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JOURNAL DE BORD – NOV 2014 à MAI 2015 – PIERRE BOUCHER
A : Situations cliniques inédites de soin, de prévention, de dépistage et d'éducation,
occasion d'un apprentissage
Date
Situation vécue
03/03/15
Femme de 60 ans,
consulte pour suivi
trimestriel et
renouvellement de son
traitement. Au cours de la
consultation, elle indique
qu’elle va se rendre dans
sa maison de vacances et
qu’il y a des vipères. Elle
nous demande alors que
faire dans le cas où elle se
ferait mordre. Elle a
entendu dire par son fils
qu’il fallait faire un garrot.
Après une recherche sur
internet, nous trouvons un
article détaillé sur le site
ameli.
Homme de 30 ans,
asplénique depuis 5 ans
dans les suites d’un AVP.
Il consulte pour un motif
qui n’a rien à voir avec cet
antécédent. Au cours de la
consultation, je m’interroge
sur les modalités de
vaccination chez ce type
de patient.
05/12/14
23/12/14
Femme de 52 ans.
Tabagisme actif depuis
l'âge de 14 ans, environ un
paquet par jour. Elle a déjà
essayé d'arrêt de fumer il y
a 5 ans, sans aide, sans
substitut. Elle avait réussi
à avoir une abstinence
totale pendant un an et
demi. Elle reconsulte ce
jour car elle est très
motivée pour arrêter de
nouveau. Cette fois, son
mari qui est fumeur
également souhaite
Supervision
Apprentissage
http://www.amelisante.fr/morsures-deserpents/la-conduite-a-teniren-cas-de-morsure-deserpent.html
Nous lui avons imprimé la
page, très bien faites, qui se
résume ainsi : Pas de garrot,
appeler le SAMU, ne pas
bouger, rester calme,
désinfecter la plaie si
possible, retirer les bijoux, ne
pas prendre de médicaments
en dehors du paracétamol.
A l'occasion d'une visite d'un
laboratoire, nous avons pu
refaire une mise au point sur
les modifications récentes des
indications de la vaccination
anti pneumococcique. En
particulier, pour les patients
immunodéprimés ou
aspléniques, le schéma est
d'une injection de prévenar
13, suivi d'une injection de
Pneumo 23, 8 semaines
après au moins.
Je ne connaissais pas les
posologies pour la
prescription des substituts
nicotiniques. La règle est
simple : Une cigarette = 1m
donc quelqu’un qui fume 20
cigarettes par jour doit
recevoir, sous une seule ou
plusieurs formes, 20mg de
nicotine au début du sevrage.
Compte tenu de la quantité de
tabac qu'elle fume, nous lui
avons prescrit des patchs de
nicotine adaptés avec dose
dégressive sur 3 mois, ainsi
Vu /
Acquis
l'accompagner dans cette
démarche et arrêter lui
aussi. Également, elle
indique qu'elle est
quelqu'un de très nerveuse
et lors de sa précédente
tentative, elle était
devenue très agressive
envers ses proches.
02/03/15
que des gommes à mâcher si
besoin. Pour l’anxiété, nous
lui avons proposé des
comprimés de Stresam, un
anxiolytique non BZD à mettre
sous la langue si besoin, et de
revenir nous voir s'il y a le
moindre problème. Son
compagnon viendra nous voir
en conjoint la semaine
d’après.
Cette situation m’a interrogé
sur le dépistage et le
diagnostic des démences. La
plus fréquente étant la
maladie d’Alzheimer, il
n’existe pour autant pas de
dépistage de masse
recommandé. Cependant, il
semble important d’évaluer et
ré évaluer fréquemment les
personnes âgées sur le plan
cognitif. Après lui avoir fait le
MMSE et un test de l’horloge,
nous l’examinons à la
recherche de troubles
neurologiques évocateurs de
diagnostics différentiels. Son
examen étant rassurant, elle
est ré orientée vers un
gériatre pour bilan d’une
probable démence
d’Alzheimer.
Femme de 90 ans, vient
en consultation pour
renouvellement de son
ordonnance. Son gendre
appelle la secrétaire en
nous précisant que depuis
quelques mois, elle
présente des troubles de
mémoire. Nous lui
demandons s’il lui arrive
d’oublier des choses, elle
répond que non, tout va
bien. Nous décidons de lui
faire un MMSE : 17/30
B : Prescriptions médicamenteuses nouvelles
Date
Situation vécue
10/02/15
Homme de 58 ans, BPCO
post tabagique. Il consulte
pour ses symptômes
respiratoires assez
invalidants, malgré son
traitement de fond
comprenant un
bronchodilatateur de
longue durée d’action.
