Immunologie Rappels 3ème (livre p 360-361): - microorganismes susceptibles d’être infectieux - système immunitaire : Le SIDA (Syndrome d’ImmunoDéficience Acquise) est une maladie causée par un virus (VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine) que le système immunitaire n’arrive pas à combattre. Comment peut-on expliquer les différentes phases lors d’une infection par le VIH ? Comment peut-on expliquer l’évolution de la charge virale au cours de la maladie ? Quelles connaissances du système immunitaire peut-on tirées de l’étude de ce virus ? VIH-1 Evolution de la charge virale de la contamination à la mort de l’individu Chapitre 1 : Augmentation de la charge virale et primo-infection Le SIDA est une maladie qui a été clairement identifiée en 1986 par le Professeur Montagnier (Institut Pasteur). Les premiers cas repérés remontent à 1981. En 2004, on estimait à 44,3 millions le nombre de personnes séropositives (qui possèdent des anticorps anti-VIH dans leur sang), dont 65 % vivent en Afrique. Cette épidémie planétaire est qualifiée de pandémie. 1 à 2% de la population mondiale est actuellement touchée. La première phase de la maladie qualifiée de primo-infection est caractérisée par un pic de la charge virale (quantité de virus mesurable dans le sang). Cette première phase dure 6 à 8 semaines. Comment peut-on expliquer l’augmentation de la charge virale ? Hypothèse : le virus se multiplie dans l’organisme. I. Le V.I.H. : virus de l’immunodéficience humaine (http://www.snv.jussieu.fr/vie/dossiers/SIDA/index.htm) A. Modes de transmission Le virus du SIDA peut être transmis de diverses manières, qui impliquent différents fluides corporels : le sang, les sécrétions génitales, le lait. - Transmission par voie sexuelle (70 à 80 % des cas d'infection) Le virus est présent dans les sécrétions génitales, et peut donc être transmis lors d'un rapport sexuel, qu'il soit homosexuel ou hétérosexuel. Certaines maladies sexuellement transmissibles, et surtout la multiplication des partenaires (sans protection lors des rapports) favorisent cette transmission. - Transmission par le sang Le virus étant présent dans le sang, il peut être transmis lors de tout "don" de sang d'un individu à un autre : lors de pratiques toxicomanes (échanges de seringues), de manière accidentelle, ou lors de transfusions. Un dépistage systématique des dons du sang a permis de réduire ce dernier mode de transmission (risque résiduel estimé à 1/500.000). - Transmission materno-foetale Le virus est capable de traverser la barrière hémato-placentaire, et ainsi de contaminer, in utero, un foetus. Le cas le plus fréquent semble être toutefois lors de l'accouchement. De plus, le virus se retrouve dans le lait maternel, d'où une contamination lors de l'allaitement (cas fréquent surtout en Afrique). Sans traitement, le VIH-1 se transmet à 15-20% de la mère à son enfant (30% si allaitement). Avec traitement préventif, le taux de transmission du VIH-1 baisse à moins de 8% (moins de 2% en Europe). Chaque jour, environ 1000 enfants naissent en Afrique porteurs du VIH... La moitié de ces enfants décèdera des suites de la maladie dans les 2 premières années de vie. B .Carte d’identité du VIH 1) Généralités Un virus est un parasite intracellulaire obligatoire ne pouvant se multiplier qu'à l'intérieur d'une cellule hôte et utilisant sa machinerie cellulaire. Il contient : une information génétique (sous forme d'ADN ou d'ARN), et une structure de protection souvent protéique, compacte, pour protéger son Acide Nucléique (La Capside). Il existe de nombreux types différents de virus, parmi lesquels on retrouve en particulier les rétrovirus. Les rétrovirus sont des virus d’un diamètre de 110 à 125 nanomètres, très répandus dans le monde animal. Ils sont la cause de différentes formes de cancers, d’immunodéficiences, dont le sida, et de dégénérescences du système nerveux central. Leur génome s’intègre sous forme d’ADN dans celui de la cellule hôte, pour ensuite s’exprimer pendant toute la vie active de la cellule. Les lentivirus (ou Lentivirinae) font partie de cette famille : ces virus sont responsables de pathologies à évolution lente. L'exemple le plus connu de tels virus est le virus du SIDA : le VIH. Il s'agit d'un virus possédant un génome sous forme d'ARN, contenu dans une capside protéique, elle même entourée par une membrane lipidique. On distingue actuellement deux types de VIH : le VIH-1 et le VIH-2. Ces deux virus sont très proches (42 % d'homologie au niveau de leur génome). Le VIH-1 est le plus répandu : c’est celui que l’on étudiera. 