n’ont pas la même valeur : il existe des causes
- Cognitives : faire de la médecine
- Opérationnelles : on est confronté à la réalité, économique par exemple.
Exemple : veau qui ne se tient pas. Après examen clinique il peut avoir rupture du ligament rond,
fracture du col du fémur ou de la cavité cotyloïdienne. On peut faire une radio pour savoir laquelle
de ces hypothèses est la bonne (cognitif).Mais sur le plan opérationnel on ne gagne rien à savoir
parce qu’on pourra rien faire de plus pour lui (à part lui conseiller de bouger le moins possible),
donc on ne va pas plus loin.
2) Méthode
a. Processus non analytique
Il s’agit d’un processus de reconnaissance et d’analogie. On parle aussi de « pattern recognition »
(repérage en mémoire de solutions toutes faites). L’efficacité de ce processus est très liée à
l’expérience et à la place du visuel. Plus le vétérinaire est expérimenté, plus il sera capable de
chercher dans sa mémoire un cas proche ou semblable au cas présent pour lequel il n’arrive pas à
émettre un diagnostic. Il pourra alors émettre le même diagnostic que pour ce cas antérieur.
Il existe des limites : en utilisant cette méthode, on ne peut reconnaître que des cas que l’on a déjà
rencontrés.
b. Processus analytique
- Hypothético-déductif : c’est le plus performant et le plus souvent mis à l’œuvre pour
le diagnostic. Les symptômes orientent vers les causes possibles. On cherche à
valider les hypothèses émises très tôt. On parle de « backward reasoning » .
Exemple : vache dyspnéique
Hypothèse 1 : affection pulmonaire
Hypothèse 2 : affection cardiaque
Hypothèse 3 : péritonite crâniale
On met alors en œuvre des démarches pour vérifier ces hypothèses : auscultation du
thorax en zone de projection pulmonaire ou cardiaque, percussions… si le résultat est
positif, un symptôme qu’on cherchait à valider nous a permis d’avancer vers un
diagnostic final. Au passage on a rejeté un certain nombre d’autres hypothèses.
- Approche systématique avec règles conditionnelles. On ne part pas de solutions. On
a une approche systématique et on progresse au fur et à mesure en effectuant des
tests. Cette approche est d’autant plus adaptée que la situation est complexe.
Exemple : pour une vache dyspnéique, on effectue un examen général avec palpation
transrectale, auscultation exhaustive, palpation de la mamelle.
Exemple : la vache qui ne mange pas. On ne voit rien de particulier à part qu’elle ne mange pas. On
adopte plus facilement l’approche systématique puisqu’une hypothèse initiale est difficile à trouver.
- Processus mixte : on effectue un diagnostic par analogie et par une démarche
analytique. Dans la pratique on adopte souvent ces processus mixtes.