Nous modifions son
traitement en remplaçant
cet inhalateur par un
autre : Innovair.
Femme de 68 ans.
Episode dépressif majeur
dans un contexte familial
4/11/14
Supervision
Apprentissage
Chez les patients BPCO
sévères non contrôlés par un
B2LDA, on peut proposer un
inhalateur comprenant un
B2LDA + un corticoïde
comme l’innovair. La
technique d’utilisation du
dispositif est identique.
Possibilité d’instauration d’un
nouveau traitement par
Valdoxan avec comme
Vu /
Acquis
22/12/14
09/02/15
difficile. Echec de plusieurs
antidépresseurs,
notamment l’effexor et la
paroxétine.
avantage une meilleure
tolérance clinique à priori.
http://www.hassante.fr/portail/upload/docs/ap
plication/pdf/201003/fiche_bum_valdoxan.pdf
Enfant de 3 ans, vient pour
fièvre à 38°,
encombrement,
écoulement nasal. Il devait
se faire opérer des
végétations le matin même
mais à été récusé par
l'anesthésiste en raison du
fébricule. A l'examen,
l'auscultation pulmonaire
est claire, on retrouve une
rhinopharyngite ainsi
qu'une otite moyenne
aiguë gauche.
Femme de 63 ans,
consulte pour
renouvellement de son
traitement anti HTA. A
l’examen, elle nous montre
ses ongles orteils qui
depuis longtemps, sont
jaunes. Il s’agit
d’onychomycose qu’on
décide de traiter par un
traitement systémique.
Habituellement, nous
prescrivons de l'amoxicilline
mais cet enfant est allergique
aux béta lactamines. Par
conséquent, en accord avec
les recommandations de 2011
du SPILF, on introduit un
traitement par cotrimoxazole,
adapté à son poids pour une
durée de 5 jours.
Dans ce contexte, nous
utilisons la terbinafine que je
n’avais auparavant jamais
prescrit. C’est un traitement
de longue durée, un
comprimé par jour pendant 3
mois avec ré évaluation. Nous
informons la patiente de la
nécessité de consulter
rapidement devant la
survenue de fièvre, angine ou
autre infection, prurit,
asthénie, urinées foncées,
selles décolorées. Pour la
surveillance, nous prescrivons
un bilan hépatique et une
analyse de la fonction rénale.
C : Incidents iatrogènes nouvellement rencontrés
Date
Situation vécue
05/01/15
Femme de 31 ans,
consulte pour des
symptômes de cystite.
Etant donné un nombre
important de cystite, elle
disposait d’une
ordonnance d’ECBU
qu’elle a réalisé la veille et
qu’elle amène. Il s’agit
d’une infection par E. Coli
producteur de BLSE. Dans
Supervision
Apprentissage
Le cotrimoxazole est un grand
pourvoyeur de toxidermie et
parfois grave. Nous décidons
donc d’arrêt ce traitement et
de le remplacer par
l’augmentin qui est la solution
alternative pour les E.Coli
BLSE +.
Vu /
Acquis
10/11/14
17/11/14
22/12/14
ce contexte, quelle
antibiothérapie débuter ?
La patiente ne présentant
pas d’argument pour une
infection urinaire haute, on
décide de la traiter comme
une cystite simple. Les
recommandations sont
claires à ce sujet et devant
ce type de germe, on
donnera du cotrimoxazole.
Elle revient le lendemain
après avoir pris 2 fois le
médicament, car elle
présente une éruption
d’allure allergique.
Femme de 45 ans, a été
vu en consultation il y a
une semaine pour
lombalgies simples. Elle a
reçu un traitement par
doliprane et contramal.
Elle revient car elle se sent
nauséeuse, la boule au
ventre, est très fatiguée.
Les lombalgies ont disparu
mais les symptômes
actuels sont mis sur le
compte de la prise de
tramadol
Femme de 38 ans, suivi en
consultation dans les
suites d'un accident du
travail (aide soignant à
l'hôpital) au cours duquel
un effort de soulèvement
de patient a été
responsable de
cervicalgies invalidantes. A
cette occasion, on lui
prescrit un myorelaxant, le
thiocolchicoside. Elle
arrête spontanément le
traitement devant
l'apparition de diarrhées.