2) Structure du VIH (voir schéma) gp 120 : protéine mbr portée par la bicouche lipidique, elle intervient dans la fixation du VIH aux LT CD4+ : elle est capable de se fixer aux R CD4 de ces cellules (ainsi qu’à leur co-R). Issue de gp160 plus grande clivée par une protéase cellulaire (de la cellule infectée). gp 41 : pr transmbr, elle intervient dans la fusion des mb du VIH et du LT4 infecté. Elle s’insère dans la mb des lymphocytes après fixation de gp120 au récepteur CD4. Elle est issue d’une pr + grande (gp 160) clivée par une protéase cellulaire. Mb plasmique : bicouche lipidique taillée dans celle du lymphocyte lors du bourgeonnement. Capside externe : répétition de p17gag (sous unité pr), protection du matériel génétique viral (issue d’un précurseur gagp55 clivé par une protéase virale). Capside interne : répétition de p24gag (sous unité pr), protection du matériel génétique (issue d’un précurseur gagp55 clivé par une protéase virale). Ce virus a la particularité d’avoir deux capsides protéiques. La membrane plus les capsides protéiques forment l’enveloppe virale. p7 gaga et p9 gag : pr associées à l’ARN viral Réverse Transcriptase ou Transcriptase inverse: ADN polymérase permettant la synthèse d’une molécule ADN double brin à partir de l’ARN viral dans la cellule hôte (synthèse d’un brin d’ADN complémentaire à l’ARN viral puis synthèse du deuxième brin d’ADN), le phénomène est appelé rétrotranscription. Matériel génétique : ARN viral simple brin présent en double exemplaire. Le génome du virus du SIDA se compose d'un ARN simple brin de 9181 nucléotides. Il comporte trois gènes principaux (Gag, Pol, et Env), ainsi que quelques gènes de régulation, de petite taille. Il comporte de plus des séquences spécifiques, situées à ses extrémités (5'UTR et 3'UTR - UTR = région non transcrite "UnTranscribed Region"). Une fois rétrotranscrit sous la forme d'un ADN double brin (voir cycle), il s'exprime par le biais de deux ARN messagers, qui aboutissent à la synthèse de trois protéines. Ces protéines sont ensuite clivées par des protéases, pour aboutir aux différentes protéines virales (voir doc) Le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) appartient à la catégorie des rétrovirus (virus à ARN). Comment l’ARN peut-il permettre la multiplication du virus ? II. LES DIVERSES CELLULES PARASITEES PAR LE V.I.H. A. Les cellules cibles Les cellules cibles du virus sont des cellules du système immunitaire, c’est-à-dire de la famille des « globules blancs » : les leucocytes. Comme les autres cellules sanguines, ils sont produits par la moelle osseuse. Il existe différents types de leucocytes : - les macrophages (quand ils sont immatures, c’est-à-dire dans le sang, ils sont appelés monocytes), possèdent trois fonctions principales : une activité de sécrétion (production de cytokines : molécules signal du système immunitaire, régulant la production des globules, l’hémostase...) ; une coopération cellulaire (c'est une cellule présentatrice d'antigènes, relation avec les lymphocytes) ; et la phagocytose (ingestion de bactéries, levures, débris cellulaires...). - les lymphocytes : Variété de globules blancs du sang. Ils interviennent dans la réponse immunitaire. Ils sont de deux sortes : les lymphocytes B (production d'anticorps, Bone) et les lymphocytes T (T4 médiation et T8 cytotoxiques, Thymus, immunité à médiation cellulaire). Populations cellulaires infectées par le VIH Caractéristiques moléculaires des cellules cibles Présence de l'antigène membranaire CD4 impliqué l'interaction avec une protéine de l'enveloppe virale Lymphocytes T4 Monocytes et macrophages dérivés des monocytes Présence d'un corécepteur membranaire CXCR4 nécessaire pour l'entrée du VIH dans les cellules et pour une infection efficace Présence de l'antigène membranaire CD4 impliqué l'interaction avec une protéine de l'enveloppe virale Présence d'un corécepteur membranaire CCR5 nécessaire pour l'entrée du VIH dans les cellules et pour une infection efficace Le VIH infecte également des cellules du système nerveux central : on a pu détecter des séquences d'ADN et d'ARN virales dans le cerveau des enfants et des adultes atteints de SIDA, ce qui suggère que la réplication virale s'y effectue. Les cellules cibles du VIH sont principalement des cellules immunitaires : lymphocytes T4, monocytes et macrophages. Pourquoi le VIH pénètre-t-il dans ces cellules et