Le partage consommation/épargne dans la régulation économique
Consommation = part du revenu disponible brut consacrée à l’achat de biens et services en
vue de la satisfaction immédiate des besoins humains.
Epargne: part non consommée du revenu disponible. Elle comprend trois éléments distincts :
l'épargne forcée, réalisée par un agent du fait de la décision d'autres agents économiques (ex.
impôts, cotisations sociales), l'épargne de précaution pour faire face aux risques (maladie,
perte d'emploi...), l'épargne spéculative, enfin, pour tirer profit des occasions de plus-value du
capital.
Il existe trois modes d'affectation de l'épargne : 1° la thésaurisation, qui correspond à la
conservation de valeurs inactives ; 2° le placement, qui consiste en l'affectation de l'épargne à
un prêt qui met celle-ci à la disposition d'autres agents économiques. Le taux d'intérêt est la
forme courante de la rémunération des placements ; 3° l'investissement désigne la part de
l'épargne consacrée à l'achat de biens de production et de biens immobiliers
La régulation économique consiste à assurer l’équilibre entre l'offre et la demande.
Cette question est une des problématiques essentielles de l'économie.
Peut-on réguler la croissance en agissant sur le partage entre consommation et épargne?
1. Le partage consommation/épargne est au cœur de la croissance
La vision classique
Il faut favoriser l'épargne au détriment de la consommation car la consommation utilise les
ressources dans le présent tandis que l'épargne accroît le potentiel de consommation future.
>Caractère primordial et ex-ante de l'épargne, qui est un préalable à l'investissement.
L’épargne est nécessairement investie, aucun déséquilibre n’est possible en longue période.
L'épargne est un acte moral et utile à la société du fait de la loi de Say : par le jeu des taux
d'intérêt, toute l'épargne est affectée à des fins socialement et individuellement productives.
>Par extension, avec le principe de la main invisible de Smith, l'épargne individuellement
productive devient généralement profitable.
Les Classiques sont contre la thésaurisation qui devient une forme d'épargne socialement
improductive.
>Pour les classiques, si la hausse de la consommation est supérieure à la hausse de l'épargne,
alors la croissance économique est moindre.
La vision malthusienne
Pressent les risques d'une augmentation de l'épargne qui appelle nécessairement à une
renonciation à la consommation :
>Peut susciter un excès d'offre
>Crise de surproduction
>Nuisible à la croissance économique
La vision keynésienne
Consommation => Demande accrue => perspectives de débouchés accrues => la production
augmente => croissance économique
L’équilibre entre épargne et investissement est réalisé "ex-post" : l’investissement engendre sa
propre épargne
>Primauté de la consommation sur l'épargne qui n'est qu'un résidu
>Augmentation de l'épargne = source de méfaits (car pas nécessairement hausse de
l'investissement du fait du « paradoxe du dîner » : « un acte d'épargne signifie pour ainsi dire
une décision de ne pas dîner aujourd'hui. Mais il n'implique pas nécessairement une décision
de commander un dîner une semaine ou une année plus tard. »)