Homme de 67 ans, aux
antécédents de
dyslipidémie, HTA,
diabète. Il prend depuis
plus de 10 ans un
traitement par tahor qu'il
tolère bien. Seulement,
depuis quelques mois, il
décrit des myalgies.
Le tramadol est souvent
responsable d’une mauvaise
tolérance. On arrête le
traitement ce qui permettra
une disparition rapide des
effets indésirables.
Les diarrhées sont un effet
indésirable fréquent qu’il faut
toujours préciser lors de la
prescription de ce
médicament. Le traitement est
modifié par un autre
décontracturant, des petites
doses de valium.
Un bilan a permis de retrouver
des CPK augmentées. Nous
avons arrêté le traitement par
statine ce qui a permis la
disparition des symptômes.
Un autre hypolipémiant a été
instauré, l'Ezetrol à la
posologie de un comprimé par
jour de 10mg, mieux toléré.
D : Relation avec le patient et son entourage
Date
Situation vécue
04/11/14
Femme de 45 ans. Elle
consulte pour depuis 48h,
l’apparition des
symptômes suivants : nez
qui coule, mal à la gorge,
fièvre à 38 à une reprise
au domicile. Je l’examine,
elle est apyrétique en
l’absence de prise de
paracétamol. Je ne
retrouve rien en dehors
d’une rhinopharyngite
simple. Je lui propose un
traitement symptomatique
auquel elle me répond que
ça ne suffira pas et qu’il lui
faut des antibiotiques. Je
maintiens ma prescription
et elle ajoute « vous me
direz où vous vous
installerez plus tard que je
ne vienne pas vous voir ».
07/11/14
Visite à domicile chez un
couple de 95 et 94 ans. La
femme est atteinte d’une
démence à corps de Lewy
sévère avec nombreuses
hospitalisations pour
chutes et difficultés de
maintien à domicile.
Egalement un RAC serré
non opéré. Son mari ne
présente pas de trouble
cognitif, il marche à l’aide
d’un déambulateur et
s’oppose à toute
institutionnalisation de lui
et sa femme. Leurs
enfants sont bien
conscients que cela serait
préférable mais étant
Supervision
Apprentissage
Evidemment nous sommes
convaincus que l’origine de
cette rhinopharyngite est
virale. Pourtant, cela est très
difficile à intégrer par les
patients, peu importe leur
milieu social. Même dans ma
famille, mes frères et sœur
réclament des antibios à leur
médecin pour des pathologies
qui n’en nécessitent pas alors
que j’ai tenté de leur expliquer
à de nombreuses pourquoi
c’était inutile et même
dangereux sur le long terme.
Dorénavant, j’utilise une
phrase que j’ai trouvé dans un
livre de thérapeutique pour
justifier ma non prescription
d’ATB : « Dans cette situation
les antibiotiques sont non
nécessaire, ils n’améliorent
pas les symptômes,
n’accélèrent pas la guérison,
ne préviennent pas les
complications mais en
revanche ils accroissent le
risque de résistance
ultérieure.
Le maintien à domicile chez
les personnes âgées et
souvent une bonne chose et
leur permet d’éviter des
complications nosocomiales.
En hospitalisation, une
désorientation peut facilement
apparaître et faire rentrer le
patient dans une perte
d’autonomie importante.
Chaque cas est particulier et
doit être pris dans son
ensemble, avec l’entourage.
Vu /
Acquis
18/11/14
10/03/15
donné que cela irait contre
la volonté du mari, qui
garde toute sa tête, on
poursuite la prise en
charge à domicile, malgré
les risques.
Consultation d'une jeune
adolescente de 12 ans et 8
mois pour nausées,
douleurs abdominales,
sensation de vertige au
collège. A l'examen, rien
de particulier. Devant la
présence d'un contage
chez le petit frère, on
évoque une probable
gastro entérite. Je
m'apprête à laisser partir la
patiente qui est
accompagnée de sa mère
avec un traitement
symptomatique. Mon
maître de stage lui
demande si cela se passe
bien au collège et dans sa
vie amoureuse. La patiente
se met à pleurer et raconte
être en couple avec un
jeune homme de 18 ans,
toxicomane, qui a fait 3
overdoses. Sa mère
connaissait vaguement
l'histoire, désemparée.
Son mal être actuel est en
fait très probablement en
rapport avec le départ de
son petit ami dans le sud
de la france, qui a préféré
mettre un terme à leur
relation dans ce contexte.
