La protection sociale: Un mécanisme pour un développement inclusif

publicité
La protection sociale:
Un mécanisme pour un
développement inclusif
Présentation:
Adrien B. AKOUETE,
Secrétaire Général Adjoint CSI-Afrique
[email protected]
Introduction
Aucun progrès ne peut se réaliser sans la cohésion
sociale d’un pays. La politique économique et
sociale de la plupart des pays africains ont pour
objectif ultime de lutter contre la pauvreté.
Or, la pauvreté sévit dans un environnement
marqué par une économie qui s’informatise, le
marché de l’emploi difficile à canaliser, la
croissance des villes en désordre, les crises
politiques et sociales et des guerres déstabilisent
les états à cause de l’exclusion sociale.
I. Défis de la Protection Sociale en Afrique
L’absence de protection sociale oblige des familles à vendre leurs biens
(terres cultivables), à réduire leur apport alimentaire et à retirer leurs
enfants de l’école. Les grands défis pour l’Afrique aujourd’hui sont donc:
• Taux élevé de maladies (VIH/SIDA; Tuberculose, Paludisme)
• Manque d’infrastructure de base et de services sociaux
• Les soins et les services de santé inappropriés
• Faible accès à l’éducation de base et à la formation
• Taux élevé d’alphabétisation
• Inégalité entre les sexes
• Marginalisation de la jeunesse
• Instabilité politique dans un certain nombre de pays
• La mauvaise gouvernance
• Rôle négatif de la Coopération au développement qui met les pays sous
tutelle sans leur donner la possibilité de définir leur propre vision de
développement.
C’est à la lumière de tout ce qui précède que des recommandations et des
priorités ont été définies pour l’Afrique.
II. Recommandations et priorités de l’Afrique
La protection sociale c’est investir dans l’homme
par les axes principaux suivants :
- accès aux soins de santé;
- droit à l’éducation pour tous et accès au revenu.
Pour répondre à tous ces axes dans le but de
prévenir le danger de la pauvreté et de la
vulnérabilité, plusieurs recommandations ont été
prises par nombres de rencontres ministérielles et
des priorités ont été définies par plusieurs Etats.
2.1 Recommandations
• Commission de l’Union Africaine pour la politique sociale
2003 à Maurice
• Domaine prioritaire clé 4:
Améliorer et renforcer les systèmes de protection sociale
existants et les étendre aux travailleurs et à leurs familles qui en
sont actuellement exclus, ainsi que la sécurité au travail, en
matière de santé et d’assainissement.
• Sommet extraordinaire de Ouagadougou:
Le soutien politique ne cesse aujourd’hui de s’intensifier en
faveur de l’investissement dans la Protection Sociale sur
l’ensemble du continent. En 2004, l’Assemblée des Chefs d’Etats
et de Gouvernement de l’Union Africaine a adopté la
déclaration et le plan d’action d’Ouagadougou visant à accroître
les moyens d’action des populations, générer de nouvelles
opportunités d’emploi, développer la protection sociale et
assurer la sécurité au moyen d’emplois décents.
2.1 Recommandations (suite)
• Appel de Livingstone et de Yaoundé 2006:
L’appel de Livingstone souligne que la protection
sociale et les transferts sociaux jouent un rôle clé
dans la réduction de la pauvreté et la promotion
de la croissance.
• L’appel de Yaoundé: Septembre 2006:
L’appel de Yaoundé a été adopté en septembre
2006 lors de l’atelier africain abrité par le
Gouvernement du Cameroun et financé par
l’Union Africaine et ses partenaires.
A la suite de ces évènements des réunions régionales du
groupe d’experts sur la protection sociale comme suit ont
été animées:
• Régions de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe:
Ouganda, 20 – 30 avril 2008
• Région du Nord:
Egypte, 13 – 14 mai 2008
• Région de l’Afrique centrale et de l’Ouest:
Sénégal, 9 – 12 juin 2008
Objectifs
Les principaux objectifs des réunions régionales sont les suivants:
• Obtenir des informations sur les politiques et programmes de
protection sociale des pays de chaque région.
• Echanger des vues et partager les expériences sur les bonnes
pratiques.
• Donner aux gouvernements africains de réfléchir sur les choix et
les défis en vue de l’intégration des programmes de protection
sociale dans les programmes et les budgets de développement
national;
• Faciliter et renforcer l’apprentissage à l’échelle multinationale et
promouvoir le renforcement des capacités, y compris
l’apprentissage continu dispensé par les programmes nationaux
de protection sociale dans les différentes régions en Afrique;
• Tirer les leçons des programmes de protection sociale et des
projets pilotes de longue date;
• Mettre à profit les résultats et expériences des diverses agences
internationales, des gouvernements, de la société civile en vue
d’identifier leurs rôles dans l’extension de la couverture sociale.
