Seance_4

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Séance 4.
Groupes et classes sociales.
La sociologie est l’étude de la société, la société est un collectif, on peut donc s’interroger
sur ce qu’est un groupe.
I)Qu’est ce qu’un groupe ?
A)Trois définitions des groupes sociaux.
Il existe de très nombreuses manières de définir un collectif.
Un groupe est constitué de l’ensemble des individus qui interagissent entre eux.
Un groupe est différent de la somme des parties qui le composent car un groupe est défini par
les interactions qui différencient les individus.
Un groupe peut être composé d’individus qui partagent les mêmes attributs. Les groupes sont
définis par rapport à une position relative aux autres individus.
B)A quoi servent les groupes sociaux ?
Les définitions ne sont pas indépendantes les unes des autres.
Parce qu’on est placé dans un rapport de type relationnel entre bourgeoisie et prolétariat, on
va pouvoir déterminer des attributs propres à chaque classe.
Chaque groupe est un construit analytique, c’est le chercheur qui va regrouper les individus et
effectuer l’opération d’agrégation qui permet au groupe d’exister.
Pour pouvoir dire que le groupe existe, il faut accepter de retenir un certain type de lien qui va
cimenter le collectif.
On ne peut pas tout dire : « les postiers vont manifester » veut dire qu’on imagine que la
mobilisation va de soi. Avant l’agrégation sous un étiquette il faut réaliser un certain nombre
d’opérations.
II)Classes sociales, système de production et dynamique révolutionnaire
Marx et Bourdieu sont fondamentaux au sens où ils définissent des règles du jeux.
Pour Marx, il faut articuler la pensée des classes sociales à une pensée de la révolution et du
changement radical. Les classes sociales se définissent dans la sphère de production.
Pour Bourdieu, le lieu où l’on repère les classes sociales est dans la consommation. La pensée
de Bourdieu n’est pas une pensée de la révolution mais de la reproduction et de l’inertie
sociale.
A)Pour Marx, qu’est ce qu’une classe sociale ?
Ce n’est pas un groupe professionnel. On pourrait se dire que les ouvriers sont ceux qui
travaillent de leur main or la classe doit pouvoir être unifié alors que les métiers sont en
conflit les uns avec les autres. Il faut aller au-delà des luttes corporatistes.
La classe n’est pas défini par le niveau de revenu : les pauvres ne sont pas les prolétariat et les
riches ne sont pas la bourgeoisie.
On appartient à un groupe parce qu’on a le sentiment d’y appartenir : ce n’est pas possible. Ce
n’est pas ce que je pense qui fait que je suis prolétaire ou bourgeoise mais ce que je suis qui
fait que je pense en prolétaire ou en bourgeois. Le lien se définit dans un sens.
Ce qui définit une classe sociale pour Marx est la place que les gens occupent dans le
processus de production. Les prolétaires ne peuvent vendre que leur force de travail.
Si une classe est définie par une position qu’elle occupe dans un rapport alors on ne peut pas
imaginer une société sans rapport. Pour Marx, ce rapport entre les classes sociales est double :
lutte et exploitation.
Combien y a t il de classes ?
Dans les textes historiques, on en a huit ou dix.
Dans le Manifeste, on a deux classes : bourgeois et prolétaires.
Dans le Capital, tendanciellement la situation va se polariser.
Le problème fondamental chez Marx est la paysannerie.
La conscience de classe : les ouvriers peuvent s’ignorer d’appartenir au prolétariat. La classe
en soi est un groupe qui a toutes les caractéristiques objectives de la classe. La classe pour soi
est une classe dont tous les membres partagent les caractéristiques et se sentent appartenir à
une classe.
Comment penser la nécessité de la révolution ? Si l’ouvrier n’a pas sa conscience de classe,
qu’est ce qui va le pousser à faire la révolution ?
B)Classes et révolution ou les deux versions de la chute du capitalisme.
Toute l’histoire est faite d’une succession de structure de domination. Le passage d’un mode
de production à un autre est une révolution. Quel est le rôle des classes sociales dans ce
processus révolutionnaire ? Pourquoi le capitalisme va tomber ?
Trois tendances : polarisation de la société, prolétarisation et paupérisation. Entre les
capitalistes, la concurrence acharnée engendre la faillite d’un certain nombre d’entreprise et
les moyens de production vont sans cesse être plus concentré aux mains de quelques
producteurs. Les bourgeois deviennent de moins en moins nombreux. La prolétarisation veut
dire que dans la société les couches intermédiaires vont disparaître. Enfin, la population va
devenir de plus en plus pauvre. Un argument démographique, les ouvriers vont grossir leurs
rangs et la concurrence entre les ouvriers fait baisser les salaires vers le bas. Pourtant, les
ouvriers ne deviennent pas de plus en plus pauvres. Différence entre paupérisation absolue et
paupérisation relative : le niveau de vie absolu montre que les ouvriers ne sont pas de plus en
plus pauvres mais que l’écart de niveau de vie entre prolétaire et bourgeois se creuse.