Femme de 60 ans,
infirmière libérale. Elle a
pour antécédent un
tabagisme actif évalué à
40PA. Egalement, dans le
cadre d’un dépistage
familial, un diabète
mitochondrial vient de lui
être diagnostiqué. Elle a
fait tous les examens
nécessaires au bilan initial
de cette maladie qui pour
l’instant n’a aucune
manifestation de micro ou
macro angiopathie. Au
J'ai appris au cours de cette
consultation qu'il ne fallait
surtout pas négliger l'aspect
psychologique des enfants et
adolescents pour éviter de
passer complètement à côté
du problème comme ce que je
m'apprêtais à faire si mon
maître de stage n'était pas
intervenu.
Une étude montre que les
patients attendent que ce soit
les médecins qui abordent le
sujet de la sexualité. Quand à
nous, on attend que ce soit
les patients qui en parlent. Il
est important d’évoquer
facilement le sujet notamment
dans les consultations avec
des symptômes variés ne
rentrant pas simplement dans
une étiologie classique.
Plusieurs patients, malgré des
facteurs de risque (comme le
tabac dans cet exemple) et
bien conscients des
conséquences éventuelles,
préfèrent ne pas réaliser de
dépistage et ne pas savoir
s’ils ne sont pas atteints d’une
maladie grave. Il est difficile
de se positionner à ce sujet.
Notre rôle de médecin étant
entre autre d’informer et de
conseiller, la découverte d’un
cancer du poumon à un stade
avancé et les conséquences
cours de la consultation, je
lui demande si elle a déjà
pensé à arrêt le tabac et si
elle souhaite le faire en lui
proposant de l’aider pour
cela. Elle refuse
catégoriquement. Je lui
propose de réaliser un
scanner thoracique (hors
recommandation HAS
mais recommandé par
certaines sociétés
savantes en France sur
certains critères).
Egalement, elle refuse en
expliquant qu’elle ne veut
pas savoir si elle a un
cancer ou pas.
lourdes en terme de
traitement qui en en
découleront, pourront nous
faire culpabiliser d’avoir
pousser un patient qui ne
souhaitait pas savoir
initialement. Dans ce cas
notamment, des études
récentes ont évalué l’intérêt
de l’imagerie chez les patients
fumeurs. Un article récent
publié dans la revue de
médecine générale résume
que bien que l’HAS n’ait pas
pris parti à ce sujet, il
semblerait intéressant de
proposer un scanner sans
injection, de faible dose, à
tous les patients entre 55 et
74 ans fumant plus de 30PA.
Cet examen doit être
accompagné d’une
information sur le fort risque
de découvrir un nodule (1/3)
qui dans 95% des cas sera
bénin. Chez cette patiente, il
est évident à postériori que le
scanner aurait été une source
d’angoisse énorme et qu’elle
ne semblait pas prête à une
telle démarche pour l’instant.
E : Procédures médico-administratives
Date
Situation vécue
17/03/15
Femme de 23 ans,
employé chez Mc Donald
jusqu’au milieu de l’année
2014. Suite à un faux
mouvement lors d’un port
de charge lourde est
apparue une lombalgie
intense qui a amené à
réaliser des examens
d’imagerie retrouvant une
hernie discale importante.
Compte tenu de signe
déficitaire, elle a été
opérée de cette hernie et
depuis, il persiste des
douleurs lombaires
nécessitant un traitement
antalgique important. Elle
Supervision
Apprentissage
La déclaration du médecin
traitant est très simple si le
patient présente sa carte vital.
En se connectant sur l’espace
professionnel à partir du site
de la sécurité sociale, on lit la
carte vital et en quelques
clics, le médecin peut se
déclarer comme médecin
traitant.
La patiente étant toujours
douloureuse, on prolonge les
soins en remplissant le
formulaire violet d’accident de
travail en précisant bien
« soins sans arrêt de travail ».
Vu /
Acquis
10/11/14
23/12/14
consulte pour
renouvellement de son
traitement antalgique,
déclaration de médecin
traitant et poursuite des
soins dans cet accident de
travail.