pas dans les autres ? La protéine virale gp120 portée par la mb du VIH est capable de se lier à la protéine membranaire CD4 des lymphocytes T4 et des monocytes/macrophages. Une autre protéine lymphocytaire intervient dans cette liaison : on parle d’un corécepteur (sa nature varie selon le type de cellule immunitaire : protéine CXCR4 pour LT4 et CCR5 pour monocytes/macrophages). Les membranes des cellules et des virus sont constituées de lipides et d’éléments membranaires ou transmembranaires (tels que les protéines CD4) : ce ne sont pas des structures figées. Les protéines « circulent » au sein des lipides. C’est de cette manière que les protéines virales gp 41 peut se mouvoir jusqu’au lieu de liaison entre le virus et la cellule immunitaire et passer dans la membrane lymphocytaire. gp 41 permet une fusion des deux membranes : le virus entre dans la cellule (sans sa membrane). Les deux capsides se dissocient et l’ARN viral en double exemplaire, la reverse transcriptase ainsi que les protéines associées à l’ARN sont libérées dans le cytoplasme du lymphocyte. La réverse transcriptase synthétise d’abord un ADNc (complémentaire de l’ARN viral) puis le brin d’ADN complémentaire de l’ADNc pour obtenir de l’ADN double brin. Ce double brin d’ADN entre alors par les pores de l’enveloppe nucléaire dans le noyau, se circularise et s’intègre à l’ADN lymphocytaire. Dès lors, la machinerie cellulaire transcrit les informations génétiques apportées par le virus : des ARNm sont synthétisés grâce à l’ARN polymérase lymphocytaire (le génôme du VIH possède une structure particulière qui permet la fabrication de différents ARNm à partir d’une seule séquence nucléique). Les ARNm quittent le noyau pour être traduits dans le cytoplasme selon les modalités vues en 1°S. Des processus de maturation complexes conduisent à la traduction de différents précurseurs protéiques. Des protéases cellulaires et virales les clivent pour former les différentes protéines participant à la structure du VIH. Puis les différents composants du virus s’auto-assemblent : ARN, RT, et protéines. Le virus possède sa double capside mais pas encore de membrane : il sort de la cellule par le même système de liaison protéique qui lui a permis d’entrer. Ce processus ne tue pas la cellule infectée qui continue à produire de nouveaux virus. Le virus libéré dans le milieu extracellulaire circule le temps de rencontrer une autre cellule portant la protéine membranaire CD4. Et le cycle recommence. Les LT4, monocytes et macrophages possèdent des protéines membranaires auxquelles le virus s’amarre par l’intermédiaire d’une protéine de son enveloppe (la plus importante. de ces protéines membranaires des cellules immunitaires étant CD4), ce qui lui permet de pénétrer dans la cellule hôte. B. Arrivée des virus aux cellules cibles. Le VIH est un virus très fragile. En effet le virus survit très difficilement s'il se trouve en dehors de l'organisme humain. => Impossibilité d'infection par le simple touché, par l'utilisation des W.C. publics, par la sueur, par la nourriture, les assiettes, les verres, les couverts. L'infection par le VIH ne peut pas se produire lors d'activités et de contacts quotidiens ordinaires tels que les poignées de main, les embrassades, les baisers, la tous, les éternuements, les piscines publiques, les sièges de toilette, les draps de lit, la vaisselle, les aliments, les maringouins ou les animaux. Donner du sang ne comporte aucun risque. Vous ne pouvez pas contracter le VIH en donnant du sang puisqu'une nouvelle aiguille est utilisée pour chaque donneur. Le VIH se transmet exclusivement par les sécrétions sexuelles et par le sang. Il est libérée par la cellule réservoir (lymphocyte T4 ou monocyte/macrophage) dans le milieu extracellulaire. Etant donné que les cellules immunitaires sont réparties dans tout l’organisme pour assurer la défense contre des agents pathogènes, le VIH est présent dans tous les compartiments liquidiens de l’organisme : le sang, la lymphe (les organes lymphoïdes étant des réservoirs de cellules immunitaires présentent de forte charge virale), les sécrétions sexuelles (sécrétions vaginales, liquide séminal, sperme). Rmq : les conditions régnant dans le tube digestif (milieu extérieur) ne permettent pas au VIH de survivre dans les sécrétions (salive…), idem pour les larmes (Déjà vu lors TP1) TRANSMISSION PAR VOIE SEXUELLE Toutes les relations sexuelles, qu'elles soient vaginales ou anales, buccales, homosexuelles ou