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Fiche CESE 2593/2010 EN-DS/cc …/…
également indiquer qu'en nommant 2012 "Année internationale des coopératives", l'ONU a reconnu la
contribution de l'économie sociale au développement économique et social.
À mon avis, l'intérêt manifesté par les organismes internationaux pour l'économie sociale est tout à fait
logique, compte tenu du nombre important de secteurs inclus qu'elle inclut tels que l'agriculture, les
banques, l'assurance, les régimes de protection sociale, le commerce de détail, etc. Cet intérêt est
également logique si l'on considère la flexibilité et le caractère innovant hérités par ce secteur et le fait
que dans les pays développés, il a été démontré que les banques et les entreprises coopératives sont
parmi les plus résilientes face à la crise économique actuelle, faisant ainsi de l'économie sociale un des
éléments de solution à la crise mondiale.
En ce qui concerne l'Afrique, l'on s'attend à un regain d'intérêt pour l'économie sociale, compte tenu
que ce secteur reflète vraiment l'économie réelle du continent et qu'il peut être considéré comme son
"troisième pilier", venant compléter les concepts traditionnels des secteurs formel et informel. Dans un
continent où entre 80 et 95% de la population est employée dans l'économie informelle, la population
a recherché des solutions innovantes aux défis sociaux et économiques quotidiens. Par conséquent,
bien qu'elle ait été en grande partie ignorée pendant des décennies, l'économie sociale représente une
part importante de l'activité économique et sociale en Afrique. Par exemple, en Afrique occidentale,
environ 500 mutuelles sont actives, fournissant ainsi à la population des services indispensables de
protection de la santé. D'autres exemples incluent les tontines dans les pays africains de langue
française, les associations de crédit et d'épargne dans l'Afrique anglophone, ou encore des services
funéraires dans de nombreux pays tels que l'Éthiopie et l'Afrique du Sud.
En dernière analyse, l'économie sociale du continent africain a un rôle important à jouer pour
l'éradication de la pauvreté et il y a lieu que les autorités africaines et l'UE la considèrent comme un
soutien. En outre, l'économie sociale a une mission essentielle à remplir en vue de relier l'économie
informelle et formelle par la création d'emplois, le développement des compétences et la cohésion
sociale. Bien que l'emploi formel et le travail décent doivent demeurer des objectifs à long-terme,
l'économie sociale fournit à mon avis l'occasion d'intégrer sans attendre sur le lieu de travail les quatre
conditions du travail décent, à savoir: liberté, équité, sécurité et dignité humaine. Enfin, il convient de
favoriser l'économie sociale en vue d'encourager l'adhésion à ce secteur ainsi que le dialogue social et
civil qui y sont intimement liés.
Solutions pour l'avenir: comment l'UE et les autorités africaines peuvent-elles soutenir l'économie
sociale du continent africain
La question se pose maintenant de savoir quelles modalités permettraient d'intégrer l'économie sociale
dans la coopération au développement de l'UE avec l'Afrique et avec l'ensemble des pays ACP.
Plusieurs propositions concrètes peuvent être formulées à court et moyen terme. Dans un premier
temps, une réorientation de la conception des relations qu'entretient l'UE avec l'Afrique doit être
encouragée, afin que les décideurs politiques et les acteurs du développement aient le réflexe d'inclure
l'économie sociale dans la programmation, la mise en œuvre et le suivi de la coopération au
développement. Le moyen le plus efficace pour garantir une reconnaissance du point de vue
conceptuel du rôle et de la contribution de l'économie sociale au développement de l'Afrique consiste à