Homme de 41 ans,
travaille comme
mécanicien de bus. Dans
le cadre d’un accident de
travail, il a été arrêté
pendant plusieurs
semaines jusqu’à ce que le
médecin du travail lui
aménage un poste à mi
temps dans l’entretien de
l’électronique embarqué
sur les bus (sollicitant
beaucoup moins le dos de
Mr T). La consolidation a
été fixé au 12/11/14 ce qui
ferait reprendre une
activité à plein temps au
patient. Actuellement son
état ne nous semblant pas
compatible avec une
reprise à 100%, nous
joignons le médecin de la
sécurité sociale pour
savoir s’il est possible de
revenir sur la décision de
consolidation.
Malheureusement, le
patient ayant contesté
cette consolidation, il n’est
plus possible de changer
quoique ce soit en
attendant l’avis d’un
expert, ce qui peut prendre
plusieurs semaines.
Homme de 82 ans, qui a
pour principal antécédent
un cancer colorectal
métastatique au foie et au
poumon. Il a bénéficié d'un
traitement chirurgical des
lésions secondaires à
l'hôpital de la pitié
salpétrière avec
pneumectomie et
hépatectomie il y a 2 ans.
Malgré cela, il se dégrade
et le professeur qui l'a
opéré souhaite le revoir
Cet exemple m’a permis de
faire une mise au point sur les
accidents de travail, la
consolidation, la reprise etc…
Il est aussi et surtout
évocateur de la rigueur
parfois étonnante des
procédures médicoadministratives de la sécurité
sociale.
Possibilité d’anticipation : On
remplit 2 bons de transport à
l'avance pour le patient qui
est en ALD. Le premier pour
l'aller retour au cabinet
d'imagerie afin que le patient
fasse un scanner TAP, le
second pour un aller retour à
la pitié pour la consultation
avec le chirurgien.
23/03/15
avec des examens
d'imagerie, suspectant
fortement une évolution de
la maladie. Le patient vit à
domicile avec sa femme
mais a beaucoup de mal à
se déplacer. Ils ne
possèdent pas de véhicule
et nécessite d'être allongé
pour le transport.
Femme de 45 ans, pas
d’antécédent en dehors
d’un accident d’ULM il y a
une quinzaine d’années au
cours duquel elle a perdu
son mari. De son côté elle
s’en est sorti avec une
fracture de l’épaule
ostéosynthésée. Depuis,
pas de séquelle. Elle vient
en consultation pour établir
un certificat médical
demandé par la banque de
son assurance auprès de
laquelle elle vient de faire
un emprunt pour un bien
immobilier.
Le certificat médical
correspond à une liste d’items
fournis par l’assurance
renseignant les antécédents
médicaux du patient,
l’examen clinique, les
constantes. Le patient
évidemment accepte de
transmettre ces informations
pour que le secret médical ne
soit pas violé. Les questions
sont très précises et l’on
comprend bien comment
certains patients ne peuvent
probablement pas obtenir de
prêt bancaire dans ces
circonstances.
F : Situations de soins non programmés vous ayant posé problème
Date
Situation vécue
02/03/15
Femme de 75 ans, aux
antécédents d’HTA,
dyslipidémie. Elle vient en
consultation pour
renouvellement de son
traitement avec son mari.
Egalement, elle se plaint
de douleurs abdominales
un peu diffuses et
l’absence de selles depuis
3 jours, mais persistance
de quelques gazs. A
l’examen, l’abdomen est
sensible dans son
ensemble mais sans
défense ni contracture. Le
TR retrouve une ampoule
rectale vide. Dans ce
contexte, on prescrit une
échographie abdominale
de débrouillage. Le
Supervision
Apprentissage
En examinant la patiente j’ai
pensé à l’occlusion mais la
persistance des gaz, le fait
que son abdomen ne
présente pas de défense ni
contracture m’a faussement
rassuré. De plus je ne suis
pas certain qu’elle ai bien
compris quand je lui ai
demandé si elle avait des gaz.
Peut être n’était-elle pas
encore en occlusion complète
et que le processus a évolué
sur les 24h suivantes.
Egalement, cette situation me
fait prendre conscience que
souvent on prescrit des
examens à tort, pour nous
rassurer. En l’occurrence
l’échographie dans ce
contexte n’aurait pas apporté
Vu /
Acquis
17/11/14
06/04/15
lendemain, la patiente
consulte aux urgences
pour la persistance des
douleurs malgré le
traitement antalgique, un
scanner est réalisé qui met
en évidence une occlusion
sur un processus tumoral
colique.
Homme de 68 ans, vient
en consultation pour suivi
et renouvellement
d'ordonnance. Il a pour
antécédent une HTA et
une néoplasie de vessie
suivie par un urologue.