2.2 Priorité des états membres
Dans la situation économique actuelle, il apparaît de plus en plus
clairement que la protection sociale constitue un moyen très efficace à
aider les couches vulnérables à se prendre en charge et éviter des chocs de
situation désagréables. Ainsi donc plusieurs priorités sont définies dans
plusieurs Etats par les pouvoirs.
• Seychelles: la protection sociale est applicable à tous, même si
elle est fonction du revenu des ménages. L’agence pour la
protection sociale a été créée en 2012, résultant de la fusion de la
caisse de sécurité sociale avec l’Agence de protection sociale en
une seule entité.
• Ghana: Livelihood Empowerment Against Poverty (EAP) est l’un
des programmes phares du gouvernement du Ghana pour la
protection sociale visant à autonomiser les personnes très
pauvres, défavorisées et les populations vulnérables dans le pays.
2.2 Priorité des états membres (suite)
• L’Afrique du Sud: le Ministère du travail d’Afrique du
Sud a mis en place la Basic Entrepreneurial Skills
Development Programme (Programme de base pour le
développement des compétences entrepreneuriales)
dont l’objectif est de former les nouveaux
entrepreneurs sous employés dans la deuxième
économie/informelle, et les jeunes chômeurs.
• Namibie: elle a étendu son système de sécurité
sociale afin d’inclure les fonds de pensions de retraite
et des régimes d’assistance médicale, et a redynamisé
le Fonds de développement de la sécurité sociale pour
la création d’emplois.
2.2 Priorité des états membres (suite)
• Tanzanie: a été élaboré un projet de loi sur la
sécurité sociale et que des efforts ont été entrepris
pour établir des régimes de sécurité sociale pour
couvrir le secteur informelle.
• Togo: INAM, Institut Nationale d’Assurance Maladie
• Benin: RAMU, Régime d’Assurance Maladie
Universelle
Dans ce contexte la société civile a un rôle à jouer.
Quel a été le rôle de la société civile dans la mise en
place de ces programmes?
III. Rôle de la Société Civile
• La prise de conscience du rôle de la protection
sociale dans la concrétisation des OMD se
reflète dans le partenariat Afrique – UE, se
fondant sur les résultats d’expériences
menées sur le continent.
• Pour ce faire plusieurs initiatives ont été prises
par les organisations de la société civile:
Initiatives prises par les organisations
de la société civile:
3.1 La plateforme pour la protection sociale en Afrique
La plateforme pour la protection sociale en Afrique a
été créée en 2008 et se veut un réseau d’organisation
et d’individus opérant aux niveaux sous national,
national et régional ayant pour vocation de
promouvoir et de renforcer le contrat social entre les
Etats et les citoyens.
Initiatives prises par les organisations
de la société civile (suite)
3.2 initiatives des organisations syndicales et des
confessions religieuses sur le continent:
Mutuelles de Santé et de micros crédits:
Exemples:
• CNTB–Confédération Nationale des Travailleurs du Burkina
Faso: Défense des droits et promotion du Travail Décent,
dialogue social, protection sociale et économie informelle.
• ACT- Action Catholique des Travailleurs
• ODAG – Organisation de Développement de l’archidiocèse de
Gitega: Protection sociale (Mutuelle de santé) et promotion
et création de l’emploi (amélioration des revenus).
• CSB- (Confédération des Syndicats Libre du Burkina Faso.
Etc..
De même, la société civile soutient pleinement le
concept de socle de protection et en particulier
l’adoption de la recommandation (N°202) de l’OIT.
Pour sa mise en œuvre, la société civile a axé ses
actions sur 4 points essentiels:
• Respect des droits et de la dignité des personnes.
• La pleine participation de la société civile
• La couverture universelle à l’échelon local,
national et international
• La prise en compte des besoins spécifiques des
groupes vulnérables
CONCLUSIONS
Au tournant du millionnaire, la protection sociale est
devenue une nouvelle priorité pour les pays du Sud et
pour les politiques de développement.
Cette élévation de la protection sociale marque un
changement de paradigme fondamental par rapport aux
décennies antérieures.
La protection sociale n’est pas un substitut à la croissance
économique mais elle peut favoriser la croissance par la
solidarité car le social n’est pas l’ennemi de l’économique.
Investir dans le social permet de maintenir la cohésion
sociale, d’éviter les conflits et la vulnérabilité, causes de
plusieurs guerres sur le continent
MERCI DE M’AVOIR ECOUTE
Téléchargement