Le premier système d’explication est mécanique : le capitalisme va disparaître à cause de
l’insuffisance de la demande. Si les ouvriers deviennent de plus en plus pauvres, ils ne
peuvent pas consommer. La chute est purement mécanique.
Le deuxième système : la classe ouvrière détruit les bourgeois. Ce scénario suppose une prise
de conscience de la part de la classe ouvrière : la classe ouvrière doit se mobiliser en partie
révolutionnaire.
Dans le premier scénario, la lutte politique n’est pas importante et dans le second scénario il
n’y a aucune fatalité.
Les travaux marxistes les plus intéressants au final sont en sociologie ou en philosophie
politique.
Marx est avant tout préoccupé de la révolution. Constatant les échecs des révolutions, les
marxistes ont essayé de comprendre pourquoi tout aller rester pareil.
La pensée de Bourdieu à l’égard de Marx est un exemple de ce retournement.
III)Classes sociales, habitus et champs sociaux.
A)Des goûts et des couleurs, peut-on discuter et comment ?
Dans la Distinction, Bourdieu part d’une question que l’on peut résumer : « Peut-on croire la
sagesse populaire lorsqu’elle dit qu’on ne peut pas discuter des goûts et des couleurs ? »
Il est étonnant qu’on ne puisse pas discuter des goûts et des couleurs alors qu’ils sont
distribués socialement. Les goûts sont socialement distribués.
Ce sont les mêmes logiques qui sont à l’œuvre dans l’ensemble des pratiques culturelles des
ouvriers : on mange de la même manière qu’on pratique du sport qu’on va au cinéma. Il y a
un rapport entre les pratiques culturelles : entre la lecture et la nourriture. Toutes les pratiques
culturelles font système.
C’est une logique de distinction : les pratiques culturelles sont des indicateurs qui permettent
aux individus de se classer les uns par rapport aux autres, en consommant de telles ou telles
manières ou en étant confronté à un type de spectacle. L’individu va se distinguer pour
affirmer sa différence par rapport à l’autre.
Les goûts et les couleurs peuvent être discutées.
B)Le commutateur de l’habitus.
Il y a une relative indétermination des comportements d’un agent social mais à partir d’un
espace social, les pratiques peuvent être spontanément coordonnées. Nos actions ne sont pas
complètement libre mais partiellement déterminés mais par des dispositions qu’on a
intériorisé au cours de l’éducation et qu’on va mettre en œuvre.
L’habitus est le produit d’une historie sociale. Pour Bourdieu, ce que vit un individu n’est pas
fortuit. Vous naissez dans un certain milieu qui aura des incidences sur la trajectoire sociale.
L’histoire a une cohérence où l’individu fait en permanence l’expérience de sa position qu’il
est au-dessus de tel autre ou en dessous de tel autre. L’histoire est incorporée chez l’individu
y compris physiquement. En l’incorporant, il tend aussi à ignorer cette histoire. Il a naturalisé
cette historie sociale qu’il a incorporé. Les phénomènes sont efficaces parce qu’ils sont
méconnus.
L’habitus produit l’histoire, il engendre des manières de faire et de voir. L’habitus ne suppose
pas que l’individu qui le met en œuvre réfléchisse, il est spontané.
Les actions qu’engendrent l’habitus sont spontanément ordonnées. L’habitus est mis en œuvre
dans les conditions sociales qui l’ont engendré. Il va agir comme l’endroit en a besoin puisque
c’est lui qui l’a mis en place. Il y a spontanément des actions sociales dans des conditions
sociales qui les réclament. C’est l’inertie sociale. Les individus restent au même endroit.
L’habitus n’est pas un ensemble de recettes mais des manières de faire transposables d’un
domaine à un autre. L’individu occupe dans la structure toujours une position qui est la
même.
Les goûts sont déterminés socialement et sont attachés à la position sociale des acteurs.
C)Classes sociales et champs sociaux.
La rhétorique du goût et des couleurs est complètement démontable par un sociologue. Les
goûts dépendent d’un habitus. Il est d’autant plus efficace qu’il permet de faire oublier son
existence.
L’espace social chez Bourdieu où viennent se placer les classes sociales est un champ. Il y a
des espaces relativement autonomes et l’espace social est de plus en plus spécialisé. Ce qui
fait courir un individu dans un champ est différent pour chaque individu.
La classe dominante est fortement dotée en capital économique mais plutôt peu en capital
culturel.
Les classes sociales servent à repérer la position d’un individu dans l’espace des classes. Ce
qui est un important dans l’espace social sont les groupes qui partagent un même habitus, il y
a trois groupes que l’on peut définir comme classe social : la bourgeoisie (le sens de la
distinction : faire ce qu’il faut faire dans les situations sociales les plus compliqués sans avoir
eu à apprendre), la petite-bourgeoisie, la classe ouvrière (se contente de ce qui est nécessaire).
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