Rien d'autre. Au moment
de l'examen, à la prise du
pouls radial, nous
observons un trouble du
rythme.
Homme de 60 ans, dont la
femme appelle le cabinet
le matin pour une visite à
domicile en urgence
compte tenu de la
survenue d’un lumbago
invalidant chez son mari.
Sa femme est très
insistante pour que nous
venions rapidement.
Finalement, nous nous
rendons au domicile à
l’heure du déjeuner. Le
patient présente en effet
une lombalgie importante
avec une EVA à 7/10. Il est
allongé dans le canapé lit
du salon et semble
incapable de faire le
moindre mouvement. Sur
le moment, je m’imaginais
grand-chose si l’on supposait
une pathologie digestive.
Enfin, ce tableau montre
combien il est difficile de ne
pas passer à côté de quelque
chose de grave chez les
patients âgés pour lesquels
les symptômes sont parfois
peu marqués.
Nous avons réalisé un ECG
au cabinet qui a mis en
évidence un tracé de
fibrillation auriculaire avec un
bloc de branche droit
incomplet, sans trouble de
repolarisation. Dans ce
contexte, le patient est
envoyé aux urgences pour
hospitalisation en cardiologie
où il est mis sous
anticoagulant (previscan) et
cordarone.
Cette situation montre
l’importance d’un examen
systématique avec prise du
pouls radial pour la recherche
de trouble du rythme et ainsi
éviter les complications
thrombo emboliques. Par
ailleurs, elle montre
également l’intérêt de
posséder un ECG en
consultation pour enregistrer
ce type de pathologie.
Au cours de mon stage aux
urgences j’ai vu un grand
nombre de lombalgie qui
finalement aurait très bien pu
être géré à domicile.
Malheureusement les patients
ont tendance trop facilement à
se rendre à l’hôpital alors qu’il
s’agit d’une pathologie très
courante et dont la prise en
charge en ville est très bien
codifiée et adaptée. C’était
une des premières fois où je
faisais une injection de
profenid IM et je trouve que
c’est une bonne alternative
aux AINS PO pour temporiser
la douleur en attendant
l’arrivée des médicaments. De
plus, il n’y a pas de problème
de tolérance digestive comme
13/04/15
déjà prendre le téléphone
pour appeler les pompiers
et le transférer à l’hôpital
pour une lombalgie
déficitaire. Finalement,
après examen rigoureux, il
s’avère qu’il n’a aucun
déficit ni sensitif ni moteur,
aucun critère de lombalgie
asymptomatique. Nous
décidons de lui prescrire
un traitement classique
avec antalgiques, anti
inflammatoire,
myorelaxant. En attendant
que sa femme récupère
les traitements à la
pharmacie, nous lui
faisons une injection IM de
profenid pour le soulager
rapidement.
Femme de 79 ans,
antécédent d’embolie
pulmonaire bilatérale il y a
5 mois, sous AVK depuis
avec des INR fluctuant
entre 1,8 et 2,5. Elle
consulte pour une
sensation de dyspnée
évoluant depuis plusieurs
jours. A l’examen clinique,
on note une cyanose des
extrémités notamment des
lèvres avec une SpO2 à
89% sans signe de lutte.
La tension, fréquence
cardiaque et respiratoires
sont normales.
L’auscultation
cardiopulmonaire est
normale en dehors d’une
tachycardie autour de
100/mn. La patiente est
apyrétique. Finalement
nous décidons
d’hospitaliser la patiente
uniquement sur le chiffre
de SpO2 pourtant très bien
toléré dans le doute d’une
récidive d’EP même si peu
probable compte tenu de
l’anticoagulation. Un
angioscanner fait à
l’hôpital confirmera que
son embolie a récidivé des
c’est souvent le cas avec ce
type de traitements pris PO.
La clinique d’une embolie
pulmonaire peut être variée et
il faut toujours se fier aux
paramètres de base comme
la saturation en oxygène.
Malgré l’apparence plutôt
rassurante de cette patiente,
un chiffre de SpO2 dans ce
contexte doit alerter et
conduire à une hospitalisation
pour exploration.
Ce cas clinique montre aussi
une des limites des AVK qui
sont parfois très difficiles à
équilibrer. Une étude récente
montre que les patients sous
AVK passerait presque plus
d’1/3 du temps avec des INR
en dehors des cibles avec les
risques que l’on connaît dans
les 2 sens.
