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L’agrégation de ces différents comportements et des motivations des individus nous donne des régularités statistiques qui
permettent d’expliquer les phénomènes sociaux :
- Comportement individuel
recherche du sens et de la motivation de ce comportement
explication d’un phénomène
individuel.
- Agrégation de l’ensemble des comportements individuels
régularités statistiques
explication des phénomènes
sociaux et donc compréhension de la société.
- Société = fruit de l’action individuelle.
b) Relever dans le texte les expressions qui montrent que l'individualisme méthodologique s'oppose à l'approche holiste.
Cf. Texte.
c) Parmi les propositions suivantes qui peuvent expliquer le vote politique d'un individu, distinguer celles qui relèvent d'une
approche individualiste de celles qui relèvent d'une approche holiste :
Individualisme méthodologique
- voter par fidélité à des valeurs
- voter comme ses collègues de travail
- voter par civisme
- voter pour obtenir de avantage fiscal
- ne voter pas voter en raison du manque d’attrait des candidats
- ne pas voter par manque d’intérêt politique
Document 6 : La conception weberienne des classes sociales
La tradition weberienne suppose que les classes sociales sont des groupes d'individus [qui sont dans une situation économique semblable], partageant
une même dynamique. Max Weber parle de Lebenschancen ou « chance de vie », sans qu'ils en soient forcément conscients. Pour lui, la classe
sociale est constituée par les individus rassemblés en fonction des critères que l'on juge les plus discriminants (le diplôme, le revenu, le patrimoine,
etc.) ; c'est une construction sociale et non une donnée tangible. Les marxistes attendent beaucoup des classes, alors que les weberiens y voient un
mode de découpage parmi d'autres. Les uns conçoivent difficilement des classes sans conscience de classe, des groupes visibles et en mesure de
construire leur propre histoire collective. Les autres ne voient dans ces groupes qu'un empilement de strates.
Par un curieux retournement, l'approche marxiste semble aujourd'hui trop exigeante : elle porte souvent à conclure qu'il n'existe plus de classes, faute
de conflit majeur entre groupes sociaux.
En revanche, si l'on suit Weber, la notion demeure valable dès lors que des groupes inégaux aux destins sociaux distincts sont repérés. Oui, les
classes existent toujours, même si leur contenu social et symbolique est plus limité.
L. Chauvel, « Qu'est-ce qu'une classe sociale ? », in Alternatives économiques n° 207, oct. 2002.
Questions :
a) Qu'est-ce qui différencie l'analyse des classes sociales de Max Weber de celle de Karl Marx ?
Pas de classe sans conscience de classe
Classe sociale = ensemble d’individus ayant une
situation économique proche pas forcément
de sentiment d’appartenir à une classe pour en
faire partie.
Explication de la
structure sociale, place
du conflit ?
La structure sociale s’explique par les conflits
qui opposent les deux grande classes sociales
(bourgeoisie / prolétariat)
Les classes sociales ne sont qu’une construction.
De plus, pas de conscience de classe donc le
conflit n’est pas automatique.
Ce sont les comportements individuels qui
expliquent la structure sociale.
b) Pourquoi peut-on dire que la conception weberienne des classes sociales semble aujourd'hui plus pertinente pour décrire la
structure sociale que celle de Karl Marx ?
Conception wébérienne des classes sociales semble aujourd’hui plus pertinente car :
- Salarisation de la population active + développement des emplois qualifiés
baisse des conflits de classe au profit des conflits
individuels
affaiblissement de la vision marxiste.
- Dans conception wébérienne : prise en compte des inégalités entre les groupes
certains groupes arrivent a accéder à des
modes de vie spécifique à une classe sans pour autant qu’il y ait une lutte des classes. Ex : un PDG autodidacte.
Document 7 : Interview de R. Boudon
– Commençons par définir cet « individualisme méthodologique » dont vous faites le principe fondamental de votre philosophie sociale.
En quoi consiste-t-il ?
– Pendant longtemps, on a cru que les phénomènes macroscopiques, c’est-à-dire les phénomènes observables au niveau d’une société dans son
ensemble, se suffisaient à eux-mêmes, qu’on pouvait les expliquer les uns par les autres, les « structures sociales » permettant d’expliquer, par
exemple, les taux de criminalité ou les phénomènes de représentation collective. Mais il n’en est rien. Tout ce qui se passe dans une société – qu’il
s’agisse d’un évènement, d’une tendance ou d’une corrélation- bref, toute catégorie de phénomènes observables, ne peut se comprendre ou
s’expliquer que si l’on part des actes individuels qui sont à l’origine de ces phénomènes.
[Boudon illustre son propos par deux exemples dont celui-ci :]
– […] Pourquoi le socialisme ne s’est-il pas développé aux Etats-Unis ? se demande Sombart dans un livre célèbre. Il s’agit à nouveau d’un
phénomène macroscopique. Sombart l’explique par le fait que les Etats-Unis sont restés pendant longtemps un pays de frontières : si l’on n’est pas
satisfait de sa condition dans un endroit donné, on peut aller ailleurs. Donc, les gens préfèrent adopter une stratégie de sortie individuelle, plutôt
qu’une stratégie de protestation collective. Comme vous le voyez, il faut sans cesse revenir à la façon dont les gens se comportent à l’intérieur d’un