hétérosexuelles, peuvent transmettre les VIH. La transmission des VIH se font, dans les couples hétérosexuels, aussi bien dans le sens hommefemme que femme-homme. En raison de la plus grande fragilité des muqueuses, les relations anales sont plus "infectantes" que les relations vaginales. Toutes les infections génitales (MST généralement) de l'un des partenaires augmentent considérablement le risque de transmission de la maladie, quelles soient situées sur le gland ou le vagin. Les contacts oraux-génitaux et oraux-anaux comportent eux-aussi des risques. De ce fait, il est recommandé d'utilisé un préservatif (il en existe de différents goûts) lors d'une fellation, et d'utiliser un carré de Latex, ou du papier alimentaire pour les cunnilingus, et anulingus. TRANSMISSION PAR VOIE SANGUINE La Transmission du VIH par le sang peut avoir lieu à différentes occasions : Lors d’une transfusion ou de l'injection de produits sanguins. Mais celle-ci est devenu très rare depuis la nouvelle règlementation qui est en application depuis le 1er Aout 1985. Par des seringues et des aiguilles souillées. C'est en fait le problème des drogués qui utilisent du matériel déjà servi. En revanche, dans le milieu médical, les seringues, les aiguilles ou autres instruments ne présentent plus aucun risque, tant sont rigoureuses les précautions qui entourent leur usage. Au cours de la grossesse. En effet le VIH peut se transmettre de la maman à son bébé, soit à travers le placenta. Le VIH est transmis par voie sexuelle, par voie sanguine ou au cours de la grossesse de la mère à l’enfant. (On ne sait pas si le virus se transmet pendant la grossesse : on ne peut faire de ponction de sang foetal, on risquerait de transmettre le virus à un fœtus séronégatif. La moitié des enfants qui naissent séropositifs développent la maladie et décèdent dans les 2 premières années de leur vie.) Comment débute la maladie ? III. LE V.I.H. ET LA CELLULE CIBLE. Une fois le cycle du virus initié, il peut rester en latence (on parle de provirus) ou bien sa multiplication est activée (début de la transcription de l’ADN viral incorporé dans le génome de la cellule hôte). Des virus sont libérés dans les liquides biologiques et identifiés comme corps étranger par le système immunitaire. Lors de la primo-infection, le système immunitaire est assez efficace contre le virus. Des morceaux de VIH ou des VIH entiers sont présents dans les différents liquides biologiques. Ils sont reconnus comme des antigènes par les cellules du système immunitaire (Molécule étrangère à l'organisme, qui déclenche une réaction de défense (réponse immunitaire) de ce même organisme, caractérisée par la production d'anticorps). Les lymphocytes B reconnaissant spécifiquement des antigènes du VIH (ex ; morceaux de protéines virales) sont alors activés : ils se multiplient de façon clonale et se mettent à produire des anticorps (Molécules de défense de l'organisme, protéines (immunoglobulines) fabriquées par les lymphocytes (globules blancs du sang), en réponse à la présence d'un corps étranger, l'antigène.) Les anticorps spécifiques sont libérés dans les liquides biologiques, ils se lient aux particules virales. Cet entourage d’anticorps les conduit à se faire phagocyter par les macrophages la charge virale sanguine diminue. La fabrication d’anticorps prend du temps : (doc 3 p 369) : il faut au moins 3 semaines pour détecter par des tests les anticorps anti-VIH. La lutte contre les virus déclenche souvent les mêmes symptômes : les mêmes qu’un rhume banal (il existe toutefois des cas d’éruptions cutanées symptomatiques) c’est pour cela que la primo-infection ne permet pas de diagnostiquer le SIDA. Concl : Pendant la primo-infection, les symptômes se limitent le plus souvent à ceux d’une maladie virale bénigne (rhume). Ces symptômes résultent de l’augmentation de la charge virale due à la multiplication des virus dans leurs cellules hôtes. Le système immunitaire est assez efficace pendant la primo-infection puisque la charge virale diminue et reste faible pendant la phase suivante dite asymptomatique (p366). La multiplication du VIH est basée sur une enzyme virale, la transcriptase inverse, qui transcrit l’ARN viral en ADN dans les cellules infectées. Cet ADN est intégré au génome de la cellule et s’exprime, permettant la reproduction du virus sous forme de particules virales infectieuses et leur dissémination notamment dans les organes lymphoïdes (doc p 378) Quel est le déroulement de la réponse immunitaire ?