2 côtés.
G : Pratique de gestes techniques utiles en soins primaires
Date
Situation vécue
16/02/15
Homme de 54 ans, maçon.
Il consulte pour des
douleurs d’épaule droite
depuis environ 2 mois. A
l’examen, on suspecte une
tendinopathie du sus
épineux qui sera confirmée
par un bilan d’imagerie
(échographie + radiologie).
Le patient revient en
consultation avec les
résultats, on décide de lui
faire une infiltration de
corticoïde ce qui le
soulagera dans les 24h.
10/11/14
Femme de 75 ans,
polyarthrite rhumatoïde
sous immunosuppresseur.
Elle consulte pour bilan de
contrôle et mise à jour de
ces vaccins.
Une rapide recherche sur
internet conduit à la
prescription d’un vaccin
anti grippal et anti
pneumococcique. Elle sera
reconvoquée pour
l’injection.
Homme de 75 ans,
douleurs de genou droit
chronique dans un
contexte de poussée
d’arthrose. On décide de
lui faire une infiltration de
corticoïdes pour le
soulager localement.
8/11/14
Supervision
Apprentissage
Les 4 tests les plus courants
pour l’examen d’une épaule
sont le test de jobe pour le
sus épineux, le test de patte
pour le sous épineux, le test
de gerber pour le sous
scapulaire, le palm up test
pour le long biceps. Le tendon
le plus couramment abîmé est
le sus épineux. L’infiltration se
fait avec au choix soit de
l’altim, soit du diprostène qui
sont des anti inflammatoires.
On pique dans la bourse sous
acromiale par voie
postérieure, sous l’acromion.
On peut réaliser jusqu’à 3 à 4
infiltrations sur un même site
en respectant un délais de 4 à
8 semaines entre deux
injections.
En effet, il est recommandé
de vacciner ce type de patient
à risque contre la grippe et le
pneumocoque. La technique
est simple : Injections en
intramusculaire dans le bras,
de préférence, à gauche si
droitier et inversement. Après
désinfection locale, purge de
la seringue, vérification de
l’injection dans un tissu et non
pas dans un vaisseau.
La ponction se fait à l’aveugle,
en utilisant des points de
repères anatomiques, sans
anesthésie locale. Le produit
utilisé est un corticostéroïde
(diprostène). Nous utilisons la
voie latérale. Le patient est
installé sur le dos, le genou
en extension. On ouvre
l’interligne articulaire fémoro
patellaire en appuyant sur le
bord de la rotule opposé au
point de ponction. On pique
entre la jonction du tiers
Vu /
Acquis
4/11/14
proximal et du tiers médian de
la rotule, dans l’espace
articulaire, en visant le pôle
supérieur de la rotule en
formant un angle de 30° avec
l’horizontal.
Il est important de disposer de
radiographies au préalable.
L’antibioprophylaxie ne doit
pas être prescrite
systématiquement, sauf à
envisager dans les cas
suivants : durée
d’attachement de la tique
supérieur à 48-72h ; durée
d’implantation de la tique
inconnue mais tique gorgée
de sang au moment du
retrait ; à discuter chez la
femme enceinte ; patients
immunodéprimés
Homme de 45 ans,
travaille comme professeur
en lycée technique. Il
consulte pour piqure de
tique sur la face interne de
la jambe droite depuis la
veille, après une balade en
forêt. A l’aide d’un tire
tique, on retire la tique en
tournant dans le sens anti
horaire et en vérifiant qu’il
ne reste rien dans la plaie.
Par la suite, on applique
un antiseptique local et on
recommande au patient de
bien surveiller pendant un
mois qu’il n’y ai pas
d’érythème qui apparaisse.
H : Exemples de l'apport d'articles de la littérature utiles pour réévaluer la prise de
décision
Date
Situation vécue
7/11/14
Homme de 45 ans,
consulte pour l’apparition
de symptômes il y a 3
jours : fatigue, fièvre à
38.5, douleurs au niveau
des sinus et écoulement
nasal purulent.
Rapidement, on s’oriente
vers le diagnostic de
sinusite aiguë maxillaire à
l’examen clinique. Le
patient a pris de lui-même
une C3G (cefpodoxime)
qu’il avait à domicile
depuis la veille.
20/04/15
Homme de 50 ans,
fracture complexe de
l’avant bras avec plusieurs
passage au bloc
opératoire. Persistance de
douleurs à 6 mois de la
Supervision
Apprentissage
http://www.infectiologie.com/si
te/medias/Recos/2011infections-respir-hautesrecommandations.pdf
Après vérification des
recommandations de 2011,
on s’aperçoit qu’en effet la
C3G n’est pas utilisée en
première intention dans ce
type de sinusite.
Son traitement est remplacé
par amoxicilline 1g x 3
pendant 7 jours, après avoir
éliminé une origine dentaire
(qui nécessite de
l’augmentin).
Un article du service de
rhumatologie du CHU de
Besançon (Dr Xavier Guillot)
m’a permis de refaire une
mise au point sur ce type de
douleurs. Un outil de
Vu /
Acquis
dernière chirurgie. Les
antalgiques classiques
(paracétamol, tramadol,
anti inflammatoires) ne
sont pas efficaces. Nous
nous orientons vers le
diagnostic de douleurs
neuropathiques dans ce
contexte et essayons un
traitement par lyrica qui
permettra de calmer assez
efficacement les
symptômes.
05/01/15
Femme de 51 ans, pas
d’antécédent, consulte
pour un premier épisode
de douleurs des 2 mains et
des doigts, évocatrices
d’une première poussée
de polyarthrite rhumatoïde.
Après un examen clinique
détaillé, cette polyarthrite
inflammatoire, nue,
bilatérale, chez une femme
de cet âge et en l’absence
de diagnostic différentiels
(notamment arthrite
infectieuse), nous
décidons de l’orienter vers
un rhumatologue en
prescrivant le bilan de
première intention en
attendant.
20/04/15
Homme de 70 ans,
hypertension artériel
depuis une vingtaine
d’année, bien équilibrée
dépistage des douleurs
neuropathiques DNL4
propose 4 questions :
- L’histoire du patient
suggère t-elle une
lésion nerveuse ou
une maladie affectant
le système nerveux
- La topographie de la
douleur est-elle celle
d’un territoire
nerveux ?
- L’examen clinique
met-il en évidence des
anomalies de la
sensibilité dans ce
territoire ?
- La zone douloureuse
est-elle limitée à celle
d’une feuille de papier
A4 ?
Si 3 réponses « oui », le
diagnostic est probable.
Ainsi, dans ce contexte on
pourra prescrire certains
antidépresseurs (duloxétine,
cymbalta, tricycliques) ou
antiépileptiques (lyrica,
neurontin).
Un article paru dans la revue
du praticien de 2011 (Service
de Rhumatologie d’Avicenne
à Bobigny) nous rappelle la
liste des examens à réaliser.
Ils préconisent une analyse
du liquide articulaire que nous
ne réalisons pas étant donné
la location chez cette patiente.
En revanche, les examens
biologiques que nous
prescrivons sont en accord
avec les recommandations à
savoir : NFS, VS, CRP,
enzymes hépatiques, urée,
créatininémie, recherche de
FR, d’Ac anti ccp et anti
nucléaires, sérologies VHB,
VHC, VIH. Egalement, des
radiographies des mains,
poignets de face, pieds de
face et ¾ et thorax de face.
J’ai trouvé un article de la
revue de médecine générale
d’octobre 2014, dans lequel
son indiquée les situations qui
sous traitement. Il consulte
pour un renouvellement de
son traitement et vient de
faire son bilan biologique
annuel. Son DFG est
calculé à 45ml/mn/1,73m².
L’année passée, le DFG
légèrement supérieur à 50.
Cette situation, souvent
rencontrée d’insuffisance
rénale, progressive m’a fait
chercher dans la littérature
quand est ce que l’on doit
s’inquiéter ou juste
considérer que c’est
l’évolution normale compte
tenu de l’âge et de la
maladie hypertensive.
doivent faire adresser le
patient à un spécialiste (en
l’occurrence le néphrologue) :
- Insuffisance rénale
aiguë évidemment où
en l’occurrence le
bilan devra être fait en
urgence à l’hôpital.
- Insuffisance rénale
chroniques avec DFG
< 30mL/mn/1,73m²
- Ratio protéinurie /
créatininurie >
100mg/mmol
- Déclin rapide de la
fonction rénale :
Baisse du DFG >
4mL/mn/1,73m²
- Baisse du DFG > 30%
en 4 mois sans
explication
- Hyperkaliémie > 5,5
mmol/L résistante au
traitement
- HTA résistante au
traitement
- Doute sur l’étiologie de
la néphropathie
- Age < 18 ans
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